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Finkielkraut, LCI et tutti quanti.

1. Dans les raisons de LCI (La Chaine Immonde) de virer Finkielkraut, il y a bien entendu la prise en compte par la Chaine de Bouygues de tout ce qui a changé depuis 2009, de toute l’évolution et de toutes les avancées dans l’opinion, du fait des voix qui se sont élevées contre les abus sexuels, les viols, la pédocriminalité.

Mais restons du côté de LCI. 

Il y a peu, la chaine de Bouygues avait engagé en grande pompe un journaliste suisse de (mauvaise) réputation qui s’est révélé être un harceleur, un journaliste recruté pour un créneau horaire extrêmement important de la Chaîne. En peu de temps, nous avons donc eu Darius Rochebin et… peu après, les diatribes obscènes de l’habitué des Medias, du « sulfureux » Finkielkraut qui a toutes les portes ouvertes dans les Medias (toujours à France Culture) pour y hurler sa haine de la « bienpensance », son horreur des Gilets Jaunes et de la Mediacratie de « gauche » qui l’insulte etc.

Viré de la Chaîne, le bonhomme ! On peut comprendre cette mise à l’écart de la Chaine (pour Darius Rochebin) et ce renvoi de Finkielkraut : ce sont deux tâches qui salissent la Chaîne, une chaîne qui doit absolument rester dans la logique concurrentielle puisqu’elle a des adversaires de taille en face d’elle (BFMTV, Cnews, FranceInfoTV). Il est donc vital pour elle qu’on ne la considère pas comme une Chaîne sale, qu’on ne la définisse pas comme une Chaîne faisant l’apologie des abus sexuels, de l’inceste etc. Du coup, après les casseroles de ces deux zozos, voilà une Direction-Redaction obligée d’agir vite, très vite.

Mauvaise langue, je pousserai même beaucoup plus loin. Souvenons-nous de ce que disait le fils Buisson interrogé par Yann Barthes dans l’émission du Quotidien en novembre 2019 : il assurait – bien placé qu’il était – que TF1, chaine Bouygues (comme LCI, ne l’oublions pas) s’était mise complètement au service du candidat Sarkozy pour ses campagnes électorales. Aussi, 1. comment ne pas mettre ceci en lien avec la volonté de LCI d’apparaitre comme une Chaine propre, ouverte, sérieuse et 2. comment ne pas mettre tout ceci avec cet autre Président qui – lui aussi – a besoin expressément d’une Chaîne qui ne soit pas cataloguée et perçue comme refuge de pédophiles par de futurs électeurs ?

Du coup, à tout prix, il faut se donner l’aspect d’une chaine respectable. C’est qu’en perspective de l’année 2022, cet autre Président doit pouvoir compter complètement sur elle pour sa Propagande. Aussi applaudir, promouvoir des partisans des abus sexuels et de l’inceste, mmmmhmh, on voit d’ici la non-crédibilité de cette Chaine qui persisterait à imposer ce genre de personnes !

2. C’est vrai – et à juste titre :  il faut parler des saloperies dégoisées par Finkielkraut qui va passer dorénavant son temps à écumer les TV et radios pour crier à l’injustice etc. Mais sortons de son cas individuel et regardons la pétition 2009 signée par le monde médiatique et artistique en soutien à Polanski. Que de noms ! Que de personnes qu’on aime et qu’on adore ! Cela en est effarant ! Lisez la liste, vous serez consternés ! Quoi ? Lui ? Quoi ? Elle ?  Incroyable cet aveuglement !

Toutes ces personnes ont-elles participé à ces changements qui ont eu lieu depuis cette date ? Non. Ont-elles fait amende honorable ? Non. Pas un mot. Pas un seul regret d’avoir soutenu Polanski. C’est bien plus pratique de se taire, de se terrer et de laisser le seul Finkielkraut à la vindicte « populaire ». Il est en effet préférable de s’apesantir sur ce philosophe et sur ses odieuses diatribles que sur, par exemple, celles, tout aussi odieuses, de Milan Kundera, oui l’estimé auteur, le combattant, le résistant. Car que disait-il en… 2010, dans ses arguments pour défendre Polanski ?

3. Je reprends ici un extrait de mon billet de blog de… mai 2010, écrit après lecture d’une intervention de l’écrivain dans Le Monde du 7 mai 2010 (Titre: « La prison de Roman Polanski » !)

« Et Polanski ? Ô le Pauvre Polanski ! «L’accusation occupe entièrement sa tête (…), le prive de vie». Milan Kundera a manifestement la mémoire courte : «The Ghost Writer», dernier film de Polanski, est sorti sans encombres le 3 mars sur les écrans. «Entièrement sa tête» ? Dommage que le cinéaste n’ait pas eu une petite place pour la victime et pour d’éventuelles « excuses ». Mais peut-être que je n’ai pas parcouru toutes les déclarations du cinéaste ?

Le point de vue et la défense de Kundera en deviennent tarabiscotés. Pour excuser et gommer un abus sexuel sur mineure de 13 ans, voilà la conviction du Romancier : «C’est l’art européen, sa littérature, son théâtre qui nous ont appris à déchirer le rideau des règles juridiques, religieuses, idéologiques, et à voir l’existence humaine dans toute sa réalité concrète». Je pourrais à la rigueur applaudir à l’assertion mais je me demande quel rapport peut-il y avoir avec le procès qui attend le cinéaste ? L’Art (l’Europe) au-dessus des lois ? L’Art, la Culture européenne comme arguments décisifs de sa Défense ? Euh…Je ne pige pas.

Autre refrain déjà entendu ailleurs : «Roman est persécuté pour un acte qui a eu lieu il y a trente-trois ans». Devrait-on le laisser en paix pour cela et ne passer en procès que les actes d’abuseurs datant de 33 jours, de 33 minutes ou de 33 secondes ? »

Voilà où en était toute cette grande partie de l’intelligentsia française en ces temps-là. Heureusement, le combat s’est poursuivi et il faut saluer ici toutes celles (et ceux) qui ont fait et font bouger les lignes.

Lectures à l’estomac : Artaud, Zweig, Kundera.

Dans mes lectures et relectures croisées, voila des coïncidences, des chocs et des entrechocs. Avec Patrick Coupechoux dissertant sur la folie me reviennent ces photos extraordinaires d’Antonin Artaud – dont la première qui nous dévoile un Artaud qui rit, un Artaud riant d’un rire qui ne rit pas, un Artaud riant bientôt d’un rire qui perce nos tympans et nos idées reçues. Rire poétique en somme, poétique en diable.

Écrire, se vendre, se laisser traire.

BiBi ne se souvenait plus du Livre du Rire et de l’Oubli de Milan Kundera. Au hasard de ses cahiers griffonnés, il a retrouvé le relevé d’un des passages de cet essai. La réflexion de l’écrivain tchèque portait sur la posture énigmatique

Célébrations mensuelles de la Parole.

Celebrations de la Parole.

1. Claire Chazal fermant le journal télévisé de ce samedi et faisant la publicité du Festival de la Correspondance de Grignan. Charmant village de France avec Philippe Jacottet comme mentor discret ( « Monsieur Jacottet, me dit la libraire d’un air désolé, il ne monte jamais au village ! »). « Peu me chaut, pourrait lui répondre BiBi, l’important ce sont ses livres ». Ce que la présentatrice préférée des Français ne rajoute pas au reportage long de quatre bonnes minutes, c’est qu’une certaine… Claire Chazal en est la vedette. Notre Diva cathodique y lit des lettres et récite… les douces tirades du Petit Nikos. Là, non, non, BiBi en rajoute de sa plume mais il maintient l’info principale passée sous silence : Claire Chazal est bien la vedette, la grande pointure de ce Festival. Elle n’a pas osé vous le dire. Claire est une grande modeste !

2. Le Petit Nikos, ce jour justement, déclare avec fierté et délectation que « toutes les grèves passent inaperçues ». C’est vrai, mais il aurait tort de croire que ce qui n’est pas visible n’existe pas. Un mot et une question aux syndicats désorientés par les grosses ficelles du Petit Nikos : comment certains des responsables syndicaux peuvent encore croire à la Participation et au « dialogue » social avec ce Pouvoir ?

3. Bernard Lavilliers encore : BiBi ne connaît pas d’autre chanteur français qui n’a pas comme lui sa langue dans sa poche. Au concert du Festival de Montjoux (jeudi 4 juillet à Thonon-les-Bains), il a eu quelques amabilités sur Brice Hortefeux, le « Cardinal rouquin », et des petits vers en prose qui sortaient du Politiquement correct. BiBi te suit, Bernard…

4. Daniel Bilalian, directeur des Sports de France-Télévisions lâche : «  J’espère que les autorités chinoises permettront à cet évènement (les JO) d’être débridé. » Bilalian est un drôle de pékin.

5. En attrapant au hasard, L’Art du Roman, déjà lu, je redécouvre un passage de Milan Kundera que j’avais souligné : «  Unir l’extrême gravité de la question et l’extrême légèreté de la forme, c’est mon ambition de toujours. Et il ne s’agit pas d’une ambition purement artistique. L’union d’une forme frivole et d’un sujet grave dévoile nos drames (ceux qui se passent dans nos lits ainsi que ceux que nous jouons sur la grande scène de l’Histoire) dans leur terrible insignifiance ».
BiBi a comme cette impression (fugace) que c’est ainsi que naissent et meurent ses propres articles.

6. PPDA discute avec France-Télévision, avec M6.
La Gloire, cette vermine.

7. La photographie de Hans-Gert Pöttering, président du Parlement européen, de José Manuel Barroso, président de la Commission européenne et du Petit Nikos. Ils sont côte à côte, main (levée) dans la main et rigolards sous les projos à la lumière bleutée. Insupportable arrogance de l’Argent et du Pouvoir. BiBi pense aux grévistes de tout poil dont ils se moquent à la tribune avec cette idée que Grévistes = Mauvais français. Pourtant le Petit Nikos est – théoriquement – le Président de TOUS les Français (grévistes et non-grévistes) non ?

8. Irlande, Pologne, Tchéquie : petits pays de grands écrivains. Ils nous ont donné quand même James Joyce, Witold Gombrowicz et Franz Kafka. Tous les trois préférables à la voix des Grands (pays) et à leurs petits arrangements.

9. Dans son dernier CD, Carla Bruni chante la chanson d’un poète anarchiste italien, Francesco Guccinni. S’il manque à Carla une fiche signalétique sur cet anarchiste, elle n’aura qu’à demander à Brice Hortefeux lors d’un prochain repas. Notre Ministre aura bien des renseignements sur ce métèque de rital.

10. BiBi part en voyage en Dordogne jusqu’au 14 juillet et voguera sur la Vézère. Il en ramènera des articles préhistoriques…

A bibientôt !