Monthly Archives: août 2015

Jacques Sapir fasciné par le FN.

jacques_sapir

Jacques Sapir est un économiste «brillant» qui est passé par de fort prestigieuses écoles (et par… de nombreux passages TV/BFM). Nul doute que si j’avais à entamer un dialogue sur l’Euro ou l’Europe avec/contre lui, il aurait le dernier mot. Tu relèves qu’il prône la «coordination» avec le FN qu’il te répond aussi sec que «coordination» ne veut pas dire «coopération». Tu continues en lui donnant la définition minimale du dico («Coordination – et ce n’est pas du russe, ça – «Action de coordonner, HARMONISATION d’activités diverses dans un souci d’efficacité»), il te reprend de haut avec du jargon d’économie anglo-saxonne : «C’est d’une «tacit coordination» dont je parlais»). T’as vraiment envie de lui répondre : «De ton HARMONISATION/COOPÉRATION avec les Chemises Brunes, tu sais où tu peux te les mettre ?»

ELLE ME DISAIT… (22)

Disait 22

«Ce que je sais, c’est que, pour rester vivant au milieu du bûcher, être fidèle au feu qui m’embrase, c’est que, pour toucher au centre de gravité de la lectrice que tu es, mes phrases ont besoin simultanément de ta tendresse et de mon désespoir. En réciproque aussi. Sous l’écroulement de notre prime jeunesse, gardons plus que jamais des forces vives, des pierres brûlantes, des cendres chaudes. Mystère, Beauté de nos Vies à reconstruire, à remettre en partage».

J’aurais voulu lui envoyer ce petit texte. Mais toute cette histoire n’est qu’une histoire toute d’inventions. Invention de toutes pièces que ces marches du bord de mer, ces longues parties de volley, invention que ces arrêts sur le sable, cette montée au sommet des dunes, ces paroles à la sauvette, invention toutes ces biffures régulières sur les pages et rêve, rêve, rêve que cet Incipit impossible, Elle me disait.

De l’esbroufe pour se donner le change et mettre un pied devant l’autre, de l’esbroufe pour sortir indemne des pesantes nuits noires et repasser une fois de plus à la lumière du petit matin. Des inventions, de l’esbroufe qui nous pousse à remettre ça encore et encore, jour après jour. Restent – dérisoires – ces apostrophes, cette multitude de lignes zébrées. D’où viennent-elles ? D’où viennent-elles ? D’où sortent-elles ? Qui les envoie et qui les dépose ?

*

A LA TABLE DES BLOGUEUSES ET DES BLOGUEURS.

Chaînes

Donc nous avons parlé. Du plus timide à la plus volubile. Tous réunis autour d’une table. Avec du soleil qui nous réchauffait à l’intérieur et de la pluie qui faisait des claquettes à l’extérieur. Nous avons décliné nos identités, nous avons commandé les plats, oui nous avons parlé de tout, des petits riens qui font un Grand Tout : Grèce, Coluche, football, Hollande, TelAvivPlage, d’où tu es, qu’est-ce tu fais, quoi tu lis, et ton blog, et tes projets, et ton chômage, et ta retraite.

Et quand nous avions fini de parler, nous avons continué de parler.

« Des livres qui vous soulèvent ». (A propos d' »Apostrophes »).

 Ci-git-un-lecteur

Dans les années 80, j’ai assez souvent regardé l’émission de Bernard Pivot, «Apostrophes». A cette époque, en parallèle, j’étais tombé sur certaines productions de petites éditions littéraires, un peu underground, hélas très confidentielles mais revues ouvertes, libres, offensives, novatrices.

Avec cette lecture qui marchait l’amble, je voyais un écart grandissant entre la Dominante Apostrophes (et son approbation hebdomadaire d’une littérature d’accompagnement) et les Dominés (adeptes d’une littérature rageuse, jamais conforme aux canons de l’époque).

Puis est venue ce matin, le post de @bernardpivot1 sur mon compte Twitter…

« Elle me disait… » (21)

laura_osswald 21

Elle ne me répond plus. Elle a surement dévalé sa dune. Elle est passée de l’autre côté, a probablement tourné la page et poursuivi sa route. De mon côté, je n’ai rien trouvé d’autre. Rien d’autre que ses propos incisifs d’antan consignés, répertoriés dans mes carnets. Je crois que ce sera tout.

Mais devant son insupportable silence, (elle s’est évanouie, elle s’est définitivement effacée, pas de doute), m’est advenu une idée un peu folle, une idée pour me donner le change, pour continuer de rêver aux bords de mer que nous longions, aux sables piétinés de bon matin sur cette plage océanique.

Rêver encore. Continuer de rêver. Prolonger ce rêve avec cette seule idée d’écrire à mon tour, en inventant ce qu’elle aurait pu dire, ce qu’elle aurait pu me dire.

Hier pendant nos marches du littoral.

Aujourd’hui en sa compagnie jusqu’au sommet de sa dune.

Elle me parle toujours. Dans le vent sifflant, sur mon écran muet, elle continue de me dire. Même partie, elle n’arrêtera jamais. Concentré, toujours sous sa dictée. J’écris, j’écris, je reste son scribe. Aucun doute : ça ne s’arrêtera jamais.

*