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INSTANTANES PRESIDENTIELLES 2017.

Beaucoup d’entre vous le pensent et ils ont raison : nous traversons une période inédite faite d’espoirs, de colères, d’élans rageurs, d’interrogations, d’hésitations et/ou de grande confiance. Au cours de ces jours post-premier-tour, j’en ai entendu des choses : des vertes paroles et des pas mûres, des insultes, des gentillesses assassines et des conversations meurtrières qui vous secouent…

Mais le fil rouge basique demeure inchangé : indécrottable anti-libéral, je reste. Pour ce qui touche au match contre la fasciste, inutile de préciser aux Réveillés-de-la-Dernière-Heure, de redire à ces Plus-anti-fascistes-que-nous-il-n’y-aurait-pas-eu-avant, qu’ils n’ont pas le monopole du cœur combattant les Chemises Brunes.

Retour, donc, sur le tintamarre des derniers jours de cette campagne des Présidentielles. 

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Journal alternatif de la semaine.

Sirtaki

Espérons qu’avec l’arrivée de Syriza une brèche s’ouvre dans le dispositif libéral et dans la puissance jusqu’alors incontestée des Princes de Bruxelles. Bien entendu, l’adversaire sera féroce et fera jouer à fond la désinformation. Puisse pourtant cette petite lueur grecque éclairer les consciences, raviver la flamme et – pourquoi pas – mettre le feu à quelques forteresses.

En attendant, je vous offre mon Journal de la Semaine.

Le Nouvel Europe 1 ? Apolitique, évidemment !

Denis Olivennes qui fait de la politique comme Monsieur Jourdain faisait de la prose (sans le savoir) a quitté le Nouvel Observateur pour se mettre au service d’Arnaud Lagardère à Europe 1. Le Monsieur a également pris la tête de la direction opérationnelle du nouveau pôle d’information de Lagardère Active.

Dans le dernier numéro d’un Télérama bien complaisant, le voilà qui clame haut et fort : «On ne doit pas voir les empreintes digitales des journalistes». Mais, hélas, le voilà aussitôt rajoutant : «Arlette Chabot, (1) que je viens de nommer à la tête de la rédaction manifeste régulièrement son indépendance». Arlette Chabot et son indépendance ? A la question posée par un étudiant  à l’Ecole de Journalisme de Bordeaux («Pourquoi participez-vous au dîner du Siècle ?»)  notre Camarade Arlette, vieille amie de Giscard d’Estaing, journaleuse évidemment toute a-politique, répond : «Les gens qui ont réussi dans la vie s’y rencontrent. J’y suis depuis trois ans, ça ne me gêne pas». C’est bien connu : au Siècle, cercle des Capitaines d’Industrie et du gratin médiatique, on ne discute pas politique et on y discute qu’avec des «gens qui ont réussi dans la vie» !

Autre élu de Lagardère : Olivier Duhamel, éternel collaborateur des Matins de France Culture (radio repaire de la Gauche de la Gauche comme chacun sait). Ce socialiste tendance très très tiède, courant Sciences-Po, Oui-ouiste convaincu, tient la tranche politique de 7 h40. Pour Olivennes, ce «Duhamel n’est pas un homme de droite». La preuve ? Il est un éminent membre du Siècle où il doit probablement défendre les intérêts supérieurs du prolétariat.

Europe 1 refait donc sa vitrine.

Guy Carlier, dont l’admiration pour Sarkozy ne se dément pas, est élevé au grade de Fou du Roi.

Jean-Pierre Elkabach ne suivra pas le conseil de Georges Marchais – celui de se taire. Il sera toujours là : apolitique, naturellement. Il lui en faut du culot pour lâcher ça : «Il faut en finir avec l’invasion des faits divers et des peoples abêtissants». Ah, ce Jean-Pierre ! BiBi se souvient comment il s’adressa à notre Chouchou pour que le Président lui-même intervienne, donne ses conseils avisés pour le choix d’un journaliste par la station. (Article Acrimed).

Et puis, il y a Patrick Roger.[ ATTENTION : PAN SUR LE BEC de BIBI sur Patrick ROGER d’Europe 1. Celui du Monde est un homonyme 🙁 Lire Commentaire (5)] Mais bon sang mais c’est bien sur ! Patrick Roger ! Sur le stupéfiant travail de ce journaleux – qui présentera Le Grand Direct de l’Info de 12 heures à 13 heures 30 à la place de Morandini, BiBi convie ses lecteurs à lire l’incroyable billet que ce lèche-bottes écrivit pour la défense d’Eric Woerth. Apolitique en diable !

Enfin, faut-il rappeler ce que tout article cache en ne l’évoquant que par la bande, en en parlant que comme une banale banalité ? Il le faut : Europe 1 (2) est donc propriété et chasse gardée de notre Grand Marchand de Canons, petit frère de Sarkozy : le tentaculaire Arnaud Lagardère.

Lui aussi, apolitique et gentil amateur de tennis.

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(1) Souvenir-souvenir !  Arlette Chabot présenta ses excuses – avec moult génuflexions – au grand démocrate Jean-Claude Juncker. Ce dernier attaqua un journaliste de France 2. Crime de lèse-majesté : ce dernier osa présenter le Luxembourg comme une gigantesque lessiveuse d’argent sale.

(2) Que les lecteurs pro-Europe1 ne viennent pas protester contre le mauvais esprit-BiBi ! Ils se tromperaient lourdement en croyant que BiBi assimile TOUS les journalistes de la Station à des journaleux. ( BiBi salue ici par exemple Guy Birenbaum). Il se trouve juste que les mauvais herbes font ménage avec les fruits et légumes et que seuls les proprios du Jardin ci-dessus nommés sèment de la mauvaise graine.

L’Elysée ou la Marmite Infernale.

Sept tweets-BiBi à propos de l’Affaire Clearstream.

Chabot & Aphatie : maîtres du Langage des Maîtres ?

               Arlette et Jean-Michel, ex-aequo

La directrice de l’information de France 2 Arlette Chabot et le chroniqueur de RTL Jean-Michel Aphatie sont les lauréats du Prix Dorgelès de cette année 2008.
Roland Dorgelès, écrivain français décédé en 1973 à l’âge de 88 ans, a commencé le siècle dernier en écrivant le roman « Les Croix de Bois » puis il s’est arrêté entre 1939 et 1942 à l’hebdomadaire Gringoire de sinistre mémoire ( il y fut correspondant de guerre) et a été le Président de l’Académie Congourt de 1954 à sa mort. Le Prix Roland Dorgelès honore depuis 2002 les professionnels de l’audiovisuel qui contribuent au rayonnement et à la maîtrise de la langue française.
Il aurait été intéressant de demander conseil à Arlette Chabot sur le maniement de notre belle langue française. Par exemple, de lui demander quelle est l’expression syntaxique correcte… Doit-on  dire par exemple : « Je m’excuse », «Veuillez m’excuser », «Excusez-moi » ou encore «  Je vous prie de m’excuser » ? Si Arlette Chabot ne peut pas répondre, peut-être que son ami luxembourgeois, Monsieur Juncker, pourrait éclairer notre lanterne ?
Parmi les lauréats des années précédentes, on trouve Jean-Pierre Elkabach, Jean-Marc Sylvestre qui parlent tous deux la même langue que celle de Little Nikos ; Jacques Pradel qu’on a heureusement perdu de vue ; Patrick de Carolis qui a fait mine de tirer la langue à notre Président et l’inénarrable Michel Drucker qui n’a de mots avec personne. Cette fois-ci, c’est Jean-Michel Aphatie (que BiBi – mauvais élève – écrirait plutôt Apathie ou Aphasie) qui a reçu récompense.
BiBi ne sait pourquoi ces deux aphorismes de George Haldas lui reviennent soudainement sous les touches de son clavier :
« L’essentiel, écrit le grand écrivain genevois, c’est de n’être ni du côté du Pouvoir, ni celui de l’Argent. Pour le reste, à chacun son drame ou sa tragédie » et plus loin : «L’acharnement à écrire est quasi un acharnement amoureux. L’énergie minutieuse qu’on n’accorde pas au plaisir, on la met à la disposition de la phrase. Qui doit susciter chez le lecteur ce très haut plaisir vital : prendre conscience. C’est-à-dire être pénétré par. Jouissance et fonction de la psyché ». Et encore plus loin mais tout aussi justement : « Surtout ne pas chercher l’approbation d’autrui. Ne pas chercher non plus à l’amuser, ni à l’émouvoir. En un mot à plaire. Chercher seulement à dire, au plus près de ce qu’on sent, les choses. Avec le plus de fidélité. Qui est déjà un commencement de vérité. Et par là même un commencement de relation véritable ».
C’est qu’avec cette non-recherche de l’effet, on est loin de la prose de Roland Dorgelès et de celle de ses amis.