Tag Archives: Marthe Robert

Franz KAFKA : Le Retour. (1)

kafka_seilerL’œuvre de l’écrivain de Prague m’accompagne depuis si longtemps que j’ai cette manie de lire à peu près tout ce qui traîne sur sa vie et son oeuvre. Cette fois-ci, mes deux billets ne seront pas consacrés aux passages de Kafka dans…les bordels (voir plutôt pour ça mon billet d’août 2008 ). 

Avec le livre de Michaël Kumpfmüller («La Splendeur de la Vie» chez Albin Michel), traduit impeccablement par l’ami Bernard Kreiss, me voilà à nouveau plongé dans l’univers kafkaïen. Kumpfmüller y évoque l’écrivain et son dernier amour, Dora Diamant. 

The Rififi Lacan Day.

*

Marthe Robert fut une prodigieuse lectrice- critique-essayiste-traductrice. Mariée au psychanalyste Michel de M’Uzan (lire «L’Art et la Mort»), elle écrivit sur Freud deux tomes chez Payot : «La Révolution Psychanalytique», idéal pour entrer dans les méandres du Viennois.

Et c’est en ouvrant son livre «La Vérité littéraire» que BiBi eut une pensée rigolote (et sympathique) envers les Lacaniens et Lacaniennes (1) qui célèbreront le 30 ième anniversaire de la mort de Jacques Lacan en ce mercredi 6 septembre.

Comme @aubedelune, appelons ce jour : le Riffifi Lacan Day.

«Le jour anniversaire de leur naissance ou de leur mort, nous célébrons volontiers nos Saints Patrons en nous replongeant dans la lecture de leurs œuvres. C’est apparemment un exercice de piété qui, comme tous les autres, indépendamment de leur but, s’impose sans explication. Il est simplement conforme à notre religion et nous l’accomplissons comme si nous croyions réellement que dans on ne sait quel ciel réservé aux écrivains morts, cette sorte de dévotion fera plaisir aux intéressés, ou peut-être même qu’elle nous sera dûment comptée» (Marthe Robert. La Vérité littéraire. Grasset. Page 132).

*

(1) BiBi pense particulièrement aux supporters de Lacan (qui avait l’humour très très lourd pour BiBi), abonnés de Twitter et à quelques autres perdus dans la Pampa mais retweetés chez lui :

@aubedelune, @dom3, @Kitri1 @AlephFreudLacan, @eugeniainparis, @luisruggi, @allerarom, @inlac69, @PatricioAlvz, @sevelaurent, @LaudupPsy, @Hespere, @eduasca, @annickboucheny, @fources, @nouage, @isagalland, @mbelilos, @jamplus, @Roseau_pensant, @eoik, @laBrodsky, @midite etc etc

A lire aussi dans ce blog :

Gérard Depardieu : un « voyou » pitoyable.

Génial acteur, sublime  dans « Martin Guerre », « Cyrano », « La Femme d’à côté », « Les Valseuses » ou « 1900 », Gérard Depardieu était l’invité du Grand Journal de Canal Plus ce lundi 13 septembre. Ce soir-là, ce gigantesque acteur lâcha de gigantesques conneries à répétition.

A la question «Qu’est-ce que vous pensez des Politiques ?», il répond très esprit-Jean-Marie : «C’est de la merde». Il donnera ensuite un odieux surnom à Martine Aubry en la taxant d’«haleine de bière», puis délivrera un prix d’excellence à Chouchou, «celui qui bouge». Sur la mort de Chabrol, le gros bêta lâchera : « J’ai peut-être ressenti une chose aussi forte avec la mort de mon chat ». Déconcertant. Quasi-impensable. Surprenant. Surprenant aussi de voir de quelle façon, nous trouvant désarmés, nous cherchons des explications sommaires : «Il était dans un état secondaire», «Il a picolé».

BiBi fait plutôt l’hypothèse qu’en dépit de l’œuvre de Freud et de ses découvertes touchant à l’anachronisme de la Psyché humaine, on continue de croire que l’Individu est Un, qu’il est un bloc entier en toutes circonstances et qu’on ne le reconnaît que dans sa part admirable.

Marthe Robert, la critique, écrivait justement :

«Nous avons beau savoir théoriquement que la vie de l’Inconscient conserve, en chacun d’entre nous, une forte portion de préhistoire, nous n’en tenons aucun compte dans nos jugements, et nous sommes étonnés, déconcertés, scandalisés comme d’une incongruité, toutes les fois que l’expérience nous force à le rappeler. Sans doute nous voulons bien que le génie ait ses faiblesses, nous voulons bien qu’il soit égoïste, avare, jaloux, débauché – mais qu’il puisse aussi être frappé d’arriération, cela non, toute notre conception de la Personne et la philosophie de la Culture qui en dépend nous interdit pareille conclusion. Dans notre tradition intellectuelle et morale, le génie est regardé en soi comme facteur de progrès, aussi même ce qu’il a de négatif peut-il toujours être sauvé (…) »

BiBi, admirateur de l’acteur, fut si dépité et si révolté qu’il lâcha amèrement sur Twitter, ces trois gazouillis à mauvaise haleine :

1. Depardieu traite les manifestants contre la réforme des retraites de trous du c…Toi, Gérard, ça fait longtemps que t’es sorti de la m…

2. Depardieu se veut rebelle et voyou, glorifiant Chouchou. Fais gaffe, Gérard, au prochain film, Obélix va te foutre sur la gueule.

3. Depardieu (pour Chirac et Sarko) tu ressembles à Delon (pour Barre et Sarko). Encore un (tout petit) effort et tu finiras comme Brigitte Bardot.

BiBi se rappela aussi une lointaine nuit parisienne où il croisa Tony Gatlif, pas encore réalisateur. Celui-ci racontait comment, avec Gérard Depardieu. fausses lunettes noires sur le nez et cannes blanches, ils avaient joué les aveugles pour vendre des calendriers en porte à porte. A cette époque de disette, il leur fallait survivre.

Le hasard voulut que Tony Gatlif, invité sur FR3, ce même soir, clamât sa colère contre la stigmatisation des Roms et devant la politique de ce Chouchou adulé par Gérard.

Aujourd’hui, fini le duo d’aveugles.

Tony voit clair, il a gardé ce regard désespérément lucide… au contraire d’un Depardieu, aveuglé et «voyou » pitoyable, misérablement perdu dans sa nuit noire.

« Cousin singe et Cousin ange ».

Cousin Ange, Cousin Singe

Artaud le MôMo.

Mieux que n.importe quel commentaire, BiBi placarde ce texte d’Antonin Artaud qui en crie long sur la liberté toute humaine et sur ses ennemis. A l.heure du Grand Enfermement, Artaud compta sur ses amis Marthe Robert (la traductrice de Kafka) et Arthur Adamov pour le sortir de l.hôpital de Rodez. Voilà qu.aujourd’hui, les Polices Psychiatriques veulent reprendre du Service, rendre muets les Oubliés de la Vie, les murer, les emmurer définitivement. Deux mots d.Artaud et, déjà, les verrous sautent.