Hommes et Femmes de Pouvoir.

Femmes et Hommes de Pouvoir

HENRI GUAINO a prononcé la plus jolie phrase de la semaine française : «Dans la campagne électorale, on parle de sujets qui préoccupent les Français». T’as raison, Dear Henri, cause nous de ton salaire par exemple.

Pierre Bergé et ses Moutons.

 

Pierre Bergé et ses amis.

Ecrire sur Pierre Bergé, tracer son itinéraire, émettre une opinion désagréable sur le bonhomme, ça ne se fait pas. Dans le champ médiatique, BiBi n’a pas trouvé l’ombre d’une critique. Sur le Net aussi. Pourquoi ? Mystère. A croire que ses réseaux sont solides, bien installés et bien intimidants. A croire aussi que toute critique risque d’attirer les foudres et les représailles du bonhomme. Mais vous n’êtes pas obligés de croire BiBi.

Pierre Bergé est un homme qui a fait des choix souvent désastreux sur le plan strictement politique. BiBi a cette désagréable impression que le bonhomme a toujours misé sur de bien mauvais moutons.

Il y a longtemps, Pierre Bergé avait jeté son dévolu sur Laurent Fabius mais ce dernier fut banni à la suite de son Non européen. Il s’enticha ensuite du Camarade Julien Dray à qui il prêta la coquette somme de deux millions d’euros pour l’achat d’un appartement parisien et qu’il soutint dans son noyautage de SOS Racisme. Mais là aussi, Bergé fut en retard du cadran politique et laissera – sans regrets- l’animal Julien se laisser tondre dans le bercail socialiste.

Qu’on se le dise, Monsieur Bergé est un socialiste, un socialiste mitterrandien de la première et dernière heure (enfin pas le Mitterrand décoré de la Francisque), un socialiste dont la fortune personnelle dépasse les quelques 400 millions d’euros. Sans compter les bénéfices de ses dernières ventes récentes.

Aujourd’hui, le Grand Mécène se tourne vers les jeunes loups du PS, quadragénaires déguisés en moutons. Voyons leurs chances respectives.

1. Il y a celui qui est à la traine : Benoit Hamon. Ce jeune cadre dynamique s’est fait, lui aussi, tondre la laine et n’a plus aucun espoir d’être au chaud pour l’hiver. C’est que, tout benoitement, il avait dit beaucoup de mal du Neveu de François. Sacrilège irréparable et impardonnable pour le cœur de Pierre.

2. Pierre Bergé ne parle plus guère de la bergère du Poitou. Ségolène Royal, dites-vous ? Mais comment ça s’écrit Ségolaine ?

3. Les moutons de Panurge sont donc au nombre de trois : Arnaud Montebourg, Manuel Valls et Vincent Peillon. Le grand débat à venir se fera certainement dans les rubriques de Libération chez qui Pierre Bergé a placé quelques écots (500000 euros) pour renflouer le journal. Notre généreux donateur donne d’ailleurs à droite et à gauche sans compter. Si on savait les dessous de ses affaires, on pourrait peut-être découvrir que ses largesses vont très, très loin. Mais en ce Monde indéchiffrable de la Finance et des Médias, il ne faut s’étonner de rien. Il y a bien longtemps, de méchantes langues susurraient que le Père d’Arnaud (ce cher Jean-Luc Lagardère) avait misé des billes dans le Capital de l’Humanité. Des méchantes langues vraiment.

     CARRRRLA

Mais revenons à nos moutons : Bergé prépare l’Avenir sans vraiment un désir… d’avenir. Il s’en prend soudainement au Téléthon avec pertes et fracas médiatiques au moment même où le Pouvoir, lui, s’en prend à la contribution française d’Unitaid, au moment même où Madame Martinez, députée UMP, en accord avec Grégoire Verdeaux (Conseiller Com de Carla), parlent de réduire le budget de l’ONU-Sida pour le confier à Qui-Vous-Savez. Comme le soulignent les journaux depuis la rencontre du premier décembre, Pierre et Carlita sont redevenus amis mais sur quoi repose désormais leur nouvelle entente cordiale ?  Mystère et boule de gomme.

Reste que ce Bergé a beaucoup de travail : pendant qu’il admire cette autre bergère (Carlita) sur sa droite, il compte (sur) ses moutons sur sa «gauche».

BiBi exprime ses impressions et imprime ses expressions.

BiBi sur papier.

Le numéro 104 de la Revue Vie Sociale et Traitements (VST) a eu la gentillesse de publier un des coups de gueule de BiBi dans son numéro de décembre 2009. Pour les lecteurs réguliers de BiBi, cet article leur était déjà familier puisqu’il soulevait l’affligeante posture du Maire de Lisieux qui voulait retenir les mineurs de moins de 13 ans dans leur famille après 23 heures en leur imposant un couvre-feu.

L’article avait pour titre «Lisieux ou la Haine de l’enfant» (voir en appendice). Educateur ou non, travailleur social ou non, psy ou simple citoyen, chacun peut commander le numéro de cette revue du champ social et de la santé mentale des Céméa sur le site http://www.edition-eres.com

Coïncidence, le Monde Diplomatique de ce mois de décembre publie un article signé Patrick Coupechoux sur «Le Traitement sécuritaire de la Folie » où l’auteur détaille comment la France stigmatise les malades mentaux. BiBi en a retiré deux phrases pointues, deux paroles bienvenues et incisives. L’une est de François Tosquelles : «Sans la reconnaissance de la valeur humaine de la folie, c’est l’homme même qui disparaît». Et, devant cette rage des évaluations demandées à tout prix aux soignants, Jean Oury, fondateur de La Borde à Cour-Cheverny, distille ces simples mots : «Un sourire – pas celui des hôtesses de l’air – c’est très important en psychiatrie. Mais un sourire, cela peut-il s’évaluer ?»

Un excellent article qui taille en pièces les idées foldingues de ce régime qui n’offre qu’une volonté de créer un fichier national de patients hospitalisés d’office, qui fait fi de la relation humaine et de la rencontre singulière entre soignant et soigné, qui est à l’opposé de toute prise en compte du sujet et pour qui la folie est à «neutraliser» et à gérer au coût le plus bas possible. Pour Chouchou et consorts, les dépenses en psychiatrie sont dans cet esprit : elles sont inutiles et elles sont faites pour des gens inutiles.

BiBi signale aussi le numéro 11 de Bakchich de ce mercredi. En avant-dernière page, l’équipe de Bakchich a relevé une flèche de BiBi lancée sur Twitter à propos de Madame Valérie Hortefeux et de son crêpage de chignon (de chiffon) avec une cliente de chez Dior. Par ailleurs, BiBi s’étonne que le journal fasse si peu cas de la Journée Mondiale du Sida et des directions stratégiques nouvelles mises en place par Chouchou, Chochotte et Grégoire Verdeaux, leur Conseiller Com. Dans un prochain numéro ? Allez… tout vient à point pour celui qui sait attendre. BiBi sera donc un patient… très patient.

En attendant, les lecteurs de BiBi peuvent se faire les dents sur :

Les Flèches de BiBi (spécial Sarkozy).

 

LES FLECHES DE BIBI Special Sarkozy

Montres bling bling.

Chouchou a vu trop de films de gangsters hollywoodiens. Il croit encore que les Voyous ne travaillent pas et se lèvent à 5 heures de l’après-midi. « Tous ces messieurs qui ne travaillent pas et qui ont de belles voitures devront s’expliquer. Tous ceux qu’on ne prendra pas sur le fait, on les prendra par… (attention, lisez en vous délectant) des éléments du train de vie, les Porsche, les MONTRES… ». Aux arrêts, Jacques Séguéla, Julien Dray, Rachida Dati (gommant sa montre en Une du Figaro) et Chouchou lui-même ?

Mathilde Seigner : la nouvelle supportrice de Chouchou.

La Tribune de Genève du 27 novembre rapporte les propos de la belle sœur de Polanski. Elle y va franco, comme à son habitude. Rebelle à l’écran, cette intellectuelle cataloguée « grande gueule », l’ouvre pour défendre les Droits de son beauf : «Je n’irai pas jusqu’à dire que c’est grâce au Président Nicolas Sarkozy que Roman a été libéré. (Mais si ! Dis-le , chère Mathilde !). Mais il a été super. Et il l’a beaucoup soutenu. Le Président a été très efficace». Dommage qu’on n’en sache pas plus sur cette «efficacité». Visiblement, les Médias préfèrent parler de la grippe (plus de 700 sujets). Et Carla ? qu’a-t-elle fait ? Elle a mis la main à la poche pour compléter la caution ?

Bichonnons Chirac et chouchoutons Chouchou.

Chirac a reçu un bichon en guise de cadeau médiatique par Michel Drucker. Et si BiBi lançait un message au Peuple de la blogosphère de France : «Quel cadeau pour l’anniversaire de Chouchou le 28 janvier ?» Pas de Toutous SVP, il y a déjà ceux du Figaro, du JDD et de TF1.

Humiliés et Offensés.

Hubert Falco. Ce qu’il y a de drôle dans la Cour de Chouchou, c’est la façon dont les Courtisans s’auto-flagellent devant les humeurs contraires du Prince. Ainsi Hubert Falco, le Maire de Toulon a refusé de conduire la liste UMP aux prochaines régionales en PACA : « Je suis peiné, je suis malheureux de l’avoir déçu, je suis avec le Président depuis le début ». Le pauvre Falco a fait de la peine à Chouchou. Hé oui, le Maire de Toulon n’aurait pas dû le laisser en… rade.

Rama Yade n’est pas en reste. Elle promet de ne plus être une éternelle rebelle. Pour éviter d’avoir à affronter le courroux de son Maître, elle a écrit une lettre qu’elle a d’abord envoyée à Brice Hortefeux, le meilleur ami, qui s’est empressé de corriger sa faute. Rama a eu l’aval du Premier Protecteur qui l’a jugé « bonne pour le Service ». Attention, bonne, pas bonne-à-tout-faire. 

Une belle journée.

Ce premier décembre 2009, jour mondial de la Lutte contre le Sida, on a bougé et on s’est activé dans les coulisses de l’Humanitaire. Est-ce dû aux trois articles de BiBi sur le Conseiller Com de Carla Bruni-Sarkozy, Grégoire Verdeaux ? Bakchich le rapporte sur son site : « Après moultes discussions, rendez-vous a été fixé ce mardi 1er décembre, à l’Hôtel Marigny. Carla Bruni sera présente pour écouter plusieurs acteurs de la lutte contre le virus, parmi lesquels Pierre Bergé (président du Sidaction), Jean-François Delfraissy (directeur de l’agence nationale de recherche sur le sida), Christine Katlama (médecin), Bruno Spire (Aides) et Reda Sadki (Comité des familles). Un poil en retard, et après une piqûre de rappel, la Première Dame devrait donc finalement tenir sa promesse ».

De plus, BiBi a appris que notre Chochotte a pondu deux articles sur Paris-Match à propos de son combat contre le Sida. BiBi, lui, a lu son journal dans le Canard Enchaîné de ce mercredi. Pas un mot pour remercier BiBi. Pas très charitable, notre Chochotte.

Carla et Grégoire : lire les quatre articles.

 

Ouvrir l’œil, tendre l’oreille.

Arlette Farge

Lecture croisée de BiBi pris entre l’homme de théâtre Valère Novarina et l’historienne Arlette Farge. Drôle de tumulte à leur lecture…

BiBi avait à peine fini le dernier livre de l’historienne Arlette Farge («Essai pour une histoire des Voix au 18ième siècle» chez Bayard) qu’il a tiré de ses étagères le Dictionnaire du Chablaisien du Docteur André Depraz. Celui-ci y a repris les mots qui courent dans les montagnes hautes savoyardes (en 30 chapitres).

Ce dictionnaire s’ouvre par une étincelante préface de Valère Novarina : «Nous avons le même mot entendre pour désigner à la fois ce qui est de l’ouïe et ce qui est de l’intelligence ; cela signifie bien que la pensée écoute et qu’elle va toujours au plus près de la chair des mots ; c’est ce qui la distingue de l’idée, de l’opinion : l’opinion suit une idée, elle est toujours univoque, plate, machinale et sans volume, sans paradoxe et sans croisée – et c’est ainsi, aux normes, commode à emballer et propre à la pasteurisation qu’elle s’exprime, se monnaie, se répète et se vend ; alors que la pensée respire, entend, va creuser avec les mots, court dans la langue même, va jusqu’à se perdre et invite au voyage ».

Avec Arlette Farge – à qui, en des temps plus anciens, BiBi avait écrit au sujet des Possédées de Morzine – on part en voyage avec un guide exceptionnel. On traverse le 18ième dans le tumulte. Ici, des murmures et grondements critiques, là des propos dits blasphématoires (contre Dieu, contre le Roi), ailleurs toujours ce bruit persistant des voix populaires, l’éloge de la conversation, les cris des possédés de Bicêtre, les babils des enfants, les cris publics non confondus avec la clameur publique, la reprise des rapports -tout en voix – entre hommes et femmes «agacées».

On reste en arrêt sur les magnifiques pages du chapitre 4 qui font passer le «souffle des passions souffrantes» (voix des plus faibles, des prisonniers, des aliénés). Arlette Farge creuse là en profondeur et donne à entendre… grâce à un travail magistral sur archives (y sont rappelées au passage les infinies mais vivantes précautions méthodologiques).

Il y a là, en condensé, toutes les difficultés de la recherche historique et tout le courage d’Arlette Farge. Jamais impuissante face aux preuves bien ténues, Arlette Farge veut «dire le malheur» pour lui faire rendre gorge. Elle met sa voix d’historienne singulière au service des Sans Voix. Pas seule pourtant, puisqu’elle se retrouve dans le sillage de Geneviève Bollème (BiBi avait lu de celle-ci une captivante étude sur Flaubert), de Michel Foucault et de Roger Chartier.

Une fois de plus, Arlette Farge a émerveillé BiBi, du Goût de l’Archive à ce petit livre sur Watteau ( Magistral «Fatigues de la Guerre»), du Cordonnier de Tel-Aviv à la Fracture sociale. BiBi ne saurait terminer ses propos laudateurs sans rappeler la magnifique intervention de l’historienne dans un article mis en ligne (« Les plus pauvres portent des écrits sur eux »)»