Monthly Archives: juillet 2013

Les lunettes noires de Jean-Pierre Léaud.

Les lunettes de Jean-Pierre Léaud

Ce lundi sur Arte, on passait le grand film de Jean Eustache («La Maman et la Putain»). Je l’avais déjà enregistré en VHS  lors d’un dernier et lointain passage à la télévision. Ce qu’il y a de fort dans la re-vision d’un film qu’on a aimé c’est le trouble vers lequel il nous renvoie, trouble différent aux différents âges auxquels on le voit. Trouble d’adolescent en 1972 à l’Olympic-Entrepôt, troubles d’adultes plus tard. Et hier soir encore.

C’est évidement le privilège des films singuliers que d’être pluriel, que de se démultiplier, que de nous remuer ainsi et autant de fois. Pluralité et bouleversements inattendus de nos regards qui confirment la phrase rimbaldienne : «Je est un autre».

Deux Contes en acompte.

Hafiz-2

Poème d’خواجه شمس‌الدین محمد حافظ شیرازی (Hafez, poète iranien 1310-1379)

Il y a des contes qui vous tiennent en haleine, des contes qui vous réveillent, des contes à vous tenir debout, des histoires incroyables, des contes sans fonds, des contes aux ressources incalculables (votre pauvre esprit ne suffira pas à en épuiser intégralement les sens et les contresens :-)). Alors se laisser prendre comme cet homme rêvé par Elias Canetti ( dans «Les Voix de Marrakech») : «Je rêve d’un homme qui aurait désappris les langues de la terre jusqu’à ce qu’il ne puisse plus comprendre, dans aucun pays, ce qui s’y dit».

En attendant de faire la rencontre de cet homme, voilà deux contes en acompte.

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Paris, Fontaine des Automates.

Fontaine 3

PARIS. La Fontaine des Automates (ou Fontaine Stravinski) fête ses trente ans. Passage obligé pour se rendre Place de l’Hotel de Ville tout proche où se déroulèrent les Concerts FNAC (19-21 juillet). Et toujours cette secrète et insistante correspondance entre l’acte de lire (de relire) et de déambuler. C’est qu’entre photographies des Automates du Bassin et réminiscences écrites, il y aurait comme l’avènement d’un étrange calme, quelque chose comme un miraculeux apaisement.

Paris Trash.

Poubelle 6

Évacuons ! Par ici les déchets !

Même pour nettoyer, pour rendre propres les Propriétés, on met les formes. Joliesses et couleurs pour dire le cul du Monde où finissent les inestimables marchandises qu’on nous fourgue et que nous «choisissons». Plastique lisse et vert-de-gris, bouchons dentelés, boites écrasées, gâteaux émiettés : tout cela offert aux Corps à la peine furetant dans les poubelles ensoleillées.

Et les accompagnant, l’ombre de ces quelques aphorismes pour un instant de répit.

Le Paris de Bertrand Delanoë.

Siège métro

Siège coloré du métro parigot.

Cinq jours à Paris. Chaleur, sueur, bonheurs toujours renouvelés. Appareil photo dans la poche, j’ai pris au hasard (objectif) quelques instantanés. Aucun déplacement sans ce vertige photographique, sans phrases de poètes, sans réminiscences incongrues. Et comme l’écrit si bien Henri Michaux à propos d’autre chose (son expérience mescalinienne !) : «Ceci est une exploration».