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Retour sur six lectures estivales.

Dessin Lectures estivales

L’été est propice à la lecture. Le soleil apporte ses lumières… de même que l’intelligence des femmes (celle de Mona Chollet), de même que les expériences de vie de Patti Smith, de même que la délicate profondeur de vue de Jean-Bertrand Pontalis (récemment disparu), de même que les réflexions de Serge Tisseron (qui n’emportent pas forcément tous les suffrages)… Voilà quelques extraits tirés de leurs travaux sur lesquels il conviendra (peut-être) de méditer… l’automne et l’hiver venus  🙂

Comptes rendus.

Voilà bien longtemps que je n’avais jeté un regard précis sur mon lectorat. J’ai donc analysé mon audience via le thermomètre Google Analytics,  curieux de savoir d’où on me lit, qui me lit, comment les internautes arrivent sur mon blog, qu’est-ce qu’ils lisent et, surtout, combien de temps dure leur lecture.

Van Morrison l’irlandais.

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Tout le monde ne connaît pas Van Morrison. On connaît beaucoup plus son homonyme Jim Morrison des Doors. L’irlandais de Belfast a bourlingué sur tous les continents, lancé dans la « carrière » par la grande chanson (« Gloria ») qu’il écrivit à Belfast. Van Morrison, 20 ans, ouvrit un petit club (Le R&B Club) à Belfast et forma les Them. Repéré par Bert Berns, le groupe eut une ascension fulgurante dans les charts britanniques avec «BaBy, Please don’t go», «Here Commes the Night» et le célébrissime «Gloria».
Cette dernière chanson devint un classique qui fut repris par les plus grands (les Doors, Jimi Hendrix, Patti Smith et tant d’autres). Dans l’extrait présenté, Van Morrison nous offre un G-L-O-R-I-A juteux à souhaitavec John Lee Hooker.

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En 1966, les Them firent alors une tournée sur la West Coast où ils donnèrent des concerts avec un groupe inconnu alors : les Doors. On rapporte même qu’au concours de beuverie entre Jim Morrison, Eric Burdon (leader des Animals) et lui, c’est Van qui restait debout le dernier. Sous contrat avec Bill Graham, Van Morrison et les Them se produisirent entre autres au Fillmore East Auditorium de San Francisco, temple de la musique de ces années.

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Le « MoonDance » fut le morceau de l’année 68 et resta dans les Charts (Hit-parade) jusqu’en aout 1970. Dans cette chanson, la voix de Van Morrison a gardé ce timbre rocailleux, imparfait et souple à la fois qui a toujours emporté l’adhésion-BiBi.

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L’aura du groupe déclina alors. Van Morrison débuta une carrière en solo, délaissa les hits et mit sa voix au service d’une musique plus noire, plus R&B. BiBi le vit seul à Newcastle en 1973 puis plus tard au Festival de Lucques en Italie, toujours au sommet de sa forme.
Un des albums préférés de BiBi restera toujours le «Saint Dominic’s Preview» avec ces deux fabuleux morceaux que sont les lancinants et troublants «Almost Independence Day» et (surtout) «Listen To the Lion» (présenté ici dans sa version live). Avec Shane MacGowan (les Pogues), Rory Gallagher et Van Morrison, l’Irlande restera toujours au Top.

Littérature amie.

Les Oeuvres complètes de William Blake

1. Dans le numéro du Matricule des Anges d’avril 2009, BiBi a lu une interview de Bernard Vallée, libraire à Rennes. Les propos sont amers : «Nos étudiants lisent moins qu’avant, en histoire comme en lettres, ou bien ils vont sur Internet. En tout cas, j’en vois beaucoup moins passer qu’il y a 10 ans. J’ai le sentiment qu’ils n’ont plus la culture du Livre. Je suis très pessimiste pour l’avenir de libraires comme moi».
Chaque fin du mois d’août, le libraire rennais organise des rencontres autour d’un thème «Les Politiques de la Peur» (avec Gilles Clément et Michel Surya en 2005) et «La Démocratie possible ou impossible» (avec Jacques Rancière en 2006). Si, par hasard,  notre libraire tombe sur le présent article, qu’il donne à BiBi et à ses amis, le programme des festivités de l’été 2009.

2. Pessimiste aussi François Gèze, PDG des Editions de la Découverte. Au dernier Salon du Livre, il s’alarmait : «Une étude sociologique ou historique se vendait en moyenne à 2200 exemplaires en 1980. Aujourd’hui, c’est entre 600 et 1000. Nos auteurs qui sont des universitaires s’interrogent sur le Savoir à transmettre et ont des doutes sur leur rôle dans la société». Pas si pessimistes que ça, les Chercheurs, puisqu’ils le crient dans la rue.

3. Restituer le Réel dans sa complexité. Par l’art, la pensée, la littérature. Bonne occasion de découvrir l’œuvre de William Blake. Ce poète et graveur anglais, longtemps méconnu par les français, est né à Londres en 1757. Il mourut en 1827. «Les perceptions de l.homme ne sont pas limitées par les organes de la perception : l.homme perçoit plus que ne peuvent découvrir les sens (si aigus soient-ils)» écrivait-il ou encore «La route de l.excès mène au palais de la sagesse». Georges Bataille en fit l’éloge dans un chapitre de son livre «La Littérature et le Mal». William Blake a illustré la Bible, la Divine Comédie, il s.est inspiré des mythes, de Shakespeare, de Milton. Il a eu des influences décisives sur Jim Morrison, Patti Smith par exemple. Pour la première fois depuis 60 ans, Paris accueille une rétrospective de son œuvre. «Mad Blake». Blake est donc au Petit Palais, jusqu.au 28 juin 2009. Voilà qui devrait rendre le sourire à notre libraire et à notre éditeur.

4. BiBi ne connaît pas encore les textes de Marie Cosnay qu’il a découvert dans son interview dans le même numéro du Matricule des Anges. Le simple fait qu’elle ait fait du théâtre avec l’actrice Françoise Lebrun (douce héroïne de La Maman et la Putain de Jean Eustache), qu’elle ait travaillé avec  elle ses alexandrins suffit à intriguer et intéresser BiBi. De plus, Marie Cosnay écrit des textes dans des revues de qualité (La Polygraphe, Petite) et fait œuvre de citoyenne en aidant les migrants via son adhésion à la Cimade. BiBi l’inscrit sans attendre sur son Carnet de bal.