Paris, An 2000. Villeneuve-sur-Lot, An 2013.

Bergé Hollande

*

Il y a quelques années en arrière, j’aimais bien lire les chroniques écrites d’Arnaud Viviant ou ses interventions acides dans le défunt «Arrêt sur Images» de la 5. J’avais même trouvé dans un vide-grenier son Journal de l’An 2000 («Ego Surf»). Il y parlait beaucoup de l’agitation bien parisienne des camarades socialistes, des nuitées chic de la Capitale et des prestations télévisuelles de nos écrivaillons et vaillantes écrivaillonnes. 

J’ai donc relevé quelques pages «intéressantes» sur ce microcosme parisien. Intéressantes et très actuelles. Un «pot-pourri» en somme comme le dit joliment la langue française.

NOVEMBRE 2000.

Ainsi du compte-rendu de la fiesta à l’Opus Café, quai de Valmy pour le 70ème anniversaire de Pierre Bergé. On pouvait y croiser Laurent Fabius et épouse, BHL et son épouse, Yves Simon et son épouse, Danielle Mitterrand, Zizi Jeanmaire, Jack Lang, Georges-Marc Benamou, Laude Adler qui «s’éclate en dansant». Le chroniqueur notait aussi que Mazarine dansait «disco en faisant des trucs ésotériques charmants avec ses petites mains de princesse». Nous sommes en novembre de l’an 2000.

Je me suis alors souvenu que deux ans plus tard, Jean-Marie Le Pen grillait Lionel Jospin pour le second tour.

Quel rapport me direz-vous ? Ben aucun pour les aveugles que nous restons.

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SEPTEMBRE 2000.

Beigbeder

Cinq écrivains passent à l’émission de Bernard Pivot «Bouillon de Culture». Parmi eux, Frédéric Beigbeder, Christine Angot. Notre chroniqueur Arnaud Viviant lâche :

«Plus que jamais, le livre est devenu un produit culturel comme un autre, la marchandisation du roman est en cours, les écrivains se conduisent comme les dignes employés de leur maison d’édition, c’est-à-dire pas mieux que les hommes politiques sur un plateau de télévision, acharnés qu’ils sont,eux aussi, maintenant, à vendre sans éclat, au sein de l’amolli consensus, leur halo de commencement de soi-disant différence».

JUIN 2013.

Coïncidence : treize après, Beigbeder tient toujours la barre. Son présent de littérateur, son passé de puceau envahit les gazettes. Dans le JDD de ce dimanche, lui est offert une belle demi-page. Extraits :

«  A 13 ans, on m’a embrassé sur « If you Leave me, de Chicago, et aujourd’hui encore, je craque dès que j’entends ce titre » ou encore sur son tout premier baiser : « C’était sur une plage de Guétary, j’avais 8 ans et elle s’appelait Marie-Aline. L’instant a été immortalisé par ma tante sur un Polaroïd que je n’arrive plus à retrouver, hélas ». Pauvre Fredo ! BiBi compatit à ta peine.

Et pendant ce temps-là, le frangin Charles fait des affaires et soutient Copé. Et pendant ce temps-là, le FN gagne plus de 5000 voix à Villeneuve-sur-Lot entre les deux tours.

Un rapport ? Ben aucun pour les aveugles que nous restons.

3 Responses to Paris, An 2000. Villeneuve-sur-Lot, An 2013.

  1. Robert Spire dit :

    Juste à coté de Villeneuve la bourgeoise, il y avait Fumel l’ouvrière. Une région où j’ai vécu, une usine où j’ai failli travailler…La montée du FN dans ce coin m’attriste sans m’étonner, déjà dans les années 70 il y avait des problèmes avec les ouvriers immigrants.
    « Fumel, de feu, de fer, de rock », un petit film sur l’histoire des luttes de cet ancien bassin sidérurgique:
    http://www.youtube.com/watch?v=PxZt1B2UeI8
    Bibi, super tes derniers articles.

  2. BiBi dit :

    @Robert Spire
    C’est – hélas – une longue histoire que cette question de l’Ouvrier aux prises avec l’Etranger (qui viendrait voler son pain, sa femme etc). Une question restée sans digues théoriques protectrices durant toutes ces années. « L’Avant-Garde », elle, est restée bien frileuse là-dessus. Aujourd’hui, faut-il s’étonner qu’on paie ? Ben…

    Merci pour tes encouragements.

  3. […] l’élection partielle de Villeneuve sur Lot , les réactions des éléphants du PS comme Désir jetant l’anathème sur EELV et le FDG […]

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