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COMPLEMENTS d’ENQUÊTE sur LES AMIS « LIBYENS » de SARKOZY.

14 ans d’enquête pour arriver en ce 6 janvier 2025 à distribuer un impeccable documentaire (« Personne n’y comprend rien »). Ce documentaire de Yannick Kergoat a été réalisé à partir des enquêtes de Mediapart signées Fabrice Arfi et Karl Laske.

14 ans de travail pour nous éclairer sur le financement libyen de la campagne électorale 2007 de Nicolas Sarkozy. Ce financement lui permit de monter sur la plus haute marche présidentielle pour notre plus grand malheur.

Sans forfanterie, en sortant de la séance de cinéma, je me suis senti plein de fierté d’avoir régulièrement cherché, lu, écrit des articles sur les protagonistes de cette affaire depuis la naissance 2008 de mon blog. Faisons le tour de ses malfaiteurs. Et commençons-le par le premier d’entre eux.

NICOLAS SARKOZY.

Ils furent pléthore les articles de mon blog sur Nicolas Sarkozy bien sûr. Ici avec un article d’octobre… 2011 rappelant l’accueil délirant de Kadhafi sur les pelouses de l’Elysée.

Mais ce sont surtout sur ses accolytes dont je veux reparler ici. Des amis sarkozystes sur lesquels le film n’a pas trop le temps de s’appesantir. Alors, voici un petit récapitulatif où vous pourrez trouver tous les compléments d’informations sur ces Malfaiteurs malfaisants qui ont tous occupé des places de choix dans les saloperies sarkozystes.

EDOUARD BALLADUR.

C’est par la filière Pasqua-Achille Peretti-Karachi-Balladur que Sarkozy fit ses premières armes. C’est le Sarkozy, second alors de Balladur, qui envahit les premières images du film. Le documentaire fait démarrer l’enquête sur cette Affaire Karachi dont les pièces maitresses aurontr été Balladur, Sarkozy et François Léotard (non cité). Remarquons que, déjà dans son rôle de défenseur de Sarkozy, le JDD (Journal Du Dégoût) de Bruno Jeudy, d’Olivier Jay et de Claude Askolovitch relégua l’attentat et la mort de 11 français en entrefilet de la page 8. Je précisais alors (2009 !).

Extrait :

« Dimanche dernier, l’Affaire du banquier Stern était évoquée via le sado-masochisme et les partouzes de la Bonne Société. Dans leur article, le JDD avait gommé tout lien entre notre Président et le sulfureux banquier. Aujourd’hui, l’Affaire de Karachi revient à la surface. Devant le tollé, le JDD l’évoque mais la minimise en donnant aux lecteurs une explication «militaire» qui fait tellement plaisir à Balladur et Sarkozy »

CLAUDE GUEANT.

Attardons-nous sur l’omniprésent Claude Guéant dont j’avais retracé après moult recherches le parcours.

Premier billet : 22 v’la Claude Guéant. avec l’aide d’une revue peu connue alors : « Le Sarkophage ». J’y rappelais comment Claude Guéant considérait le rôle de la Justice et de la Police, à l’instar de nos Retailleau-Darmanin d’aujourd’hui.

Second billet : ici encore avec Les Dossiers du Canard. A ma lecture, j’appris l’existence d’Ahmed (Alexandre) Djourih dont il est question dans le film de Yannick Kergoat. Un Djourih qui ne s’occupait pas uniquement des affaires libyennes mais aussi de l’Angolagate (avec toujours Guéant, Pierre Falcone et Attali)

C’est en… avril 2011 que j’avais recherché tout ce qu’on pouvait alors savoir sur Claude Guéant. J’ai ainsi pu retracer le parcours de cet homme, le plus puissant de France qui trônait en Une dans Le Point en deux parties.

« Mais qui est Claude Guéant » : 1ère partie

Un Claude Guéant aux doux surnoms de « Le Cardinal », « La Tour de Contrôle » ou encore « L’Homme du Pouvoir absolu ». Un homme de l’ombre promu grace aux manigances du Parrain Charles Pasqua et qui fit l’admiration de Marine Le Pen («Claude Guéant mériterait d’être membre d’honneur du FN»). Propos d’une Marine Le Pen que personne dans les médias ne rappelle aujourd’hui bien entendu.

La seconde partie du son parcours touchait aux proches de Guéant, aux membres de sa famille (« La Famille et les Familiers de Monsieur Claude »). Il y était question du fiston François, lobbyiste, grand ami de Bernard Laporte et Basile Boli mais aussi… d’Alexandre Djourih. Sur ce dernier, intermédiaire corrupteur, il n’est pas précisé que son fiston, Germain, avait  épousé la fille d’un proche de Poutine, Serguei Chemezov. De même – c’est curieux – il n’est pas dit un seul mot dans le film que ce même Alexandre Djourih connaissait bien Dominique De Villepin et qu’il avait essayé de jouer le réconciliateur entre ce même Dominique de Villepin et… Sarkozy !

Sur Guéant, j’avais noté : « Pour se tenir au courant, il possède cinq téléphones. Toujours sur le qui-vive. On dit qu’il aime beaucoup décrypter les Médias. Les méchantes langues, bouhhh, diront qu’il les « surveille ». Particulièrement, ces supposés électrons libres que sont Mediapart, Rue89 ou  Bakchich par exemple ».

BRICE HORTEFEUX.

Ah sacré Brice Hortefeux ! C’est via son épouse que j’avais déposé sur mon blog mon premier article qui fit ma « petite gloire » ,un article sur la phénoménale Valérie Bling bling Hortefeux ! Ce billet fut remarqué par Jacques Rosselin proprio de l’hebdo « Vendredi » où je devins pour quelques mois à tenir la rubrique « Les Flèches de BiBi ».

Autre billet d’importance sur Brice, celui où je notais toutes ses amitiés pour les milliardaires. Ici pour tout savoir.

THIERRY GAUBERT.

Dans le film « Personne n’y comprend rien », on aperçoit toute cette « bande de malfaiteurs ». De François Léotard à François Fillon le condamné (sans sa femme Pénélope qui devait être au travail), de Michel Barnier (Hé oui !), de Bruno Lemaire à Eric Woerth et Thierry Gaubert que j’avais épinglé ici article en octobre… 2011

L’article de Courrier International s’attarde sur le palais colombien hallucinant de ce crapulard de Gaubert qui y recevait la fille Betancourt (Ingrid) et qui y organisait des parties fines à ce qu’on disait. Un Gaubert, marié à Hélène de Yougoslavie (photo ci-dessus) par qui transitait l’argent lybien (440.000 euros).

DOMINIQUE DESSEIGNE.

N’oublions pas non plus de présenter Dominique Desseigne, propriétaire du Fouquet’s, du Martinez (Cannes), milliardaire sur lequel Rachida Dati (présente dans la fin du film pour défendre son Maître Sarkozy) jeta son dévolu. Le patron des Casinos Barrière se fit aider par Eric Woerth pour obtenir l’ouverture aux jeux d’argent dans ses temples. Lire mes 3 articles… 2010 sur ce grand copain de Nicolas !

« Dominique Desseigne, milliardaire de droite »

« Dominique Desseigne, ses actifs, son lobbying ».

« Dominique Desseigne, l’ami sarkozyste »

ERIC WOERTH.

Eric Woerth ne fut pas uniquement impliqué dans cette affaire libyenne mais il fut plus que présent dans cette sulfureuse affaire canadienne avec sa femme Florence et son pote De Sérigny pour plumer Mme Bettencourt.

Un Woerth défendu par Sarkozy ici.

Un Woerth qui récolta de l’argent pour le compte de son ami Nicolas et de l’UMP mais qui déclarait avoir oublié le montant et la destination de ces colossales sommes d’argent. Eric Woerth passa ses années 2006-2007 à voyager dans le monde entier afin de récolter des fonds pour la campagne de Sarkozy. Un indispensable second couteau qui commandait le Premier Cercle de l’UMP.

Voyez son tweet ci-dessus !

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Toute cette flopée d’amis intimes de Sarkozy sont cités dans ce grand film d’information que chaque Citoyen et Citoyenne de France se doit d’aller voir. Après la projection, je suis resté toujours aussi épouvanté et aussi enragé devant ce qu’était devenue la France avec ces racailles, avec cet innomable Président élu, fier comme un paon pendant ses campagnes américaines à vomir, toujours accroché à échapper à toute poursuite… Même en ayant humblement travaillé à faire connaître régulièrement tous leurs méfaits via mes simple billets de blogueur-citoyen, je reste encore aujourd’hui stupéfait par l’énormité du scandale !

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Enfin, voilà mes derniers mots, plus importants que tous : un très grand merci à Yannick Kergoat et à son équipe de Médiapart. Ils honorent le métier de journalistes… surtout en comparant la tenue mediatique de ceux et celles dont on entrevoit dans le film. Je parle de toute cette cohorte honteuse de Courtisans (Olivier Truchot, Ruth Elkrief, Hervé Gattegno etc). Je n’oublie pas le silence quasi-total des médias-mainstream sur cette affaire et je rappelle – comme le fait trop vite le documentaire – le rôle et la présence de Mimi Marchand, grande amie de… Brigitte et Emmanuel Macron ! Un silence médiatique seulement interrompu par des reportages mensongers (la rétractation de Zyad Takieddine à Beyrouth). Enfin, à la fin du film, j’ai noté la parole de Bardella intervenant pour défendre un Sarkozy qu’il qualifie d' »innocent ».

Suivons le procès en cours, allons, allez voir le film de Yannick Kergoat et continuons, continuez d’en parler et d’en parler encore et encore.

Porte de prison pour Sarkozy… Porte de l’Enfer pour JM Le Pen.

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Ce billet tombe au moment même où Jean-Marie Le Pen, bourreau abject, s’en est allé. Un Le Pen que, déjà, d’aucuns qualifient d’« éternel refractaire » (Le Figaro), de « tribun hors-pair » (AFP), de « grand serviteur de la France », de « combattant » (Bayrou). Rappelons l’écho (ici en couverture de Libération) qu’en fit Nicolas Sarkozy, aujourd’hui au tribunal, grand soutien de ce tortionnaire raciste et antisémite, un Nicolas Sarkozy qui qualifia le FN, parti d’extrême-droite, de parti « compatible avec la République »...

A l’heure où le Président de la honte française passe une énième fois au Tribunal, il m’a paru interessant de revenir 17 ans en arrière, sur cette nuit du Fouquet’s du 6 mai 2007 où fut célébrée son arrivée au pouvoir.

Il y eut cette nuit dans l’établissement de Dominique Desseigne (1) qui fit alors la connaissance de Rachida Dati pas encore ministre (2) et aussi cette autre nuit qui précéda cette grandiose réception, celle dont nous parlera peut-être un jour Cécilia Attias ( ex-Sarkozy) peut-être dans un prochain livre en nous offrant sa… part de Vérité ».

Mais revenons à cette soirée du 6 mai 2007 et apprécions déjà l’envolée lyrique d’un Sarkozy très « famille » (3) :

« Ici, vous êtes toute ma famille, celle des bons et des mauvais jours ».

Remarquons que lors des bons jours, cette faune fut très présente mais qu’elle est beaucoup plus discrète aujourd’hui, au moment où leur cher Nicolas arpente les couloirs des tribunaux.

Je parle en premier de la faune grand-patronale bien entendu au Top de cette nuit.

Refaisons donc l’inventaire des invités aux premières loges et aux tables de premier ordre (une quasi-totalité d’hommes avec des épouses faisant les potiches à leurs côtés) :

Bernard Arnault (alors 1ère fortune de France) et son secrétaire LVMH Nicolas Bazire.

Vincent Bolloré (alors PDG d’Havas et 6ème groupe de com mondial). Un Bolloré qui invita son ami Nicolas fatigué à se reposer sur son yacht le «Paloma» dès le surlendemain.

Martin Bouygues de TF1. Une télévision que le fils bien placé de Patrick Buisson avoua avoir été entièrement dévouée à Sarkozy pendant tout son quinquennat. Déclaration faite au Quotidien de Yann Barthès.

Serge Dassault (proprio du Figaro et du groupe Dassault) et son premier gratte-papier d’alors Nicolas Beytout. Le Figaro d’aujourd’hui caractérise Jean-Marie Le Pen comme étant une « figure majeure et controversée » et ne fait aucune allusion à ses actes de torture en Algérie. Le quotidien qualifie le FN de « parti nationaliste » et non d’ « extrême-droite ».

Jean-Claude Decaux (PDG de JC Decaux), Albert Frère (1ère fortune belge et 1er actionnaire de Suez), Patrick Kron (PDG d’Alstom), Henri Proglio (PDG de Veolia),

Antoine Berheim (PDG de Generali). Lire le billet-BiBi ici, un billet très fouillé sur son importance… hélas cachée au grand public.

Paul Desmarais, milliardaire canadien et PDG de Power Corporation. Le billet ici de BiBi détailla là aussi l’importance de ce parrain qui – plus que tout autre – aida à l’ascension de Sarkozy.

Le joaillier Bruno Cromback (PDG d’Augis 1880). Sans oublier Pierre Giacometti (PDG de l’Institut de sondage Ipsos). Remarquons que les sondages étaient déjà au centre des intérêts du Pouvoir et des médias. On connaîtra toute leur importance par la suite via les sommes ahurissantes dépensées par l’Elysée pour savoir où en était l’opinion.

Stéphane Courbit (PDG d’Endemol la boite de production n°1 d’alors). Aujourd’hui, ce chien de garde est souvent invité à la table d’Arthur Sadoun, PDG de Publicis, mari d’Anne-Sophie Lapix.

Mais toute réception mondaine de ce type-là ne peut atteindre le firmament et un éclat céleste incomparable sans la présence d’Etoiles annexes qui font briller les premières.

Des artistes (acteurs, chanteurs, sportifs) bien sûr : Johnny Hallyday (venu demander un retour de Suisse en France à la condition de ne plus devoir payer d’impôts), Christian Clavier et Marie-Anne Chazel, Jean Reno (4) et son top model Zofia Borucka, Richard Virenque, Basile Boli, Pascal Gentil,  Bernard Laporte, Denis Charvet, Eric Vuan (Maître de ballet).

On ne peut pas non plus faire la fête sans les amis politiques et médiatiques – dont certains connurent plus tard – le même chemin dans les arcanes judiciaires : les condamnés avec en vedettes, le couple Balkany, Claude Guéant, François Fillon, Alain Minc mais aussi Jean-Pierre Raffarin, Henri Guaino, Roger Karoutchi, Nicolas Baverez (Chroniqueur du Point) et ce cher présentateur Arthur dont les (mé)faits télévisualisés passent en boucle en ce moment sur les réseaux sociaux.

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(1) Pour connaître le milliardaire, PDG du groupe Barrière, il suffit de relire les deux billets que je lui avais consacrés ici :

(2) Mon pote toujours espiègle me chuchote que pour arriver à bon port à Paris ce soir-là, Rachida Dati avait dû quitter sa résidence principale de la ville de Saint-Claude.

(3) On sait ce que recouvre ce mot de « famille » quand on parle l’italien ou quand on comprend le dialecte sicilien.

(4) Billet-bibi ici sur Jean Reno.

Dernier arrêt avant 2025.

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Bien entendu, il s’agit d’un ressenti-BiBi mais je trouve les gens de gauche (écartons la « gauche » promulguée par nos socialistes tous aussi lamentables les uns que les autres) exagérément optimistes avec leurs mots d’ordre et leurs certitudes.

Voir « la fin du macronisme », voir « une nouvelle censure qui pousserait Macron à la démission », penser qu’un homme ou femme de gauche pourrait assurer les affaires du pays, se glorifier des articles du Monde (dont le fait que le gamin Attal en ait été le « dealer ») sont autant de leurres car l’analyse de l’Adversaire et celle du jeu politique (bref le regard sur le rapport des forces) restent incomplètes voire contre-productives.

Le vote d’une nouvelle censure ? Il est bien aléatoire et loin d’être réalisé quand on considère que le RN a obtenu ce qu’il voulait (en attendant plus). Que gagnerait le RN à censurer une nouvelle fois ce gouvernement ?

Le Temps : quotidien des grands patrons (De Wendel).
Le Monde : quotidien des grds patrons 2024 (X.Niel)

Il y a des gens de gauche qui se félicitent des parutions anti-Macron dans le quotidien Le Monde sans s’interroger sur le pourquoi et sur le moment de cette livraison. Comment peut-on être si aveugles devant ce « lâchage » de Macron par les médias ? Les médias mainstream savent très bien que Macron ne se représentera pas et qu’il faut miser désormais sur Edouard Philippe et sur le gamin Attal et (pour l’instant en sourdine) le RN de Marine Le Pen. (Prenez 30 secondes et demandez-vous pour qui ces médias comme Le Monde pencheraient en cas de second tour MLP-Mélenchon ?)

Toute analyse (celle d’hier, d’aujourd’hui) a pour base déterminante l’Economie (la dernière instance), ce que beaucoup d’observateurs de tous poils évitent dans les fondements de leurs démonstrations. Or que voyons-nous ? Une partie du petit et moyen patronat (le grand patronat, on sait) se dit que face à cette gabegie, un régime qui mettrait de l’ordre, qui prendrait des mesures anti-européennes (illusoires bien sûr tant est que le Grand Capital s’en nourrirait – voyez Meloni en Italie à plat ventre devant Bruxelles), qui interdirait toute hausse de salaires, qui interdirait toute influence syndicale, qui continuerait l’assignement de tout musulman à un terroriste, de tout débatteur sur Israël et de Netanyahou à un antisémite et qui poursuivrait plus que jamais la traque innommable des étrangers et des migrants, ce serait pas si mal. Soyons réalistes et ne tergiversons pas : ces « mesures » contenteraient la base de masse (une partie importante, oui. Suffisante ? Je ne sais) du RN à 11 millions de votants quand-même.

Résumons : avec Attal, Borne and Co, ce n’était pas très brillant avant la dissolution mais qu’a obtenu la Gauche après le 7 juillet. Au bilan de ce jour de Noël : un gouvernement Bayrou aux commandes, si bien piloté par le… RN. Si bien que nous avons désormais le plus inquiétant et le plus dangereux duo de fachos (Retailleau – Darmanin), un duo qui nie l’indépendance de la Justice et qui se félicite de « travailler main dans la main ».

Enfin, je sais que les Damnés de la Terre sont enclins à participer hélas à leur propre damnation sociale. Mais attention, n’allons pas nous réfugier dans le dénigrement de ces couches sociales. Elles sont constamment sous influence alors qu’elles subissent – elles aussi – une crise économique terrible. Ce sont évidemment les appareils idéologiques qui assurent leur domination. Ils sont connus. Renommons-les : ils sont à 99% aux mains des Bolloré-Saadé-Kretinski-Drahi-Bouygues (lisez L’Humanité) qui ont placé les meilleurs propagandistes dans leurs rédactions… à charge pour ces rédactions (qui donnent la nausée) de mettre à l’écran des animateurs-touche-à-tout (j’ai découvert ce petit facho moustachu de Gauthier Bret qui égale le crétin de Pascal Praud, tous deux à CNEWS), des experts sortis des think-tanks d’extrême droite pour des « débats » où sont visés exclusivement les Insoumis(es), l’extrême-gauche et les syndicats de lutte.

Mais j’aurais tort de ne m’en tenir qu’à eux. Il y a tout l’appareillage médiatique public. Lui aussi assure la Vente des idées nauséabondes. Il suffit de voir l’importance du réseau Glucksmann-Léa Salamé à France Inter, le tri des questions dans les émissions dites ouvertes aux Citoyen(ne)s (avec un interstice rare d’un auditeur hier retraçant l’itinéraire et les contorsions de Valls), les invitations de France Culture (de Brice Teinturier à Jérôme Fourquet en passant l’Odoxa de Bernard Sananes), le silence de Sibyle Veil sur les violences sexistes dans sa radio, la présence de Sophia Aram etc etc.

Non, la route qui mène à un changement sera rude. Encore plus rude quand on connaît la brutalité des classes dominantes et leur perte d’influence internationale. Affaiblissement en notre chère Afrique par exemple : en Algérie, en Tunisie, au Burkina Faso, au Tchad, au Niger, au Mali et bientôt au Sénégal. Le pillage colonial par la France est fini mais cette déroute a de quoi rendre les grands patrons d’ici encore plus méchants

. Oui le Monde change mais l’impérialisme trumpiste aidé par la soumission des Pays bruxellois a encore de «beaux» atouts (Entre autres atouts : le pouvoir d’aider Macron à finir tranquilou son quinquennat, le pouvoir de financer les gens genre Glucksmann-Cazeneuve-Delga and Co pour diviser la Gauche).

La guerre et sa poursuite sont les seules armes trumpistes (Ukraine, Gaza et maintenant velléités au Panama, au Groenland avec déjà une victoire : le soutien de l’Argentine de Milei). Aussi gens de gauche ayant cru que Trump allait jouer la Paix, faites-vite demi-tour.

Enfin un dernier mot pour finir et un premier voeu pour repartir : que l’Année 2025 contredise tout mon baratin.

Le cliché du Point : Raphaël Glucksmann.

Ce qui frappe en premier, c’est la bibliothèque, ce sont les livres impeccablement rangés. (Mais comment atteindre ceux du haut ?) Pas de désordre : ni dans l’alignement des ouvrages ni dans les idées du Penseur. Et voyez toute cette blancheur, cette clarté dans l’image, sur les murs, sur la fenêtre du Salon, sur la porte entrouverte, sur le mur de droite, sur la seconde fenêtre à droite. Une blancheur rehaussée par des colorisations discrètes, celles présentes dans le Salon d’à côté (fauteuil 1960 rouge, plante verte, chaise jaune, tapis gris) et celle des tranches des livres sur les étagères. C’est qu’il faut des couleurs aseptisées pour offrir à la fois de la Douceur (ne pas effaroucher la gente de gauche et de droite, les réconcilier loin de la Barbarie radicale) et du Sérieux (rien ici n’est frivole, rien n’est superflu – absence totale de babioles). La couleur honnie est bien sûr le Rouge vif. Trop agressif ce Rouge aborrhé des Révolutions. Le Rouge c’est la couleur du Sang que font verser les Barbares, les Terroristes, les Extrêmes, la couleur des Têtes passées par la Guillotine, de la Révolution de 17.

Ah ce Salon ! Il nous appelle, nous incite à entrer par sa porte entrouverte : « Entrez ! Entrez, futurs électeurs ! Voyez mon invite au débat apaisé et tranquille, loin des vociférations de l’Assemblée ! » Une fois encore, revenons à tous ces livres qui fascinent et qui occupent la moitié du cliché. Toute une rangée homogène : c’est celle d’une Collection (cinquième étagère à droite). C’est que les Collections, ça en jette ! C’est d’un chic ! Remarquons quand-même une faute de goût : seulement trois volumes de La Pléiade (Trois pour cette collection de classe ? C’est mesquin). Les autres livres ? On voit leurs tranches si mignonnes, colorisées sans ostentation mais – seconde faute de l’Agence Com – on ne voit pas leurs titres. Quel dommage !

Restons encore sur cette blancheur et surtout sur son Sens : un Sens synonyme bien sûr de Renouveau, de Naissance, de Renaissance, de Vitalité. Le principal du Sens du cliché est là : tout est clair, tout va s’écrire, une nouvelle page va s’écrire (une écriture à l’ordinateur, voilà qui fait plus moderne, plus glamour, plus sérieux). On devine déjà quel sera cet Homme qui écrira la Nouvelle Philosophie Politique qui s’annonce. Une Philosophie qu’il n’a d’ailleurs pas tardé à annoncer. [« Il faut tourner la page Macron et Mélenchon !»] Par contraste, en effet, la philosophie mélenchonniste est devenue une vieillerie, un second Mur de Berlin qui va s’écrouler. Idem pour les discours usés sur les classes et les luttes de classes, pour ces bla bla bla relégués dans les Recycleries, chez Emmaüs ou dans les vide-greniers du dimanche.

Ici, on est ici dans l’Appartement de la Restauration, de la Rénovation. Voyez les murs d’hier remis à neuf, repeints en blanc. L’espace – c’est indiscutable – est impeccablement pensé. L’appartement standing est de belle tenue, probablement une niche au Centre de Paris. Propre. Vierge. Comme l’Homme au milieu de l’image, costume discret en bleu discret, avec, aussi, une chemise blanche à la BHL, son ami. L’homme est à table (entre table paysanne et table IKEA). On ne sait finalement pas dans quelle pièce nous sommes : salle à manger ? Bureau ? Cuisine ouverte ? Mais peu importe, ne nous laissons pas distraire : il est magnifique cet Homme au regard de playboy un peu perdu ! Mais on se trompe, il faut corriger : ce regard n’a rien d’un regard « perdu ». Non, c’est juste un moment de rêverie, une absence nécessaire dans un temps entier de période de travail acharné. L’Homme prend la pose… euh, non, la pause. Une petite pause. Le décorateur a rajouté sa touche personnelle dans son agencement : deux petits verres posés négligemment pour que l’Homme puisse se désaltérer. L’Homme (quel Homme !) regarde au loin. Il regarde aussi le proche avenir. On ne fait que se répéter : quel bel homme politique ! Comme Léa a de la chance !

Cet homme n’est pas seul. Il est avec nous, il est pour le partage. Sa Nouvelle Philosophie est celle du Partage. Son regard nous cherche. Ses pensées partagées ont enterré celles qui causaient du Grand Capital vs Travail. Notre Homme partagé est en avant, il est dans la Modernité, il est dans le Sérieux. Il est l’Homme que la France attend. Un Messie. Une idole. Il est incomparable.

Pas de doute : il est là, déjà dans nos coeurs. On la tient notre idole du XXIème siècle.

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Cet homme n’est pas le seul à s’afficher devant sa bibliothèque. Voyez tous ceux repérés dans le cliché de fin: voyez tous ces intellectuel(le)s de Droite. C’est que s’imposer sur la photographie avec des livres derrière, voilà qui fait sérieux, voilà qui vous classe derechef en Penseur émérite et bien Français (Nous sommes – n’est-ce pas – le peuple le plus cultivé). Ce genre de cliché dans les grands hebdos, c’est la recherche d’un profit de distinction. Il montre que vous êtes au-delà des humains ordinaires : vous travaillez au-delà de vos forces (Tant de livres lus, c’est monstrueux, n’est-ce pas ?). Oui, contrairement à ce qu’on pense habituellement, ces potiches (Une internaute méchante dit : « serpillères ») ne lézardent pas : elles pensent, elles font tourner leur langue mille fois par jour, elles font travailler leurs cerveaux. Ce ne sont pas du tout des feignasses. C’est qu’il leur faut tenir leur rang, leur image. Ces gens-là ne travaillent et ne vivent que pour ça : se lover dans leur classe (dominante) et y rester. Coûte que coûte.

ECHOS-BIBI SUR LE SCRUTIN DU 9 JUIN.

L’INTERET ECONOMIQUE EN DERNIERE INSTANCE.

Toute analyse de ce scrutin qui ne regarderait pas et ne considérerait pas les intérêts économiques en dernière instance comme déterminant serait obsolète et contre-productive. Voir Macron en autiste ou en abîmé psychologiquement, réduire la vision d’un Macron autour de sa seule personne ne fait qu’ajouter à la confusion.

C’est l’intérêt supérieur du Grand Capital (le Capital financier) qui fait la loi et qui oriente dans telle et telle direction son personnel politique. Pour lui, il en va de la vie et de la mort pour arriver à ses fins, pour préserver son pouvoir en nous faisant cracher et cracher encore du sang, pour imposer ses réformes liberticides, pour maintenir ses taux de profits dans la concurrence mondiale acharnée. Ce grand patronat ne peut, par exemple, avec sa Police à ses ordres que la faire bosser pour une brutalité jamais vue. (Imaginez un Ministre RN à l’Intérieur).

LE MEDEF DU XXIème SIECLE.

Il faudrait rappeler encore et encore que ce sont les grands patrons qui ont fabriqué Macron, qui l’ont placé là où il est, ce sont encore eux – plus que jamais – qui ont fabriqué les 4 têtes d’affiche inédites apparues lors de ce vote. Il suffit de les nommer : Bardella, Glucksmann, Bellamy, Marion Maréchal. Tous ont bénéficié de l’appui des grands médias qui appartiennent (spécificité française) aux mêmes grands patrons. Voyez le temps d’antenne accordés à Bardella et Glucksman lors du seul mois de mai.

Cette approche est bien entendu constamment méconnue, déniée, transfigurée par le personnel médiatique qui ne fait que servir ses Maîtres. Et leurs Maîtres, ce sont etc etc les Arnault, les Bolloré, les Niel, les Saada, les Lagardère etc. 

PROPAGANDE : HIER LA PRESSE. AUJOURD’HUI LES MEDIAS MAINSTREAM.

Ce n’est pas tant que ces chaînes de m. aient un pouvoir total de désinformer le Citoyen. Leurs audiences ne sont pas si importantes que ça même si on peut bien entendu les déplorer. Le danger constant et hélas vérifié c’est que les médias publics (TV, radios) et presse dite de référence (Le Monde), dite de « gauche » (Liberation) sont à la remorque. Ces derniers se calquent sur les thèmes de ces officines médiatiques de m., renchérissent jusqu’à les surpasser avec le toxique taux d’audience comme seul paramètre, leur ouvrent leurs colonnes au nom du pluralisme et la démocratie. Pour évoquer la dégradation radio/TV/presse, jamais, au siècle dernier, on n’aurait entendu, lu, vu de telles insultes clamées aujourd’hui sur tous les tons. Des insultes – qu’on soit LFI ou non – qui connaissent leurs points culminants avec les noms de Mélenchon et de Rima Hassan.

L’HISTOIRE A L’ECOLE QUI DESINFORME.

Il faut rapporter la montée du RN du Bardella d’aujourd’hui à la méconnaissance de l’Histoire récente de notre pays (chose rarement évoquée). Et pourtant. Ici je laisserai de côté les générations d’au-dessous de 18 ans mais mettrai en question la culture historique proche du néant des 18 à 50 ans. Formatés par la culture historique scolaire, ils ont ingurgité toute la désinformation et les contre-vérités distillées depuis plus de trente années par les manuels scolaires, par les Historiens de l’historiographie dominante. Pour exemple exemplaire, voyez la façon dont on étudie la Guerre 39-45 réduite et expliquée exclusivement par la Shoah (évidemment très importante et à ne pas oublier) et les 6 millions de juifs exterminés alors que le total des morts est de 51 millions. Il y a évidemment plus : on gomme l’aboutissement au Vichy du 10 juillet 40 en exemptant les terribles responsabilités du Capital financier concentré de l’époque qui prépara et choisi la Défaite avec la victoire en deux jours des forces hitlériennes. Un grand Capital (de Renault au Comités des Forges et des Houillères, des ligues fascistes à Polytechnique, de Je Suis Partout au Temps) qui finança Droite ET extrême-droite.

Enfin, je ne m’apesantirais pas sur la suite : sur la façon dont – historiens du consensus à l’appui – on a mis un signe d’égalité entre fascisme et communisme (au mépris de la recherche historique qui les différenciait), on continua de dire que « fascisme français » n’avait pas existé et qu’on ne pouvait caractériser l’époque pétainiste comme tel. Ajoutons enfin que – in fine – en ces temps de commémoration, on nous fait croire que ce fut l’armée du Département US qui avait gagné militairement la Guerre 39-45.

LA GENERATION 18-50 ANS.

Comment, après un tel pilonnage officiel sur notre Histoire, faire comprendre et admettre ce qu’était ce fascisme français dénié par des Historiens reconnus et admirés ? Comment un élève d’aujourd’hui et d’hier (40-50 ans aujourd’hui) peut  savoir quelle était l’utilité et la brutalité de la Milice (120.000 français avec seulement 3000 gestapites pour le maintien de « l’ordre »), comment peut-il savoir qui était par exemple De Wendel, Schneider, Lehideux, le Daladier de Munich, la banque Worms etc ? Le bourrage de crâne fait qu’aujourd’hui, on a beau parler, répéter que la création du FN était le fait de Waffen SS français, cela ne dit absolument rien à cette génération. Une génération qui peut alors gober tout ce qui se raconte sur la « nouveauté » du RN.

Un RN « compatible avec la République » (Sarkozy), adoubé par Arno et Serge Klarsfeld (décoré par Louis Aliot à Perpignan), un RN vierge analysé et glorifié par les sondages (ici le sondeur Jérôme Fourquet) et par la presse peopolitique (ici la page ParisMatch) qui censurent cette culture historique, qui gomment tout le passé du RN sous le couvert de l’absolue nouveauté (qui est une censure qui empêche de comprendre ce 9 juin et son arrière-plan) ?

ET MAINTENANT QUE VAIS-JE FAIRE ?

Faire déjà ce double constat : le RN avec Reconquête est à 36% des votants. Ce 36 % est celui des votants, pas des inscrits. Il faut donc les mettre en rapport avec les 50% d’abstentionnistes qui ne votent pas pour eux. Donc même si le % du RN + Reconquête est fort, l’analyse de l’état de la France ne peut gommer ce fait et on doit rappeler que l’état d’âme des Français n’est pas majoritairement porté au racisme et à la volonté d’exclure. Il faut le dire même si je ne perds pas de vue que le système électoral n’en a cure puisque bulletins blancs et abstention ne sont pas comptabilisés.

TACTIQUE ET STRATEGIE DU GRAND CAPITAL 1937 à 2024.

Il est simple de comprendre les similitudes entre la France de 36-40 et celle d’aujourd’hui. Les manœuvres du grand Capital sont similaires. Avant-guerre, pour enterrer le Front Populaire, le Grand Capital ne pouvait se contenter de Polytechniciens, d’Entrepreneurs et de Banquiers pour l’emporter. Il lui fallait une base de masse populaire. Alors il créa et finança de nouveaux partis (PPF etc). Aujourd’hui, le Grand Capital s’appuie sur le RN pour avoir une assise populaire car la Macronie (parti Renaissance faiblard) ne peut suffire. Ce Capital financier n’a cure de savoir les différences à Droite : il appuie tous ces petits mondes avec ces Médias, il popularise en pilonnant pour gagner et conserver le pouvoir.

Hier ce furent les Communistes comme bouc-émissaires. Aujourd’hui tout Citoyen de Gauche est dans le viseur avec cette obsession hallucinante sur Mélenchon et Rima Hassan.

Enfin, similitude encore entre les réformistes syndicaux et politiques d’avant 40 (Daladier capitulard, René Belin syndicaliste récompensé en finissant Ministre du Travail de Pétain) tous achetés (les preuves sont là) pour diviser la Gauche. D’où ma question-tweet récurrente, jamais répondue : QUI finance Raphaël Glucksmann ?

L’INCONNU.

Ce qui va advenir à gauche, je n’en sais strictement rien. Je sais (cela va être dur, très dur d’oublier le passé proche d’invectives) mais le moment est à la lutte (comme toujours), donc à l’Union Populaire mais entre le Désir et le Réel, on ne sait jamais s’il peut y avoir jonction ou non.

Reste que « Optimiste de plus en plus inquiet » est toujours et plus que jamais exergue de mon compte Twitter. Enfin sur le combat et la clarification historique, je conseillerai modestement ce livre sur Résistance et Répression fasciste.