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Grandes figures de la semaine : les banquiers et Roland Dumas.

Denis Robert

Impossible de faire silence sur les grandes figures de la semaine : les banquiers et cet insupportable Roland Dumas.

En épluchant les nouvelles de ces derniers jours, force est de constater que tout se tient. On parle de terrorisme et on se retrouve dans les comptes HSBC de Genève. On regarde le film sur la bataille que mena Denis Robert contre Clearstream et on tombe sur des comptes non publiées et les sociétés off-shore. On parle de la Grèce et des espoirs nés avec Syriza et on retrouve Papandréou dans la même banque genevoise avec… Sarkozy en pilote à Paris.

Avec toutes ces pièces de puzzle rassemblées, c’est un billet complet que je vous présente 🙂

Revue de presse du dimanche en Suisse Romande.

Ce dimanche matin, réveillé très tôt, me voilà penché sur les deux journaux helvétiques du Dimanche: la Tribune de Genève et le volumineux Matin Dimanche avec ses magazines en nombre : TéléTop, Fémina, Vivre, Culture, Sports, Economie (excusez du peu). BiBi a relevé au hasard des infos qui remplissent le quotidien de nos amis suisses.

BiBi rend hommage à Bakchich-Hebdo.

Chacun construit avec ses objets familiers un rapport d’amour, de haine, de tendresse, d’intérêt. Voilà la triste nouvelle de cette semaine : l’Hebdo-Bakchich est mort et plus triste encore, cela n’a pas fait de grosses vagues. Y compris dans la Blogosphère française. Espérons que l’esprit Bakchich demeurera dans le Web. Attendons la nouvelle mouture de Betapolitique et soutenons Dazibaoueb pour leurs inventaires.

Au-delà des difficultés financières, il aura peut-être manqué à Bakchich un réseau et une arborescence qu’il aurait pu pêcher auprès des Bloggeurs par exemple. En s’appuyant sur l’armature naissante des blogs, le journal aurait trouvé des points d’appuis. BiBi avait son propre rapport à l’Hebdo. Pas abonné mais lecteur régulier, il aimait le ton désinvolte derrière lequel se cachait un grand sérieux, il se plongeait avec ravissement dans les articles fouillés, les infos inédites, de nulle part ailleurs. Et même qu’une fois, passant par Paris, BiBi était allé leur rendre gentiment visite.

BiBi se souviendra que lui-même fut « publié», en septembre 2009, dans les toutes premières pages (Vendredi, l’hebdo de Jacques Rosselin y collaborait alors). Bien entendu, avec sa mauvaise humeur légendaire, BiBi grognait contre certains collaborateurs pas toujours en phase avec les combats d’aujourd’hui mais il savait se contenter de cette belle diversité parmi les 15 salariés.

Lecteur assidu du dernier numéro dont peu de médias font cas (un journal qui disparaît, c’est pourtant un recul des libertés, de celle de penser le Monde et de l’améliorer), BiBi vous offre sa dernière lecture en morceaux choisis pêchés dans ce dernier numéro :

1. Parmi les soutiens de Bakchich, applaudissons Isabelle Adjani et réservons nos huées pour les David Douillet, Philippe Val, Eric Besson, Dédé Santini (dont l’humour se fait encore attendre) ou encore le sérénissime Prince Bébert de Monac’ qui ont traîné l’hebdo devant les tribunaux… probablement au nom de leur liberté de la Presse.

2. Dans son billet, Bertrand Rothé note justement que ce n’est pas DSK qui est à l’origine des 35 heures. Stéphane Fouks veut colorier en rouge le joli journal du futur candidat PS. Pour un peu, il nous dirait que DSK lisait Bakchich dans son appartement Place des Vosges ou dans son somptueux ryad de Marrakech.

3. Jean-Luc Mélenchon ne veut pas «concentrer sa parole en 140 signes», c’est-à-dire utiliser Twitter pour y écrire des gazouillis. Il a tort : concentrer sa pensée, la ciseler en peu de mots, c’est aussi un beau travail politique. Il lui sera pardonné car le bouillant Jean-Luc fréquente Pierre Bourdieu et Alain Accardo. Il ne lui reste plus qu’à inviter Luc Boltanski à la pizzeria.

4. Dernière tête de turc de Bakchich (et de BiBi tout autant) : PPDA. Où l’on apprend que le Môssieur  «ne pouvait rien savoir de son plagiat» car son Nègre (Bernard Marck), spécialiste de l’aviation, ne lui avait pas donné à lire ! Bakchich confirme par ailleurs que le Poivre n’est pas d’origine bretonne (il s’est inventé une filiation avec faux aïeul et tutti quanti) et que notre Patrick touche 10.000 euros pour chaque petit billet dans France-Soir.

5. Très sain petit coup de canif à la Suisse qualifié justement de «petit labo des mesures rétrogrades». Qu’on en juge : Interdiction de construire des minarets, vote pour l’expulsion des étrangers délinquants et aujourd’hui, obligation faite aux usagers malades de payer la nourriture dans les hôpitaux (12 euros/jour).

6. Et enfin un petit clin d’œil à Xavier Monnier : le match ETGFC contre l’Olympique de Marseille ne s’est pas joué à Thonon mais à Annecy. Par contre, il aurait pu ajouter deux autres cartons rouges (outre contre ceux de Lizarazu et de Zidane présents dans le staff financier du club de Frank Riboud) : l’un pour Patrick Trottignon, cité au Procès du transfert du joueur de l’OM, Tuzzio, en 2008, l’autre pour Bernard Casoni qui déclare à propos des Années-Tapie : «Je suis content d’avoir connu cette période».

BiBi fera – comme PPDA – un dernier plagiat pour saluer l’équipe de Bakchich et leurs 53 publications débutées en septembre 2009 : «Je suis content d’avoir connu cette période».

Coucou la Suisse !

Notre Président n’aime pas les Helvètes.

Nicolas Sarkozy prétend ne pas aimer la Suisse mais fait silence sur ses coffres-forts. «Liliane Bettencourt est la femme la plus riche de France et elle est restée en France. Est-ce qu’on aurait préféré qu’elle parte en Suisse ? Je ne veux pas qu’elle foute le camp en Suisse, moi !». BiBi rectifie quand même : l’argent de Madame Bettencourt est déjà en Suisse. Elle détient déjà deux comptes en Helvétie : l’un de 13 millions d’euros et l’autre, à Vevey ( de 65 millions d’euros) tous deux non déclarés au fisc français. N’est-ce pas plutôt ça le problème ? En tous les cas, ce n’est pas à elle que notre Chouchou nous refera le coup du : « Allez, casse-toi pauvre C… » !

Le couple Woerth en villégiature genevoise.

Comme sa femme Flo, Eric connaît bien la route qui mène à Genève et au Lac Léman. Tous deux viennent souvent rendre visite à un ami très… cher :  Pierre Condamin Gerbier, responsable de l’UMP à Genève et gérant de fortune ardent défenseur des « family offices », ces sortes de banques qui n’acceptent que les Puissants. Comme banquier amoureux de Genève, BiBi n’avait qu’un ami : Edouard Stern mais hélas, il a définitivement démissionné. BiBi se demande quand même si le couple Woerth et Edouard se connaissaient ?

« Le Monde » à l’heure du Patronat suisse.

BiBi avait parlé du racisme de l’Intelligence envers ces «Bleus» illettrés. C’est tout le contraire avec les dithyrambes du Monde à propos de Nicolas Hayek, patron des montres Swatch et des Mercèdès de même nom. Le Monde ne tarit pas d’éloges sur l’entrepreneur suisse, récemment décédé : «Pour Nicolas Hayek», résume la journaleuse Nicole Vulser, «un entrepreneur doit retrouver la fantaisie originelle qui est en lui. C’est un artiste. Il crée des choses, il surmonte des obstacles (…) C’est quelqu’un qui admire la beauté et la culture, qui motive, qui refuse la domination de la finance sur l’industrie, qui passe très vite de la théorie à la pratique, à la réalisation». Gageons qu’avec les nouveaux repreneurs du Monde, ces éloges se feront quotidiennement. BiBi attend impatiemment les prochains articles sur Pierre Bergé.

Veaux, vaches…

En Suisse, l’Office Vétérinaire Fédéral estime que 2500 à 3000 étables devront être agrandies d’ici août 2019. En effet, les vaches grandissent et grossissent plus vite que leurs étables. Il est donc temps que leur logis soit adapté à leurs mensurations voluptueuses, a décidé le Conseil Fédéral. BiBi est vachement content pour elles.

… et Cochons.

Relevé dans la Tribune de Genève : «Faire le salut hitlérien ou arborer une croix gammée en public restera impuni en Suisse. Le Conseil Fédéral évoque des difficultés d’application de sanctions…». BiBi suggère que les membres très fatigués de ce même Conseil Fédéral soient désormais pris en charge par la Croix… Rouge.

Sepp Blatter déblatère.

La FIFA a procédé à 208 contrôles anti-dopages lors des 52 premiers matches de la Coupe du Monde. Tous négatifs. Depuis… 1998, aucun joueur n’a été contrôlé positif à une substance interdite. Sepp Blatter a-t-il été lui aussi contrôlé ? Car ce Président doit vraisemblablement se doper au mensonge tout terrain.

Racaille.

Dans la Tribune de Genève du 5 octobre dernier, on pouvait lire un encart publicitaire de l’UDC genevoise qui dénonçait « la racaille d’Annemasse ». Plainte avait été déposée par le Maire d’Annemasse pour injure publique, provocation à la haine et à la discrimination. Le magistrat a classé l’affaire, prétextant la perte des dossiers. Pourtant BiBi semble avoir vu les dossiers en question : ils n’étaient pas très loin du juge, juste à côté, à son extrême-droite.

Le Livre du Ça.

Ça plane pour Hervé et Clara.

Dans une de ses dernières Flèches, BiBi rapportait que l’Elysée avait du mal à remplir les avions présidentiels. Un qui ne manque pas les occasions de sauter dedans, c’est Hervé Gaymard qui court toujours après les bonnes affaires. Le Figaro Magazine nous apprend que lui et sa femme Clara ont profité de l’avion de Nicolas Sarkozy pour être « ramenés » de Chambéry à Paris. A Paris ? Quoi ? Hervé et Clara auraient trouvé un logement parisien pas cher ? A Paris ou peut-être à Neuilly, avec taxe d’habitation gratuite ?

Ça se voile.

Le Figaro se félicite que Florence Woerth soit entrée dans le conseil d’administration d’Hermès. Le journal s’est bien gardé d’évoquer avec elle la question du foulard… de luxe.

Ça twiste SNCF.

«La dernière grève des cheminots est absolument scandaleuse». Voilà une fois encore Frère Xavier Bertrand qui déraille.

Ça pleurniche chez le Pauvre Giorgio.

Giorgio Armani pleurniche sur sa vieillesse ennemie (il a 75 ans). Le Figaro nous le présente avec de superbes trémolos dans ses lignes : « Quand on a un certain âge, gémit le couturier, on vous met à part. Personne ne m’appelle pour me proposer d’aller au cinéma. Vous ne le croirez pas mais je me retrouve parfois le soir seul chez moi à regarder la télé avec mon chat ».

Dans le même article, les journaleux du Figaro nous causent des récentes nuits enfiévrées du Milliardaire à Dubaï, de Cannes où Giorgio fera son festival et où il exhibera son nouveau yacht kaki de 65 mètres. « Petite folie à 40 millions d’euros », note le Figaro avec admiration. Ah, la Solitude, c’est pas du luxe ! Hein Giorgio ?

Ça gazouille chez les Grands et les Petits.

Le Président Chavez s’est lancé sur Twitter. En quelques heures, son compte a été suivi par près de 100.000 internautes. Encore loin des 3.800.000 abonnés de Barack Obama ou des 1,7 million de fidèles à Gordon Brown. BiBi en est à 118 mais il compte bien rattraper le compte du Petit Président qui est devant lui. Ils ne sont que 2200 inscrits sur la liste de l’Elysée.

Ça se conjugue au Conditionnel.

Arnaud Leparmentier, journaleux au Monde, a employé un joli conditionnel dans son compte-rendu du 30 avril. Il y parlait de la soirée du couple Sarkozy en Chine : «Nicolas Sarkozy aurait même réussi à parler du Tibet, des Droits de l’Homme, de la peine de mort  au Président chinois » pendant que l’Orchestre jouait deux chansons de Carla. Il aurait… Il aurait… Une rumeur de plus.

En Suisse, Micheline Calmy-Rey, Ministre des Affaires Étrangères, y va aussi de son couplet lorsqu’elle évoque les refuges helvétiques pour les dictateurs et leurs fonds détournés : «Des cas comme Mobutu et Duvalier ne devraient plus se produire ». Double parole des Temps présents.

Ça fait peur.

BiBi a remarqué qu’il y a désormais un mot fourre-tout pour caractériser les Dangers du Libéralisme, un mot qui ne nécessite aucune explication car tout le monde le comprend (surtout inconsciemment). Il évoque les grandes peurs d’antan (la Peste, la Famine, le Choléra), c’est le mot « Contagion ». A peine le prononce t-on du bout des lèvres qu’il se propage. Nul ne peut en arrêter les effets, ça court vite, ça s’étend et ça gagne partout mais surtout ça excuse les éventuelles responsabilités, ça dédouane nos Grands Médecins du Capitalisme. A l’instar de DSK, Docteur du FMI, ils clament tous… à nous rendre malades : « Il faut arrêter la contagion ».

Le dessin de Tintin a été retouché (paru primitivement dans Le Pélerin).