Encore un p’tit Tour.

Encore un p’tit Tour ?

Dimanche, Contador gagnera son second Tour de France. Une victoire de Lance Armstrong aurait été contre-productive car elle aurait été difficile à digérer pour l’Opinion publique. Les Organisateurs, les Sponsors, les Patrons de chaîne sont tout guilleret. Ils ont bouclé en beauté la Grande Boucle. Au bilan final, on parlera Renaissance, Renouveau.
Désormais l’Amaury Sport Organisation (ASO) va passer à un objectif d’envergure : les Jeux Olympiques. Pour y arriver, Madame Amaury a mis le grand braquet, le gros paquet.
Premier objectif : en finir avec la mauvaise réputation répétée de la grande Course. Cette réhabilitation a commencé par le rappel aux journalistes-maison que le Dopage, ça suffisait (d’en parler, évidemment). Elle a continué par l’éjection de Patrice Clerc puis par le retour de Lance Armstrong, appuyé par Chouchou et Michel Drucker, suceur de roues. Lance tient le haut du pavé : le Tour est lancé. On reparle en bien, en mal de la Grande Boucle : c’est tout bon pour les Affaires.
Fin 2007, Madame Amaury fait revenir Alain Krzentowski qui redevient Numéro Deux du groupe.
Deuxième objectif : lancer l’ASO sur le marché de la gestion des Droits Marketing et Audiovisuel pour les JO. Pour cela, il faut vite, très vite réconcilier l’ASO avec l’UCI de Hein Verbruggen. On oublie les injures passées, les menaces, les coups-fourrés au nom de l’intérêt supérieur et bien compris du Sport-Bizness.
Pas de meilleur médiateur gonflé au Dollar que notre Jean-Claude Killy, membre du CIO et ex-dirigeant de… l’ASO. Enfin, autre coïncidence : Hein Verbruggen est aujourd’hui un membre très très influent du Mouvement Olympique.
Mais pour monter sur le Podium, la route est encore longue. Pour les requins de la Finance sportive, l’important n’est pas de participer mais de truster les premières places.

Faites un dernier Tour avec :

Thomas Bernhard, Jörg Haider et Frédéric Mitterrand.

Thomas Bernhard, Jorg Haider et Frédéric Mitterrand

Thomas Bernhard, l’écrivain autrichien, s’est toujours élevé contre cette Autriche qui refusait de voir son passé en face. Ce pays n’a accepté comme acte fondateur que ce traité de 1955 qui lui a accordé l’Indépendance, la République et la Neutralité (à bons comptes). Thomas Bernhard refusait obstinément d’agir en citoyen de cette Autriche-là. L’écrivain à la plume incomparable n’a cessé de tendre le miroir à cette Autriche dans lequel elle ne voulait pas se regarder.
L’Autriche passe pour l’un des états les plus intelligents d’Europe, disait un humoriste viennois, puisque « le Pays a réussi à faire de Beethoven un Autrichien et Adolf Hitler un natif d’Allemagne».
Aujourd’hui, le Figaro du 23 juillet rapporte que la Carinthie (province d’Autriche) va dédier un Musée à la mémoire du leader d’extrême-droite, Jorg Haider, un an après sa mort. Dans l’Europe de Barroso, Sarko, Merkel, on parle volontiers de l’Iran mais nulle protestation d’aucune sorte vient dire un désaccord sur cette ouverture.
C’est donc à Klagenfurt le 11 octobre prochain que Jörg Haider, Gouverneur de la Carinthie dès 1989, sera magnifié.
BiBi n’oublie pas que, déjà, la télévision autrichienne publique avait retransmis en direct son enterrement.
Sachez, chers amis de BiBi, que les nostalgiques des Chemises Brunes pourront se délecter devant le bolide accidenté de Jorg Haider. Sa tendre femme veut toiletter ce décès en accident du hasard (son Homme, très sobre selon ses dires, avait bu pourtant quatre fois plus que de coutume). L’entrée en coûtera 5 euros à chaque visiteur et ces deniers iront probablement alimenter les Caisses de l’Internationale Brune.
Enfin, signalons aux futurs visiteurs que cet espace servit d’abri aux unités SS déterminées à défendre la Carinthie aux derniers jours de la Seconde Guerre Mondiale.
BiBi se demande si – au nom de la Défense de la Culture Européenne – Chouchou et son nouveau protégé, Frédéric Mitterrand, fin lettré dont l’Oncle a soigneusement maquillé ses états de Service au début de cette même seconde guerre, se fendront d’une vigoureuse protestation.

BiBi a bien peur qu’encore une fois devant cette Autriche, on ne fasse.. l’autruche.

Lisieux : un silence religieux (3).

Therese de Lisieux (2 foi)

Monsieur Bernard Aubril, premier magistrat de Lisieux, a oublié que c’est une mineure de moins de 13 ans rôdant autour de l’église, aux environs de minuit qui fit la renommée de sa ville. C’est en effet à la Messe de minuit de Noël 1885 que la célèbre Sainte Thérèse de Lisieux eut la révélation mystique de sa mission de conversion des pécheurs. Elle s’y était rendue, non accompagnée, quelques jours avant son… treizième anniversaire.
Aujourd’hui, cette Thérèse des banlieues aurait été appréhendée, menottée et consignée d’office (religieux) dans sa chambre. Probablement que notre Thérèse aurait poussé son grand cri mystique à son arrestation : «Ô Nicolas, Ô Nicolas, je te vois !». Prière… de vous en souvenir, Monsieur Aubril.
BiBi, lui, attend toujours l’avis de Monsieur le Curé du Diocèse, bien muet sur cette interdiction de circuler. Il aimerait bien entendre des… voix de ce côté-ci.

Amen.

Lisieux ou la Haine de l’enfant (2).

 

Un enfant de Lisieux ?

Dans cette même station de métro, BiBi se saisit machinalement du journal gratuit 20 Minutes (numéro du 17 au 23 juillet). Il tomba sur les premières lignes d’un article d’Anne Kerloc’h et de Benjamin Chapon où il était question du maire UMP de Lisieux, Bernard Aubril. Pour faire face à (dixit le premier magistrat) «une augmentation galopante de la délinquance des mineurs», celui-ci a été «obligé» de pondre un arrêté municipal qui interdit aux moins de 13 ans de circuler sans l’un de ses parents entre 23h et 6h du matin.
Enfant-Roi de Pierre&Vacances d’un côté, Mineur à enfermer de l’autre : une contradiction ? Sûrement pas. Se souvenant des enseignements de Freud et de l’aphorisme d’Elias Canetti («Quand on veut se débarrasser de quelqu’un, on le couvre d’honneurs»), BiBi voit devant cette double position l’éternelle haine de l’Enfant, un enfant jamais présenté comme un humain à éduquer mais comme un (fantasme de) petit monstre ou (d)’épouvantail. C’est que la présence de l’enfant rappelle de façon insupportable les failles et les faiblesses de l’adulte, il rappelle la Jeunesse perdue de ce même adulte et ses devoirs de transmission non remplis. Pour éviter tout ça, l’adulte prend la tangente en portant aux nues Sa Majesté the Baby mais ce dernier est rétif à occuper en permanence cette place éprouvante et fatigante. L’enfant finit inexorablement par se cabrer, par se braquer, par faire en nombre des caprices, les répétant jusqu’à l’overdose.
Devant ce petit agité, notre Père fouettard prend peur et en appelle au Policier, au Soldat, au Juge…et au Maire.
Fin de l’Acte 2.

(Suite : Lisieux : Que fait le diocèse ?)

L’Enfant-Roi de Pierre & Vacances (1).

 

Pierre&Vacances

 

Quand BiBi est descendu à la station Mairie de Clichy, il n’a pas manqué de remarquer le premier et imposant placard publicitaire qui lui faisait face. Non que la pub de l’organisme de voyages Pierre&Vacances fût d’une grande originalité. Non. On y voyait une jolie frimousse d’une enfant de dix ans, blonde, souriante, allongée sur une plage et photographiée en gros plan. Au-dessus d’elle, il y avait ce slogan, probable apostrophe d’une de ses copines : « Tu les emmènes où tes parents, cet été ? »
Renversement devenu hélas banal : dans ce Monde à l’envers, les enfants décident donc de l’endroit où ils emmènent leurs parents.
Fin de l’Acte 1. (suite : Lisieux ou la Haine de l’Enfant)