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Avoir le sens du détail.

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Un certain Docteur viennois – dénommé Freud Sigmund – donna une grande importance aux tous petits détails. Ainsi dans le travail du rêve et de sa logique, il repéra l’importance du déplacement. Freud s’attacha donc aux détails du contenu manifeste en vue de les associer aux pensées latentes importantes (ce qui lui donnait alors l’essentiel du sens latent).

Le génial Robert Walser le disait plus simplement dans ce merveilleux conseil condensé en trois mots :

«Explorer l’anodin».

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Mauvaises pensées sur l’EURO 2016.

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Parlons une fois encore de l’Euro 2016 de football et finissons-en. Lâchons un dernier mot sur ces discours insupportables qui ont accompagné cette compétition. Parlons-en avec un certain degré de méchanceté, sans ces détours exacerbés, sans ces parlottes chauvines quotidiennes qui ont pullulé un mois durant sur nos ondes, sur nos écrans, dans nos journaux.

BiBi fait sa Revue de Presse.

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La nuit dernière, j’ai fait un rêve : la Gauche dite radicale, autonome, offensive s’unissait et devenait majoritaire. Le seul petit problème était relatif à ma présence. Dans cette rêverie nocturne, je figurais sous la forme d’un très vieux bonhomme doté d’une longue, longue barbe blanche. Mon prénom se détachait dans ma nuit noire et se déclinait ainsi : Mathusalem. Au réveil, pour chasser le poids des ans (969 ans), j’ai entrepris une Revue de Presse en espérant m’alléger. Hélas… le Monde au réveil pèse encore plus lourd.

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Les Flèches printanières de BiBi.

Pour ce retour pré-printanier des Flèches de BiBi, BiBi a beaucoup vu, beaucoup entendu, beaucoup lu.

Au Menu de la quinzaine, un voyage à Disneyland, un détour par Gérard Depardieu, un soupçon de Raffarin, une vision et révision de l’émission Envoyé Spécial, un souvenir de l’odieux Docteur Destouches (dit Céline), une sottise d’Ingrid Bétancourt et une visite au Parlement européen.

Gérard Depardieu : un « voyou » pitoyable.

Génial acteur, sublime  dans « Martin Guerre », « Cyrano », « La Femme d’à côté », « Les Valseuses » ou « 1900 », Gérard Depardieu était l’invité du Grand Journal de Canal Plus ce lundi 13 septembre. Ce soir-là, ce gigantesque acteur lâcha de gigantesques conneries à répétition.

A la question «Qu’est-ce que vous pensez des Politiques ?», il répond très esprit-Jean-Marie : «C’est de la merde». Il donnera ensuite un odieux surnom à Martine Aubry en la taxant d’«haleine de bière», puis délivrera un prix d’excellence à Chouchou, «celui qui bouge». Sur la mort de Chabrol, le gros bêta lâchera : « J’ai peut-être ressenti une chose aussi forte avec la mort de mon chat ». Déconcertant. Quasi-impensable. Surprenant. Surprenant aussi de voir de quelle façon, nous trouvant désarmés, nous cherchons des explications sommaires : «Il était dans un état secondaire», «Il a picolé».

BiBi fait plutôt l’hypothèse qu’en dépit de l’œuvre de Freud et de ses découvertes touchant à l’anachronisme de la Psyché humaine, on continue de croire que l’Individu est Un, qu’il est un bloc entier en toutes circonstances et qu’on ne le reconnaît que dans sa part admirable.

Marthe Robert, la critique, écrivait justement :

«Nous avons beau savoir théoriquement que la vie de l’Inconscient conserve, en chacun d’entre nous, une forte portion de préhistoire, nous n’en tenons aucun compte dans nos jugements, et nous sommes étonnés, déconcertés, scandalisés comme d’une incongruité, toutes les fois que l’expérience nous force à le rappeler. Sans doute nous voulons bien que le génie ait ses faiblesses, nous voulons bien qu’il soit égoïste, avare, jaloux, débauché – mais qu’il puisse aussi être frappé d’arriération, cela non, toute notre conception de la Personne et la philosophie de la Culture qui en dépend nous interdit pareille conclusion. Dans notre tradition intellectuelle et morale, le génie est regardé en soi comme facteur de progrès, aussi même ce qu’il a de négatif peut-il toujours être sauvé (…) »

BiBi, admirateur de l’acteur, fut si dépité et si révolté qu’il lâcha amèrement sur Twitter, ces trois gazouillis à mauvaise haleine :

1. Depardieu traite les manifestants contre la réforme des retraites de trous du c…Toi, Gérard, ça fait longtemps que t’es sorti de la m…

2. Depardieu se veut rebelle et voyou, glorifiant Chouchou. Fais gaffe, Gérard, au prochain film, Obélix va te foutre sur la gueule.

3. Depardieu (pour Chirac et Sarko) tu ressembles à Delon (pour Barre et Sarko). Encore un (tout petit) effort et tu finiras comme Brigitte Bardot.

BiBi se rappela aussi une lointaine nuit parisienne où il croisa Tony Gatlif, pas encore réalisateur. Celui-ci racontait comment, avec Gérard Depardieu. fausses lunettes noires sur le nez et cannes blanches, ils avaient joué les aveugles pour vendre des calendriers en porte à porte. A cette époque de disette, il leur fallait survivre.

Le hasard voulut que Tony Gatlif, invité sur FR3, ce même soir, clamât sa colère contre la stigmatisation des Roms et devant la politique de ce Chouchou adulé par Gérard.

Aujourd’hui, fini le duo d’aveugles.

Tony voit clair, il a gardé ce regard désespérément lucide… au contraire d’un Depardieu, aveuglé et «voyou » pitoyable, misérablement perdu dans sa nuit noire.