Tag Archives: Sarkozy

Le Ministère de la Reconnaissance.

Notre Président Sarkozy essaye de culpabiliser certains parents en leur promettant la précarité accentuée si leurs enfants sont absents de l’école. Il les catégorise en parents en « démission croissante ». Dans «Actualités Sociales hebdomadaires » (numéro du 2 avril), Daniel Marcelli, psychiatre de l’enfant et adolescent au CHU de Poitiers et auteur de nombreux ouvrages sur les adolescents (1), remet les choses à leur juste niveau :« Je ne constate pas d’augmentation du nombre de ces parents. Dire le contraire, c’est de l’agitation politique électoraliste. J’observe que les parents sont plutôt soucieux d’élever leurs enfants selon les normes de la société ». Il situe les difficultés parentales au moment où l’enfant « commence à acquérir des compétences motrices et à découvrir le monde qui l’entoure ». « Là, poursuit-il, il faut lui fixer des limites ».

Daniel Marcelli s’insurge à propos du « concept zéro», concept né aux Etats-Unis, fruit d’une société d’une violence extrême, concept qui relève bel et bien de l’autoritarisme. Il s’agit de réponses par oui ou par non, d’une bêtise affligeante ».

La « tolérance zéro » n’est pour le psychiatre que de la « phraséologie politique destinée à rassurer ceux qui ont peur et qui sont, hélas, de plus en plus nombreux». « La soumission, poursuit-il, relève de l’animalité (2). Qu’elle procède par la force ou par la séduction, elle vise toujours à amener l’autre à sa merci. Ce n’est jamais une reconnaissance de l’altérité. A l’inverse, dans l’autorité [démocratique], il y a une reconnaissance de l’autre dans sa faiblesse ».

Pour BiBi, ces propos font écho à un passage retenu de Paul Ricœur qui proposait de mettre en avant non l’identité mais la « reconnaissance » : « Dans la notion d’Identité, il y a seulement l’idée du même tandis que la reconnaissance est un concept qui intègre directement l’altérité, qui permet une dialectique du même et de l’autre. La revendication d’identité a toujours quelque chose de violent à l’égard d’autrui ».

Avec Ricœur au Pouvoir, nous aurions probablement eu ce beau Ministère de la Reconnaissance…au lieu de cette insulte quotidienne qu’est l’existence du « Ministère de l’Identité Nationale ». A méditer silencieusement en ces temps bruyants où nos Responsables politiques veulent instiller une paranoïa généralisée.

_______________________________________________________

(1) « Qu’est-ce que ça sent dans ta chambre ? Votre ado fume-t-il du hasch ? » Daniel Marcelli  et la journaliste Christine Baudry. Editions Albin Michel, 2006.

(2) « Il est permis d’obéir : l’obéissance n’est pas la soumission ». Editions Albin Michel, août 2009.

Le Karaoké de la Présidence Sarkozy.


BiBi voulait rendre hommage à Léo Ferré et à sa rage. Il a choisi un arrangement jazzy de haute qualité sur « Les Temps sont difficiles ». Morceau de choix qui allie musique subtile et paroles percutantes . BiBi s’est… arrangé pour tenter d’en trouver d’aussi incisives que celles du poète-musicien.

C’est tout naturellement qu’il a intitulé son clip « Le Karaoké du Président Sarkozy ». Il y a mille façons de lutter contre ce gouvernement qui met la France et les Français à genoux. En voilà une : ce clip qui relève la tête.

1. En garde à vue on n’s’ennuie pas / Faut savoir garder son sang froid /Et si tu veux un peu de chaleur /On t’attachera au radiateur / Les Flics sont bien utiles.

2. Attention y a plein d’pognon / Dans la basse cour des Courtisans /T’as Sarko Cocorico /Et les p’tits euros de Proglio / Leurs rangs sont si dociles.

3. Pour faire face à la Vérité / J’ai poussé jusqu’à la Télé /Où l’on m’a dit : Vous d’mandez qui ? / La Vérité ? C’est pas ici / Les Temps sont difficiles  /( Couplet de Léo Ferré)

4. Si t’es Jean le fils du Président / T’auras aucun souci d’argent / Qu’tu sois magasinier chez Darty/Ou bien au chaud chez Balkany /Les Temps te seront faciles.

5. Carla vit un conte de fée /Nicolas s’pavane à l’Elysée /Qu’tu sois Cendrillon ou P’tit Poucet / Attention à l’Ogre au fond d’la forêt /Les Temps sont difficiles.

6. Ou Biolay ou la Belle Carla /Y’a pas d’raison qu’on chante pas ça /Mets donc d’la came dans tes chansons/ ça f’ra baver tous les couillons/ Les Temps sont si futiles.

7. Eric Zemmour est un zéro/ V’la qu’il s’prend pour Zorro/ Mais c’est qu’un p’tit héros de chez Dassault/ A juste bouffer au Figaro / Les Temps sont pas faciles.

8. Si t’en as marre de Sarkozy / De Balkany ou d’Estrosi /Avant de sauter dans ton lit ( Pour t’marrer avec tes z’amis) / T’as qu’à lire les Pensées d’BiBi / Leur lecture est si facile ( ou La vie te sera facile).

Lettre d’un Gaulliste à Nicolas S. (1)

On a beaucoup à apprendre des gens qui ne sont pas d’accord avec soi. Il y a des personnes très éloignées de l’Univers de BiBi et de ses convictions qui lui écrivent. BiBi les lit très attentivement pour comprendre pour quelles raisons une partie de l’électorat de Sarkozy se délite. Avec ce témoignage de A., gaulliste accroché à ses fortes convictions sociales et droitières (genre gaulliste désabusé), BiBi a une photographie en trois volets très instructive d’un moment important du quinquennat.

Cher BiBi,

Je crois qu’avec ce qui suit, tu pourras te faire une idée très précise de ce que je vis et j’espère que ces quelques mots arriveront sur la table présidentielle de Nicolas. Il saura – à la signature un peu longue – que c’est son vieil ami A. qui se languit de le revoir avec Marie-Do à son bras et de boire avec lui un « Casa » au « Café Paoli » de Vico comme avant avec « Tonton Charles » et « Tonton Achille ». Après 2012, au train où ça va, A. pense qu’il reverra son ami Nicolas, que la Princesse Italienne s’éloignera et que les choses reprendront là où elles s’étaient arrêtées le 10 août 1984 quand le jeune Maire de Neuilly célébrait le mariage de Cécilia et Jacques. Merci à toi, BiBi, pour m’avoir ouvert ton espace.

_______________________________________________________

Cher Nicolas,

1. LE POPULO RETOURNE CHEZ MELENCHON

Dans les 15 jours qui ont suivi ton élection, tu as montré le fossé qui te séparait des électeurs de gauche qui avaient voté pour toi, ceux qui se lèvent tôt (quand ils ont du boulot), qui prennent leurs voitures (quand elle n’a pas brûlé dans la nuit) et qui vont à l’usine (quand elle n’a pas fermé). A ceux là, tu promettais qu’ils pourraient se lever tôt, que leur voiture serait toujours là et que leur usine ne fermerait pas (y’en à même à qui tu as dit qu’elle rouvrirait…) Ceux là, quand ils t’ont vu sur le yacht de Bolloré, ils ont compris. Tu as beau leur dire un an après que tu as changé, tu peux les oublier dans ton arithmétique électorale : ils se recasent en partie, très à leur place, chez Mélenchon.

2. L’ENA.

Il y a ceux qui, tout comme moi, sont attentifs aux détails et qui t’avaient entendu tacler François Hollande en début de campagne avec ces mots : « Vous les Enarques, vous avez une arithmétique particulière. Je n’arrive pas à vous suivre dans vos calculs… ». Comparé à « l’Illuminée du Poitou », qui annonçait en prime-time qu’elle n’était pas aussi tarte qu’on le disait puisqu’elle avait « réussi le concours d’entrée à l’ENA », c’était pas mal et je ne me suis pas opposé à ton élection. Seulement voilà, quand tu as publié la composition de ton Cabinet, de tous tes conseillers, chacun avait l’ENA dans son CV. Chacun ? Sauf Guaino bien entendu, ta « plume » le seul à n’être pas dans le moule, celui dont l’ENA n’a pas voulu à 3 reprises, celui que tu utilises pour faire vibrer les foules au son de ses sincères accents Gaulliens.
Si l’arithmétique de François Hollande t’échappait, j’espère que tu comprends mieux celle de Claude Guéant, Raymond Soubie, Xavier Muscat, Emmanuelle Mignon, Christian Fremont, Cédric Goubet, Grégoire Verdeaux, Olivier Biancarelli, etc.

3. LA MESSE DE JEAN-MARIE.

Il y a aussi cette droite traditionnelle, sociale et paternaliste, celle qui va à l’église le Dimanche matin et fait l’aumône à « ses » pauvres pour pouvoir entrer au Paradis. Ceux là, tu les as laissés à l’entrée du Fouquet’s, ils se sont perdus dans tes histoires de Rolex et de Show-bizz et ils t’ont tourné le dos suite à tes histoires de braguette. Ceux là sont retournés écouter la Messe en latin de Jean Marie.

4. COPENHAGUE.

Copenhague, consistait à demander au Tiers-Monde de se priver des quelques points de croissance (…) C’est là que tu as perdu les Ecolos, les vrais (2%) ceux qui, aujourd’hui, te carbonisent avec leur Taxe.

5. JEAN-JEAN, FISTON à PISTONS.

En voulant bombarder « Prince Jean » patron de l’EPAD, tout en faisant simultanément un discours dans lequel tu précisais que, « désormais, c’était le mérite qui prévalait et plus du tout la Naissance », tu as fait rire la presse Africaine (surtout celle d’Ali Bongo). Tes fidèles lieutenants se sont couverts de ridicule en venant nous expliquer à quel point il était légitime de coller un gamin de 22 ans en première année de Droit à un poste pareil. Ce fut tellement surréaliste que tu es devenu ce jour là un vote par défaut, celui pour lequel on vote quand il n’y a personne d’autre.

(A suivre).

Pour lire la suite, cliquez ici :  Episode 2 et Episode 3.

Réponse au Troisième Tour.

Tirer des conclusions ? Mettre son grain de sel dans l’analyse des résultats des Régionales ? BiBi n’a pas grand-chose à en dire.

BiBi est bien incapable de s’extirper des banalités entendues et réentendues : Victoire de la Gauche – pas forcément celle de ses désirs – , défaite – un pied à terre – pour l’UMP etc. Oui, l’UMP est en recul, sérieusement en recul mais il est difficile de voir derrière ces visages de ministres (a)battus la préfiguration d’une Victoire 2012. La Droite va se réorganiser et il est possible qu’on assiste dans l’année qui vienne à sa reconstruction. Hypothèse-BiBi : une alliance Sarkozy-De Villepin viendra au devant de la scène (pas une réconciliation des personnages mais une collusion stratégique des deux partis).

Trois jours en Helvétie (2).