Monthly Archives: mars 2017

Et si on parlait des intellectuels ?

En a t-on causé de l’intellectuel ! Souvent classé à «gauche»! présenté inexplicablement au service des Dominés, on le dit encore «sans attache, sans racines». Son travail est de classer en permanence les personnes (l’intellectuel médiatique et le «petit intellectuel de cour» ne font que ça). Par contre, ce qu’il ne supporte pas c’est qu’on lui cause des conditions sociales et historiques dans lesquelles il est né, dans lesquelles il baigne et dans lesquelles il travaille. Le voilà qui se met très très en colère lorsque, s’attribuant une fonction libératrice (souvent «de manière purement usurpée»), on la lui conteste, lui rappelant que, pour exercer cette fonction, il vaut mieux connaître et dominer quelque peu ce qui le détermine.

A savoir : se savoir classé, savoir d’où il parle et d’où il écrit, savoir à peu près où il se situe dans les classements. Préalable incontournable (mais qu’il dénie souvent) pour analyser la société et ses transformations.

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Chuck Berry. « Johnny B.Goode » (Un inédit-BiBi).

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Il y avait deux copains plus âgés, mon grand frère et moi, tout minot. On était monté au Festival de Buxton (à côté de Manchester) en Simca 1000 et nous avions planté nos tentes sur le grand champ qui jouxtait la scène. Ce samedi 21 juillet 1973, il y avait eu un peu de pluie et le terrain était très boueux. Après Canned Heat (vous vous souvenez certainement de leur «On The Road Again» et de leur « Goin’Up the Country ») est apparu Chuck Berry. Il avait l’habitude de prendre des musiciens locaux pour ses prestations. Beaucoup connaissaient ses hits par cœur. Chuck Berry avait alors 41 ans. Ce soir-là, les Hells Angels, descendus de Manchester, occupaient les premiers rangs et certains étaient assis sur la scène. Pour rigoler, ils s’envoyaient des kilos de boue sur la tronche.

Chuck Berry fit comme à son habitude un concert court (50 minutes à peine) et chanta ses grands standards avec cependant un morceau tout nouveau, un long blues lancinant. Le son dans cette nuit-là fut clair et fantastique.

Le morceau qui clôt le concert fut «Johnny B.Goode», celui que vous entendez sur ma vidéo. J’avais emporté mon magnétophone-cassette Grundig avec un petit micro pour enregistrer le concert. Le rappel dura bien vingt minutes mais Chuck Berry ne revint pas. Avec un de mes copains, j’avais réussi à passer derrière la scène et là, nous vîmes une voiture, phares allumés avec le monstrueux guitariste à l’arrière. La foule en délire continuait de le réclamer en applaudissant à tout rompre. Mais ce qui intéressait Chuck, c’était le fric. Fidèle à sa réputation, il attendait une rallonge de la part des organisateurs pour remonter sur scène. Tapant à la vitre, je vis alors Chuck Berry descendre la vitre-arrière de la voiture. Il tendi sa main, croyant avoir à faire à un chasseur d’autographes ! Ne sachant quoi faire, je… lui serrai la main. Puis me tournant vers Patrick, je lui criais : « Wow ! Wow ! Wow ! J’ai serré la main du plus grand guitariste du monde ! ». Plus tard, j’allais quand-même rectifier mon avis mais Chuck Berry ne se fera surpasser que par deux autres grands guitaristes : Hendrix et Rory Gallagher.

SAUTES D’HUMEURS ET GATEAU D’ANNIVERSAIRE.

Quelques sautes d’humeur. Des petites notes cyclothymiques. Des pensées-bibi jetées en vrac. Tout un empilage de bazar, un fatras d’infos qui concernent les sportifs, les ouvriers, les crapules socialistes, les socialistes, les fillonistes et les macroniens. Ah, le Monde est si grand que ce 1527ème bibillet ne suffirait pas à en faire le tour. Mais essayons quand-même !

Et puis, fort heureusement… tout ça finit par des chansons autour d’un gateau d’anniversaire aux neuf bougies.

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Le Chemin de la Liberté (pensées sur un avatar).

Le 22 mars, je fêterai mes 9 années de blog avec quelques 1550 billets. Et voilà que, feuilletant mes premières mises en ligne, je me suis attardé inexplicablement sur cette photographie-BiBi prise dans une rue proche de chez moi. Cliché qui allait devenir mon avatar sur Twitter quelques années plus tard. Ce Chemin de la Liberté m’est subitement paru étrange comme si je le découvrais pour la première fois, comme si je me devais de poursuivre sur lui une analyse inachevée. Edgar Poe l’avait déjà écrit mieux que moi dans sa Lettre volée : c’est souvent ce qu’on a sous les yeux quotidiennement qui passe inaperçu.

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Dictature douce, brutalités policières et capitalisme délirant.

Reparler d’Anne Méaux, comprendre pourquoi on tait ses agissements. Noter un duel Twitter et remarquer la rapidité avec laquelle les esprits s’échauffent. Résister à la pensée des Sondages pour mieux penser bibi (singulièrement).

Et enfin saluer ce qui jamais ne peut s’esquiver : les auteurs qui nous donnent ce qu’ils ont de plus cher dans leurs livres. Aujourd’hui : Jean-Claude Pirotte.

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