Tag Archives: Sarkozy

Les 5 raisons de la victoire de Sarkozy en 2012.

Invité par Pas Perdus pour donner ses cinq raisons de voir Sarkozy en pré-retraite, BiBi doit avouer qu’il n’a pas eu le cœur d’y répondre. Cela l’aurait engagé à avaliser l’optimisme dangereux et l’euphorie gagnante qui semblent s’être emparés d’une partie de la Blogosphère. BiBi est plutôt enclin à faire l’inventaire des raisons qui… donnent vainqueur Chouchou en 2012.

Voilà donc derrière un calme apparent, son coup de chaud, sa petite provocation.

1. SONDAGES : Les adversaires de Chouchou se laissent bercer par les sondages. On sait que ces mêmes sondeurs n’ont pas vu venir Jean-Marie au second  tour 2002 et qu’en 2006, Ségolène Royal était donnée largement gagnante. Première dans les sondages : ce fut pour cette seule raison que Ségolène fut choisie par ses pairs pour s’en aller batailler (et perdre) contre Sarko (voir article de Philippe Sage : l’Autre François). Il est à craindre que le Peuple de gauche et de «gauche» ne se laisse avoir hélas et bercer par ces humeurs du moment.

2. LA GUERRE : « Une campagne présidentielle est impitoyable, c’est un révélateur » écrit justement le bloggeur. Fin 2010, 2011, 2012, c’est la guerre, c’est déjà une guerre féroce et les crocs de boucher sont sortis. A lire Le Canard Enchaîné, on voit que Chouchou et ses larbins (Soubie, Guaino, Guéant, Ciotti, Besson, Hortefeux, Mariani etc) ne laissent rien mais absolument RIEN au hasard. Chouchou et son Equipe choisissent leurs plus petits sujets et leurs plus grands thèmes porteurs, faisant ainsi passer ses adversaires bien timides (à part Mélenchon) à la remorque de leurs paroles. Oui, nous sommes en guerre dans une Guerre sans pitié. Elle est déjà commencée et la Gauche, frileuse (celle qui s’excuse de comparer le régime d’aujourd’hui à celui d’hier) est en retard. Déjà.

3. EXTRÊME PRÉSIDENT : On se gausse de cet Extrême Président mais s’il n’a évidemment pas le sens du Social, il a le sens extrême de la Populace. Les chemins empruntés, les mots d’Ordre honteux et dégradants ont l’aval d’une frange de l’électorat lepéniste et il n’est pas dit que celui-ci ne se tourne pas vers Sarko.

4. FEMMES, ON NE VOUS AIME PAS : D’autant plus qu’en face de Chouchou, il y aura des femmes (après Ségolène Royal, il y aura Marine LePen/Martine Aubry) et là-dessus, BiBi rejoint l’avis de Philippe Sage :

«Sarko est donné perdant dans les instantanés ! Tant mieux ! C’est sa chance ! Aubry, n’en a aucune. Et pour plusieurs raisons. La première étant que non, les français ne sont pas prêts à porter une femme à l’Elysée. Certains vont hurler à cette affirmation, machisme, misogynie, phallocratie et tout le bataclan, je sais. Mais on ne refait pas les citoyens ».

5. ON VOTE POUR CELUI QU’ON HAIT : Enfin, raison philosophique que BiBi a souvent mise en avant : dans l’isoloir, à l’abri du Monde et de la Honte, on peut voter pour quelqu’un qu’on déteste. Cette logique – impensable pour certains – est plausible. Oui, on peut voter pour quelqu’un qu’on hait parce que, s’il nous fait peur, il fait peur aux autres (les Pays Européens par exemple et Chouchou à Bruxelles a marqué un point). Et s’il fait peur aux autres, alors il sera en première ligne pour nous défendre contre ce «Monde de Pourris».

Heureusement, la fièvre-BiBi vient de tomber et demain, y a Manif.

Flèches de BiBi : spécial JDD (5 septembre).

Incroyable.

Alors que mardi se profile une des plus imposantes manifestations depuis celles de 1995, le Journal du Frère Lagardère consacre 6 pages à Johnny Halliday. «J’ai à l’idée que le Chanteur a jauni» avait écrit BiBi sur Twitter. Il semble que l’ami Johnny ait retrouvé d’autres couleurs. L’interview menée par Daniel Rondeau ne se déroule pas à Gstaad (Suisse) mais aux Antilles françaises. Ce qui permet à Johnny de dire : «Mon pays, c’est la France». Pas de cette France où on paye ses impôts.

Pour le JDD : c’est donc Tous pour Un (Johnny).

Pour le BiBi de mardi : c’est Tous contre Un (Chouchou).

Tous pour Un (2).

C’est sur une page entière, c’est une photo noir et blanc. Le jeune homme n’a pas encore le visage creusé par les épreuves de la Vie; c’est un type bien propre sur lui, bras tranquillement croisés, chemise blanche et regard amusé. Quatre lignes qui disent tout sur lui : 79589 infos à chaud/ 1884 décryptages / 3 heures de direct / 1 Fogiel.

C’est une pub pour Marc-Olivier Fogiel, pleine page d’Europe 1. Ce gendre idéal a le même boss que le  JDD : Frère Lagardère.

Tous pour Lui.

Alain Minc est un poltron et il le dit.

Le JDD ouvre ses colonnes «Lire» à Alain Minc. Le journal ne dit pas s’il a poursuivi ses mauvaises habitudes de plagiat. Cette fois-ci, le Valet de Chouchou bavasse sur les Intellectuels. Au centre de son Opération publicitaire, le voilà se dévalorisant lui-même comme argument de promotion. Pour être un vrai, un grand intellectuel, «le courage me manque…» pleurniche t-il.

Il enfonce ensuite des portes ouvertes pour mieux les cadenasser ailleurs. «Un grand politique est un grand manipulateur. Un grand patron aussi. (…) Toute personne qui prétend manipuler un manipulateur s’expose à de graves désillusions». Alain Minc, lui, a compris : lèche-bottes des Manipulateurs, y a pas mieux.

Michel Pébereau, un extra-terrestre ?

Tout à côté, page 33, le richissime Col blanc nous ramène sa science et ses fictions, en voulant nous faire partager sa passion pour la science-fiction. Ce Monsieur qui encaisse des subprimes innommables voudrait se faire passer à la fois comme un extra-terrestre et un terrestre extra.

La perle du très romantique Jean-Louis Borloo.

«Nicolas Sarkozy n’est pas conventionnel, pas formaté par un système antérieur, c’est un voyageur». Un voyageur pour qui tous les chemins mènent au Rom.

Claude Askolovitch et ses gants blancs.

«Il ne s’agit pas de pourfendre tel ou tel, Woerth, Besson, Hortefeux, tant chaque ministre joue son rôle dans cette tragi-comédie du Pouvoir assiégé». Jolie phrase pour dédouaner ce beau Monde : c’est vrai, Brice et les deux Éric sont des marionnettes complètement dépassées par ce qui (leur) arrive. Et donc, oui, à quoi bon les pourfendre ?

La conclusion vient alors, cerise sur le gâteau : il faut «regretter le temps où Nicolas Sarkozy était populiste au plein sens de ce beau mot républicain». De ce temps où Claude Askolovitch glorifiait Sarkozy en… «Maitre du Monde».

Salut à Richard.

Richard Bohringer émerge de tout ce fatras dégoûtant avec cette petite phrase qui touche : «Il y a des blessures qui ne s’ouvrent qu’à la nuit, écrit-il, à l’heure où les rires se taisent, où l’âme a froid et fait trembler le corps». C’était la Flèche de cœur-BiBi.

Nicolas Sarkozy : câlins et accolades.

On n’a guère examiné en détail ce qui, hors de France, fait rire les populations à propos de Sarkozy. Ce n’est ni sa petite taille ni ses talonnettes, ni son sourire de composition, ni ses mimiques de chien mangé par les puces. Non. Le Spectacle qui ravit les populations à l’étranger se trouve dans la façon qu’a Chouchou de serrer son interlocuteur (trice) dans ses bras. C’est que notre Président est un inconditionnel des câlins (hugs).

Des étreintes publicitaires.

Bien sûr, il hésitera à embrasser Michèle Obama qui a une taille de basketteuse pro mais il cherchera l’accolade (l’abraço) avec Lula ou Moubarak de même taille que lui.

Ces familiarités ne manquent pas dans ses rendez-vous. C’est que toucher l’autre dans une rencontre officielle comporte des avantages de com’ : ça fait amical et plus populo, ça gomme la distance et masque les différends (surtout quand il y en a).

Agrémentant la rencontre d’accolades enfiévrées, de sourires très travaillés et de brèves caresses, Chouchou offre alors l’image d’un Président en accord avec son hôte. Le message publicitaire est double : «moi, Chouchou, je suis en accord avec le peuple que je viens voir et surtout, je viens vous voir en Représentant aimable, aimant, aimé du  Peuple français unanime».

Le hug sinon rien.

Le hug qui met en contact rapproché les deux corps nie toute distance. La parole n’est pas parole partagée ou échangée; elle est parole banale ou borborygme. Souvenons-nous que Chouchou ne pipe pas un seul mot d’anglais, ni un seul d’allemand. Le sourire forcé, le hug convulsif, le maugréement, seuls, le sauvent du désarroi et du désastre lorsque notre homme est en représentation à l’étranger.

Angela Merkel n’en peut plus.

Étreintes prolongées, paume de main posée sur son épaule, tape amicale dans le dos, cheek contre cheek : tout cela devint insupportable à Angela Merkel. La Chancelière allemande – qui est Protestante – protesta. Via son Ambassadeur en France, elle fit passer un petit mot à l’Elysée, se plaignant de ces marques de «sympathie» trop cavalières. C’est que dans la supposée (1) approche d’Angela, la réserve, la distance entre individus, l’ostentation physique des «sentiments » ne seraient pas de mise. Quand on est fan de Johnny et fêtard du Fouquet’s, on est évidemment loin des Concertos guindés brandebourgeois et de la distinction froide des Allemands.

Un Louis de Funès au rabais.

La difficulté – malgré des cours répétés de maintien et de remise en forme – c’est que Chouchou offre au Monde l’inverse de ce qu’il veut donner à voir. Son hug est instantanément repéré comme nerveux, empreint de fébrilité et bien peu gracieux. C’est dans les secondes magiques de ce paradoxe que la Planète éclate alors de rire et qu’elle applaudit notre Chouchou – ersatz d’un Louis de Funès au rabais. Il porte ainsi au plus haut le prestige national, doublant un prototype d’exception : celui du légendaire «Gendarme» français.

______________________________________________________

(1) Angela nous la joue femme sérieuse et très posée. Pourtant, BiBi n’a pas manqué de relever son décolleté superbe et excentrique lors de l’inauguration de l’Opéra d’Oslo en 2008. Voir aussi article-BiBi d’août 2009.

Source : « Le Matin » du 2 août 2010.

Les Flèches de BiBi : le retour.

LE LUXE DANS LA LUMIÈRE.

Le chanteur Bono, habitué des yachts de Bernard Arnault, va travailler avec Vuitton pour de l’Humanitaire en Afrique. Avec une très grande bonté, il redistribuera les miettes du groupe qui a connu +16 % de hausse du chiffre d’affaires au premier semestre 2010. Le groupe Richemont (MontBlanc, Dunhill, Cartier) est à +24 %. Hermès à +18,5 % et le groupe PPR (Saint-Laurent, Balenciaga) +9,5 %. Si l’avenir est sombre pour beaucoup, les firmes ont des jours très lumineux devant elles. « Fiat Luxe ! »

Hortefeux et le tour de France.

Pour notre Bébé-Rose, la Majorité et le Gouvernement n’ont « qu’un seul ennemi : les crapules qui empoisonnent la vie des honnêtes gens ». Après les Auvergnats, les Roms et les crapules… qui au prochain tour ?

ARMSTRONG, LE TOUR DE FRANCE ET LE PÈRE NOËL…

Floyd Landis, ex-coureur dopé, vainqueur déchu du Tour de France, a fait son show sur ABC en chargeant le coureur  préféré de Chouchou, Lance Armstrong : « Je ne vais pas rentrer dans le détail du nombre de fois où j’en ai été témoin, mais oui, j’ai vu Lance Armstrong se doper et recevoir des transfusions. A un moment, il faut dire aux enfants que le Père Noël n’existe pas ». Lance va t-il rendre les cadeaux de la Maison Amaury à l’heure où – pour lui – ça sent le sapin ?

BACK HOME.

Les soldats néerlandais ont passé le relais aux forces américaines et australiennes pour le contrôle de la Province de l’Uruzgan. Retour à la maison pour le premier des principaux pays pourvoyeurs de troupes.1950 soldats avaient été déployés depuis le 1er août 2006. Le schit estampillé Kaboul va faire un carton dans les Cafés bruns d’Amsterdam.

Les Afghans entre deux feux.

Le Président afghan Hamid Karzaï accuse les Forces Internationales d’avoir attaqué un village à la roquette et tué « 52 civils innocents » dans la Province de Helmand, bastion des talibans dans le Sud de l’Afghanistan. Roquette, côté Occident. Racket, côté Taliban.

CÉCILIAex-SARKOZY, INTERDITE DE SÉJOUR EN FRANCE ?

Quelques mots de rappel sur le père de l’ex-première dame : il s’appelait André Ciganer, il était né Aron Chouganov à Balti  dans l’actuelle Moldavie en 1898, issu pour moitié d’une famille de propriétaires terriens juifs de Bessarabie et pour autre moitié de… Tziganes de Moldavie (d’où le nom Ciganer). Si Cécilia a des problèmes de visa, elle pourra toujours demander de l’aide humanitaire à la grande humaniste top-model Carla, bien étrangement silencieuse sur les infamies actuelles.

IL VEUT SAUVER  (son) NAPOLÉON et (son) LOUIS XIV.

L’histoire va disparaître des classes terminales et les profs se mobilisent pour la défendre. Certains pourtant racontent de drôles d’histoires. Ils réduisent leur matière à Louis XIV et Napoléon (ah la théorie des grands hommes qui font l’histoire !). Max Gallo est de ceux-là : il craint le «zapping» dans l’apprentissage ( Le Figaro du 27 août). Rigolo : à chacun des zapping médiatiques sur l’Histoire, BiBi tombe neuf fois sur dix sur ce cher Max, supporter historique de France-Culture et de Chouchou.

Les Roms : Tony Gatlif à l’interview.

BiBi avait déjà écrit un article sur les Roms ( en avril 2009) où il était déjà question de leur rejet en Europe. Aujourd’hui, la France de Sarkozy est le fer de lance de cette politique honteuse. Assimilés à des ennemis intérieurs et à la vindicte populaire, les Roms n’en peuvent plus.

Rappelons évidemment que les Roms ne sont pas au-dessus des lois et que déjà existe un carcan légal pour cette communauté. Celle-ci subit plus d’interdictions et de contraintes que n’importe quelle autre. Ainsi, chacune des familles doit faire viser chaque trimestre son carnet de circulation par les gendarmes.

BiBi a trouvé cet été une interview de Tony Gatlif dans le Journal «Le Progrès». Le réalisateur de « Liberté » répondait aux questions du journal tout juste après la réunion du 28 juillet dernier à l’Elysée. BiBi publie ses propos ici in-extenso (espérant que le journal n’ira pas contre).

–  Qu’est-ce qui vous choque dans cette réunion à l’Elysée ?

C’est l’amalgame dangereux qui a été fait par le Président de la République envers ceux qu’on appelle « les gens du voyage », un terme administratif qui prête à confusion. On les accuse de causer l’insécurité. C’est un peuple fragile qui n’est pas défendu, donc c’est une cible facile. Les Manouches sont des Français comme les autres, depuis des siècles. Les poètes comme Baudelaire, Apollinaire, Jean Cocteau, Rimbaud ont parlé d’eux, ils font partie de la culture française. Ce sont des gens qu’il faut respecter et aider, pour que tout le monde vive ensemble. La loi Besson impose d’ouvrir un terrain pour eux. Mais, en ce moment, on fait de vrais camps, insalubres, sans toilettes. Il reste beaucoup à faire pour qu’ils soient des Français à part entière.

Pensez-vous que la stigmatisation des Roms s’accroît ?

Jusque là, quand je revenais en France, j’étais heureux de voir que les Manouches n’étaient pas montré du doigt, suspectés, comme dans les autres pays que j’ai traversés. Depuis vingt ans, on est dans une France d’écoute, il ne faut pas qu’on tombe dans le rejet. Dans toute l’Europe de l’Est, en Roumanie, Hongrie, Bulgarie, les Roms sont dans une misère immense et un rejet incroyable (…). L’Europe doit les faire respecter parce qu’ils sont dix millions et sanctionner les pays qui les traitent mal. Expulser les Roms vers la Roumanie, c’est comme boucher un trou quand il y a une fuite : il faut chercher la cause, sinon l’eau reviendra ».

A lire aussi, l’article chez Micro Cassandre : « Les Hyènes hurlent, les caravanes passent ».