Category Archives: Blogs et Revues de Presse.

Garrido-Corbiere : une calomnie très au Point.

Lorsque les médias moutonniers avaient propagé – sans le temps de la vérification – la nouvelle de la pseudo-arrestation de Dupond Ligonnès à Glasgow, suivant aveuglément en cela la fierté de notre police d’investigation, on pouvait encore en rire. Un peu moins cependant lorsque – bis repetita –  une journaliste de France Inter et nombre de ses confrères se faisaient les porte-paroles de Castaner dans l’épisode de La Salpêtrière, proférant sans attendre un lot inimaginable d’insultes contre les gilets jaunes.

Avec l’énorme affaire du Point et de son journaliste Aziz Zemouri, nous avons quitté la préhistoire pour entrer de plein pied dans l’ère institutionnalisée de la calomnie.

*****

Quid de ce tremblement de terre ? Des effets durables, inexorables, inoubliables ? Hélas non, car, une fois ce week-end passé, toutes ces secousses médiatiques seront neutralisées. Ce sera le retour au calme plat dès la semaine prochaine : comme souvent, c’est cette inertie qui constituera alors la plus grande des censures. Ce n’est donc pas encore demain qu’on jettera aux oubliettes les neufs milliardaires des Medias et leurs sous-fiffres rédactionnels.

Je me dépêcherai donc d’écrire ce petit billet pour que quelque chose reste dans ce laps de temps et accroche quelques lecteurs et lectrices du blog. La bataille Garrido-Corbière tombera dans l’oubli, elle sera perdue (mais pas la guerre, hein ?). A l’Oubli, s’ajoutera l’autorégulation des médias dominants qui savent introduire dans leur discours ce qui les nie et ce qui les met en cause. C’est que le Capital réussit quasiment toujours à boucher les interstices, à parfumer en Chanel les égoûts les plus nauséabonds. Ce n’est evidemment pas une raison pour que je n’y ajoute pas mon grain de sel, que je ne tire pas une flèche de BiBi.

Faire le Poing.

Jusqu’à aujourd’hui, on avait une frange du lectorat du Point qu’on pouvait classer en cadres-de-leur-temps qui avaient su discipliner un fascisme libéral en libéralisme bon enfant. Pinault chiraquien était finalement un bon bougre qui aimait les pommes et Bernadette. Mais depuis la poussée d’une Marine Le Pen dédiabolisée, les lecteurs-récepteurs lambda du canard-laquais sont prêts à tout avaler.

Cet assujetissement d’un lectorat en rut consommatoire de scandales, cette flopée de lecteurs gloutons ruminant leur passage au RN sans problème, cette ingurgitation de normes fascistoïdes ne seraient guère possibles sans le concours et la solidarité des rédactions amies et concurrentes. Evacuons vite fait le contresens de « Journalistes, tous pourris » et levons nos verres aux précaires, aux derniers va-nu-pieds de la presse, à cette infime minorité qui se bat – vaille que vaille.

Non, ceux mis en cause sont cette cinquantaine de pisse-copies en col blanc, ces sommités de papier hygiéniques, ces crevards en écran 16/9 et ces modérateurs-animateurs du type Grandes Gueules.

Unanimité hiérarchique.

J’ai remarqué que, jusque dans cette fange médiatique il y a encore une hiérarchie. Le premier de tous ces menteurs repérés sur les réseaux sociaux fut un certain Paul Denton qui court après un poste de grand média (53000 abonnés Twitter. Pas rien). Ce fut lui qui donna le coup d’envoi de la ruée (dans le mensonge) et sonna le début de la chasse du jour. Dans son tweet, remarquons qu’il n’y a ni conditionnel, ni guillemets, ni vérification, ni attente pour exposer les « faits ». Son habitus anti-Gauche qui explose illico après la parution de l’article, fait déjà corps avec le mensonge du Point.

Le second, Eric Revel, ex-journaliste du Parisien-TF1, invité des chaînes et radios de la honte (ce matin encore à Sud-Radio).

Bien entendu, ne sont pas en reste nos grands intellectuels de droite, pignoufs colorés et mâtinés de couleur brune. Oh ils ne se sont pas donnés le mot, ils ne se sont pas téléphoné : nul besoin. La haine des Insoumis et de la NUPES leur a suffi pour jeter leurs tweets orduriers à vitesse supersonique. Ils le tenaient enfin leur os à ronger ! Ils ne l’ont pas lâché, ils s’y vautreront même avec un enthousiasme incroyable. Le Climax. L’Extase. Deux jours. Le temps de faire jaillir les eaux de la Vérité. Le temps de supprimer leurs tweets.

Inventaire du haut-du-panier.

Raphaël Enthoven, Caroline Fourest de LCI (La Chaîne Immonde), Claude Weill (Lobs). Une chose frappe dans ce concert unanime, c’est la hargne, l’insulte, l’acquiescement sans limite si semblables aux insanités proférées par les tweetos fascistes. Ce sont désormais des tunnels à ciel ouvert, des autoroutes de l’obscénité qui relient les uns aux autres.

A un tweeto qui tentait de minorer l’avis de ce nullard d’Eric Naulleau et tentait de me mettre de son côté, je lui rajoutais cet autre tweet de calomnie :

***

La presse économique, elle aussi, ne voulait pas rester en queue de peloton. Dans l’enthousiasme, nous avons Emmanuelle Ducros de L’Opinion (voir capture plus haute). Allons plus avant : voila Géraldine Woesner du… Point, Marion Van Rentherghem de L’Express et Eugénie Bastié du Figaro/ CNews. Cette dernière avouera avoir fait « confiance » au Point, ayant trouvé de tout temps que cette feuille de chou d’extrême-droite avait été « une source fiable ». Ah cécité idéologique, quand tu nous tiens !

Les excuses.

D’abord celle (défense de rire) de la directrice du Point, excuses faisant suite à celle d’Etienne Gernelle. Géraldine Woesner est ainsi présentée (Linkedin) : « Géraldine est une journaliste de talent, déterminée et organisée. Elle possède un excellent sens du contact. Elle a également un très bon carnet d’adresses ». Une responsable au plus haut… point écrit sans ciller que l’article paru dans son hebdo – avec son aval – est… « ahurissant » !

Mais le tweet qui résume bien cette pauvre stratégie des « excuses » c’est celle avancée par Benjamin Sire, journaliste à Franc-Tireur, qui nous délivre un tweet de haute volée. Ce seront quatre lignes aux magnifiques éléments de langage qui – à peu de choses près – sont les mêmes que ceux de la journaille de la presse des milliardaires. Des « excuses » via lesquelles il tente d’enfumer l’opinion. Bascule finale de ce chien de garde : il nous faudrait… « louer » le courage de ses collègues… Nous pouvons donc vomir.

***

Je laisserai le dernier mot à une de mes abonnéee Twitter qui dit l’essentiel à Géraldine Woesner, journaliste en chef du Point, « pigiste » quotidienne chez ce mollusque de Pujadas.

Y en a marre : un dimanche matin sur France Inter.

Ce dimanche matin, l’antenne de France Inter avait Alexis Levrier (1) comme invité d’honneur.

Il venait parler des relations entre la Presse et les Politiques. Il disserta sur la vampirisation de Bolloré. Fort bien -c’est toujours bien de se ruer sur le bouc emissaire – mais cette ruée lui permettait, dans les temps d’antenne qui ont suivis, de nous présenter un Macron 2017-2021 sans lien de dépendance avec la Presse ! :-))

Il aurait pourtant suffi de lui rétorquer :

  1. qu’en 2016-2017 Macron avait été la personnalité politique la plus médiatisée dans la presse.
  2. que les quotidiens Liberation, l’Obs, le Monde et L’Express avaient totalisé plus de 8000 articles sur lui contre 7400 pour – tous les trois réunis – Mélenchon-Hamon-Montebourg.
  3. qu’il lui aurait fallu – à titre d’exemple – lire mon billet sur le numéro de janvier 2017 du Point-Pinault et ses 48 pages d’adulation sur notre très détestable Emmanuel.

Mais nous sommes sur France Inter et nos animateurs Jérôme Cadet et Carine Rochat ont autre chose à faire qu’à préparer sérieusement leurs dossiers.

Y en a marre de ces expertises à la con.

Voulant bien entendu continuer sa démonstration que « Non, Macron n’a pas été le candidat de la Presse », notre bel expert universitaire a décoché ses flèches. Mais demandons-nous quels sont donc les discours qu’Alexis Levrier veut disqualifier ? Le voilà d’abord qui envoie une première flèche contre le discours (supposé) des Gilets Jaunes (2) avant de décocher sa seconde en râlant contre ceux (celles) qui appartiennent à « la critique radicale des Médias » (3). Il poursuit : « Macron manquait alors [2017] de relais dans la Presse ». Défense de rire !

On pourrait lui souffler de (re)lire « Crépuscule » de Juan Branco, lui (re)dire les liens forts des deux derniers directeurs du Monde avec le candidat 2017, l’amitié de Bernard Arnault, le relais Le Point-Pinault-Lagardère, les Unes du JDD, les photos de Paris-Match, les articles du Figaro, de La Montagne etc. etc.

Y en a marre des déformations sur le discours critique.

Dans la même émission, Alexis Levrier nous ressert le même discours dans la défense (supposée) des journalistes en les globalisant (c’est tellement plus simple d’ignorer les contradictions du champ) puis il enchaîne sa démonstration via un exemple :

Ecoutons-le :  » Il suffit de voir l’attitude du journal Le Monde à l’égard de Macron. Le quotidien n’a pas hésité à lancer des affaires comme l’affaire Benalla alors même que le couple Macron a des liens avec Xavier Niel ou avec Mimi Marchand. Cela ça n’a pas empêché Le Monde de faire un travail …« 

Voilà donc notre expert qui a subtilement quitté les deux années décisives de promotion par la Presse (2016-2017) pour sauter en 2018 (année moins chargée d’enjeu évidemment). Et là, pas de bol, BiBi veille : c’est que notre expert s’arrange joliment avec le Réel. Avec cette affaire Benalla, il oublie que c’est une vidéo de Taha Bouhafs qui fit un gigantesque buzz le premier mai de cette année-là et… que Le Monde fut alors obligé – pour suivre l’énorme mouvement d’interrogation et de protestation – de faire une enquête (deux mois et quinze jours pour trouver …. un seul nom !). Oui, obligé. OBLIGE.

Y en marre de ces exemples non-exemplaires.

Pour nous présenter un Macron traitant enfin les journalistes avec bienveillance (on approche des Présidentielles. Aussi faut gommer les défauts du Maître !), notre Universitaire aux anges nous serine qu’aujourd’hui avec Macron on serait « dans une logique d’apaisement avec la Presse, ce qui contraste avec le début de son quinquennat… ça change aujourd’hui IL FAUT S’EN REJOUIR ! ».

A la rescousse, il se sert du récent entretien de La Voix Du Nord avec le Président qui a accepté de parler, cette fois-ci, sans demander à ce que l’entretien soit avalisé par l’Elysée avant publication ! Quel progrès réjouissant ! Quelle avancée !

Devant l’aura de La Voix du Nord, j’aurais quelques réticences à présenter. Voyez ainsi mon tweet en réponse à celui de Julien Lécuyer, journaliste enthousiaste du bureau de Paris. Voyez son extase devant les potiches élyséennes LREM non masquées (en particulier Castex aujourd’hui touché par la Covid malgré deux doses).

Y en a marre du supposés « tous journalistes, tous marionnettes ».

Non, cher Alexis, perso, je ne pilonne que sur ceux que je vois jusqu’à l’overdose dans les grands médias des Millardaires, hein ? Et je me range du côté de ceux sur lesquels vous vous taisez, du côté de tous ces autres (précaires, désespérés, écartés, censurés ou en auto-censure).

Les « grands » journalistes, les « grandes » plumes  n’ont pas besoin d’une ligne téléphonique directe avec l’Elysée pour écrire. Oui, ils ne reçoivent pas d’ordre de Macron car ils n’en ont pas besoin : ils ont été recrutés parce qu’ils partagent et ont intériorisé – à très peu de choses près –  les valeurs dominantes de leurs Rédactions. Pour faire plus court, je fais ici un énième rappel : celui des analyses d’Alain Accardo.

Y en a marre de ces satisfecit directoriaux.

Laurence Bloch porte aux nues sa radio. Directrice de France Inter, la voilà très impressionnée par le nombre d’auditeurs (plus de six millions). Mais, comme toujours, est tû le pourcentage de ces mêmes auditeurs qui sont satisfaits (ou non) des programmes (surtout ceux qui groupent émissions politiques et journaux 13h-19h).

Rappelons une chose simple : on peut écouter une radio (publique, la NOTRE) et suivre ses émissions même si, globalement, on ne les aime pas. L’auditeur.trice instatisfait espère toujours que sa radio publique sera enfin pluraliste, qu’il pourra écouter autre chose que les inamovibles Lea Salame, Nicolas Demorand, Dominique Seux, écouter autre chose que les économistes libéraux, ne plus partager les tris très très discutables des éditoriaux et des titres de la rédaction de Bruno Duvic ou pouvoir contester la sélection des questions du Téléphone Sonne de Fabienne Sintès. Sans compter les invité(e)s ministériel(les) qui squattent les émissions quotidiennes (7/9 Inter) et les annonces gouvernementales sur la Covid.

Une étude de Fakir montrait que sur 1080 minutes d’écoute seules 18 l’étaient pour les ouvriers-employés (soit 1,7%). Enfin, répétons-le encore et encore, la directrice de Radio-France, Sibyle Veil, est une sarko-macroniste compatible, supportrice zélée de Nathalie Loiseau (qu’elle qualifia de « femme d’exception ») comme le fit à sa suite, la Directice Bérénice Ravache, directrice de FIP (tweets ci-dessus très réels).

____________________________________________________________________________________________________________________________

  1. Impressionnants titres que ceux portés par l’expert Alexis Lévrier. Maître de Conférences à l’Université de Reims, il s’intéresse prioritairement aux relations entre journalisme et politique ! Il y a consacré deux essais, dont le dernier : Le pouvoir présidentiel face à la presse. Encore une ou deux invitations et notre expert, nouveau venu dans les grands Médias, tiendra le haut du pavé… médiatico-politique.
  2. Verbatim :  » Je pense par exemple que les Gilets jaunes étaient dans un discours fantasmé de croire que tous les journalistes étaient aux mains d’oligarques et étaient des marionnettes entre leurs mains. Cette main mise des oligarques n’empêchait pas les rédactions de conserver leur indépendance au moins relative« . Jolie ce « au moins relative, non ?
  3. Verbatim : « D’avoir dit qu’Emmanuel Macron était le candidat de la presse ça, ça vient d’une critique radicale des Médias QUI EST LARGEMENT DE L’ORDRE DU FANTASME « . On devine de quel côté radical se porte l’exaspération de ce brave expert : celle probablement de l’équipe d’Acrimed. Enfin notons qu’à aucun moment, notre Universitaire n’évoque les médias alternatifs comme Le Media TV, Quartier Libre d’Aude Lancelin ou Blast de Denis Robert.

Derniers regards 2018 sur l’AFP, Le Monde et @Libedesintox.

On croit que la Vérité tombe du ciel, qu’elle est émise d’un lieu qui fait l’unanimité. A cette croyance, chacun y adhère : un peu, souvent, toujours.

Aujourd’hui, regard-BiBi sur l’AFP (l’Agence France Presse) et ses dépêches qui donnent le ton (apolitique) sur la réalité de notre Monde. Le travail de l’ensemble des Médias est de distiller et d’inonder alors l’opinion publique de toutes ces soi-disant informations objectives.

Un bibillet donc sur l’AFP mais aussi sur les euphémismes du Monde et sur les preux Chevaliers de @Libedesintox.

L’AFP AU SERVICE DE MACRON.

Il y a toujours quelques petits détails qui grippent l’impeccable machine médiatique. Un exemple : le 22 novembre, nous sommes un peu avant l’Acte II du Mouvement Gilets Jaunes. Le Pouvoir voit l’arrivée du Jaune sans trop de craintes, une broutille encore pour lui, mais l’Acte I a connu un franc succès. Bah, les Medias haussent les épaules : des soubresauts comme ça, la France en a l’habitude ! Pourtant le Mouvement a des spécificités inédites qui vont commencer à dérouter quelque peu ces Gardiens habituels du Consensus. Les voilà donc, tentant de diagnostiquer les pathologies de la foule mais dans les jours qui suivent ce 22 novembre, la cohorte des commentateurs continue de suivre un rythme tranquilou et va prendre ses infos sur… une seule dépêche AFP.

Par un heureux hasard de promenade sur Twitter, me voilà tombant sur l’avatar d’un certain Christophe Schmidt, responsable du Service Politique de… l’AFP. Je ne suis pas au bout de mes surprises : il y en a deux.

  1. La première c’est qu’en faisant l’inventaire des titres de journaux/presse/TV ce 22 novembre, je remarque que les Medias dominants ont repris la même annonce que leur a distillé l’AFP. Que dit cette dépêche ? Une seule chose : « Le Mouvement s’essouffle ». On y trouve (voir mon incomplet inventaire-montage) Le Monde, Challenges, CNews, L’Est Républicain, Le Dauphiné, Sud-Ouest. Bref toute la Presse Nationale, régionale et les grandes chaînes Télé.
  2. La seconde surprise concerne la photographie affichée plein cadre sur le compte Twitter de Christophe Schmidt, un monsieur qui n’est pas, rappelons-le, n’importe qui – c’est un Monsieur qui se qualifie, sous son avatar, d’«observateur impartial». Ce Christophe Schmidt est – excusez du peu – Chef du Service Politique de l’AFP ! Je vous laisse apprécier son parti-pris avec cette photo de Macron, son Héros triomphant mis en tête de son compte !
En bas, la photo (effacée) du compte de Christopher Schmidt avec son idole.
En haut, la (nouvelle) photo du compte du Chef de Service Politique

Christophe Schmidt est Chef du Service Politique de l’Agence France Presse dont les dépêches informent d’abord les journalistes qui nous informent. Ce 22 novembre, tous nos braves Medias qui se gargarisent quotidiennement d’objectivité reprennent tous – pensée unique – que le Mouvement des gilets jaunes s’essouffle. La suite montrera à quel point toutes ces sommités du journalisme qui nous ont livré leurs «appréciations» de la réalité se sont fourvoyées, comment elles ont enserré la mobilisation dans leurs mises en mots et en images.

Le pire dans cet exemple de l’AFP, c’est que Christophe Schmidt, subitement réveillé par les réseaux sociaux qui se sont esclaffés en découvrant son honteux parti-pris, a très rapidement fait machine arrière en changeant sa photo de compte. Bouh le couard ! Hélas pour lui, il y a des bibis qui veillent au grain de la vérité.

*

AFFAIRE BENALLA.

Pour désamorcer le second scandale Benalla, Jean-Yves Le Drian a décidé de saisir le Procureur de la République sur le fondement de l’article 40 du Code de Procédure pénale. Nous sommes dans le contrefeu élyséen qui fait rire ou rire jaune un peu tout le monde.

C’est sur ce rire que j’ai mis en ligne ce tweet.

*

IMPAYABLE LE MONDE

Toujours mon défaut d’aller chercher la petite bête pour en tirer des généralités. Ne comptez pas sur moi pour changer la méthode, persuadé que je suis que c’est dans les choses apparemment anodines qu’on découvre l’essentiel la plupart du temps. Ainsi des euphémismes du Monde, notre observateur quasi-unanimement reconnu comme dépourvu de tout parti-pris. Un coup d’œil sur son tweet pour présenter son article.

On pourrait se demander 1. si ce n’est pas Le Monde qui a organisé (avec d’autres) ces soi-disant «débuts en fanfare»de Macron 2017 et surtout 2. Le Monde reste dans la métaphore musicale (un «Blues» profond – traduisons : le Blues n’est qu’un état provisoire : après une bonne nuit, il n’en paraitra plus). Le Quai d’Orsay a donc du… vague à l’âme ! Bah, qui n’en a pas, hein ? Là aussi, saudade passagère. Et puis le vague à l’âme, ce n’est pas le désespoir, ce n’est pas le dérèglement de tous les sens ou encore une crise mélancolique exacerbée. Excusez donc le Pouvoir ! Et ne vous inquiétez pas, brave Peuple de France, Macron – même temporairement désarçonné – va vite se ressaisir et retrouver la santé (régime libéral).

*

LES SECONDS COUTEAUX DE LIBE (Encore @Libedesintox)

J’en vois passer quelques-uns sur Twitter. Ceux de Libedesintox par exemple. Relevant la nomination de Fabrice Fries (élu à la tête de l’AFP en avril dernier), je m’insurgeais sur la participation de l’Agence au programme mondial de «fact checking» vendu à FaceBook – FaceBook dont chacun connaît les errements anti-démocratiques. Voilà qu’en titillant Libedesintox, je leur signale l’arrivée de ce nouvel ami et concurrent dans le paysage du « fact checking ». N’ayant pour ma part découvert ces liens de Fabrice Fries- AFP avec FaceBook qu’en décembre, les journalistes à plein temps de Libe sont venus se gausser de mon retard à l’allumage («Vous n’êtes pas à la pointe de l’info, vous… »).

Reste que l’essentiel demeure : l’AFP – comme Libération et Le Monde – s’allient avec l’ami FaceBook qui fait preuve, selon la Journaille de Libe, d’une indiscutable objectivité et de hauteurs de vue impartiales et imparables ! Une alliance fondée sur un apport financier conséquent (100.000 dollars en 2017 !) montant avec lequel il est quand-même difficile de clamer son indépendance et de se réclamer d’un esprit non-partisan (Oui ! défense de rire !)

Obligé de répondre à ces jeunes loups du Journal, voilà mon tweet qui suivit ce « Vous n’êtes pas à la pointe de l’info… »

Aussitôt, loin de s’interroger sur les liens scandaleux qu’ils entretiennent avec FaceBook qui a vendu plus de 50 millions de données personnelles, nos Chevaliers de la Probité insistent et viennent déposer ceci avec ce pauvre humour potache qui les habite.

Alors chers ami(e)s-bibi, faisons en sorte que, dès le début d’année 2019, Libedesintox nous réponde ! Oui, que ces jeunes loups du Journalisme nous donnent encore du grain à moudre sur leur assujetissement, qu’ils n’oublient pas de nous prouver, à l’insu de leur plein gré, à quel point la soumission de leur Journal n’a pas encore touché le fond.

Et enfin, à tous, une belle fin 2018 et des jours ensoleillés pour début 2019.

Cette semaine j’ai lu Le Figaro.

Au Café du Commerce de mon coin, on trouve tous les journaux. Surtout les pires. Et je les lis. C’est qu’il me faut bien connaître mes ennemis pour les combattre et tenter au mieux de les démolir. Le journal choisi cette semaine est celui de Dassault, phare de la pensée réactionnaire : Le Figaro. Je dois avouer que je me suis bien sali les mains pour éplucher ses pages. Rude épreuve quotidienne, croyez-moi.

Pour finir ma semaine en beauté, je suis allé 1. jeter un coup d’oeil aux tweets de Bruno Roger-Petit (journaliste de Challenges hier et chien de garde elyséen aujourd’hui) et 2. je suis allé saluer la Brigade policière de Libedesintox qui a inauguré en 2017 une collaboration très riche avec cette très belle Officine qu’est FaceBook.

*

Anniversaire : mes 10 ans de Blog.

<

Humour : le 22 mars ont commencé les évènements de Mai 68. Le 22 mars 2008, j’inaugurais mon blog et je pondais mes premiers bibillets.  Et me voilà, mars 2018, en train de fêter mon dixième anniversaire.

Ce bibillet d’honneur sera le 1610ème. Depuis 10 ans, j’ai enregistré 5543 commentaires. En ce qui concerne le nombre d’utilisateurs, il s’élève à 657.308. Enfin, au niveau des pages vues, Google Analytics m’en a compté 1.267.164.

Je ne remercierais jamais assez tous ceux et celles qui m’ont suivi (y compris ceux et celles qui m’ont abandonné en chemin, y compris ceux et celles qui m’ont détesté). Je ne sais si je pourrais continuer encore pendant 10 années supplémentaires. Pour l’instant, les temps de brutalités inouïes, temps de dégradation du politique, temps de l’asservissement à l’économie libérale n’ont pas trop entamé ma pulsion d’écrire et la rage qui l’accompagne.

Un ami a bien voulu me tendre un micro imaginaire pour faire ce bilan de l’An10 devant une bonne bouteille. A votre santé.

*