Jim Morrison : dix de der.

Dans un de mes premiers billets mis en ligne ici (en 2008), j’avais dit mon admiration et ma reconnaissance à Jim Morrison et à ses travaux poétiques et musicaux. Sans faire de jeux de mots, il fut un des artistes qui m’ouvrit des… Portes. Sous le titre un peu accrocheur/raccoleur («La Dernière Photographie de Jim Morrison»), je présentais mon propre rapport à ce qui fut une belle ouverture (les musiques et les textes de Morrison). Nous étions dans les années 70 et – avec les découvertes de Dylan et de Léonard Cohen (surtout) – je vivais musicalement sur un petit nuage.

HERVE MULLER, rédacteur de la revue Best (que j’achetais assez régulièrement), avait raconté sa rencontre avec le leader des Doors dans un livre que je m’étais empressé d’acheter («Jim Morrison – Au Delà des Doors» chez Albin Michel/R&F, paru en 1973). Hervé Muller m’a fait parvenir ce commentaire que je reprends ici en billet. Il y apporte ses corrections bienvenues… corrections que je fais suivre d’une réponse-BiBi.

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LE COMMENTAIRE D’HERVE MULLER.

«Il y a une double erreur : cette photo n’est pas la dernière prise de Jim, elle date du lendemain de ma rencontre avec lui, début 1971 (et son auteur est mon ami Gilles YEPREMIAN, qui l’avait récupéré complètement saoul, devant la boîte dont il s’était fait jeter pour cette raison et jamais reconnu lors de ses nombreuses visites (entre les kilos et la barbe, il avait pas mal changé…). Cela n’a pas empêché Sam Bernett, le manager du R’n’R CIRCUS, le club en question, de clamer, des dizaines d’années plus tard, qu’il avait bien connu Jim et même d’écrire un livre ridicule sur lui ! Il n’est d’ailleurs pas le seul à s’être souvenu très tardivement avoir «bien connu» Jim, comme le journaliste François Jouffa qui a carrément repris et adapté l’histoire de Gilles à son propre compte !

Pour en revenir à 1971, Gilles, ne sachant que faire du chanteur titubant, l’avait amené chez moi en taxi, entre 3h et 4h du matin !
Justement, la photo a bien été prise devant la porte de l’immeuble où j’habitais alors : place Tristan Bernard (75017) – pour qui connaît les deux immeubles, même 40 après, la confusion est impossible ! C’est le dénommé «Greg» qui devrait assumer ses erreurs, et j’espère que toutes ses «infos» ne sont pas du même calibre ! You’re just another anonymous smart-ass, «Griguette»… Français, bien-sûr.

Et toi, «Bibi Fricotin», tu aurais pu vérifier avant de t’écraser. Bref, je vous renvoie dos à dos. J’en ai ras-le-bol d’entendre et de lire des conneries inventées sur le séjour de Morrison à Paris, même si c’est la première fois que je réagis. (ça n’est pas un privilège, juste une réaction d’humeur). D’ailleurs c’est ce genre d’usage (cf. Wikipedia…) qui est la plaie du web.

P.S. Alain RONAY était un très vieil ami de Jim, du temps de leurs études à l’UCLA. Photographe, c’est lui qui a pris les vraies dernières photos du chanteur des Doors, la veille de sa mort… Elles ont d’ailleurs été publiées comme telles dans Paris Match (en 1991, je crois…) T’es pas sérieux, BiBi ! Allez, basta, je déteste la nostalgie qui nous envahit de partout. Beurk ! Salut. Hervé Muller».

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 MA RÉPONSE.

Pas de problème : tu rectifies mes erreurs. Et celles de Greg. TANT MIEUX ! N’habitant pas Paris, je n’ai effectivement pas pu aller vérifier sur le coup les fausses indications de ce «Greg» sur la Place Tristan Bernard, propos qui me paraissaient fiables. Mais mea culpa et pan sur le bec de BiBi !
Détrompe-toi, il n’y a pas de nostalgie vis-à-vis de Jim Morrison. Sauf à me souvenir de… mes années de jeunesse marquées (entre autres) par la musique des Doors, musique découverte avant sa mort et qui fut un choc pour moi. Elle détonnait en effet par rapport à l’ambiance Rock de l’époque. A l’entendre, on avait beaucoup de difficultés à la classer et j’imagine que ce fut pour cette raison qu’elle m’accrocha.

Puis survint la mort de Morrison. Je me souviens avoir appris la nouvelle via un hebdo vite défunt («Pop-Music» – avec, en Une, une très belle photo agrandie de Morrison tirée de la couverture de «Waiting for the Sun»). Nous étions en juillet 71. Deux ou trois numéros plus tard, paraissait en page intérieure cette photo de Jim Morrison et de Pamela Courson en noir et blanc avec cette légende que je repris dans le titre de mon billet : «La dernière photographie de JM». On y expliquait que cette photo avait été primitivement publiée dans une revue «underground» parisienne («Le Parapluie») et que c’était une des dernières photographies connues de Morrison. Voilà toute l’histoire anecdotique de cette photographie et de son rapport à BiBi (pas forcément… fricotin) !

Plus profondément, je voulais rappeler (via mon billet et mon petit clip-vidéo sur Jim et Pamela Courson) que Jim Morrison avait été un des liens qui m’avait entraîné à connaitre d’autres poètes et d’autres écrivains (William Blake, Nietzsche, Shakespeare etc…). En cela, je lui suis «reconnaissant» ! Il a été un (des) passeur(s) pour moi. Et pour l’autodidacte que j’étais, la découverte de ce pan musical et poétique ne compta pas pour rien.
Pour preuve, ma lettre de jeune adolescent un peu imbu de lui-même (si, si…) que j’écrivis à Rock & Folk (en juin 1972 si je me souviens bien). Une lettre écrite avant que ne grossisse le mythe délirant et les idolâtres qui vont avec.

En tout cas, un grand merci pour ton précieux témoignage. Sache que par rapport à tout ce qui s’est écrit sur la fin de Morrison, je comprends parfaitement ton agacement… 🙂

J’espère que tu ne verras pas d’inconvénient à ce que je mette en ligne deux photos extraites de ton livre : la première où tu es en compagnie de Jim Morrison et la seconde, très énigmatique (entre sérieux et légèreté) de Jim Morrison à l’Alexander lors d’un repas qu’il fit avec toi.

Enfin, une dernière question : Morrison avait été étudiant à l’UCLA en Cinéma avec Alain Ronay. A Paris, admirateur de Jacques Demy, il avait rencontré Agnès Varda (voir mon billet admiratif), compagne du cinéaste. Pourrais-tu me dire – si cela t’est possible – comment se noua ce lien extraordinaire ? Et qui en fut l’intermédiaire ? Merci.

7 Responses to Jim Morrison : dix de der.

  1. Susan dit :

    Bonjour, les dernières photos de Jim ont été prises par Alain Ronay, une semaine avant son décès. Cordialement, SB

  2. BiBi dit :

    @Susan
    Merci pour vos précisions en accord avec ce que m’a écrit Hervé Muller.
    Par contre peut-on les trouver dans un Paris-Match de 1991 comme l’écrit Hervé Muller ?

  3. Susan dit :

    D’après mes recherches, c’est le Paris Match No 2187 du 25/04/1991 avec Stéphanie de Monaco en couverture avec un chien dans les bras. 😉 Go figure. Sinon, j’ai lu que les photos de cette journée ont été aussi publié dans une revue italienne, mais je n’ai pas les références de celle-ci.

  4. BiBi dit :

    @Susan
    Merci beaucoup.
    Bibises ++ 🙂

  5. las artes dit :

    Après une légère dispute, Robbie Krieger sort un texte, c’est le début de Light My Fire , quelques notes de guitare, les autres membres trouvent cela bien, Ray demande aux autres d’aller faire un tour à la plage, à leur retour, Ray avait trouvé l’intro de la fameuse chanson Light My Fire. Et voici le début de la carrière de The Doors .

  6. gold price dit :

    «Jim Morrison était là, la tête entre les genoux, les bras ballants. (…) Son visage était gris, les yeux fermés, il y avait du sang sous son nez, une bave blanchâtre comme de l’écume autour de la bouche légèrement ouverte et dans la barbe», écrit-il dans «Jim Morrison, la vérité» (éd. du Rocher), un nouvel ouvrage qu’il publie à ce sujet.

  7. Susan dit :

    Bonjour Bibi, pour infos, j’ai posté aujourd’hui sur mon blog le Paris Match en question… cordialement SB

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