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Zemmour et les Noirs de la finale olympique du 100 m.

« Les Français issus de l’immigration sont plus contrôlés que les autres parce que la plupart des trafiquants sont noirs et arabesC’est un fait ». Cette phrase d’Eric Zemmour est revenue aux oreilles de  BiBi lorsqu’il s’est aventuré sur le Blog d’Aliocha qui a mis en ligne une de ses réflexions sur cet épisode zemmourien.

« C’est un fait ».
« C’est un fait ».
« C’est un fait ».  Ah la belle rengaine !

L’Europe : entre Guerre et Corruption.

L’Humour-Figaro.

Ce vendredi 19 février, BiBi a relevé un titre alléchant du Figaro : «En Italie, la corruption a triplé en 2009 » : «Les délits de corruption ont augmenté de 229% l’an dernier en Italie ». Voilà un merveilleux début mais la suite est plus surprenante : le Figaro n’insiste que sur… la petite corruption. Avec, en guise de conclusion, un satisfecit de… Berlusconi : «18 ans après les enquêtes judiciaires de «Manu Polite», Silvio Berlusconi ne croit pas pour autant au retour de la Grande Corruption : « Tout au plus existe-t-il des cas d’enrichissement personnel », affirme t-il sans rire.

La Fable européenne.

La Fable européenne n’existe pas uniquement chez les Toutous de la Maison Dassault. Difficile avec ce qui se passe en Afghanistan de faire vivre le Rêve européen, de nous défendre les grands projets humanistes de paix et de prospérité sous bannière de l’OTAN. Contrairement aux prises de position de leurs gouvernements, les « opinions publiques » commencent à réagir négativement. Rappelons-nous que ce dimanche 21 février, la Force Internationale de l’OTAN (ISAF) a tué une vingtaine de civils afghans dans un bombardement aérien.

ITALIE : Le Monde du mercredi rapporte que l’Italie de Berlusconi a répondu favorablement à une demande de renforts (« un millier de renforts supplémentaires étalés sur toute l’année 2010 »). L’opinion italienne est contre à 53%.

POLOGNE : En Pologne, 16 soldats sont déjà morts. En 2010, le contingent polonais passera de 2000 à 2600 soldats. 17% des sondés croient possible l’aboutissement d’une solution militaire.

SUEDE : En Suède, paradis des Socialistes français, six partis du Parlement sur sept sont favorables à la « mission » afghane. 

ESPAGNE : En Espagne, le très révolutionnaire Zapatero a décidé le 12 février d’envoyer 511 militaires de plus, ce qui fera 1576 soldats présents.

FRANCE : La France de Sarkozy envoie en même temps Michel Drucker et des Instructeurs (comptabilisés dans les effectifs de l’Armée) mais chuuuttt.

ROYAUME UNI : Le Royaume-Uni n’a envoyé que 500 soldats pour renforcer son contingent de 9000 militaires. 71% des britanniques sont favorables à un retrait immédiat.

ALLEMAGNE : Quant à l’Allemagne de Dame Merkel, rappelons que c’est la première fois qu’elle est en « guerre » depuis 1945. « L’Allemagne en guerre » : suggérons le titre à Olivier Jay, le nouveau directeur de la Rédaction du JDD, pour son édition de Dimanche prochain.

Putain de blog.

Putain de blog

450 articles en un an et demi de blog, soit 2 articles tous les trois jours. BiBi s’appuie le Figaro quotidien, se paye le JDD tous les dimanches, la Tribune de Genève, le Monde, Challenges, Le Point, Politis, les Inrocks, le Monde Diplo et puis au bout du compte, tournant une des dernières pages, il lui vient comme une nausée. Il se sent sale et sali par tous ces évènements dont la moitié ne le touche pas directement. Il a un mal de tête qui dure et perdure, il a des élancements qui le picotent, des fourmillements qui l’agacent. Et une fatigue généralisée.

Il se dit que toute Pensée écrite ne saura jamais dire et traduire ce dégoût subit, que rien ne pourra fixer cette mélancolie devant ces choses de la Vie qui l’accablent et qui le rendent tout chose. S’il s’écoutait un peu plus, un peu trop, il se dirait qu’il en a assez fait avec ce blog, que dorénavant, il ira dire les choses ailleurs, autrement. Il lui est facile de se persuader qu’il y a d’autres enseignements à tirer de sa vie. Le regard qu’il se porte est implacable : il est temps non de s’en aller (il n’est pas touriste ou suicidaire) mais grand temps, de savoir un peu plus ce qu’il veut.

Il tient un blog et – paradoxe – c’est le blog qui le soutient. Il ne cherche pas ses articles, il ne les calcule pas, il n’a pas ce défaut-là… heureusement. Il laisse venir le Monde, ce Monde qui lui envoie tant de signes, qui déverse sur lui autant d’ordures que de diamants. Il garde jusqu’à présent une force intacte, de celle qui lui permet de séparer cette activité de fourmi (le blog) de sa vie courante. Il a des carnets en pagaille, des notes en désordre, des archives personnelles bondées, trois, quatre articles qui attendent, il écrit aussi sec, il met en ligne à grande vitesse. Souvent, il ne sait même pas comment tout cela s’agence, comment tout cela se met en place. Il n’a pas peu à dire et à écrire mais plutôt trop : ça déborde, ça l’envahit. Il n’est pourtant pas dans l’automatisme de l’écriture. En écriture, il baigne plutôt dans une certaine forme de somnambulisme, d’un inexplicable somnambulisme. Mais il dort, il bosse, il joue, il marche, il boit, il invite, il voyage, il lui prend la main, il l’embrasse.  

Des fois, il se sent l’enfant qui aimait arpenter la rue des Ecoles, courant, bras ouverts en goûtant au vent chaud qui descendait des montagnes du Rif. Des fois, il repense à Gérard, son ami envolé, à leurs premières lectures croisées (découverte d’Artaud, Blanchot, Bataille, Joyce, Dostoïevski et tutti quanti). Alors, il sait qu’il fait fausse route avec ce blog, il s’en veut de perdre du temps à caviarder tous ces quotidiens qui lui salissent les mains, de ces articles lus qui lui salissent surtout surtout surtout l’âme.

Il s’en veut : il lit moins qu’avant, il a tellement de retard sur les Beautés du Monde. Il ne les rattrapera plus. Il voudrait tout Proust, s’attarder sur Shakespeare, relire Kafka, Faulkner, avancer dans les microgrammes de Robert Walser, il voudrait travailler en reprenant Bourdieu, il voudrait y voir clair, que le ciel se dégage, il voudrait voler et ne jamais atterrir mais, pauvre de lui, il s’aveugle et se plombe à son blog.

Il s’ébroue, il se donne du courage : cette «saudade» est provisoire. Le voilà qui choppe un livre tiré de ses étagères et, une fois ouvert à sa lecture, il refait un peu d’ordre dans sa tête : ce livre est un livre d’entretien de Madeleine Santschi avec Michel Butor. Il est content de voir se rallumer une petite flamme intérieure. Putain, oui, la Littérature a toujours raison. Il a ouvert ce livre et sa joie naît et renaît : ce temps, ce bonds, ce rebonds à lire ne seront pas perdus. Il tombe en arrêt devant la première citation de Michel Butor. En exergue, elle est rapportée d’un numéro de Paris-Match de l’année 78. Dieu, que faisait-il en 78 ? L’année de la  Coupe du Monde en Argentine. Avec Guillou, son joueur préféré et ce but ultra-rapide de Bernard Lacombe.

Butor, donc :

« Je pense que la littérature transforme la réalité. Le seul fait de constater un certain nombre de choses fait qu’elles ne peuvent plus rester comme elles étaient avant cette constatation. Un écrivain n’a pas besoin de s’engager. Il lui suffit de sa littérature. Presque tout ce qui fait notre vie passe par le langage. Dès qu’on touche au langage, on transforme la réalité. Il y a des choses que nous ne savons pas dire, faute de trouver l’expression juste. Si on arrive à cette expression, des pans de murs entiers s’écroulent, et on découvre des horizons tout neufs. C’est cela changer la vie».

Et la Joie, et la rage jusqu’alors éteintes, de naître, de renaître. Putain de littérature, putain de blog.

Postures de Gauche et… impostures.

Postures et impostures de Gauche.

Mamère croit au Père Noël.
Il croit que l’ironie et les haussements d’épaules suffiront à déboulonner Little Nikos, son Armada médiatique et ses journalistes de Cour. «Il faudrait arrêter de nous faire croire que la Droite serait devenue le 7 juin au soir écologiste» clame t-il dans le désert. Vœu pieux que ce merveilleux : «il faudrait».
Pendant ce temps-là, Little Nikos – via Le Figaro – construit tranquillement son leurre verdâtre et occupe vertement le terrain. «Nicolas Sarkozy se pose en champion de l’Environnement» (10 juin) ou encore «L’UMP ne veut pas laisser l’écologie aux écologistes» titre le journal. Que n’as-tu vu plus tôt, cher Père Noël, que Little Nikos voulait prendre l’Ecologie dassault, précisément depuis cette mascarade du Grenelle ?

Attention Abstention.
Rares sont les commentaires qui dissertent sur l’Abstention lors du scrutin européen de dimanche dernier. Un bon point pour le Monde du 10 juin qui relève page 10 : «La faible participation au scrutin électoral incite à la prudence dans les interprétations». Cela n’empêche pas notre Figaro-Magazine de titrer : «La raclée des Anti-Sarko».
L’article du Monde donne quelques chiffres intéressants. En région Ile-de-France : Abstentions (57,93%). L’UMP n’y recueille que 12,13% des inscrits. Dans l’Est, l’UMP ne recueille que 10,84% des inscrits. Dans la région Nord-Ouest, 9,15% (soit moins d’un électeur sur 10).
Une victoire ? Un succès ?

Ca bouge au PS.
Lang apprécie le courage de Christine Albanel. Peut pas tenir sa Lang celui-là ?

KiKaDiKoi.
Qui a dit : « Monsieur Barroso a fait un excellent travail» ? (Gordon Brown, travailliste).
Qui a dit : «Je soutiens le Président Barroso» ? (Zapatero, socialiste).
Qui a dit : «L’Europe que je veux, ce n’est pas une Europe dirigée par Barroso avec ses amis Sarkozy et Berlusconi» (Martine Aubry, socialiste). La phrase juste devrait être :«L’Europe que je veux, ce n’est pas une Europe dirigée par Barroso avec ses amis Sarkozy, Berlusconi, Gordon Brown et Zapatero».
Comment les électeurs peuvent s’y retrouver ? (Ils s’y retrouvent : dans l’abstention).

Pensée Magique.
«L’Europe occupe la scène mais ne passe pas la rampe. Pourquoi ? Sans doute parce qu’aucune communauté politique n’existe en réalité. L’espoir que la simultanéité de 27 scrutins nationaux, presque toujours disputés autour d’enjeux internes, va déboucher un jour sur la naissance d’une identité européenne, continue de relever de la pensée magique» (Serge Halimi).

Maurice Goldring.
En des temps lointains – ceux du Programme Commun de Gouvernement – Maurice Goldring était lu et très apprécié de BiBi adolescent. BiBi en aimait son ton décalé et singulier face aux Pachydermes du Comité Central (1). Aujourd’hui, l’ex-coco a changé de chapelle (section du PS Chapelle-Goutte d’Or). Jusque-là, rien à redire.
Cependant, BiBi, un peu stupéfait, lit son commentaire dans le Monde du 10 juin. Au lieu de prôner une alliance avec les «néo-communistes», Maurice Goldring tance ceux qui les suivent : «ils additionnent les manifestations et les jours de grève pour les placer sur le livret A, écrit-il, et récoltent ainsi à chaque élection leur 3% ou 4% d’intérêt». Ainsi donc, les BiBi ne descendraient dans la rue, ne se mettraient en grève que pour servir de faire-valoir à la «Gauche de la Gauche» ? Allons, allons un peu de bienveillance : les électeurs proches de ces petites Chapelles seront peut-être la Goutte d’Or qui fera la différence en 2012 (ou 2017), non ?

(1) Mais la critique qui suit n’ôte rien aux écrits captifs et captivants de cet auteur !

Jean-Claude et Silvio.

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