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«La haine des enfants traverse les siècles ».

Terrible phrase de vérité que celle trouvée dans le livre de Pierre Péju («Enfance obscure»). Les enfants sont les premières victimes de la brutalité de ce Monde. Certains se suicident, d’autres – grandissant – passent leur rage sur les biens ou sur les personnes. La haine des enfants reste souvent une constante cachée derrière les projets politiques. Déclarés «dangereux», ils sont bien utiles pourtant aux dictatures et aux Ministres de l’Intérieur qui se succèdent. Ils traversent les siècles avec l’errance et la mort au bout du chemin,  avec l’exploitation, le viol, la vente, les abus aux coins sombres de nos rues. C’est le regard-BiBi de cette fin de semaine.

Mineurs condamnés à perpète & Racaille élyséenne.

La Haine de l’Enfant est partout : dans les corridors du Texas comme dans les travées du Meeting de Villepinte. De l’éducatif ? Bah, vous n’y pensez pas. Il faut du répressif : il faut que la marmaille file droit et se taise. Il faut qu’elle dise Oui Papa et encore Merci. Il faut qu’elle accepte d’être encadrée et qu’elle ressemble à François, le fiston pistonné de Guéant ou encore à ce Louis S. (avant, bien sûr, ses jets de tomates élyséens).

Pas de politique pour les sales gosses ?

Jacques Alain Bénisti est député UMP de la quatrième circonscription du Val de Marne. Bien connu pour avoir soutenu le repérage de supposés «troubles de comportement» chez l’enfant «délinquant» (dès 2/3 ans !), il continue de vouloir protéger notre belle jeunesse de France.

Le 19 octobre dernier, il déposait la proposition de loi n° 2884 visant à «interdire tout affichage publicitaire ou politique sur les murs extérieurs et à l’intérieur des locaux et des établissements recevant des jeunes enfants et des mineurs».

Trouillomètre à zéro, il voit bien entendu derrière chaque enfant (l’enfance, pour lui, va jusqu’à… dix-huit ans !) un être humain dont il faut se protéger tout en déclarant… qu’il faut le protéger.

La protection contre la sauvagerie de l’enfant et la propagande politique dont il serait victime est valable pour «les collèges et lycées, mais aussi pour les centres de loisirs ou de vacances ou pour les crèches départementales, quand il en existe». Ce député, horrifié de l’affichage politique, ne considère la jeunesse que comme un troupeau vulnérable indifférencié. Pour lui, les «personnes accueillies dans ces établissements sont jeunes, donc vulnérables» et «par définition, elles manquent de maturité».

Cette vision totalisatrice est le propre de tous ceux qui, en haine de l’enfant, ne le perçoivent que dans un rapport de force et d’obéissance. Ne nous étonnons pas que pas une seule fois notre Président n’ait parlé d’éducation dans ses diatribes. Docile, Jacques Alain s’agenouille devant son Maître Nicolas. Quant à la confiance dans les éducateurs qui entourent l’enfant, la confiance dans les potentialités citoyennes des jeunes, la confiance dans leur intelligence et leur perspicacité, bouhhh, vous n’y pensez pas !

Alors donnons à Jacques Alain un peu à lire ! Allez, hop ! hop ! Au boulot, Jacques Alain ! Le devoir du soir sera la lecture du texte de l’article 13 de la Convention des Droits de l’Enfant :

« 1. L’enfant a droit à la liberté d’expression. Ce droit comprend la liberté de rechercher, de recevoir et de répandre des informations et des idées de toute espèce, sans considération de frontières, sous une forme orale, écrite, imprimée ou artistique ou par tout autre moyen du choix de l’enfant.

« 2. L’exercice de ce droit ne peut faire l’objet que des seules restrictions qui sont prescrites par la loi et qui sont nécessaires : a) Au respect des droits ou de la réputation d’autrui ou b) A la sauvegarde de la sécurité nationale, de l’ordre public, de la santé ou de la moralité publiques.

Lire aussi les 3 articles-BiBi sur l’Enfant vu par son compère UMP, B. Aubril :

BiBi exprime ses impressions et imprime ses expressions.

BiBi sur papier.

Le numéro 104 de la Revue Vie Sociale et Traitements (VST) a eu la gentillesse de publier un des coups de gueule de BiBi dans son numéro de décembre 2009. Pour les lecteurs réguliers de BiBi, cet article leur était déjà familier puisqu’il soulevait l’affligeante posture du Maire de Lisieux qui voulait retenir les mineurs de moins de 13 ans dans leur famille après 23 heures en leur imposant un couvre-feu.

L’article avait pour titre «Lisieux ou la Haine de l’enfant» (voir en appendice). Educateur ou non, travailleur social ou non, psy ou simple citoyen, chacun peut commander le numéro de cette revue du champ social et de la santé mentale des Céméa sur le site http://www.edition-eres.com

Coïncidence, le Monde Diplomatique de ce mois de décembre publie un article signé Patrick Coupechoux sur «Le Traitement sécuritaire de la Folie » où l’auteur détaille comment la France stigmatise les malades mentaux. BiBi en a retiré deux phrases pointues, deux paroles bienvenues et incisives. L’une est de François Tosquelles : «Sans la reconnaissance de la valeur humaine de la folie, c’est l’homme même qui disparaît». Et, devant cette rage des évaluations demandées à tout prix aux soignants, Jean Oury, fondateur de La Borde à Cour-Cheverny, distille ces simples mots : «Un sourire – pas celui des hôtesses de l’air – c’est très important en psychiatrie. Mais un sourire, cela peut-il s’évaluer ?»

Un excellent article qui taille en pièces les idées foldingues de ce régime qui n’offre qu’une volonté de créer un fichier national de patients hospitalisés d’office, qui fait fi de la relation humaine et de la rencontre singulière entre soignant et soigné, qui est à l’opposé de toute prise en compte du sujet et pour qui la folie est à «neutraliser» et à gérer au coût le plus bas possible. Pour Chouchou et consorts, les dépenses en psychiatrie sont dans cet esprit : elles sont inutiles et elles sont faites pour des gens inutiles.

BiBi signale aussi le numéro 11 de Bakchich de ce mercredi. En avant-dernière page, l’équipe de Bakchich a relevé une flèche de BiBi lancée sur Twitter à propos de Madame Valérie Hortefeux et de son crêpage de chignon (de chiffon) avec une cliente de chez Dior. Par ailleurs, BiBi s’étonne que le journal fasse si peu cas de la Journée Mondiale du Sida et des directions stratégiques nouvelles mises en place par Chouchou, Chochotte et Grégoire Verdeaux, leur Conseiller Com. Dans un prochain numéro ? Allez… tout vient à point pour celui qui sait attendre. BiBi sera donc un patient… très patient.

En attendant, les lecteurs de BiBi peuvent se faire les dents sur :

Lisieux : un silence religieux (3).

Therese de Lisieux (2 foi)

Monsieur Bernard Aubril, premier magistrat de Lisieux, a oublié que c’est une mineure de moins de 13 ans rôdant autour de l’église, aux environs de minuit qui fit la renommée de sa ville. C’est en effet à la Messe de minuit de Noël 1885 que la célèbre Sainte Thérèse de Lisieux eut la révélation mystique de sa mission de conversion des pécheurs. Elle s’y était rendue, non accompagnée, quelques jours avant son… treizième anniversaire.
Aujourd’hui, cette Thérèse des banlieues aurait été appréhendée, menottée et consignée d’office (religieux) dans sa chambre. Probablement que notre Thérèse aurait poussé son grand cri mystique à son arrestation : «Ô Nicolas, Ô Nicolas, je te vois !». Prière… de vous en souvenir, Monsieur Aubril.
BiBi, lui, attend toujours l’avis de Monsieur le Curé du Diocèse, bien muet sur cette interdiction de circuler. Il aimerait bien entendre des… voix de ce côté-ci.

Amen.