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Garrido-Corbiere : une calomnie très au Point.

Lorsque les médias moutonniers avaient propagé – sans le temps de la vérification – la nouvelle de la pseudo-arrestation de Dupond Ligonnès à Glasgow, suivant aveuglément en cela la fierté de notre police d’investigation, on pouvait encore en rire. Un peu moins cependant lorsque – bis repetita –  une journaliste de France Inter et nombre de ses confrères se faisaient les porte-paroles de Castaner dans l’épisode de La Salpêtrière, proférant sans attendre un lot inimaginable d’insultes contre les gilets jaunes.

Avec l’énorme affaire du Point et de son journaliste Aziz Zemouri, nous avons quitté la préhistoire pour entrer de plein pied dans l’ère institutionnalisée de la calomnie.

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Quid de ce tremblement de terre ? Des effets durables, inexorables, inoubliables ? Hélas non, car, une fois ce week-end passé, toutes ces secousses médiatiques seront neutralisées. Ce sera le retour au calme plat dès la semaine prochaine : comme souvent, c’est cette inertie qui constituera alors la plus grande des censures. Ce n’est donc pas encore demain qu’on jettera aux oubliettes les neufs milliardaires des Medias et leurs sous-fiffres rédactionnels.

Je me dépêcherai donc d’écrire ce petit billet pour que quelque chose reste dans ce laps de temps et accroche quelques lecteurs et lectrices du blog. La bataille Garrido-Corbière tombera dans l’oubli, elle sera perdue (mais pas la guerre, hein ?). A l’Oubli, s’ajoutera l’autorégulation des médias dominants qui savent introduire dans leur discours ce qui les nie et ce qui les met en cause. C’est que le Capital réussit quasiment toujours à boucher les interstices, à parfumer en Chanel les égoûts les plus nauséabonds. Ce n’est evidemment pas une raison pour que je n’y ajoute pas mon grain de sel, que je ne tire pas une flèche de BiBi.

Faire le Poing.

Jusqu’à aujourd’hui, on avait une frange du lectorat du Point qu’on pouvait classer en cadres-de-leur-temps qui avaient su discipliner un fascisme libéral en libéralisme bon enfant. Pinault chiraquien était finalement un bon bougre qui aimait les pommes et Bernadette. Mais depuis la poussée d’une Marine Le Pen dédiabolisée, les lecteurs-récepteurs lambda du canard-laquais sont prêts à tout avaler.

Cet assujetissement d’un lectorat en rut consommatoire de scandales, cette flopée de lecteurs gloutons ruminant leur passage au RN sans problème, cette ingurgitation de normes fascistoïdes ne seraient guère possibles sans le concours et la solidarité des rédactions amies et concurrentes. Evacuons vite fait le contresens de « Journalistes, tous pourris » et levons nos verres aux précaires, aux derniers va-nu-pieds de la presse, à cette infime minorité qui se bat – vaille que vaille.

Non, ceux mis en cause sont cette cinquantaine de pisse-copies en col blanc, ces sommités de papier hygiéniques, ces crevards en écran 16/9 et ces modérateurs-animateurs du type Grandes Gueules.

Unanimité hiérarchique.

J’ai remarqué que, jusque dans cette fange médiatique il y a encore une hiérarchie. Le premier de tous ces menteurs repérés sur les réseaux sociaux fut un certain Paul Denton qui court après un poste de grand média (53000 abonnés Twitter. Pas rien). Ce fut lui qui donna le coup d’envoi de la ruée (dans le mensonge) et sonna le début de la chasse du jour. Dans son tweet, remarquons qu’il n’y a ni conditionnel, ni guillemets, ni vérification, ni attente pour exposer les « faits ». Son habitus anti-Gauche qui explose illico après la parution de l’article, fait déjà corps avec le mensonge du Point.

Le second, Eric Revel, ex-journaliste du Parisien-TF1, invité des chaînes et radios de la honte (ce matin encore à Sud-Radio).

Bien entendu, ne sont pas en reste nos grands intellectuels de droite, pignoufs colorés et mâtinés de couleur brune. Oh ils ne se sont pas donnés le mot, ils ne se sont pas téléphoné : nul besoin. La haine des Insoumis et de la NUPES leur a suffi pour jeter leurs tweets orduriers à vitesse supersonique. Ils le tenaient enfin leur os à ronger ! Ils ne l’ont pas lâché, ils s’y vautreront même avec un enthousiasme incroyable. Le Climax. L’Extase. Deux jours. Le temps de faire jaillir les eaux de la Vérité. Le temps de supprimer leurs tweets.

Inventaire du haut-du-panier.

Raphaël Enthoven, Caroline Fourest de LCI (La Chaîne Immonde), Claude Weill (Lobs). Une chose frappe dans ce concert unanime, c’est la hargne, l’insulte, l’acquiescement sans limite si semblables aux insanités proférées par les tweetos fascistes. Ce sont désormais des tunnels à ciel ouvert, des autoroutes de l’obscénité qui relient les uns aux autres.

A un tweeto qui tentait de minorer l’avis de ce nullard d’Eric Naulleau et tentait de me mettre de son côté, je lui rajoutais cet autre tweet de calomnie :

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La presse économique, elle aussi, ne voulait pas rester en queue de peloton. Dans l’enthousiasme, nous avons Emmanuelle Ducros de L’Opinion (voir capture plus haute). Allons plus avant : voila Géraldine Woesner du… Point, Marion Van Rentherghem de L’Express et Eugénie Bastié du Figaro/ CNews. Cette dernière avouera avoir fait « confiance » au Point, ayant trouvé de tout temps que cette feuille de chou d’extrême-droite avait été « une source fiable ». Ah cécité idéologique, quand tu nous tiens !

Les excuses.

D’abord celle (défense de rire) de la directrice du Point, excuses faisant suite à celle d’Etienne Gernelle. Géraldine Woesner est ainsi présentée (Linkedin) : « Géraldine est une journaliste de talent, déterminée et organisée. Elle possède un excellent sens du contact. Elle a également un très bon carnet d’adresses ». Une responsable au plus haut… point écrit sans ciller que l’article paru dans son hebdo – avec son aval – est… « ahurissant » !

Mais le tweet qui résume bien cette pauvre stratégie des « excuses » c’est celle avancée par Benjamin Sire, journaliste à Franc-Tireur, qui nous délivre un tweet de haute volée. Ce seront quatre lignes aux magnifiques éléments de langage qui – à peu de choses près – sont les mêmes que ceux de la journaille de la presse des milliardaires. Des « excuses » via lesquelles il tente d’enfumer l’opinion. Bascule finale de ce chien de garde : il nous faudrait… « louer » le courage de ses collègues… Nous pouvons donc vomir.

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Je laisserai le dernier mot à une de mes abonnéee Twitter qui dit l’essentiel à Géraldine Woesner, journaliste en chef du Point, « pigiste » quotidienne chez ce mollusque de Pujadas.

MACRON 2 ou la violence légitimée.

On les retrouvera, plus violents qu’avant.

1. Qu’on en soit persuadé : ces images ne sont rien en comparaison de ce qui nous attend.

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2. Rappel à ceux qui voulaient me persuader que la Police sous Mélenchon aurait été semblable en violence en tous points à celle de Darmanin. Bien sûr, il s’agit d’une croyance contre une autre croyance. Sauf que. Sauf qu’un certain 19 mars 2021, les Insoumis n’ont pas défilé à l’invitation d’Alliance, syndicat néo-fasciste de la Police. Au contraire des autres partis de Gauche.

Et cela est un fait. Pas une croyance.

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3. Peu importe de chercher à savoir qui sera le vainqueur de ces élections : le MEDEF est déjà le grand gagnant de ces élections. Ses réformes liberticides auront toute la légitimité électorale d’un Macron 2. Avec toute la violence qui va avec pour les imposer.

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4. On a tort de ne pas souligner le rôle de cette racaille de Sarkozy. Il a continué à animer ses réseaux pendant cette campagne. 1. Pour placer Pecresse (qu’il n’a pas soutenue) à la tête de son Parti, sachant que la pov’ candidate ne serait pas suivie par ses adhérents et par ses votants habituels. 2. En sachant que ces derniers iraient défendre Macron. Ce qui fut fait et bien fait, Macron ayant ainsi pu siphonner les voix LR.

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5. A Tourcoing, soi-disant «fief» de Darmanin, la population lui a envoyé sa réponse.

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5. A retenir :

  1. L’abstention est à 26,31 % des inscrits.
  2. Le vote pour Roussel (PCF) représente 2,31 % des inscrits.
  3. L’écart entre Mélenchon et Marine Le Pen est de 1,20% (soit 421.420 voix).

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6. Jérôme Fourquet (ce collaborateur de Jérôme Cahuzac pour l’écriture d’un livre sur « l’euro » et l’Europe) d’IFOP Opinion était l’invité de France Inter ce lundi à 13 h. Bien entendu, cet enfoiré de sondeur ne dira pas que son dernier «rolling» (on ne dit plus «sondage». Rolling c’est plus chic) donnait Mélenchon à 16% et que ses foutues fabrications quotidiennes de l’opinion n’ont jamais situé l’EELV de Jadot à 4,5 % et le LR de Pécresse à 4 %.

Le dernier rolling d’IFOP

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7. Le problème avec certain(e)s camarades du PCF, c’est qu’ils argumentent le déni de leur désastre électoral ( 2,31 % ) par une accusation contre les Insoumis : ils se plaignent que ces derniers les insultent. Cette superbe place de «victime d’insultes» est aussi très recherchée par les écologistes de Jadot.

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8. Il faut en rire ? Bien sûr ! Rire des pleurnicheries conjuguées de Pécresse et de Jadot qui vont devoir faire appel aux dons des Français pour renflouer les caisses de leurs Partis respectifs. Voilà qui me fait, perso, beaucoup rire, s’agissant de personnes qui n’ont cessé de culpabiliser-mépriser-hurler contre ces satanés pauvres qui ne foutent rien et qui vivent d’assistanat. On attendra leurs inserts publiciataires d’appels aux dons dans ces trois journaux.

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9. Dans La Dépêche du Midi, la « journaliste » Christelle Bertrand écrit : « La candidate du RN, elle, peut compter sur une partie de l’électorat de Jean-Luc Mélenchon ». Les sources ? Elles sont bien entendu introuvables. Le « pas une voix à Marine LePen » du leader des Insoumis n’a pas été entendu. Fallait le redire encore une fois, Jean-Luc ! Cinq fois n’est pas assez pour ces dures de la feuille (de chou).

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10. Ces élections seront l’image parfaite du Paradoxe : on entrera dans une  » Macronie 2  » pour cinq terribles années supplémentaires alors que Macron reste le président le plus détesté de tous les présidents et qu’il suscite une haine incroyable dans les couches populaires.

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11. Un communiste dépose un tweet en soulignant la « magnifique campagne » de Roussel. Pas de doute : le camarade inclut dans les «Jours Heureux» ce 10 avril 2022 où les 2 % de son candidat ont manqué à Mélenchon pour passer la rampe du second tour.

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12. Un autre communiste écrit que « les pourcentages ne s’additionnent pas. Derrière les candidats, il y a des dynamiques de campagne qui autrement n’auraient pas existé ». Aveuglement et déni : les dynamiques, si elles avaient été unies derrière Mélenchon auraient entraîné, en 2022, un élan exponentiel et donc probablement gagnant. Comme pour l’élan 2017 et cette dynamique  qui porta le leader Insoumis – AVEC le concours du PCF – à 19,58 %.

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13. Portons le regard sur la fascisation rampante d’En Marche s’alignant sur les positions nauséabondes de la fachote de Marine Le Pen :

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14. Les crevards de Paris-Match :

  1. Avant le 10 avril, ils dédiabolisaient Marine Le Pen et s’émerveillaient de son beau sourire pour la porter au second tour.
  2. Après ce 10 avril, Marine Le Pen redeviendra la méchante, très méchante fachote et notre bon Macron ne perdra pas une minute pour nous chanter à nouveau le refrain du barrage à l’extrême-droite.

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15. Le 24 avril, j’irai aux bois tenter de trouver des brins de muguet. Et qu’on ne vienne pas me culpabiliser sur la montée de l’extrême-droite. Le barrage Macron 2017 a entraîné la naissance puante d’un Eric Zemmour et un gain de voix de Marine-la-fachote. Tout ça avec la complicité des Médias et des amis de Macron. Par exemple, ce Xavier Niel qui ouvrit ses colonnes du Monde à Marine Le Pen en très joli blouson gestapiste, à la rubrique «Mode». Sans oublier le trio ci-dessus Bolloré, Drahi et Lagardère (entre autres).

Le présent d’une illusion.

Entre deux bières et sans masques, verbatim d’une rencontre au parler franc entre BiBi et… son Double.

  • Tu te trompes, BiBi, Macron est en meilleure position que tu le crois. Nous aurons, hélas, un Macron 2. Les nuits d’après avril vont être noires, très noires, longues, très longues et meurtrières.
  • Tu te bases sur quoi ? Ces sondages à la con t’auraient convaincu ?
  • Les sondages restent bien entendu les pivots des manipulations quotidiennes. Je ne leur fais aucunement confiance mais c’est dans leurs caches, dans leurs plis silencieux qu’ils disent le vrai.
  • Je ne comprends pas.
  • Prends le dernier sondage ou même tous les sondages précédents. Macron y est stable : entre 23 et 27%. Mais ce qui reste caché à chaque fois, c’est l’impasse que font ces sondages sur les abstentionnistes.
  • Oui, les Insoumis ont dénoncé ça.
  • Mais cette dénonciation, si juste soit-elle, ne change rien. La méthodologie continue de rester la même. L’explication de cette censure est simple. Ramené au nombre des inscrits – et non des votants – le chiffre de Macron serait ramené entre 10 et 13%.
  • Pourquoi cela n’est jamais dit sur la scène médiatique ?
  • Parce que le rappeler ferait prendre conscience à beaucoup trop de Français à quel point notre système dit « démocratique » ne l’est pas. Le rappeler dirait ouvertement que le représentant du peuple n’est élu que par une infime partie de la population, que les Assemblées ne représentent en rien la population active, les classes populaires. Bref que notre démocratie est un ersatz, un déni de démocratie. Ce serait insupportable, intolérable.
  • Le vote continue d’être un progrès, aussi insatisfaisant soit-il, non ?
  • Certes mais l’analyse du rapport des forces dans le pays n’a rien à voir avec les pourcentages des partis présents dans le vote politique. L’analyse concrète et le constat qui doit être fait, c’est que la Gauche, elle aussi, n’entraîne pas grand-monde comparé aux inscrits.
  • Alors, il n’y aurait qu’à désespérer ?
  • Non mais il faut être réaliste. Un élément positif du Réel reste que ces 40 à 60% d’abstentionnistes ne sont ni pour Marine Le Pen, ni pour Zemmour, ni pour Pécresse, ni pour Macron. Un second élément important, c’est qu’il faut continuer de participer aux protestations, aux manifs des gilets jaunes, aux défilés anti-gouvernementaux toutes les semaines. Nous, on y est mais où est l’épine dorsale qui porte toute cette ébullition ? Il n’y en a pas.
  • L’espoir est quand-même dans ces luttes.
  • Toujours.
  • Alors qu’est-ce qu’il manque ?
  • Il manque l’organisation. Nos amis marxistes diraient avec raison : un parti d’avant-garde. Il manque le point d’appui sur lequel les luttes peuvent converger, seule garant d’une victoire.
  • Côté Syndicats, je me demande où est Philippe Martinez. Peut-être à Bruxelles chercher ses subsides ? Quant à Laurent Berger, je n’en parlerai pas !
  • Je rajouterai que, depuis la chute du Communisme, (et ce n’est en aucun cas une quelconque défense du stalinisme), il n’y a plus de rempart de protection minimale. Thatcher et Warren Buffet l’avaient bien compris en décrétant tranquillement, sûrs de leurs forces, « There Is No Alternative ». Depuis la chute du Mur, la violence du libéralisme n’a plus connu de frein. Partis communistes en phase terminale, social-démocraties partout à la solde du Grand Capital, ici des alliances recherchées (PS-PCF) qui ont dénaturé pour des décennies la notion de Gauche…
  • Les traditions de lutte ne peuvent pas mourir comme ça. Perso, j’ai envie de croire au Renouveau.
  • Je regarde avec bienveillance ce qui est en construction.
  • Tu parles des Insoumis ?
  • Oui mais là aussi, le constat sur ce réel élan positif se doit d’être tempéré. Soulignons d’abord que le mouvement dépourvu de démagogie, est jeune et que ses soutiens ont raison de défendre leur programme élaboré en commun.
  • Tu n’as pas l’air convaincu ?
  • Sur le vote d’avril, il n’y a pas de souci si c’est de cela dont tu parles. Les avancées présentées dans leur programme ont ma faveur.
  • Alors, quoi ?
  • Quand je me rends sur Twitter, je vois chez eux tant d’optimisme…. mais j’ai bien peur que mes propos iront désespérer quelque peu… non Billancourt mais la partie des classes moyennes en lutte qui les soutient. 
  • C’est vrai que dans les réseaux sociaux, les Insoumis sont très offensifs…
  • Sauf que les utilisateurs de Twitter ne reflètent en rien l’état du Présent et le degré de conscience des forces en présence au niveau national. Et je vais te dire une chose qui ne te fera pas plaisir : ce nombre important d’internautes est en partie un leurre. Ce nombre dit ce qu’il nie, il dit que le travail militant indispensable est faiblard et qu’on croit le compenser en faisant du lien via le Net, via un illusoire rassemblement numérique.
  • Donc pour toi, c’est inutile ?
  • Bien sûr que non. Même minime, tout combat a une portée. Attention, je ne me moque pas de ces espoirs et de nos illusions. On ne peut vivre sans. L’illusion est nécessaire, incontournable mais « ce qui est » demande à minima de s’en tenir à une méthodologie sans faille et sans pitié. Quitte à ce que ses résultats nous désenchantent et – désolé pour toi, pour moi – nous désenchantent et nous fassent souffrir. La classe dominante domine et je ne vois pas un élan suffisant pour la remplacer, la mettre en minorité et gagner.
  • D’accord. Ce qui fait froid dans le dos, c’est cette montée de l’extrême-droite et cette fascisation montante dans la Droite inaugurée par Sarkozy et poursuivie par les socialistes et la Macronie. Mais, bordel, en s’rrêtant simplement sur la France des inscrits, notre pays n’est pas fasciste.
  • La fascisation ne se fera pas via Le Pen ou Zemmour. Le processus enclenché par la décennie chiraquo-sarkozyste va s’amplifier à un niveau inimaginable mais via… un Macron 2. On va en baver comme jamais. C’est sang et poumons que nous allons cracher. Je pense là particulièrement à la jeunesse du pays, à notre territoire destructuré par le Capitalisme, à ce qui est en train de se défaire et de se faire à l’Ecole et à l’Université, aux opposant(e)s qui verront surveillance et violence de la Police atteindre un niveau jamais vu, aux salarié(e)s d’entreprise subissant les intimidations patronales, aux chômeurs, aux migrants parqués, refoulés.
  •  Tout ça c’est si Macron passe…
  • Avec son cynisme, ses insultes, l’homme du MEDEF, ne l’oublions jamais qu’il l’est, est paradoxalement en position de force.
  • Comment ça ?
  • Il retarde sa candidature, il écarte tout débat sur son bilan. Il a la totale main mise sur la presse, les radios, les TV, publiques comme privées via ses amis. Avec le soutien ahurissant des médias, il parie sur le COVID, se moquant des non-vaccinés, gagnant les autres en brandissant Protection et Sécurité, jouant sur l’imparable peur de mourir.
  • Tu as raison mais rien n’est joué. On n’est pas des Merlin avec des boules de cristal. La veille de la Révolution de 17, Lénine disait qu’il attendrait la Révolution encore très longtemps.
  • La vie est toujours plus surprenante qu’on le croit. Il existe des miracles mais s’ils arrivent, ils n’en sont pas quand on regarde comment ils sont arrivés. Ce sont les tendances, les mouvances et perturbations du corps social, les classes en lutte qui doivent nous guider dans l’analyse.
  • Perso, ce qui m’est insupportable, c’est la position communiste qui ne pense qu’à se refaire une santé 2022-2027 en criant haro sur les Insoumis au lieu d’y rechercher une possible alliance – seule souhaitable avec eux.
  • Tu as raison, BiBi c’est extrêmement dommageable car les communistes sont forts d’une expérience militante incomparable – même si à 3%, elle est beaucoup moins forte aujourd’hui. Oui, tu l’as dit « alliance seule souhaitable », « seule » car le renouveau d’une gauche gagnante ne pourra plus se faire en empruntant les chemins de la Social-démocratie. Le populo ne veut plus de l’insupportable gauche vallsiste, hollandiste ou filochiste… Les résultats à venir le confirmeront.
  • « Plus jamais PS » ? Mais les poches encore restantes continueront d’occuper le terrain médiatique. On parlera encore et encore des nullités de Taubira, Hidalgo, Jadot à Montebourg malgré le désastre Mitterrand 1983, malgré Jospin et son adoration du néo-libéralisme, malgré Hollande, Valls et compagnie.Ils feront croire que tout changera chez eux pour que rien ne change.
  • Plus globalement, leurs partis ne seront rien sans leur base. Ce sont ces citoyens des couches moyennes qu’il faudra convaincre, cette petite bourgeoisie si frileuse, toujours fidèle au libéralisme. Demain, parents et enfants auront à subir et traverser d’énormes et d’incalculables turpitudes économiques. Ils vont connaître des terribles désillusions qu’ils ne soupçonnent pas encore aujourd’hui. Ils vont en baver. Comme toi. Comme moi. Comme jamais. Ce n’est que le début.
  • Un dernier mot avant de nous quitter…
  • Perso, BiBi, la nuit dernière j’ai fait un cauchemar : en avril, Macron se réinstallait pour un second mandat et, en 2027, lui succèdait un certain Edouard Philippe. Je me suis réveillé en sueur, à me frotter les yeux, le cœur en larmes. Pas sûr qu’il cesse un jour de pleurer.

Chikirou à BFMTV. Questions.

Via les réseaux sociaux, j’ai donc appris que Sophia Chikirou, proche de Jean-Luc Mélenchon, avait signé un « contrat »( les guillemets s’imposent puisque « non salariée »- paraît-il) avec BFMTV la chaine de la Honte (c’est ma dénomination-BiBi). Avant elle, il y avait eu récemment l’embauche de Raquel Garrido chez ce brigand-plagiaire-monarchiste Thierry Ardisson (ça, c’est un triple rappel BiBi). Cette arrivée surprenante sur la chaine Bolloré m’avait laissé complètement indifférent. Je n’avais aucun avis sur cette entrée, entrée que je mettais sur le compte des raisons et choix personnels de Raquel Garrido. Elle avouait d’ailleurs qu’elle s’était mise en marge des Insoumis pour remplir son nouveau rôle de chroniqueuse. OK, il faut bien que tout le monde vive.

Voilà donc une seconde arrivée. Cette fois-ci, elle concerne Sophia Chikirou, proche de Jean-Luc Mélenchon, étiquetée sans me tromper d’Insoumise. Sur ce bis-repetita, je décidais de donner mon opinion agacée sur Twitter. Avec cette deuxième fois, il ne s’agissait plus (uniquement) de choix personnel mais aussi d’un choix politique qui engage sympathisants FI (dont je suis) et militants. En préambule, je viens avertir : je n’ai rien contre les femmes (hormis Christine Lagarde/Boutin et leurs consoeurs, je les aime beaucoup).

Je n’ai aussi rien non plus contre les qualités personnelles de Raquel Garrido (qu’on me pardonne j’ai eu quand-même bcp de mal avec «Salut LesTerriens») et contre celles de Sophia Chikirou. Mis à part une intervention politique avec Ruth Elkrief, je ne la « connais » pas beaucoup non plus. Je rajoute que sur l’affaire qui a agité Le MediaTV, je n’ai pas d’avis : c’est un ni-ni, ni pour, ni contre, ne m’interessant ni aux tenants ni aux aboutissants de ce foutu mais toujours interessant bazar (1)

Ce bibillet, je l’écris plutôt pour poser des questions sur ces deux engagements. Ces premières, d’importance tactique : « Qu’est-ce que la France Insoumise a à gagner avec cette entrée» ? «Pourquoi, en ce moment précis où les luttes de toutes parts s’exacerbent, ces deux Medias ont éprouvé le besoin d’engager deux Insoumises» ?

Je rappelle ici que les deux Boss sont : Drahi et Bolloré. Donc, je me demande – par exemple – si Sophia Chikirou, apprenant que Drahi est partie prenante plein pied dans l’Affaire des PanamaPapers, pourra attaquer son Boss au nom de la liberté d’information ? Quand on voit la hargne que Drahi a mis pour couper court aux insinuations (voir mon billet), quand on a entendu les menaces qu’il a proférées pour obtenir le silence, j’ai des doutes que Sophia Chikirou puisse continuer de tenir son poste. Un peu comme si – rêvons un peu – Yann Barthes s’attaquait aux affaires africaines de Bouygues.

Pourquoi BFMTV a engagé Sophia Chikirou ? Plusieurs-hypothèses BiBi : Sans aucun doute, pour l’aura de… la Chaine. Pour que cette TV-Obscénités se dégage des étiquettes infamantes de suppôts du Pouvoir Macroniste. Pour redorer son blason. Pour se payer un bon vernis de chaine pluraliste. Pour se pavaner et se poser – via Chikirou – en étendard d’ouverture à tous les courants.

A tous ? N’y a t-il pas quelque chose qui vous chagrine là-dedans ? Il n’y a pas de chroniqueurs (euses) RN. Premier reflexe : ouf ! Ah, bon : ouf ? Regardons ça de plus près. Le RN va reprendre sa place d’opposant Medias n°1. Exclus, mis en hors-jeu Media, il va rajouter FI au duo En Marche-LR, s’attribuant la si belle place qu’on le lui aura laissée, celle de victime, d’exclue, la place de hors-système. Jolis bénéfices quand on sait qu’une grande majorité de Français ne font pas confiance aux Médias, qu’ils détestent cette Doxa qui envahit les écrans. Sur Twitter, mon Tweet-posé sur ce problème n’a pas encore reçu de réponses. :-((

Enfin, que la FI ne vienne passe plaindre du peu de temps d’antenne accordé aux autres intervenants FI (hormis je suppose Clémentine Autain)! On sait d’avance ce qui lui sera répondu : «Mais enfin, vous exagérez, cessez de gémir, vous avez Chikirou».

D’autres choses pour le mauvais esprit que j’ai (2). J’ai noté que plus on crevait la dalle avec frigos de moins en moins fournis, plus les émissions TV comptent de chroniques culinaires, de championnats autour de la bouffe. Hé bien, plus les luttes sont des combats de guerre avec blessés, mutilés, gazés et plus il ya de chroniqueurs FI acceptés régulièrement. Je veux bien qu’on hausse les épaules mais qu’on m’explique.

Va t-on dans les rangs insoumis s’extasier sur ces 12 minutes de combat de catch avec Alain Duhamel pour s’interdire désormais de voir en BFMTV la chaine de l’Obscénité (qu’elle est et restera – Chikirou ou non).

Est-il si sot que de mettre en correspondance la désertification militante pour ces Européennes et cet engagement TV ? Ne veut-on pas compenser cette perte militante par la présence télévisuelle et ainsi remplir les manques réels sur le terrain ? Si c’est cela, alors on va au devant de plus grandes désillusions encore. Je suis assez vieux pour me souvenir du PCF, gargarisé par les superbes audiences de Georges Marchais, starisé TV, roi de l’audimat, triomphant à 22% et finissant aujourd’hui avec L’Humanité licenciant et 2% aux Européennes.

Je dois encore répondre à «bof ce ne sont que douze minutes par semaine». Ici on oublie le côté symbolique, sa résonnance politique. Voilà qui pèse beaucoup plus que le Réel des 12 minutes hebdomadaires.

Deux billets en arrière, je parlais de cette «distance», de cette gêne mise entre le militant et le Citoyen lors des dernières Européennes :

Et à ce constat personnel, une petite reflexion se rajoute, me revenant en mémoire – est-ce si curieux que ça ?— ce jour même où il est question d’approuver l’arrivée d’une Insoumise derrière nos… écrans. Oui, «écran». «Faire écran» alors qu’on veut faire…. passer nos idées.

Post-Scriptum : j’ai écrit tout ceci à vif. Mais il faudrait reprendre les grandes questions d’ensemble. Les Medias (la TV) et leurs puissances (souvent surévaluées). Les résultats du Référendum 2005 avec 95% des Medias pour le traité. Le dispositif audio-visuel des débats. La place des Animateurs/trices etc. Et lire, relire, pour nous aider, les interventions indispensables d’Acrimed.

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(1) Juste content de voir arriver Denis Robert comme chef de Rédaction. Même avec des désaccords sur certains points.

(2) Rappel : je suis sympathisant FI, je le reste. J’ai toujours voté pour le LAEC. Alors, écartons d’emblée les faux débats.

Blog-notes.

L’actualité connaît des turbulences. Quotidiennement. Elle engendre des discussions de café du commerce, elle fait tourner les sites d’infos, elle donne du boulot aux Policiers du Net (@libedesintox), elle permet aussi à chacun (e) de s’épancher, de crier sa rage, de balbutier son effroi, d’applaudir, d’admirer, d’idolâtrer, de passer du «Merci» au  «Dégage!» dans la même minute.

Ne maudissons pas trop vite cette époque, ne crions pas si vite au désastre personnel.

Même si nous déplorons nos états bipolaires (joies qui culminent au plus près de colères injustes), tout ce va-et-vient, tous ces instants-navette restent nécessaires car autrement, autrement, autrement comment pourrions-nous supporter l’insupportable ?

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