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Dans les éditoriaux de Télérama, on avait déjà eu l’incroyable panégyrique de la rédactrice en chef de l’hebdo Fabienne Pascaud pour Roselyne Bachelot nouvellement nommée Ministre de la Culture.
Dans le numéro de cette semaine (Une avec titre : « France Inter dans le viseur de l’extrême-droite »), on a droit à la même glorification mais cette fois-ci, les louanges vont aux deux journalistes de la station de radio publique, Thomas Legrand et Patrick Cohen. Un mot sur ce titre de la Une où il est posé qu’il s’agit d’un PIEGE (on est dans le complot, n’est-ce pas !) INEXTRICABLE. Au fond, semblent dire les journalistes de Télérama, l’article qui va suivre ne sera pas plus éclairant. Cet épisode au Café est donc d’emblée « inextricable », impossible à analyser, comme serait impossible toute critique. Ici sont visées : celle de gauche et/ou celle d’Acrimed, posées implicitement comme invalides.
Rappelons les faits : les deux journalistes de France Inter rencontrent deux émissaires du Parti Socialiste dans un Café parisien et « parlent » politique. Ils sont enregistrés par la journaille d’un canard d’extrême-droite pro-Zemmour.
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Legrand et Cohen « évoquent« , « analysent » : une double manip langagière !
Face aux attaques, la défense du duo a soudé instantanément la Corporation (avec ahurissant appui de la SDJ de Radio France (1)). Hein, ben oui, quoi de plus normal pour eux de causer politique autour d’un café ? Abel Mestre du Monde nous prend de haut en disant que les deux journalistes ne font finalement que » parler avec des sources de la situation électorale du pays ! » A L’Obs, François Reynaert a d’autres verbes stratégiques pour porter secours au duo. Ils « discutent, ils échangent des propos« . A Télérama, on va bien entendu dans le même sens avec les deux verbes, maître-mots de leur démonstration : le duo ne ferait… qu’ » EVOQUER » la situation politique du moment (l.9 et 14) et… qu' » ANALYSER un centre-gauche » (l.18) ! Rajoutons que Patrick Cohen « SE BORNERAIT [pas plus !] à estimer le score » de Glucksmann ! (l.17)
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Tout le parti-pris de Télérama réside dans ces inflexions langagières, dans ces manipulations syntaxiques. Non, Legrand et Cohen ne font pas qu’ANALYSER ou EVOQUER ! Ils font plus. Ce n’est d’ailleurs pas seulement une aide, ils ne font pas qu’apporter leur concours aux deux socialistes Pierre Jouvet et Luc Broussy (qu’ils connaissent déjà). Ils font beaucoup plus : ils font partie intégrante de la stratégie politique du Parti Socialiste, ils peaufinent cette politique depuis leurs positions spécifiques et importantes dans l’espace médiatique. Ils œuvrent en faveur de Raphaël Glucksmann, pièce maitresse de leur stratégie du « front républicain/central » (2) (ou « bloc bourgeois« ). Thomas Legrand lui-même la formule dans ses propos en prônant une politique supposée gagnante qui s’appuie(rait) sur l’électorat majoritaire du « marais qui va du « centre-droit » au « centre-gauche » avec promotion de leur leader maximo, Raphaël Glucksmann (dans l’article, son nom n’est cité – en passant- qu’une seule fois !). Un héros qu’ils connaissent bien et qu’ils peuvent approcher tranquilou via Léa Salamé, leur collègue de France Inter. De cette stratégie du « marais« , absolument RIEN N’EST DIT, rapporté, développé dans l’article de Télérama.
Les deux adversaires visés : examen-BiBi.
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L’un est cette pauvre Rachida Dati, magouilleuse sarkozyste de longue date. C’est une adversaire dans un contexte électoral particulier où, à Paris, la gauche (de rupture) n’a aucune chance d’arriver première. Aussi, via cette réalité (LFI hors-concours), il est facile pour notre duo de tout œuvrer pour aider le candidat de « gauche » et tenter de dézinguer Dati. Pour s’attirer les faveurs de son (é)lectorat, l’hebdo consacre la quasi-totalité de son article à nous causer de l’égérie sarkozyste et de ses très vilains soutiens dans la Machine Bolloré.
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Le second adversaire ? Il n’est cité qu’une seule fois dans la phrase suivante : « la gauche mélenchoniste et la droite s’indignent aussi« . Remarquez que, dans cette phrase apparemment banale, le trio de journalistes met dans le même sac LFI et RN avec la tentative de persuader leur lectorat que le sens politique de l’indignation serait le même pour les deux partis. De l’indignation de cette gauche de rupture, il ne sera évidemment pas du tout du tout question alors qu’elle n’a absolument n’a rien à voir avec les anathèmes des braillards des radios et TV brunes. Quand Télérama cite Patrick Cohen pour le disculper) seuls sont rapportés ses attaques envers l’extrême-droite. Télérama SE TAIT, n’a pas une ligne pour rappeler que les deux compères dissertent, échafaudent, participent pleinement à la réalisation de leur plan Canfin-Ruffin-Glucksmann avec les deux clients du Café.
Omerta sur la critique de la Gauche critique.
Hé non ! Pas de paragraphe pour expliquer la critique de gauche ! On est dans Télérama, voyons ! On ne pourra pas non plus compter sur Charline Vanhoenacker pour amener une voix contraire à celle, par exemple, de sa patronne Sibyle Veil (3). L' »humoriste » essaie de nous convaincre que le licenciement de Guillaume Meurice se justifiait car « peut-être qu’il fallait mettre fin (censurer) à l’émission pour… éviter les attaques » de l’extrême-droite ! Guillaume Meurice appréciera !
Pour BiBi, on n’est pas loin de voir clairement quel est le point central de l’article. C’est l’Omerta sur les positions de la gauche critique avec, sous-entendue, la volonté de dézinguer « la gauche mélenchoniste » ravalée au même statut que celui de l’extrême-droite. Tous deux, déjà associés dans une « même » indignation, essaiment la « CONTAGION« , grossisent la « SUSPICION« , font pleuvoir ensemble les « INSULTES » sur les deux journalistes.
Le bla bla bla d’A.Van Reeth : « ni droite ni gauche ».
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Et pour finir, on a droit au couplet d’Adèle Van Reeth, la directrice de France Inter, qui reprend le thème central de Macron 2017 (« Ni de droite, ni de gauche« ). On nous ressert encore le désir de la station (via Cécile Pigalle, directrice de l’info sur Radio France) de ne s’en tenir qu’aux « vérités historiques« , aux « faits » et bla bla bla. Quand on écoute la gentillesse, la complaisance, le manque de travail des journalistes lors de la réception en studio des membres du RN en opposition à la hargne instantanée qu’ils ont envers les insoumis (écoutez SVP une minute Sophia Aram), l’auditeur(trice) est servi. Rappelons que s’en tenir aux « faits » masque ces opérations implicites, ces non-dits que sont le tri au préalable (voir celui, souvent insupportable, du 13h de France Inter de Jérôme Cadet !), la hiérarchie des infos, le classement en importance des faits et de LEURS INTERPRETATIONS. Sourions encore lorsque notre trio de Télérama fait intervenir la médiatrice de la Radio qui serait un juge hors idéologie, hors de tout parti-pris. Bref, une voix de… Vérité :-). Serait vraiment de mauvaise foi celui ou celle qui critiquerait ce hochet leurrant qu’est cette fonction de neutralité et d’objectivité.
Cécité et déni font le jeu de l’extrême-droite.
Cette cécité fait évidemment le jeu de l’extrême-droite et de ses chaînes de m. qui ne cessent de faire croire que Radio France serait de… gauche. Le punching-ball, qui contente à la fois les bruns et France Inter, se poursuivra. Ces pseudo-adversaires ont un point commun qu’Olivier Pérou a très bien résumé et que le trio de Télérama fait apparaître en pleine lumière justement via leur silence et leur déni. Il s’agit de tout faire pour que le « PS ne retourne pas dans les jupes de Jean-Luc Mélenchon« .
Une fois encore, sont esquivées les grandes questions sur l’état du journalisme d’aujourd’hui. Parmi ces questions, déposons ici l’opportune réflexion d’Alain Accardo sur l’habitus de ceux et celles (une cinquantaine de chiens de garde ou « moutons », c’est selon) qui sont embauchés et qui, aujourd’hui, squattent les postes, officiant au top, dans les médias dominants dominés par nos milliardaires.
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(1) Lire le billet d’Acrimed sur toutes ces positions corporatistes très très réactionnaires. (Extrait sur Thomas Legrand «dont l’honnêteté n’a jamais été remise en cause» (SNJ Radio France 6/09).
(2) Le front républicain (ou « bloc central ») est le désir d’unité entre les socialistes (voyez le nombre passé chez Macron depuis 2017)-les «écologistes» genre Canfin-Jadot-Tondelier, les Macronistes et le centre-droit avec des LR droite républicaine. Un seul ennemi : la gauche, celle de rupture. Sur leur lancée, il s’agit de se faire passer pour une vraie gauche (celle d’un Hollande, ennemi de la Finance, accueillant le sinistre Macron en 2014 dans son gouvernement).
(3) On n’a pas entendu une SEULE protestation du SNJ (et autres) sur ce tweet déposé sur Twitter par la directrice de Radio France qui encensait la députée macroniste, la très droitiste Nathalie Loiseau qualifiée de… « FEMME D’EXCEPTION » !
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