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Football : une Coupe du Monde toute propre ?

 Coupe-Du-Monde

 

Ah le football ! Le football ! Parler de football ? Ben oui, parlons-en.

Je sais au fond que parler de football, avec passion, n’a que peu à voir avec le football. C’est qu’il s’agit moins de parler du jeu, des matches, des équipes qu’on soutient que de son propre rapport au Monde, de son être-au-Monde.

Derrière la vision d’un match, il y a vous, votre être profond, vos amours portées au pinacle, vos haines rentrées ou exhalées… le tout se jouant à travers les travers de toute une société mondialisée.

Le Monde dans tous ses Etats.

Le Monde dans tous ses Etats

En Amazonie, les liens sont très étroits entre l’expansion de plus en plus poussée de l’élevage et la destruction de la forêt. Les éleveurs brûlent un hectare de forêt primaire toutes les 18 secondes. Autre chiffre : le Brésil est le quatrième émetteur de gaz à effet de serre de la Planète et premier exportateur de bœuf au monde avec 30% de marché. Le Brésil n’est pas que le Pays de Copacabana et celui des sublimes Caetano Veloso et Joao Gilberto.

Cohn-Bendit déraille sur le Tour.

Daniel Cohn-Bendit dans le JDD ( page Sport)

Dans le dernier JDD, les propos du leader d’Europe-Ecologie sont d’une naïveté consternante. Le voilà qui nous parle de sa passion sportive, de son grand intérêt pour le Tour de France en criant sans honte «Bravo Lance Armstrong !» Voyons sa démonstration : «Amstrong était-il drogué à son apogée ? s’interroge t-il, l’air jovial. Oui mais les autres aussi. Donc le plus fort c’était lui». Naïveté renversante et inquiétante pour une analyse et une conclusion de leader politique ! Faut-il rappeler combien cette explication qui met sur la même ligne de départ tous les coureurs face au Dopage est d’une sottise incroyable ? Faut-il rappeler encore une fois que les équipes, les coureurs ne sont pas à égalité devant le Dopage ? Hé oui, il le faut.

En effet, il y a inégalité à tous les niveaux : inégalité devant la «Médecine», inégalité devant l’argent et inégalité dans les investissements pour la «Recherche». Ne triomphent que les grandes équipes financées par les grands groupes financiers aux plus grands budgets. Les réseaux de dope sont facilement accessibles aux équipes les plus puissantes : laboratoires de pointe qui dament le pion aux labos officiels, recrutements opérés pour les meilleurs médecins, embauche de la crème des chercheurs payés à prix d’or, réseaux hyper organisés et filières extrêmement sophistiquées etc. Aucune égalité donc à supposer entre les équipes, entre les coureurs. Les produits les plus performants sont strictement l’apanage des équipes les plus solides, produits qui ont déjà envahi le marché et qui ne sont repérés et décelés que bien plus tard (voir la dernière EPO), que bien trop tard (après la remise des Trophées, des gains et de la notoriété).
Aussi on peut s’étonner que Daniel Cohn-Bendit, autorisé à causer politique (sportive), puisse proférer de si consternantes contrevérités.

Le Tour de… passe-passe.

Tour de France et Tour du Monde (diplomatique).

BiBi admirait Jacques Anquetil et son côté «nietzschéen». BiBi pensait que les rêves, on ne devait pas les abimer jusqu.à ce que Jacques Anquetil meurt pour les mêmes raisons qui attaquent Fignon au corps. Il y en a un pourtant qui slalome très bien entre Vie et Mort, c’est Lance Armstrong. Est-ce de passer à Vivement Dimanche ? Est-ce d’avoir mis dans sa poche la Famille Amaury ? Est-ce d’avoir donné des conseils à Little Nikos pour commencer un nouveau cycle ?
Pour pouvoir répondre à tout ça, BiBi a fait son petit tour des gazettes. De l’Equipe new-look au tour du Monde (diplomatique). Laurent Fignon a donné une interview dans le quotidien sportif (numéro du premier juillet) mais, à le lire, BiBi a du mal à comprendre qui est responsable dans les Affaires de Dopage. BiBi connaît trop bien la chanson : tous responsables. Comme dans les refrains de Yann-Artus Bertrand, nous serions tous responsables de la dégradation de la Planète. Notre Laurent colle à la roue de cette analyse : «Finalement, dit-il, on est tous responsables, chacun à son niveau». BiBi pense alors que l’ex-vainqueur du Tour va donner des précisions. Et il en donne : «C’était le Système qui nous amenait à ça». Le système, Laurent ? Mais encore ? Hélas, Laurent n’a pas mis le bon pignon pour avoir un bon développement.
Par exemple, sur Indurain dopé (?) : «…mais on ne peut rien affirmer».
Par exemple, sur Armstrong dopé (?) : «Je ne sais pas ce qu’il a fait».
Qui donc serait responsable ? Qui donc serait alors coupable ? Il n’y en a qu’un. Et c’est.. Fignon lui-même qui finit par avouer : «J’ai eu tendance à généraliser le dopage, j’ai eu tort». Bernard Hinault, l’intouchable, vient même lui botter les fesses pour avoir dit (le peu de) ce qu’il a dit. Ce Bernard Hinault, donneur de leçons, qui ne consacrait qu’une ligne sur le dopage dans son dernier bouquin sur son métier de coureur cycliste.
Morale de l’histoire : «Le cyclisme, ce n’est pas que du dopage». Bien dit Laurent. C’est d’ailleurs pour ce seul constat final, Laurent, que le journal d’Amaury (L’Equipe new style) t’ouvre grand les portes de ses colonnes.
Aujourd’hui, nous voilà donc repartis pour un tour… de passe-passe.
BiBi a lu, dans l’Equipe, que 72% des français pensent que la présence de Lance ne les dérange pas. La même proportion que ceux qui approuvaient Pétain en 40. Du PCF au FN, du coup de pédale de Little Nikos au coup de pub de Michel Drucker invitant son fer de Lance, le culte de la Grande Boucle dépasse, on le voit, les clivages partisans. Les Anglais ont eu la mort de Diana pour se ressouder. Les Français ont le Tour chaque année.
Plus près du Réel, l’article du Monde Diplomatique (numéro de juillet 2009) intitulé «Grandes Affaires et petits arrangements du Tour de France». Un excellent article dont BiBi recommande la lecture. Avec cet extrait qui ne fera pas les gros titres de l’Equipe : «Un autre scandale, laissé dans l’ombre, explique la tolérance à l’égard des transgressions de l’éthique sportive : les profits-records de la Famille Amaury».

BiBi avait déjà écrit :

L’Auberge espagnole.

   Don quijote

L’Espagne nous a offert le meilleur (Cervantès et Miro, Goya et Lorca) mais aussi le pire (Franco et l’Inquisition). BiBi s’est inscrit pour la Vuelta et a  fait le (petit) tour de ce pays en demi-teinte, entre noir et blanc, entre sang et or. Au bilan final, il a surtout traversé des zones grises.

1. Cristina Perez est la femme du sulfureux Docteur Eufeminio Fuentes.