Monthly Archives: novembre 2011

Une fiction lilloise.

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La scène se passe « Chez Lorette », un bistrot populo de la banlieue lilloise. Marcel et Mimile, coudes sur le zing, parlent de choses et d’autres :
–  T’as vu la télé, hier ? attaque Marcel.
–  Ben oui, j’étais sur le journal de la Ferrari.
–  T’as écouté sur l’affaire DSK au Carlton ?
  Ouais, mais j’ai pas vraiment pigé de ce qu’ils racontaient. Ce DSK, il faisait dans la «partie fine», les «rencontres», le «rendez-vous galant» et les «soirées particulières». De quoi ils causent, Marcel ?
–  Tu veux que j’te dise ?
  Ben, ouais, Marcel.
–  Eh bien ce tocard de DSK, il partouzait avec des putes de chez Dédé.
–  Ah ben, ouais ! j’comprends mieux comme çé.

Revoilà notre Président Bling-Bling !

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Notre Président a toujours été fasciné par le luxe et par l’or qui brille. Il se coiffe chez Alexandre Zouari, (le coiffeur des stars); il adore ses montres (la Pateck Philippe en or gris sur alligator 45 680 euros, la Rolex Daytona 61 870 euros). Et ses amis (Bernard Arnault, Bolloré, Alain Minc, Arnaud Lagardère, Paul Desmarais, Antoine Bernheim) ne sont pas spécialement des prolos.

Mais Nicolas a beau faire, il a beau vouloir écouter ses Stratèges de la Communication payés à prix d’Or – 10000 à 15000 euros l’heure (1) – la Pulsion Bling-Bling revient, têtue, insistante. Un manque. Une drogue. Bourdieu dirait : «Un habitus de classe».

Sarkozy dans de beaux draps ?

The Sun et la Tribune de Genève ont jeté un pavé dans la mare : pendant les deux nuits du G20 à Cannes, Nicolas aurait dormi dans la suite à 38000 euros (la nuit). Pour faire connaissance avec le Majestic et sa Suite Top-Niveau, par ici la visite !

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Visite guidée de la suite Majestic par Europe1fr

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Louvrier besogneux.

Les Médias français, eux, restent timides (ou étrangement silencieux) sur cette affaire. C’est que depuis les changements dans la stratégie présidentielle (de Président bling-bling, Nick est «devenu» le Sauveur de la Grèce et le Protecteur gaullien du bon peuple français), on ne parle plus guère de ces élans sarkozystes.

Mais comme la rumeur enflait dangereusement, Franck Louvrier est monté au créneau pour dire que «Non, non, ce n’est pas vrai. Sarkozy s’est seulement pris une chambre à 3500 euros». Hop ! Derechef, on publie le démenti élyséen et l’affaire est enterrée. Il doit pourtant être aisé d’interroger le personnel du Majestic pour avoir la vérité (le Majordome par exemple). A moins que… chuttt !

Enterrée ?

D’abord, s’interroge BiBi, faut-il s’étonner que notre Président prenne une suite au Majestic alors qu’il bouffe toutes les semaines au Bristol, qu’il s’amuse au Fouquet’s et qu’il se dore au soleil du Yacht Bolloré ? Ensuite, rappelons que le Majestic appartient à un de ses meilleurs amis (DéDé Desseigne (2) qui l’a aidé à l’ascension 2007. Faut-il encore s’étonner que Sarkozy dans la même semaine donne la Légion d’Honneur à l’épouse de Paul Desmarais (3), financier canadien, beau-père de Eric Le Moyne de Sérigny, homme de l’Ombre d’Eric Woerth ?

L’Amitié, c’est beau et c’est sacré.

Sarkozy a toujours été fidèle en amitié et ses amis le lui rendent bien. Ils savent que Nicolas compte ses sous et qu’il adore… ne rien débourser. C’est le site Arrêt sur Images qui avait tiré le premier : «Que ce soit sur le yacht Bolloré, en Egypte (Louxor), en Jordanie (Aqaba), au Maroc (Marrakech), au Mexique (sur la cote de l’Etat de Jalisco) ou aux USA, Nicolas Sarkozy n’a jamais payé ses vacances et s’est fait inviter par les autorités (ou par de mystérieux entrepreneurs dans le cas du voyage au Mexique)»

Aussi il est très possible de DéDé ait invité GRATUITEMENT Nicolas Sarkozy à disposer de la suite (chacun connait son gout du luxe et son émerveillement devant le Veau d’Or)

Hypothèse possible car Dominique Desseigne, DéDé-le-Roi-du-Lobby-du-Jeu, peut remercier Nicolas. Il a en effet bénéficié de l’aide d’Eric Le Moyne de Sérigny (bis) et d’Eric Woerth (4) pour les mesures pro-lobby du Jeu (5) qui l’ont considérablement enrichi…. (jusqu’à pouvoir acheter le Majestic !) Une belle amitié, assurément !

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(1) Comme le soulignait un Tweet-BiBi : «On ne peut pas confondre le salaire de Louvrier avec le salaire de l’ouvrier».

(2) Sur Dominique Desseigne lire http://bit.ly/a5e8DE
(3) Sur Paul Desmarais, inconnu du public mais sans lequel Nicolas n’aurait pas été celui qu’il est, lire ici le coup de pouce à l’ascension de Nick. http://bit.ly/9IS5r6
(4) Sur l’importance des deux Eric… http://bit.ly/cZckxR
(5) Sur les ficelles du Jeu http://bit.ly/9CnBVe

Ou lire encore : http://antennerelais.canalblog.com/archives/2011/11/08/22615720.html
et http://lepuddingalarsenic.blogspot.com/2011/11/sarkozy-magestic-fillon-falcon-down-et.html

Revue de Presse du jeudi.

Ce jeudi, BiBi s’est installé sur une chaise bancale de l’Espace-Presse de la Bibliothèque Municipale. Il s’est sali les mains en feuilletant la Presse du Grand Kapital et en a vite retiré ses propres Pensées très propres.

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 Carlos. Non, pas le Chanteur.

Tiens, deux mots sur ce Carlos dont les radios nous rebattent les oreilles. Ce pauvre con – hélas soutenu par Chavez – se dit «révolutionnaire professionnel». On ne saura pas quels ont été les professeurs qui lui ont délivré le brevet ou diplôme de Révolutionnaire. Car ce n’est pas le tout de se prénommer Illitch pour en être un.

Le bonhomme Carlos a eu un père avocat, militant communiste. Chez lui, il y avait une cuisinière, une femme de chambre, une lingère, un chauffeur pour la Limousine, un  jardinier et des précepteurs communistes. Classes antagoniques et fracture sociale à la Maison : facile pour les travaux pratiques et théoriques.

BiBi émet quand même cette hypothèse farfelue qu’est probablement née là, dans cette Maison d’Enfance, une Haine farouche et œdipienne contre Papa paradant dans les paradoxes. Plus tard, le Fiston l’a transférée contre le Monde entier avec une explosivité bien infantile (mais qui fit hélas d’innocentes victimes). (Source : Tribune de Genève 10 novembre).

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 La Croisière s’amuse.

Le 23 octobre dernier eut lieu le Dîner du Bal Jaune au Palais de Chaillot. Il paraît que c’est une occasion de célébrer les Arts. Outre Jean-Marie Rouart, Guillaume Durand, Rachida Dati, BiBi a noté la présence de Maryvonne Pinault et de son époux François.

Le couple richissime a passé une magnifique soirée, a bien mangé (plats concoctés par la Triple Etoile Yannick Alléno), a bien bu (du Pinaut ?) avant d’avoir la peau du ventre bien tendue. Plus tard, Maryvonne et François remercieront le petit Jésus en partant découvrir «les glaciers du Grand Nord» via une formidable croisière. (Source : Paris-Match).

 

Frère Bertrand.

Il paraît que certains Francs-Maçons ont du mal à appeler Xavier Bertrand,  «Frère Bertrand» : comme on les comprend ! Un frère dont on parle fraternellement dans le torchon Paris-Match de cette semaine. On y apprend que Xav’ tient un stand à la braderie de Saint-Quentin où il vend des objets personnels à… un euro et que sa femme collectionne les pots à lait. BiBi croyait que chez les Umpistes,  c’était plutôt les pots-de-vin… en attendant de découvrir le pot-aux-roses chez l’ami Balladur qui vaudra beaucoup plus qu’un euro. (Source : Paris-Match).

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Vargas et Lindon.

Les soutiens people de François Bayrou sont des artistes de marque : Fred Vargas et Vincent Lindon. A la première, BiBi aimerait dire qu’il n’en fera pas tout un roman et au second, il conseillerait bien d’arrêter son cinoche. (Source : Le Point).

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Léonard for ever.

Heureusement, pour respirer un peu d’air pur, voilà une annonce qui a fait plaisir à BiBi : Léonard Cohen a annoncé pour très bientôt un nouvel album (le dernier date de 2004). Il s’intitulera «Old Ideas» et on y trouvera dix chansons nouvelles (et non des vieux standards). (Source : Les Inrocks).

Les Flèches de BiBi (1-15 novembre 2011)

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Nicolas cultive son champ (de bataille).

Le quotidien de Dassault écrit noir sur blanc la Stratégie présidentielle : «Pendant que François Hollande semble encore chercher les bons réglages face à cette crise qui se durcit et se répand, Nicolas Sarkozy continue de creuser son sillon de président au travail».

«Nicolas Sarkozy continue» : il n’a donc jamais cessé de se battre contre cette Crise, malédiction tombée du Ciel.

Il continue «de creuser» : creuser est bien le geste terre à terre d’un Homme qui ne rêve pas, qui a les pieds sur terre et même dans la terre, dans la boue : il creuse, continue de creuser malgré les catastrophes et les cyclones.

Il creuse même «son sillon». Le sillon est l’endroit où l’on sème, où l’on fait pousser les futures réformes qui se lèveront comme les blés mûrs, au début de l’été (2012).

Il creuse «son sillon de président» : président avec un petit «p». Fini le Président : Sarkozy se la joue modeste, besogneux, à niveau de son peuple en souffrance. Il se démène en «p»résident sauveur.

Nicolas Sarkozy est un président au «travail» pendant que François Hollande tergiverse, se perd dans l’attentisme, en est encore à «chercher les bons réglages» de son motoculteur. Hollande : cet éternel pseudo-président à la ramasse, en tracteur-arrière.

Le Figaro, Maitre-Danseur ?

«De plus en plus les tourbillons et les cyclones qui balayent les grandes économies de la Planète apparaissent aux proches du Président comme la voie qui lui permettra de reconquérir une opinion qui lui reste pour le moment largement réfractaire». Le Combat réside dans ces trois mots : «pour le moment». L’avantage est à Gauche. Mais attendez -malgré les sondages défavorables qui disent un peu la vérité sur l’impopularité – vous ne payerez rien pour attendre. Riez, Gens de Gauche pour le moment, mais… attendez la suite. Amusez-vous, rigolez bien ! C’est ça, chantez bien pour le moment ! On verra bien qui dansera en Mai 2012.

BiBi un menteur ?

Conversation surprise entre Sarkozy et Obama : «Je ne peux plus le voir, c’est un menteur» aurait lâché notre petit Chef à l’encontre du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou. Mais il n’aurait pas été impossible que ce soit l’inverse et que cette phrase ait été prononcée par BiBi à l’encontre de Sarkozy. Euh… rappelons que BiBi n’est pas le Bibi du présent blog mais que c’est le surnom du Premier Ministre israélien.

CFDT-CQFD

Une sommité de la CFDT n’a pas apprécié du tout que BiBi s’attaque au fils de François Chérèque. « Ce n’est pas franchement correct » et même plus : placer Chérèque – père et fils (1) «en serviteurs du beau monde» est diffamatoire.

La semaine dernière, François Chérèque s’est montré, une fois encore, toujours aussi limite dans son flirt sarkozyste. Le Boss de la CFDT est toujours à croire que le Père Noël de Droite va amener de beaux cadeaux pour les Travailleurs. Voilà Chouchou qui déjeune avec une délégation de jeunes syndicalistes mondiaux à Cannes, voilà qu’il fait ses sempiternelles promesses sur pouvoir d’achat et emploi et hop, hop, hop voilà notre bon père François qui s’extasie : «S’il [NicolasSarkozy] y arrive, ce sera une avancée importante à mettre à son actif». Ah, ce magnifique «S’il y arrive» plein d’espoir (et de leurre) ! Pas de doute par contre, François Chérèque finira (comme Nicole Notat) par se mettre à table aux Dîners du Siècle. Oui, c’est sûr : lui, il y arrivera.

Sarkozy entre mots et maux.

Dans les discours de Nicolas Sarkozy, les mots et formules suivantes sont désormais écartées et déjà enterrée. On ne retrouve plus : «Baisse du pouvoir d’achat, Austérité, Chômage en recul, Priorité à l’éducation, France en récession, Bilan de mon quinquennat, Rigueur, Promesses, Georges Bush, Ben Ali, Fouquet’s, Disneyland, Ma Carla, Karachi…» BiBi payera à boire au premier Internaute qui relèvera une de ces formules pas encore rayées dans les scribouillages présents et à venir préparés par Henri Guaino ou Camille Pascal.

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(1) BiBi a rappelé –  via la source du Point – que le fils Chérèque avait fait un stage au Plaza Athénée et avait – peut-être – servi Alain Minc, habitué de l’Etablissement très sélect.

Questions autour de la Blogosphère.

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Curieux : SarkoFrance vient découvrir qu’avec le Web, on ne peut pas tout et que misère de misère, «tout ceci n’est que du Web». Puis il constate (découverte récente ?) : «Et, voyez-vous, tous les électeurs et électrices ne sont pas «connectés».

Oui curieux que, jusqu’ici, il ait pu croire – avec son expérience de bloggeur politique ou de politique qui blogue – que le fait de tenir un blog, de dire, d’écrire des billets, de les transmettre via leur mise en ligne devait obligatoirement déboucher sur un sentiment révolutionnaire et que, ni une ni deux, le Petit Chef allait dégager illico de l’Elysée.

Finalement, SarkoFrance pose une bonne question : Quel pouvoir avons-nous ? (Nous = les tenants des blogs «politiques» ). Cette question n’est pas autre chose que de s’interroger pour savoir d’où l’on parle, écrit, transmet et comment on pourra agir le plus efficacement possible.

EN PREAMBULE.

D’où on parle ? PensezBiBi n’est pas un blog politique. BiBi s’interroge encore sur la définition (dominante) du mot «politique», mot qui, pour lui – il va vite – ne se réduit pas du tout à ce qui est nommé, dénommé, catégorisé en «politique». Ce qui est politique concerne la vie de la Cité et tous ses champs (champs «politique» comme artistique, sportif, culturel) qui y sont inclus. Dans l’appelation «blog politique», l’adjectif «politique» y est souvent un synonyme d’«étriqué », de «réducteur », un synonyme réduit hélas à «qui parle de politique».

Faire la critique du film «Les Petits Mouchoirs», parler de Michel Butor ou de Georges Haldas est aussi important que de décocher les Flèches anti-sarkozystes car BiBi a la faiblesse de croire que la Pesanteur de la Vie s’infiltre par tous les pores de la Société (libérale) pour la pérenniser et la conserver telle qu’elle est. BiBi est passé par les écrits de Farge-Chartier-Corbin-Foucault-Bourdieu-Boltanski et par leurs fourches caudines qui l’ont certes désenchanté dans son rapport au Monde mais qui – dans le même temps – lui ont fourni quelques tuyaux pour y voir un peu plus clair.

POLITIQUE, RESISTANCES.

Lui reviennent en mémoire ces deux belles ces sentences. Celle de Roger Chartier : «Les œuvres littéraires peuvent changer la façon de penser le monde et la société ou de considérer le passé». Celle de Marx : «Dès le début, une malédiction pèse sur l’esprit, celle d’être entaché d’une matière qui se présente ici sous forme de couches d’air agitées, de sons, en un mot, sous forme de langage». La «littérature», la peinture, le cinéma, la vidéo et autres lieux signifiants sont ces milieux, ces champs spécifiques où se déploient des résistances à l’Ordre et aux Formes établis. Déploiement des résistances. Du politique donc.

LE MONDE ENTIER.

Faut-il rappeler qu’écrire des billets de blogs n’est pas parler et dialoguer avec le Monde entier ? Et ceci, pour la simple et bonne raison qu’il y a inégalité dans l’accès (ou face) au Web. Et que, même en étant abonné au Web, il faudrait encore que la propre reconstitution de sa force de travail soit employée au minimum à lire les blogs.

Et autres raisons possibles : il faudrait aimer la politique, il faudrait aimer imaginer un intérêt et un plaisir à en faire (vs le climat de dégradation dans le Monde politique), il faudrait que le «politique» soit perçu comme une affaire intime et bienfaisante etc.

BiBi ne s’est jamais leurré : même avec près de 400 lecteurs par jour et 1050 billets en 3 ans, il ne s’est jamais enflammé sur l’influence qu’il a. Sur ses 400 lecteurs quotidiens, une majorité d’entre eux sont convaincus – d’avance – par ses billets.

S’ORGANISER ?

En conclusion, SarkoFrance lance : «Nous devons, nous Blogueurs, nous organiser». Mais tendanciellement, sans se l’avouer, les bloggeurs le sont… organisés ! La Blogosphère fonctionne déjà très bien en groupes affinitaires, en tribus, en LeftBlog, en Kremlin des Blogs ou République(s) des Blogs etc. Et même plus lorsqu’on se penche sur la Politique des Liens. Denis Szalkowski a raison lorsqu’il rapporte que «l’essentiel des blogs qui composent le Top 100 des classements Wikio sont amenés à commenter le commentaire qui, à son tour, est commenté par des commentateurs ! (…) On n’oublie pas de faire un backlink vers le blog de son «ami».

Une organisation très organisée qui finalement donne le sentiment de tourner en rond. Les bloggeurs parlent aux bloggeurs. Et les bloggeurs répondent… aux bloggeurs.

Et lorsque le Wikio, organisateur de tous ces liens, disparaît, la déprime n’est pas loin : «Wikio disparaît, c’est déprimant, dit un tenant de blog, on s’était habitué au classement et aux pages d’accueil bien notées». La Vie d’un blog, la vie d’un bloggeur dépendant d’un Hit-Parade : misère !

UNE REDECOUVERTE DU REEL.

Comme l’écrit Monique Dagnaud, les 15-30 ans sont «une génération qui a commencé son apprentissage de la vie avec les outils informatiques». Aujourd’hui, les bloggeurs influents touchent à la Quarantaine. Eux aussi élevés au Web – un Web qui penche à «Gauche» – ils pensent que leur désir est la Réalité mais les faits sont têtus. Nous voilà en pleine période pré-électorale : on s’est enivré des Primaires et on a commenté le moindre mouvement de la Merkozy, on s’est renvoyé des tweets ironiques, on n’a pas hésité à faire et à écrire «cynique», on a cru voir le Soleil se lever etc.

Et voilà qu’on découvre que le Réel n’est pas si malléable que ça, que Sarkozy garde ses chances d’être réélu et que – malgré X billets anti-Sarko – le Dragon est toujours là et pas encore terrassé. Leurre de croire le Pouvoir à l’agonie, dangereuse croyance à le croire prêt à trépasser alors que le Pouvoir et ses Chiens de Garde se sont réorganisés autour des nouveaux Médias et qu’ils en sont beaucoup moins effrayés. Des petites preuves ? L’arrivée par exemple d’Atlantico sur le Marché politique du Net ou encore les petits malins de bloggeurs de Droite qui jouent amicalement avec des gens de gauche, qui s’installent dans leur blogroll au nom de l’amitié etc, etc.

PENSER PAR SOI-MËME.

Le déficit est là : dans la pensée. Ici encore le juste constat de Monique Dagnaud : «[Les mouvements nés du Net] ont une grande capacité à s’organiser pour protester – comme l’attestent les mouvements des «indignés» -, ils impulsent des valeurs émancipatrices, mais leur capacité à peser durablement sur la scène politique reste à prouver». Hé oui, la protestation n’est pas la Pensée, n’est pas le Don de Sens.

Et contrairement à ce que pense SarkoFranceIl faut donc sortir du Net, trouver les caisses de résonance adéquats hors du simple cyberespace: presse, radio, TV, livres»), il faut ni en sortir ni faire en sorte de s’y enfermer mais… il faut combiner le Net (son blog) avec une prise de position pensée et réfléchie qui ensuite – espérons-le – débouche sur l’action (hors du Net). Quant à dire comment se comporter, BiBi n’en dira rien parce que c’est à chacun de se démerder, que c’est à chacun de penser son rapport au Monde, de choisir ( un peu), de s’engager, d’agir pour que ce foutu Monde change (un peu, beaucoup, passionnément).

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Les deux photos de bloggeurs sont de Gabriela Herman.