Monthly Archives: mai 2010

Quand le « Fig-Mag » tourne en rond dans les Cercles… du Pouvoir.

BiBi adore le Figaro-Magazine de Sergio (presque autant que le Journal du Dimanche du Frère Lagardère). Dans le numéro du 29 avril, les journaleux de Dassault ont enquêté sur «Les cercles et lieux de Pouvoir ». On y parle de tout ce que BiBi avait déjà dévoilé dans ses deux articles sur le Cercle du «Siècle» (1), haut lieu de rassemblement du personnel politique, économique et… médiatique.

Stylo en jachère.

Pour la seconde fois, BiBi participe à l’opération Phototexte du Blog à 1000 mains.  Le Texte est libre à partir de la photo suivante :

LE PERSONNAGE.

« Mon Amour,

Depuis trois jours, j’ai  laissé mon stylo en jachère avec cette impression que l’Écriture me perd de vue. C’est sur la terrasse près des orangers que je suis resté une bonne partie de l’après-midi. Je n’ai pas bougé, j’ai tenté de rester concentré à l’extrême mais je n’ai pas pu aligner deux lignes.

Depuis notre rencontre, je n’écris plus rien. Trois jours sans un mot et voilà mes maux de têtes qui me reviennent. Peut-être ai-je peur – peur irraisonnée – de voir notre feu s’éteindre ? Peut-être que notre flamme ira s’étouffer dans la cendre des habitudes et des redites ? Sommes-nous armés pour dépasser ce qui risque de nous anéantir ? Serons-nous plus forts que tout ?

La peur de ne plus rien écrire. La peur. Tout tient désormais en ce seul mot. Je n’en étais pas là, il y a seulement deux mois. Rappelle-toi notre rencontre, rappelle-toi la réserve toute en murmures de nos débuts, la timidité à nos Commencements. Mais vivre avec un homme qui écrit, comment est-ce possible, comment est-ce que cela te sera possible ?

De ces quelques mots difficilement arrachés, de ces questions soudain advenues sur ma page, que dois-je conclure ? Je t’aime. Je t’aime déjà mais de cet amour, il me faut préciser. Est-ce que je t’écris parce que je t’aime ? Ou bien, plus douloureusement, ne serait-ce pas… que je t’aime… parce que je t’écris ? »

LE ROMANCIER.

Mon Amour,

Météo psychique au beau fixe aujourd’hui. Inspiration et respiration me sont revenues sous la tonnelle de la maison où il fait bon sentir le parfum des orangers. J’ai repris mon stylo et je t’envoie cette page, la première des dix pages de mon roman épistolaire. J’espère que ce début aiguisera ton désir de me lire.

Je sais désormais comment je vais m’y prendre avec mon héros, cet imbécile qui se croit écrivain et qui pense que la rencontre avec l’ amour l’empêchera d’écrire. Il ignore la chance qu’il a. Chance de sa vie. Chance de son écriture. Pas de pitié pour ce poltron, pour ce goujat qui se carapate derrière ses pauvres questions.

Reviens-moi vite. Je t’embrasse en toutes lettres… ( je pense là, bien sûr, à ton… Y).

Zärtliche, liebwürdige Angela Merkel.

[« Douce et gentille Angela »].

On en aura mis du temps : voilà enfin que Le Monde vient de faire sa page trois (samedi 24 avril) sur l’Allemagne en guerre. Rappelons que dès le 5 novembre dernier, BiBi faisait un long billet sur l’Allemagne-de-Merkel et sur ce mot tabou. Relisons BiBi (nous étions le 5 novembre 2009, en pleine effervescence commémorative du Mur de Berlin).

« Karl-Théodor zu Güttenberg a lancé une nouvelle qui sonne bizarrement aux oreilles de BiBi. Cela sonne et résonne de façon d’autant plus étrange que les Médias en sont restés aphones. En effet, cette Haute Autorité Allemande vient de briser un tabou, et pas des moindres : Karl-Théodor a déclaré que l’Allemagne était « en guerre »! (…) En effet, c’est de cette façon qu’il qualifie la mission du contingent allemand déployé en Afghanistan. Louons ses Chefs militaires d’Angela, responsables du déploiement de quelques 4500 soldats de la Bundeswehr au sein de la Force  Internationale d’Assistance à la Sécurité de l’OTAN en Afghanistan ! Une Allemagne en guerre : c’est vrai, ça n’intéresse personne sauf… quand on est afghan ».

« Jouer sur les mots ». L’expression est belle mais évidemment fausse. Les mots ne sont pas forcément là pour qu’on joue avec. Prenons ce mot « guerre » : notre Karl a parlé le premier d’une situation «semblable à une guerre». D’autres préfèrent pudiquement le terme de «conflit armé non international» (admirez la beauté de l’expression). Le SPD, Sigmar Gabriel, est, lui, bien naïf, rêvant que les Allemands peuvent faire consensus sur le mot. Le pauvre imbécile supplie : « S’il vous plaît, que les ministres trouvent une langue commune». Autre stratégie : le silence. Guido Westerwelle, ministre des Affaires étrangères, s’assoit sur le mot pour l’écraser.

Un mot engage des représentations, des pensées, des stratégies, des façons de faire, des conduites personnelles et collectives. Roberto Saviano, auteur du best-seller «Gomorra», disait : « « Je suis la démonstration que les mots ont un pouvoir énorme». Si on peut jouer avec les mots, alors le jeu sur les mots est un jeu sérieux et meurtrier. 142 civils afghans sont morts le 4 septembre 2009 lors d’un bombardement allemand de 2 camions-citernes à Kunduz. En avril 2010, sept soldats allemands sont tués.

L’image d’Angela Merkel est très protégée dans les médias français. Souvenons-nous de l’article du Figaro du 26 août 2009 analysé par BiBi. Charmante Madame Thatcher-bis ! On la présentait comme une inoffensive ménagère qui préparait des succulentes tartes à la  groseille. Attendrissante Madame Thatcher-ter : elle rédigeait tous les vendredis une liste de provisions pour son mari Joachim Sauer pour qu’il fasse les courses le week-end. Partageuse Madame Thatcher version 4 : en commun accord avec Joachim, elle partageait le fait de faire tourner la machine et d’étendre le linge à tour de rôle. A la maison, elle préférait porter des jeans et un pull. On n’avait pas eu d’infos sur ses nuits : portait-elle pyjama, chemise de nuit ou nuisette ?

Douce et gentille Angela. C’est la même qui vient de déclarer dans une église de Basse-Saxe : «Nos soldats parlent de « guerre ». Et cela, je le comprends bien». Joachim Sauer va continuer à avoir beaucoup de travail à la maison.

*

Es hat Zeit gebraucht : Endlich aber hat die Zeitung « Le Monde » ihre  dritte Seite (Samstag, den 24. April ) dem thema Deutschland im Krieg gewidmet. Es sei hier daran erinnert dass BIBI schon am 5. November ein längeres Zettelchen über Merkels Deutschland im Zusammenhang mit dem Tabu-Wort ‘Krieg‘ geschrieben hat. Lesen wir abermals BIBI (Wir standen, an jenem 5. November mitten im Aufwallen der Gedächtnisfeier des Falls der Berliner Mauer).

« Karl-Theodor zu Güttenberg hat eine Nachricht gebracht, die BIBI sehr seltsam vorkommt. Um so seltsamer dass die Medias darüber mäuschenstill bleiben. Tatsächlich verletzt diese hohe deutsche Autorität ein Tabu  indem sie uns erklärt dass Deutschland im Krieg steht! (…) Mit dem Wort Krieg bezeichnet Karl-Theodor den Einsatz der deutschen Soldaten in Afghanistan. Gelobt seien Angelas’s militärischen Anführer, die für den Einsatz von etwa 4500 Soldaten der Bundeswehr, im Rahmen der Mission der internationalen Sicherheitsunterstützungstruppen in Afghanistan, verantwortlich sind! Ein im Krieg stehendes Deutschland: Die Tatsache, wahrhaftig, interessiert kein Mensch … die Afghaner ausgenommen ».

« Mit Worten spielen ». Unter Umständen, ein sehr heikles Spiel. Die Worte sind nicht unbedingt da um damit zu spielen. Zum Beispiel, das Wort « Krieg » :  Karl-Theodor hat als erster von einer « dem Krieg ähnlichen Lage » gesprochen. Anderswo spricht man zurückhaltend von « bewaffnetem nicht internationalen Konflikt » (man bewundere die Schönheit der Ausdrucksweise). Sigmar Gabriel (SPD) zeigt sich seinerseits unerhört naïv indem er davon träumt, dass man in Deutschland zu einem Konsens über das anzuwendende.Wort kommen könnte. Schwachsinnigerweise erhofft er : « Mögen die Minister doch endlich eine gemeinsame Sprache sprechen« . Eine andere Strategie : Stillschweigen. Der Aussenminister Guido Westerwelle setzt sich bequem auf das Wort und lässt Stille walten.

Ein Wort ruft Vorstellungen, Gedanken, Strategien, individuelle, bzw. kollektive Handlungsweisen hervor. Roberto Saviano, autor des Best-Sellers « Gomorra »  sagte: « Ich bin  der lebendige Beweis dafür dass den Worten eine ungeheure Macht innewohnt. » Es soll hier hinzugefügt werden dass das Spiel mit Worten sehr ernsthafte und sogar tödliche Folgen haben mag. Bei dem Deutschen Luftangriff auf Kunduz ( 4. September 2009) haben 142 afghanische Zivilisten den Tod gefunden. Im Laufe Aprils 2010 sind in Afghanistan sieben deutsche soldaten ums Leben gekommen.

Angela Merkel kann sich der Gunst der französischen Medien erfreuen. Es sei hier an einen von BIBI damals besprochenen Artikel aus der Zeitung Figaro vom 26. August 2009 erinnert. Es war darin von einer ‘charmanten’ Frau Thatcher-bis die Rede! Frau Merkel: eine harmlose Hausfrau die wunderbare Johannisbeerkuchen backt. Rührende Frau Thatcher-ter: Jeden Freitag stellt sie eine Liste der Einkäufe auf die Ihr Gatte, Joachim Sauer, für das Wochenende zu besorgen hat. Brüderliche Teilung der Aufgaben im Sinne dieser  Frau Thatcher, vierte Version: In voller Übereinstimmung mit Joachim wird die Waschmaschine abwechselnd  von beiden gespeist, die Wäsche abwechselnd von beiden aufgehängt.  Zuhause waltet sie am liebsten in Jean’s und Pullover. Ob sie Nachts in Pyjama, Nachthemd oder Negligee waltet ? Davon weiss man nichts.

Zärtliche, liebwürdige Angela. Es ist dieselbe, die letztens in einer Kirche in Niedersachsen erklärte: « Unsere Soldaten sprechen von Krieg. Und es ist mir ganz klar wovon sie sprechen. » Joachim Sauer wird in nächster Zeit  zuhause viel zu tun haben.

Le Livre du Ça.

Ça plane pour Hervé et Clara.

Dans une de ses dernières Flèches, BiBi rapportait que l’Elysée avait du mal à remplir les avions présidentiels. Un qui ne manque pas les occasions de sauter dedans, c’est Hervé Gaymard qui court toujours après les bonnes affaires. Le Figaro Magazine nous apprend que lui et sa femme Clara ont profité de l’avion de Nicolas Sarkozy pour être « ramenés » de Chambéry à Paris. A Paris ? Quoi ? Hervé et Clara auraient trouvé un logement parisien pas cher ? A Paris ou peut-être à Neuilly, avec taxe d’habitation gratuite ?

Ça se voile.

Le Figaro se félicite que Florence Woerth soit entrée dans le conseil d’administration d’Hermès. Le journal s’est bien gardé d’évoquer avec elle la question du foulard… de luxe.

Ça twiste SNCF.

«La dernière grève des cheminots est absolument scandaleuse». Voilà une fois encore Frère Xavier Bertrand qui déraille.

Ça pleurniche chez le Pauvre Giorgio.

Giorgio Armani pleurniche sur sa vieillesse ennemie (il a 75 ans). Le Figaro nous le présente avec de superbes trémolos dans ses lignes : « Quand on a un certain âge, gémit le couturier, on vous met à part. Personne ne m’appelle pour me proposer d’aller au cinéma. Vous ne le croirez pas mais je me retrouve parfois le soir seul chez moi à regarder la télé avec mon chat ».

Dans le même article, les journaleux du Figaro nous causent des récentes nuits enfiévrées du Milliardaire à Dubaï, de Cannes où Giorgio fera son festival et où il exhibera son nouveau yacht kaki de 65 mètres. « Petite folie à 40 millions d’euros », note le Figaro avec admiration. Ah, la Solitude, c’est pas du luxe ! Hein Giorgio ?

Ça gazouille chez les Grands et les Petits.

Le Président Chavez s’est lancé sur Twitter. En quelques heures, son compte a été suivi par près de 100.000 internautes. Encore loin des 3.800.000 abonnés de Barack Obama ou des 1,7 million de fidèles à Gordon Brown. BiBi en est à 118 mais il compte bien rattraper le compte du Petit Président qui est devant lui. Ils ne sont que 2200 inscrits sur la liste de l’Elysée.

Ça se conjugue au Conditionnel.

Arnaud Leparmentier, journaleux au Monde, a employé un joli conditionnel dans son compte-rendu du 30 avril. Il y parlait de la soirée du couple Sarkozy en Chine : «Nicolas Sarkozy aurait même réussi à parler du Tibet, des Droits de l’Homme, de la peine de mort  au Président chinois » pendant que l’Orchestre jouait deux chansons de Carla. Il aurait… Il aurait… Une rumeur de plus.

En Suisse, Micheline Calmy-Rey, Ministre des Affaires Étrangères, y va aussi de son couplet lorsqu’elle évoque les refuges helvétiques pour les dictateurs et leurs fonds détournés : «Des cas comme Mobutu et Duvalier ne devraient plus se produire ». Double parole des Temps présents.

Ça fait peur.

BiBi a remarqué qu’il y a désormais un mot fourre-tout pour caractériser les Dangers du Libéralisme, un mot qui ne nécessite aucune explication car tout le monde le comprend (surtout inconsciemment). Il évoque les grandes peurs d’antan (la Peste, la Famine, le Choléra), c’est le mot « Contagion ». A peine le prononce t-on du bout des lèvres qu’il se propage. Nul ne peut en arrêter les effets, ça court vite, ça s’étend et ça gagne partout mais surtout ça excuse les éventuelles responsabilités, ça dédouane nos Grands Médecins du Capitalisme. A l’instar de DSK, Docteur du FMI, ils clament tous… à nous rendre malades : « Il faut arrêter la contagion ».

Le dessin de Tintin a été retouché (paru primitivement dans Le Pélerin).

Antoine Vitez, toujours vivant.

Antoine Vitez est mort le 30 avril 1990. Vingt ans déjà que le grand Homme de théâtre a quitté la Scène. De lui, BiBi a retrouvé un petit texte plein de fureur et d’amour pour son art.