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Lisieux ou la Haine de l’enfant (2).

 

Un enfant de Lisieux ?

Dans cette même station de métro, BiBi se saisit machinalement du journal gratuit 20 Minutes (numéro du 17 au 23 juillet). Il tomba sur les premières lignes d’un article d’Anne Kerloc’h et de Benjamin Chapon où il était question du maire UMP de Lisieux, Bernard Aubril. Pour faire face à (dixit le premier magistrat) «une augmentation galopante de la délinquance des mineurs», celui-ci a été «obligé» de pondre un arrêté municipal qui interdit aux moins de 13 ans de circuler sans l’un de ses parents entre 23h et 6h du matin.
Enfant-Roi de Pierre&Vacances d’un côté, Mineur à enfermer de l’autre : une contradiction ? Sûrement pas. Se souvenant des enseignements de Freud et de l’aphorisme d’Elias Canetti («Quand on veut se débarrasser de quelqu’un, on le couvre d’honneurs»), BiBi voit devant cette double position l’éternelle haine de l’Enfant, un enfant jamais présenté comme un humain à éduquer mais comme un (fantasme de) petit monstre ou (d)’épouvantail. C’est que la présence de l’enfant rappelle de façon insupportable les failles et les faiblesses de l’adulte, il rappelle la Jeunesse perdue de ce même adulte et ses devoirs de transmission non remplis. Pour éviter tout ça, l’adulte prend la tangente en portant aux nues Sa Majesté the Baby mais ce dernier est rétif à occuper en permanence cette place éprouvante et fatigante. L’enfant finit inexorablement par se cabrer, par se braquer, par faire en nombre des caprices, les répétant jusqu’à l’overdose.
Devant ce petit agité, notre Père fouettard prend peur et en appelle au Policier, au Soldat, au Juge…et au Maire.
Fin de l’Acte 2.

(Suite : Lisieux : Que fait le diocèse ?)

L’Enfant-Roi de Pierre & Vacances (1).

 

Pierre&Vacances

 

Quand BiBi est descendu à la station Mairie de Clichy, il n’a pas manqué de remarquer le premier et imposant placard publicitaire qui lui faisait face. Non que la pub de l’organisme de voyages Pierre&Vacances fût d’une grande originalité. Non. On y voyait une jolie frimousse d’une enfant de dix ans, blonde, souriante, allongée sur une plage et photographiée en gros plan. Au-dessus d’elle, il y avait ce slogan, probable apostrophe d’une de ses copines : « Tu les emmènes où tes parents, cet été ? »
Renversement devenu hélas banal : dans ce Monde à l’envers, les enfants décident donc de l’endroit où ils emmènent leurs parents.
Fin de l’Acte 1. (suite : Lisieux ou la Haine de l’Enfant)