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Le Cirque UMP et ses clowns.

Demandez le Programme.

Nicolas Sarkozy, l’ami des Patrons de presse et des Directeurs de chaînes, se plaint des… médias et règle des comptes avec eux  (Le Figaro du 1er juillet) : « La réforme des retraites, raisonnable et inéluctable, devrait faire les titres mais ne se retrouve qu’en page 18 ». Espérons qu’à la fin de ce quinquennat, une nouvelle page sera tournée.

Les Tigres du Cirque UMP.

« Le moment le plus difficile pour le dompteur, ce n’est pas quand les tigres sont dans la cage mais quand ils en sortent » a lâché notre Chouchou. Il défendait Eric Woerth, son Monsieur Loyal. Alors, sortira ou sortira pas ? S’en sortira ou s’en sortira pas ?

Enfant de la Télé.

Quand il n’est pas en piste, Nicolas aime beaucoup regarder la Télé. Il se définit d’ailleurs comme un «enfant de la télé». BiBi est là pour le certifier : Nicolas aime beaucoup les Sociétés-écran.

Le Tigre Juppé revient.

Il était sorti de la cage UMP, voilà maintenant qu’Alain Juppé y revient par un coup de griffe à Eric Woerth et sa double casquette. Mais dans les gradins, le Journaleux du Figaro a noté les propos d’un employé : «Juppé est bien mal placé pour donner des leçons. Il est quand même à ce jour l’un des rares hommes politiques français à avoir quitté son pays après une condamnation dans une affaire de financement politique. En plus, c’est lui qui a nommé Eric Woerth au poste de trésorier ». Dans le Cirque UMP, les clowns sont une grande famille.

Dressage bis.

Nicolas a indiqué qu’il souhaitait voir le Parlement se saisir d’une loi visant à rendre «pénalement responsables» les parents de mineurs délinquants. Maitre Jean-Yves Liénard lui répond que «cette responsabilité automatique des parents paraît invraisemblable. On peut être un parent admirable et avoir perdu le contrôle de son enfant». BiBi aimerait bien savoir ce qu’en pense Papa Paul ?

Martine est bon public.

Pour Martine Delahaye, journaleuse du Monde, l’éviction de France Inter de Didier Porte et de Stéphane Guillon relèverait plus de l’orgueil que du politique : «Jean-Luc Hees et Philippe Val n’auraient pas supporté que leur honneur ait plusieurs fois été mis en cause, voire d’avoir été «insulté» sur l’antenne qu’ils dirigent» (Le Monde 1/07). Chère Martine, ne vois-tu pas que cette conception de l’Honneur – synonyme de Censure – est partagée aussi bien par Jean-Luc, Philippe que par leur Maître ?

Femmes de Clowns.

Valérie Pecresse a inauguré un espace culturel dans le XXième arrondissement. C’est un Think thank « au nom formidable» : le «Labo des Idées». Une idée qui ne sera guère examinée et mise en débat, c’est celle qui est venue à BiBi qui apprit dans le même temps que Chantal Jouanno avait décidé d’abandonner ses 2500 euros d’indemnités perçues comme Conseillère régionale d’Île de France. Euh… bravo ! Sauf que l’élue UMP avait reversé ses trois premières à… Valérie Pécresse pour sa campagne électorale et versera la prochaine à… Valérie Pécresse pour son Labo des Idées. Dans le Cirque de l’Orchestre UMP, les femmes-comptables jouent aussi de la grosse caisse.

Chapiteau en vente

Le Cirque UMP semble ne plus faire recette. C’est le Figaro toujours en piste qui l’avoue : «L’ambiance politique est déplorable» et qui rajoute que selon un ténor de l’UMP non cité, le personnel est «totalement déprimé». Espérons qu’il y aura déprime au prochain Tour (électoral).

Le Boss prend la clé des champs.

Excédé par ses employés déprimés, Nicolas a voulu se changer les idées. Visite-surprise donc aux agriculteurs. Le Boss est allé saluer les Terriens et a beaucoup plaisanté avec eux. Il a aussi fait beaucoup rire BiBi lorsqu’il a certifié : «Hé bien, moi, contrairement à Christian Blanc, je paye mes cigares»…  oubliant cependant de préciser que sa part avait été réglée avec le troisième chèque qu’il reçut, signé de Madame Bettencourt.

L’image de clown vient de img.over-blog.com

Roman Polanski s’évade grâce à Milan Kundera.

BiBi a dévoré « L’Art du Roman » de Milan Kundera et a fréquenté avec passion et gourmandise plusieurs de ses grands textes. Même si BiBi lui préfère Bohumil Hrabal et son chef d’oeuvre (« Une trop bruyante solitude » ), il a toujours été attentif aux interventions du Romancier franco-tchèque. Le Monde lui a ouvert un espace dans le Décryptages Débats du 7 mai. Le billet de Kundera est intitulé : « La Prison de Roman Polanski ».

Tristesse-BiBi dès les premiers mots de Kundera. L’écrivain franco-tchèque avertit le lecteur du désintéressement absolu de sa démarche. « Je n’ai jamais rencontré Roman Polanski ». Façon de dire et de tenter de nous convaincre que son argumentation sera donc dénuée de toute arrière-pensée, qu’elle sera objective et non partisane.

Voyons ça de plus près : Kundera se transforme en Juge et revêt illico un habit de Justicier. Il ne veut pas «dire un seul mot sur l’aspect juridique» mais, dix lignes plus loin, il délivre sa sentence en petit Procureur : «Le procès prolongé à l’infini n’apportera rien à personne, à personne, à personne».

La victime ? Bah ! Quelle importance ? Ravalée à un fantôme, elle a pardonné à Polanski «depuis longtemps». Alors un procès en Justice : pfffttt…

Et Polanski ? Ô le Pauvre Polanski ! «L’accusation occupe entièrement sa tête (…), le prive de vie». Milan Kundera a manifestement la mémoire courte : «The Ghost Writer», dernier film de Polanski, est sorti sans encombres le 3 mars sur les écrans. «Entièrement sa tête» ? Dommage que le cinéaste n’ait pas eu une petite place pour la victime et pour d’éventuelles « excuses ». Mais peut-être que BiBi n’a pas parcouru toutes les déclarations du cinéaste ?

Le point de vue et la défense de Kundera en deviennent tarabiscotés. Pour excuser et gommer un abus sexuel sur mineure de 13 ans, voilà la conviction du Romancier : «C’est l’art européen, sa littérature, son théâtre qui nous ont appris à déchirer le rideau des règles juridiques, religieuses, idéologiques, et à voir l’existence humaine dans toute sa réalité concrète». BiBi peut applaudir à l’assertion mais se demande quel rapport peut-il y avoir avec le procès qui attend le cinéaste ? L’Art (l’Europe) au-dessus des lois ? L’Art, la Culture européenne comme arguments décisifs de sa Défense ? Euh… BiBi ne pige pas.

Autre refrain déjà entendu ailleurs : «Roman est persécuté pour un acte qui a eu lieu il y a trente-trois ans». Devrait-on le laisser en paix pour cela et ne passer en procès que les actes d’abuseurs datant de 33 jours, de 33 minutes ou de 33 secondes ?

Pour BiBi, Milan Kundera se cherche toujours une Famille (surtout artistique, surtout européenne, surtout unanime). Pas forcément l’Europe des Droits de l’Homme et du Citoyen qui sortit la France monarchique (et l’Europe) des injustices de Droit divin. Et BiBi de conclure sur cette interrogation : n’y a-t-il pas là un transfert inconscient de Kundera sur le cinéaste Polanski… au mépris de la Vérité et de la Justice ? Lorsque Kundera écrit que le Cinéaste est «toujours en prison», ne parle t-il pas de lui, de son exil et des ses propres années sombres d’après le Printemps de Prague, années où il fut lui-même… «persécuté et surveillé» ?

Zärtliche, liebwürdige Angela Merkel.

[« Douce et gentille Angela »].

On en aura mis du temps : voilà enfin que Le Monde vient de faire sa page trois (samedi 24 avril) sur l’Allemagne en guerre. Rappelons que dès le 5 novembre dernier, BiBi faisait un long billet sur l’Allemagne-de-Merkel et sur ce mot tabou. Relisons BiBi (nous étions le 5 novembre 2009, en pleine effervescence commémorative du Mur de Berlin).

« Karl-Théodor zu Güttenberg a lancé une nouvelle qui sonne bizarrement aux oreilles de BiBi. Cela sonne et résonne de façon d’autant plus étrange que les Médias en sont restés aphones. En effet, cette Haute Autorité Allemande vient de briser un tabou, et pas des moindres : Karl-Théodor a déclaré que l’Allemagne était « en guerre »! (…) En effet, c’est de cette façon qu’il qualifie la mission du contingent allemand déployé en Afghanistan. Louons ses Chefs militaires d’Angela, responsables du déploiement de quelques 4500 soldats de la Bundeswehr au sein de la Force  Internationale d’Assistance à la Sécurité de l’OTAN en Afghanistan ! Une Allemagne en guerre : c’est vrai, ça n’intéresse personne sauf… quand on est afghan ».

« Jouer sur les mots ». L’expression est belle mais évidemment fausse. Les mots ne sont pas forcément là pour qu’on joue avec. Prenons ce mot « guerre » : notre Karl a parlé le premier d’une situation «semblable à une guerre». D’autres préfèrent pudiquement le terme de «conflit armé non international» (admirez la beauté de l’expression). Le SPD, Sigmar Gabriel, est, lui, bien naïf, rêvant que les Allemands peuvent faire consensus sur le mot. Le pauvre imbécile supplie : « S’il vous plaît, que les ministres trouvent une langue commune». Autre stratégie : le silence. Guido Westerwelle, ministre des Affaires étrangères, s’assoit sur le mot pour l’écraser.

Un mot engage des représentations, des pensées, des stratégies, des façons de faire, des conduites personnelles et collectives. Roberto Saviano, auteur du best-seller «Gomorra», disait : « « Je suis la démonstration que les mots ont un pouvoir énorme». Si on peut jouer avec les mots, alors le jeu sur les mots est un jeu sérieux et meurtrier. 142 civils afghans sont morts le 4 septembre 2009 lors d’un bombardement allemand de 2 camions-citernes à Kunduz. En avril 2010, sept soldats allemands sont tués.

L’image d’Angela Merkel est très protégée dans les médias français. Souvenons-nous de l’article du Figaro du 26 août 2009 analysé par BiBi. Charmante Madame Thatcher-bis ! On la présentait comme une inoffensive ménagère qui préparait des succulentes tartes à la  groseille. Attendrissante Madame Thatcher-ter : elle rédigeait tous les vendredis une liste de provisions pour son mari Joachim Sauer pour qu’il fasse les courses le week-end. Partageuse Madame Thatcher version 4 : en commun accord avec Joachim, elle partageait le fait de faire tourner la machine et d’étendre le linge à tour de rôle. A la maison, elle préférait porter des jeans et un pull. On n’avait pas eu d’infos sur ses nuits : portait-elle pyjama, chemise de nuit ou nuisette ?

Douce et gentille Angela. C’est la même qui vient de déclarer dans une église de Basse-Saxe : «Nos soldats parlent de « guerre ». Et cela, je le comprends bien». Joachim Sauer va continuer à avoir beaucoup de travail à la maison.

*

Es hat Zeit gebraucht : Endlich aber hat die Zeitung « Le Monde » ihre  dritte Seite (Samstag, den 24. April ) dem thema Deutschland im Krieg gewidmet. Es sei hier daran erinnert dass BIBI schon am 5. November ein längeres Zettelchen über Merkels Deutschland im Zusammenhang mit dem Tabu-Wort ‘Krieg‘ geschrieben hat. Lesen wir abermals BIBI (Wir standen, an jenem 5. November mitten im Aufwallen der Gedächtnisfeier des Falls der Berliner Mauer).

« Karl-Theodor zu Güttenberg hat eine Nachricht gebracht, die BIBI sehr seltsam vorkommt. Um so seltsamer dass die Medias darüber mäuschenstill bleiben. Tatsächlich verletzt diese hohe deutsche Autorität ein Tabu  indem sie uns erklärt dass Deutschland im Krieg steht! (…) Mit dem Wort Krieg bezeichnet Karl-Theodor den Einsatz der deutschen Soldaten in Afghanistan. Gelobt seien Angelas’s militärischen Anführer, die für den Einsatz von etwa 4500 Soldaten der Bundeswehr, im Rahmen der Mission der internationalen Sicherheitsunterstützungstruppen in Afghanistan, verantwortlich sind! Ein im Krieg stehendes Deutschland: Die Tatsache, wahrhaftig, interessiert kein Mensch … die Afghaner ausgenommen ».

« Mit Worten spielen ». Unter Umständen, ein sehr heikles Spiel. Die Worte sind nicht unbedingt da um damit zu spielen. Zum Beispiel, das Wort « Krieg » :  Karl-Theodor hat als erster von einer « dem Krieg ähnlichen Lage » gesprochen. Anderswo spricht man zurückhaltend von « bewaffnetem nicht internationalen Konflikt » (man bewundere die Schönheit der Ausdrucksweise). Sigmar Gabriel (SPD) zeigt sich seinerseits unerhört naïv indem er davon träumt, dass man in Deutschland zu einem Konsens über das anzuwendende.Wort kommen könnte. Schwachsinnigerweise erhofft er : « Mögen die Minister doch endlich eine gemeinsame Sprache sprechen« . Eine andere Strategie : Stillschweigen. Der Aussenminister Guido Westerwelle setzt sich bequem auf das Wort und lässt Stille walten.

Ein Wort ruft Vorstellungen, Gedanken, Strategien, individuelle, bzw. kollektive Handlungsweisen hervor. Roberto Saviano, autor des Best-Sellers « Gomorra »  sagte: « Ich bin  der lebendige Beweis dafür dass den Worten eine ungeheure Macht innewohnt. » Es soll hier hinzugefügt werden dass das Spiel mit Worten sehr ernsthafte und sogar tödliche Folgen haben mag. Bei dem Deutschen Luftangriff auf Kunduz ( 4. September 2009) haben 142 afghanische Zivilisten den Tod gefunden. Im Laufe Aprils 2010 sind in Afghanistan sieben deutsche soldaten ums Leben gekommen.

Angela Merkel kann sich der Gunst der französischen Medien erfreuen. Es sei hier an einen von BIBI damals besprochenen Artikel aus der Zeitung Figaro vom 26. August 2009 erinnert. Es war darin von einer ‘charmanten’ Frau Thatcher-bis die Rede! Frau Merkel: eine harmlose Hausfrau die wunderbare Johannisbeerkuchen backt. Rührende Frau Thatcher-ter: Jeden Freitag stellt sie eine Liste der Einkäufe auf die Ihr Gatte, Joachim Sauer, für das Wochenende zu besorgen hat. Brüderliche Teilung der Aufgaben im Sinne dieser  Frau Thatcher, vierte Version: In voller Übereinstimmung mit Joachim wird die Waschmaschine abwechselnd  von beiden gespeist, die Wäsche abwechselnd von beiden aufgehängt.  Zuhause waltet sie am liebsten in Jean’s und Pullover. Ob sie Nachts in Pyjama, Nachthemd oder Negligee waltet ? Davon weiss man nichts.

Zärtliche, liebwürdige Angela. Es ist dieselbe, die letztens in einer Kirche in Niedersachsen erklärte: « Unsere Soldaten sprechen von Krieg. Und es ist mir ganz klar wovon sie sprechen. » Joachim Sauer wird in nächster Zeit  zuhause viel zu tun haben.

Hervé Gaymard et sa Littérature à deux balles.

Souvenons-nous : depuis son appartement parisien de 600 m2 au loyer (1440 euros mensuels seulement) payé par les contribuables, Hervé Gaymard nous donnait des conseils pour qu’on se serre la ceinture ( BiBi ne compte pas les 150000 euros de travaux entrepris). En 2009, Chouchou a invité ce Chiraquien dans ses appartements à de nombreuses reprises. Pour récompenser ce nouveau larbin, Chouchou lui a offert la direction de l’Office National des Forêts.

Mais BiBi se demande de quoi ils ont pu parler. De Littérature, peut-être ?

On pourrait croire qu’Hervé a aidé notre Président à devenir Lecteur puisque ce dernier – depuis son arrivée au Pouvoir – essaye (en vain) d’ouvrir un livre et essaye (en vain) de le finir (N’est-ce pas, Carla ?). On pourrait le penser aussi puisque Le Monde (du samedi 6 mars) offre une page entière à Hervé Gaymard avec ce titre : «Contraint de démissionner de son poste de Ministre de l’Economie en 2005 (…), Hervé Gaymard se dit sauvé par son amour des livres » et clame que « la littérature est un extraordinaire viatique ».

La Littérature comme consolation à ses souffrances passées, comme nourriture sacrée qui comble sa faim et sa misère d’antan ! Quel bel article ! Merci Le Monde.

Toute cette interview complaisante ne sera que prétexte pour qu’Hervé puisse justifier ses inqualifiables errements passés. Avec cette contre-vérité manifeste : « J’ai découvert quelques heures avant tous les Français, le prix de la location (…). J’ai immédiatement demandé ma démission ». Or, rétablissons les faits : ce Monsieur n’a JAMAIS demandé sa démission : il y a été contraint. En effet, l’affaire de l’Appartement, révélée par le Canard Enchaîné, avait pris une telle ampleur qu’elle faisait tâche dans le gouvernement Chirac (Hervé est toujours un très grand ami de la famille Chirac).

Tout le Monde s’en souvient sauf… le Monde (Josyane Savigneau qui l’interroge n’intervient absolument pas pour le contredire là-dessus). Plus même, pendant dix jours, ce cher Hervé avait tenté de justifier piteusement son loyer et son séjour permanent dans cet appartement… Dix jours qu’il a évidemment oubliés et au cours desquels il avait défendu l’indéfendable. Monsieur avait même affirmé  avoir ignoré le prix d’un appartement de 600 m2 proche des Champs-Elysées. Ce cher Hervé – rappelons-le – avait en charge alors la gestion des finances publiques françaises comme Ministre de l’Economie !

Monsieur le Député UMP nous parle un peu « Littérature ». Il analyse Malraux : « Malraux, c’était la littérature liée à l’action ». Bravo. Dix lignes auparavant, Hervé s’était auto-analysé : « Pour moi, la littérature est une passion et une vie secrète et la politique répond à ma soif d’agir ». Conclusion d’évidence : notre Hervé est une réincarnation vivante d’André Malraux. Pas gêné pour deux sous, notre Hervé, non ?

Aucun doute pour BiBi : cette pleine page du Monde lui a finalement été offerte pour remettre en selle un «Intellectuel » de Droite bon chic bon genre, de ceux qui manquent à la Bande à Nicolas et à la panoplie UMP.

Hervé n’hésite guère à faire dans la vaillance, dans l’affrontement à la souffrance ( il avoue du bout des lèvres qu’il n’a pas fait de « faute personnelle » mais que dans cette affaire, il y a eu « un défaut de vigilance »), il nous joue la sérénade pitoyable de la « traversée du Désert » (comme un authentique héros de tragédie grecque), il veut nous convaincre qu’il est prêt (non à écrire un livre… encore que…) à revenir en scène (« J’ai payé à tous les sens du terme » dit-il dans un mauvais français). Il cite De Gaulle et Sœur Emmanuelle, il flirte avec un professeur du Collège de France, il adore l’Afrique (pas celle de Bolloré) mais il ne dit pas mot – ouf! – de sa femme Clara, Capitaine libérale d’Industrie, directrice de cabinet de Juppé, Présidente de General Electric qui, elle, n’aime pas du tout, du tout, du tout, évoquer « l’Affaire Gaymard ».

Pas de chance pour Hervé et Clara Gaymard : BiBi, au contraire, aime beaucoup « l’Affaire Gaymard ». Et il n’est pas loin de déclarer que, hors ce Scandale éhonté, tout le reste n’est que littérature.

Ségolène Royal et la baigneuse de Coney Island.

Lorsque BiBi a ouvert le « Monde », le Monde s’est ouvert à lui sur ces deux photos : l’une couvrant la Une du « Monde Magazine » (Ségolène Royal, l’Effrontée) l’autre se trouvant en page intérieure, dans les replis de l’édition du samedi («La Baigneuse de Coney Island » photographiée par Lisette Model).

Malgré le Monde qui les sépare, ces deux photos se sont imposées à lui ensemble. En écrivant sur cette contigüité, BiBi s’est (un peu) découvert à lui-même, s’est un peu ouvert, à son tour, au Monde.

Quand les modèles ne fixent pas l’objectif…

Ségolène a déjà glissé, les yeux fermés, entre chatouilles et jouissance. Elle se veut hors-temps. La New-yorkaise se laisse attendrir, toute présente au Présent. C’est dimanche  de sortie, et la voilà – comme souvent les dimanches de printemps et d’été – sur le sable de Coney Island : elle a fini, un peu éreintée, sa longue semaine chez Harper’s (Dieu que les clientes ont été exigeantes !) et elle se prélasse dans le maillot de bain acheté en soldes l’année précédente.

Deux femmes, deux plaisirs.