Category Archives: Les Fictions BiBi

Infanticide.

Infanticide

« Je n’ai jamais su ce que c’était d’être un enfant. Je sais juste que quand il a fallu en avoir un, j’étais d’accord. Avec le deuxième, j’étais d’accord aussi. Et j’ai eu la troisième. Quand j’étais enfant ? C’est ça que vous me demandez ? On m’a dit que, déjà bébé, on m’avait bâillonné pour pas que j’embête mon père avec mes cris. Enfin, c’était il y a longtemps et il y a longtemps qu’il est parti. Je ne me souviens plus. Quand j’arrivais à l’école, je cachais mes hématomes sur les bras, sur les jambes. Si j’ai rien dit, c’est parce qu’il fallait embêter personne. Autrement je prenais encore plus de coups si maman avait su ça…

« Sommeil sans rêves, cauchemars à répétition ».

Johann-Baptist-Reiter

«Peut-on haïr un corps assoupi, plongé dans ses rêves ?» Ce soir, en fermant l’écran bleuté de mon ordinateur, au coeur de la nuit, yeux plissés, paupières lourdes, cette question m’est venue comme en rêve. Je me suis surpris à répondre que non, nous sommes bien incapables de le haïr ce corps, cette âme assoupie. Peut-être savons-nous confusément qu’il est interdit d’insulter ceux qui sont sans défense ? Que cela porte malheur…(même pour le matérialiste que je suis).

La Ville qui faisait peur aux fantômes.

hashima

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C’est dans Homère qu’on pouvait lire (je crois) : «Il n’est rien de plus terrible que la destruction d’une cité». Il y a quelque temps à Paris, j’avais vu les magnifiques  photographies d’Yves Marchand et de Romain Meffre sur le centre-ville de Détroit, capitale de General Motors. Ces clichés traduisaient avec émotion l’agonie de la Ville. On devenait triste devant ces déserts citadins, on était révolté devant la logique industrielle d’un Capitalisme délirant et sans pitié. Nulle place pour les habitants délocalisés eux aussi vers la périphérie, obligés de fuir le Centre en ruines.

… et voilà que sur le blog de Johann Lucas, je tombe sur des photographies de villes abandonnées, désertées, ayant connu elles aussi de terribles traumas (écologiques, économiques, humains). Et c’est sur une de ses photographies (retenue ici) qu’est venue naître ma petite fiction-BiBi

Q : dialogue autour de la dix-septième lettre.

Cela ne devait concerner que nous trois : Angelina au pseudo @Mespetitesfable (Rédactrice à Bakchich et blogueuse), @elandreas, travailleur social et BiBi.

Ces trois pseudos s’ignorent dans la Vie réelle mais les voilà en court dialogue sur Twitter. Soudain s’inscrit le tweet suivant de la rusée Angelina : « #FF  @pensezbibi et @elandreas qui ont du pain sur la planche parce qu’ils ont promis de me raconter leur plus belle histoire de Q». Contrairement à ce que @Mespetitesfable a avancé, je n’avais rien promis. Il reste que je me suis rendu quand-même à sa convocation, lettre Q en main… et que j’en ai fait toute une histoire (une fiction ?).

Le Thème ? J.B(iBi) croise Hervé (RV). De quoi parlent t-ils ? D’Hélène (LN) bien sur.

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«Qu’est-ce qui se passe, Anna ?»

C’est en furetant au hasard que j’ai trouvé cette émouvante photo d’Anna Karina tirée du film «Vivre sa Vie» de Jean-Luc Godard, l’histoire d’une femme qui – pour vivre sa vie – ira se prostituer de-ci, de-là. La légende qui aurait pu l’accompagner – «Anna ! Anna ! Qu’est-ce qui se passe, Anna ?» – m’est alors venue instantanément, condensée par quelques souvenirs encore à vif. Cette photo d’Anna en larmes me toucha que j’en fis un petit dialogue. Tranche de vie (imaginaire) entre le cinéaste et son égérie des années 60 mais… allez savoir ! 🙂