« Bernard Arnault primé au Waldorf Astoria » (1).

Bernart Ar(t)nault

BiBi entame là le premier des trois articles qui parlera – chacun à sa façon- des réceptions tenues et organisées par les grands de ce Monde chic, distingué ou sourdement souterrain. En lisant la Presse de droite, BiBi est frappé par l’importance de ces cérémonies où se croisent les «décideurs économiques», les personnels politiques agréés, les people, les Sous-fifres, les portiers et les liftiers. Sur tous ces temps-là, sur ces réunions top-BCBG, Pierre Bourdieu avait écrit certaines choses. Ces moments-là ne sont pas anodins : ils témoignent que l’Intérêt ne se loge pas seulement dans le créneau directement économique. La Guerre contemporaine que mènent ces Grands Capitalistes se joue en effet aussi sur des profits de distinction, de notoriété, sur des calculs de grandeurs, sur des luttes de places à prestige qu’on s’arrache etc. Bonne(s) lecture(s).

« BiBi va au bistrot, il salue le patron, il glisse un haut tabouret sous ses fesses pour s’accrocher au zing ou bien, lorsqu’il a le temps, il vise une table inoccupée. Parfois il s’isole, parfois il déborde sur les conversations en cours. Toute cette stéréophonie de bibistrot, c’est pour lui, BiBi au quotidien, pas pour son ami Bernard Arnault dont il a eu des nouvelles très récemment.

C’était au Waldorf Astoria pour la remise des prix de l’Appeal of Conscience Foundation. Cette Fondation, paraît-il, prêche la réconciliation et la coexistence (sûrement pacifique).
BiBi ne s’étonne donc pas de voir Bono de U2 serrer la main de Rupert Murdoch, propriétaire de la Chaine Fox News, diffuseur de thèses nationalistes ultra-droitières, d’être sensible à l’humour du copain Bernard Arnault en direction de Mukhtar Kent, président de Coca-Cola : « Je préfère mes bulles aux vôtres !» lâchera t-il. Wow quelle insolence, Bernard ! Quelle in-so-len-ce ! Dans un coin, Julie Depardieu un peu (é)méchée est en grande discussion avec Uma Thurman ; Antoine Arnault Junior cancane avec la Reine de Jordanie et Gordon Brown. Sur la terrasse, Kissinger (toujours vivant celui-là ?) donne des leçons de stratégie politique à Renaud Dutreil l’ex-député rémois (bien loin de tout ça aujourd’hui en tant que Président de la filiale américaine LVMH). Le journaliste du Figaro se cache derrière sa flûte de champagne et n’en perd pas une miette. Il admire, il écrit déjà : «Tout le monde est en Dior».

Ensuite, chacun écoutera, extasié, Bernard Arnault, l’Amoureux des Artistes, le Passionné d’Art, l’un des trois lauréats annuels. En fin lettré, il évoquera magnifiquement Raymond Aron et Saint-Exupéry (ça vole haut), il dissertera avec une merveilleuse aisance sur l’Humain, trop humain. On cherchera en vain son épouse pour qu’elle joue du piano : son absence sera la fausse note de la soirée. On ne dira pas combien cela coûta à chacun des 1000 présents. Après tout, une telle remise des Prix est sans prix.
Reste que pour BiBi, la bière, elle, est montée à 2,50 euros en salle ».

Dessins : www.cedricgeney.over-blog.com

(Prochain article : « Petites réceptions entre amis… de Brice »).

Dassier et Chouchou : lamentables et stratégiques autocritiques.

Excuse-moi partenaire !

BiBi a essayé de trouver les raisons de ces pauvres lamentations, de ces excuses bidon et bidonnantes. Se penchant sur le Duo de Puissants que sont Chouchou et le pagnolesque Jean-Claude Dassier, BiBi a avancé quelques raisons à lui, bien loin des lectures essentiellement psychologiques trouvées ailleurs.

 
Dassier et Chouchou pleurnichent sur leurs fautes mais BiBi ne les croit pas. Ils ont tellement vécu dans la manipulation que BiBi ne se laissera pas attendrir. Jean-Claude Dassier, la larme à l’œil, s’empêtre dans des excuses de mauvais acteur. Aux propos tenus («Je ne suis pas un Président à l’africaine»), il vient faire amende honorable : «J’ai eu tort et donc je m’excuse. J’ai dit une bêtise». Ils ont construit toute leur vie professionnelle sur le Paraître, sur la Stratégie d’un maintien au Sommet coûte que coûte, toujours tendus pour la Préservation de leur Puissance avec cette arrogance due à leur place, leur statut/stature et leur fonction que ces plates excuses, ces lamentables «revirements» ne changent rien à leurs affaires.
Ils ont été momentanément sur le recul, n’ayant pas prévu l’ampleur des dégâts de leurs paroles ou postures publiques (qu’ils ne savent d’ailleurs pas différencier de leurs paroles privées). Ces deux Manipulateurs sont tellement habitués à croire que «Tout est à eux» que leurs excuses ne sont que des contraintes provisoires, vite contournées, vite oubliées.
Ils seraient prêts à assumer leurs dires, à les revendiquer jusqu’au bout…s’ils n’avaient la conscience aiguë des rapports de force en présence. Dassier est tout sauf un imbécile : sans ses excuses, il aurait vu venir et grandir de gros vents contraires dans la Ville cosmopolite marseillaise, dans cette ville de supporters où l’on voit d’un œil mauvais un Parisien occuper le Premier fauteuil de l’OM. Eh oui, Jean-Claude a mis un peu de temps à comprendre qu’il n’était plus dans les tribunes chics du PSG ou dans les couloirs bon-enfant de l’UMP ! Soyons persuadés que le Titi-Président-parisien ne tardera pas à répondre aux interviews avé l’assent.
Prenons maintenant Chouchou. Les journaux se demandent si son embryon d’autocritique est sincère ou non : ça occupe par exemple Laurent Joffrin dans ses «duels» à France-Info. Pour BiBi, ce n’est pas à l’aune de l’Authenticité (ni à celle du Mensonge) que Chouchou peut déclarer aujourd’hui à propos de son malaise vagal : «J’ai manqué de lucidité. Ca me servira de leçon. Il faut être raisonnable». BiBi ne rabat pas ce revirement sur un plan psychologique mais sur un plan stratégique et idéologique. Chouchou s’est rendu compte – au vu du rapport de force dans l’opinion – que continuer à jouer au Tout-Puissant l’éloignerait de ses supporters, que les forces qui le soutiennent risquaient de s’étioler à le voir «inhumain», «rapace», «bling-bling», «éternellement dynamique», «toujours en mouvement» etc.
Demain, Chouchou tentera de rectifier sa posture dans cette affaire Clearstream mal engagée où son image de «Vengeur au-dessus des lois» pourrait lui coûter cher. Pour l’instant, il donne le change en paradant aux cocktails de son épouse, aux réceptions new-yorkaises et devant les caméras et micros serviles des télés françaises à Pittsburgh. Mais nul doute qu’il est parfaitement informé des effets de son mot de «coupables» en lieu et place de «Présumés innocents» et qu’analysant le rapport des forces dans l’opinion (à l’aide de sondages de l’ami Bolloré), il rectifiera… ou non.
L’arrogance du duo n’est pas un trait de leur caractère. C’est leur place de Dominant dans l’espace social et politique qui les fait arrogants. Et cette arrogance ne doit jamais paraître comme telle : il faut la mâtiner d’humilité, de supposées blessures, de «raison» pour conserver l’aval majoritaire de l’Opinion et poursuivre la Manipulation.

« Plus Belle la Vie » avec Pablo !

Plus belle la vie avec Luc Boltanski

Dans Plus belle la Vie du 22 et 23 septembre, Pablo, un nouvel héros de la Série fit ses premières apparitions sur les écrans de la télévision de BiBi. Nouveau venu, barbu et en treillis, ce personnage est classé comme un «ultra-Gauche» dans la fiction.
Quelle ne fut pas la surprise de BiBi de voir qu’un des livres exhibés à la caméra de FR3 par Pablo, baba-cool aux mauvaises manières, était… «Le Nouvel esprit du Capitalisme» de Luc Boltanski et d’Eve Chiapello. Cet ouvrage paru chez Gallimard en 1999 est resté longtemps un des livres de chevet de BiBi. Il y a puisé toute une compréhension ajustée du Monde des Managers, une critique fondée de la critique «artiste» du Capitalisme et des raisons d’agir et de penser contre ces politiques droitières, aujourd’hui vérifiées, qui nous mènent au désastre. Le paradoxe de ce livre de sociologie étant qu’à vouloir décrire les tendances contemporaines et très sombres de ce nouvel esprit du Capitalisme – à BiBi au moins – il a rendu plus belle… sa vie.

Bakchich-Hebdo, numero Un…contournable.

Backchichi

A l’heure de l’adoption Hadopi, BiBi s’est précipité sur le nouveau journal papier «Bakchich Hebdo» dont les rubriques Infos, enquêtes et mauvais esprit rejoignent ses Pensées. Les amis de Vendredi ont sélectionné quelques pages de leur hebdo pour apporter leur contribution à l’équipe du nouveau journal satirique.

BiBi a vu ses flèches reprises en rubrique Bab el Web (en page 14). Le portrait de votre Serviteur est ainsi esquissé : «Bloggeur facétieux et réfugié au bord du Léman, BiBi vous propose chaque semaine ses flèches empoisonneuses». Poissonneuses ou empoisonneuses, peu importe : BiBi continuera de vous tendre ses… perches (du Lac).

Les habitués des Pensées-BiBi avaient déjà souri aux flèches déjà fichées en post ici-même : Laure Driant (épouse Darcos), Michel Drucker, Sylvie Vartan chantant le blues, les héros de la Nouvelle Cage aux Folles, Enrico et Chouchou sans sa Chochotte sont les grands gagnants de la semaine.

A l’heure où la Grande Presse est mise au pas, à l’heure où la petite presse est mise au garrot, il est indispensable que des voix contraires se fassent entendre. Pour faire face aux sons canoniques des Marchands de Presse et aux pressions des Marchands de canons (ce sont les mêmes), apportez votre soutien à ces Républicains armés jusqu’aux dents : humour offensif, ton sans complaisance, vérités en pleine lumière, voilà  les atouts du nouveau journal Bakchich Hebdo. Tous les mercredis, au sortir des rotatives, ils compteront sur votre aide citoyenne. Petit geste aux grands effets : il ne vous en coûtera qu’un euro 80.

Les articles du Numéro Un de Bakchich Hebdo sont à déguster dans tous les kiosques et chez les bons buralistes.

BiBi s’est inscrit dans Tout le Monde en blogue :<script type= »text/javascript »
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Sport : des brèves qui en disent long.

 Sportvox

L’Homme Dassier.
Lors d’un discours aux salariés de l’OM, le 9 septembre, l’Homme Dassier, Numéro Un du club, a déclaré qu’il ne serait pas «un Président à la libanaise et à l’africaine». Il paraît qu’il ne s’adressait qu’à Pape Diouf. Quand bien même. Mais, plus ahurissant encore, Rama Yade aurait commenté ainsi la sortie de Dassier par ces mots : «Il n’y avait pas un mot de racisme dans la bouche de Jean-Claude Dassier». Avec un sens de l’humour que BiBi ne lui connaissait pas, elle proposerait entre les deux hommes «la tenue d’un sommet du Pastis». Rappelons ce cri qui vient de l’Intérieur : quand il n’y en a qu’un (verre), ça va, mais quand il y en a plusieurs, c’est là que ça dégénère.

Racisme ? Jamais ordinaire.
Mesut Ozil, international allemand d’origine turque, joue au Werder de Brême. «C’est un allemand de pacotille qui parle allemand pour avoir son passeport» a lâché la Chemise brune Klaus Beier, porte-parole du petit parti néo-nazi allemand. Comme dirait Rama Yade, «il n’y a pas un mot de racisme là-dedans».

Antoine Kombouaré ? Un grand enfant.
L’entraîneur du PSG a engueulé le joueur Stéphane Sessignon à propos de son expulsion : «Je lui rappelle qu’il est le père de quatre enfants et que ça doit l’inciter à se montrer exemplaire». Belles paroles, surtout lorsqu’on sait qu’Antoine, lui-même, s’est fait éjecter plusieurs fois de son banc pour mauvaise conduite. Il essaie quand même de se corriger : «Je travaille pour rester calme mais c’est très compliqué». Il se persuade qu’il le faut pour sa marmaille : «Pour progresser, j’ai promis à mes enfants de mieux me tenir. Ils ont de la peine quand je déborde». Aujourd’hui, ce sont les enfants qui… entrainent les parents sur les bons terrains.

Henry for ever.
Le Mundo Deportivo, journal sportif espagnol, résume la prestation d’Henry lors du match Inter-Barça : «Ce qu’il a le mieux montré face à l’Inter, c’est sa colère démonstrative lorsque Guardiola l’a remplacé». Ce n’est pas avec Domenech que le joueur français le mieux payé va s’énerver puisque pour lui, Henry n’a que des colères feintes.
De son côté, Emmanuel Petit se lâche dans le numéro de 10 Sport Hebdo : «Thierry Henry, irréprochable en dehors et sur le terrain – c’est-à-voir – est un capitaine exemplaire – c’est-à-voir. Je regrette juste qu’il soit allé au 20 heures de TF1 pour avaler des couleuvres et baisser son pantalon. Il n’était pas obligé».

Coupet la (bonne) parole.
Les personnalités préférées de Grégory Coupet sont Jean Paul II et Nelson Mandela. On se demande pourquoi il passe sous silence Little Nikos qu’il avait porté aux nues lors de son élection. Le gardien du PSG déclare très religieusement : «J’aime les hommes qui se battent pour une cause, qui ont la foi». Coupet a du être content du passage de son (ex ?) idole à l’Hôpital de Villejuif célébrant «la greffe de… la foi».

Pas toujours silencieux.
A Francfort, pour l’ouverture du Grand Salon international de l’automobile de l’année, Carlos Goghn a enchaîné interviews sur interviews aux chaines de télévision allemandes pour promouvoir ses voitures électriques mais il a coupé le courant pour l’affaire de la F1. Interdiction de s’exprimer mais comment imaginer que les plus hautes sphères de Renault n’aient pas été au… courant ? La vérité restera dans l’ombre car la stratégie est déjà en plan : personnalisation de la honteuse tricherie. Comme le rapporte Patrick Pelata, directeur général de Renault, «il ne faut pas que la faute de deux personnes rejaillisse sur le travail de toute entreprise ni sur l’équipe F1». BiBi a bien entendu : «Il ne faut pas».