Au programme : Yann Barthes, BFMTV, Françoise Nyssen et AM Lapix.

Notre quotidien se remplit de choses inutiles, d’horreurs à l’échelle 9 de Richter, d’images de Propagande, de figures télévisuelles (in)signifiantes. Ce billet fait état de mon état de désolation : voilà qu’apparaît Yann Barthès dans son émission Le Quotidien, voilà les icônes macroniennes distillées par cette nauséabonde BFMTV, voilà des révélations inquiétantes sur Françoise Nyssen notre Ministre de la Culture, voilà un coup d’oeil sur le réseau tû d’Anne-Marie Lapix, remplaçante de Pujadas.

Un billet donc qui vient dire ce qui meuble mes derniers jours de saudade. Fort heureusement, il a ce petit livret, ce récit (Elle me disait) qui va bientôt sortir de la Maternité.

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Yann Barthès au quotidien.

En regardant le Quotidien avec Yann Barthès, ses séquences répétitives et rigolardes sur Macron, j’ai eu alors comme un flash et j’ai poussé ce cri : «Mais c’est de la Propagande !». Non, bien sur, elle ne résidait ni dans les propos ni dans les images diffusées. Pas même sur la construction du reportage où l’on se moquait gentiment – comme d’habitude – des travers de notre Président.

Alors quid de la Propagande ?

Eh bien, mais bon sang mais c’est bien sur, c’était dans l’accumulation quotidienne des reportages sur lui, dans l’imposition douce mais roborative de sa Présence qu’il fallait trouver cette Propagande. Voilà, c’était ça, la Domestication-Des-Esprits : il s’agit de nous rendre familier et proche de notre Président en le retrouvant chaque soir. Emmanuel est comme moi, comme toi, comme nous, comme vous. Il rit, il s’agace, il marche, il fait bombance, il a une femme, il travaille dur etc. Il finira bien par devenir notre ami, un bon ami en fin de compte. Un ami – comme tous nos amis – avec ses travers, avec ses lapsus, avec ses maladresses… Alors, hein, comment lui en vouloir ? Et surtout, surtout, surtout comment aller voter pour la France Insoumise et son méchant, irascible, égocentrique représentant, hein ?

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BFMTV – BFMacron

Depuis trois jours, je poste un même genre de tweet sur BFMTV. Ils sont souvent repris. J’y dis mon dégoût pour cette chaîne vomitive qu’est BFMTV, sorte de Radio-Moscou 1950. Ainsi de celui-ci :

D’aucuns ont pris pitié de moi, 🙂 me conseillant d’utiliser ma télécommande, de changer de chaine, de zapper, de couper ma télé. Qu’ils se rassurent. Au bout d’une (brève) accoutumance à cette chaine, nul besoin de continuer. On sait à quoi s’en tenir. Il n’y a plus qu’à retweeter le même tweet. On est sûr de ne pas se tromper. Et ainsi, on est sûr de pouvoir aller respirer et vivre sa vie ailleurs.

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Françoise Nyssen, Ministre de la Culture.

Actes Sud. Quelle belle et grande Maison, n’est-ce pas ? On a tout de suite eu un bel élan pour Françoise Nyssen et sa Maison d’edition. Wow, une petite maison qui vient titiller les grandes ! Comme quoi, en se battant, on ferait triompher la Vérité littéraire ? Voire. C’est qu’on est quand-même un peu surpris que ce bon Macron et sa prof de français applaudissent à cette nomination – avec bon nombre d’artistes et d’intellectuels (pas seulement «bon chic bon genre»). Bizarre, non ? Oui, oui j’ai dit «bizarre». Alors je suis allé fureter et ce que j’ai trouvé est édifiant et m’a fait très très peur. D’abord, ce billet d’Agone détaillant le tracé d’Actes Sud, bien éloigné de la vision idyllique d’une Maison dont la fortune reposerait – enfumage – sur la découverte d’écrivains comme Paul Auster, Nina Berberova ou Imre Kerstész…

Et en seconde trouvaille, ce billet sur l’étrange et inquiétante passion de notre Ministre de la Culture pour les Ecoles Steiner-Waldorf.

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Anne-Marie Lapix.

Madame Anne-Marie Lapix va remplacer David Pujadas. D’aucuns croient qu’on va y gagner en ouverture d’esprit critique et en objectivité. Avant de lire ce qui suit, une précision d’importance : je ne réduis évidemment pas Madame Lapix à une dépendance à son mari Arthur Sadoun.

Mais laissons quand-même parler le Magazine Capital : «La journaliste évolue dans le milieu audiovisuel mais également dans celui du business. Avec son mari Arthur Sadoun, président de Publicis, elle reçoit régulièrement le Tout-Paris à son domicile. Une fois par mois, ils font un dîner dans leur maison de maître du XVI arrondissement avec des grands patrons et des personnalités des médias», nous confiait un invité du couple. Parmi ceux qui se sont assis à la table d’Anne-Sophie Lapix, elle-même fille d’un entrepreneur BTP du Pays basque, on trouve le PDG d’Orange Stéphane Richard, le producteur Stéphane Courbit ou encore le PDG de la Fnac Alexandre Bompard».

Rajoutons qu’Arthur Sadoun, président de Publicis depuis peu, régit la publicité de grands groupes comme BNP Paribas, Nestlé etc. Supposons qu’un jour, on ait la preuve que la grande banque française possède des comptes off-shores au Panama, peut-on être sûr qu’Anne-Marie Lapix en fasse illico son ouverture du 20 heures à France 2 ? Ben, je ne crois pas.

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Deux rappels :

Benjamin Netanyahu et Brigitte Macron ont BiBi comme surnom commun. Inutile de dire que BiBi ici blogueur n’a rien à voir avec ces familles-là.

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Bientôt en parution le petit livre, un récit avec aphorismes d’«Elle me disait» inclus. Chères lectrices, chers lecteurs, il vous en coûtera la modeste somme de 13 euros. J’en reparlerais… (C’est qu’il faut aider impérativement l’Edition Underground !)

 

 

3 Responses to Au programme : Yann Barthes, BFMTV, Françoise Nyssen et AM Lapix.

  1. Robert Spire dit :

    Y-a Pujadas, v’Lapix…n’en jetez plus, Lahousse est pleine!

  2. Robert Spire dit :

    (Poeme d’Alain Jouffroy)

    Passer par l’absence de portes

    heureusement par miracle par souci de tranquillité par

    appétit du malheur par esprit de camaraderie par lâcheté

    par folie du sacrifice par résignation par un coup de tête

    heureusement par mille coups de tête heureusement par

    trois millions de coups de tête hélas cent mille fois hélas

    par bêtise par passion heureusement cent mille fois par

    amour par sensualité hélas mille fois hélas quatre cent

    mille fois par hasard

    je suis passé

    je ne suis pas passé

    je refuse de passer

    je m’oblige à passer

    je crois que je vais passer

    je redoute de ne pas passer

    hélas

    par les portes de derrière les portes

    par l’absence de
    Septième porte

    par le
    Trou où nul n’est apparu

    hélas hélas hélas

    mille fois hélas mon gardien de musée

    cher gardien des 365 portes de
    Toussaint
    Louverture

    très cher gardien des 120 journées de
    Saumane

    hélas hélas

    je ne suis pas passé

    mais par les portes de la cascade par les portes emportées

    dans la débandade par les portes enfoncées les unes après

    les autres par les caves du vieux navire fracassé par mon

    corps par ma tête par ma cataracte par l’absence même de

    portes

    je suis passé

    je passe

    je ne cesserai jamais de passer

  3. Coquin, tu attends la rentrée littéraire !

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