Yearly Archives: 2011

Villepin à 8% ou la grande frousse de Sarkozy.

Dans le dernier JDD (page 11), le journaleux Bruno Jeudy nous livre un article au titre bien optimiste et – une fois n’est pas coutume – de bonnes infos. A croire qu’il a lu le précédent billet-BiBi sur les tractations Sarkozy-Villepin.

Monsieur 8%.

BiBi y revient ici une nouvelle fois car ce qui est en jeu n’est ni plus ni moins les 8% dont on crédite Dominique au premier tour (s’il se présente). Et ces 8% feront perdre Sarkozy. D’où la grande frousse de notre Président, d’où cette grande pétoche qui sourd dans les couloirs élyséens – et que la grande presse aux ordres fait mine de ne pas voir, de peur évidemment d’indisposer (ou mieux : de contrecarrer le projet secret de Chouchou de réconciliation).

Les déjeuners se multiplient.

On apprend donc qu’une part importante du temps de nos Ministres et Hommes de l’Ombre UMP se passe en… déjeuners à tenter de convaincre le bel aristocrate «de renoncer à 2012». Pas rien comme tentatives, pas rien ces déjeuners présentés pourtant comme anodins, n’est-ce pas ?  Comment expliquer qu’ils ne fassent pas l’objet de commentaires ? Ce ne sont pourtant pas les caméras qui manquent lorsqu’on voit la médiatisation outrancière de Marine Le Pen à son Congrès.

Copé, Baroin et pas n’importe quels autres.

Donc notre Dominique déjeune très souvent : avec Jean-François Copé et avec François Baroin. Avec ce dernier, pas besoin de lui poser des questions, il répond toujours à côté. Mais Bruno Lemaire pourrait, lui. Très bavard sur ses amis tunisiens, ex-directeur de cabinet de Villepin, il pourrait s’expliquer sur la mission que Chouchou lui confie et détailler ce qu’il amène dans le panier présidentiel en échange du Grand Renoncement.

Conseil à Dominique : Attention à ta ligne politique et… physique (celle qui te fait gagner le cœur des électrices) ! Tu risques de prendre des kilos à multiplier les déjeuners : avec Alain Juppé, ton ami d’Ecole, «grand professionnel», avec Jean-Louis Borloo On s’entend bien») et avec tant d’autres responsables UMP ( Hé ! Bruno Jeudy ! T’as oublié de donner les noms !).

Vers un échec ?

C’est dans le second article («Affaire Clearstream très loin de la trêve») qu’on aura plus de précisions. On sait déjà que Sarkozy – subitement tout mielleux – a invité les anciens premiers ministres (dont Villepin) au Sommet du G20. Ce Chouchou ! Il connaît son Dominique sur le bout des doigts. Villepin n’est en effet pas du tout du tout insensible à la tactique qui consiste à le bombarder dans la Jet-Set politique, à la Top-flatterie, aux courbettes bien faites, à sa ré-introduction dans le haut de la France d’En-Haut. Il a donc accepté l’Invitation à déjeuner entre le 20 et 28 janvier. Un point pour Chouchou.

L’omniprésent Djourhi.

Quid des autres repas ? Hé bien, De Villepin déjeunera aussi avec Alexandre Djouhri (au Bristol ? à Monaco ? ). Pour ceux qui ne connaissent pas Alexandre, la seule lecture de son cursus est édifiante. Le bonhomme est un intime de Pasqua, de Chirac, de Maurice Gourdault-Montagne et de Villepin;  il accompagne Sarkozy dans tous ses voyages présidentiels (rencontre d’avril 2006). Wouuuhh ! Pas rien, le bonhomme ! Voilà comment le JDD en parle :

«Proche de Claude Guéant, l’homme d’affaires Alexandre Djourhi, intime de Villepin, a plaidé à plusieurs reprises pour un «cessez-le-feu». Le patron d’EDF, Henri Proglio, avec lequel Villepin a déjeuné cette semaine, aurait également plaidé en ce sens. «Alexandre tient la ligne suivante, explique un des proches de Djourhi. Il dit que Sarkozy doit gagner en 2012 mais que pour y arriver il doit se réconcilier avec Villepin».

Fais attention, Dominique, les repas risquent de prendre fin car tu n’auras plus rien en caisse si tu persistes dans ton entêtement. Et la manne financière, c’est le nerf de ta guerre, non ?

Silence dans les rangs de Gauche.

Ce qu’il y a de très surprenant dans cette affaire, c’est qu’il n’y ait que BiBi pour soulever de telles questions. Surprenant : les hommes et femmes de Gauche (Jean-Luc Mélenchon y compris) font peu de cas de ces manigances. Or il semble à BiBi que tous ces mouvements d’envergure autour de Villepin sont du plus haut intérêt à analyser. A analyser pour cogner et pilonner sur ce point faible.

Deux Questions-BiBi.

A Villepin : « Alors, Dominique, tu te couches ?»

Aux gens de Gauche : «  Copé, Baroin, Borloo, Proglio, Guéant, Lemaire, Djourhi déjeunent et re-déjeunent avec Villepin et ça n’interroge personne

Réponse au benaliste Sofian, invité du blog de Romain Blachier.

Naviguant sur Twitter tout en dégustant pâtisseries et thé tunisiens avec ses amis, BiBi s’est arrêté sur le blog de Romain Blachier, pointure socialiste lyonnaise (tendance Collomb /DSK). Au nom de la liberté d’expression, ce dernier offrait son blog à un sympathique ami tunisien (Sofian) qui regarde «avec circonspection les évènements». D’entrée, on saisit l’intention de l’ami : il prend position contre l’assimilation de la Tunisie de Benali à une «dictature sanguinaire». Ceci est écrit au moment même où jeunes et moins jeunes  recevaient balles réelles dans cette Tunisie qui «contrairement à ce que l’on croit, poursuit-il, se démocratise peu à peu» !

Il est souvent de coutume de parler de la Solidarité des «Frères arabes» (demandez aux Palestiniens) mais souvent, trop souvent derrière un semblant d’unanimité (ah, la fameuse Oumma), se cache une rancœur fraternelle, celle d’Abel et Caïn. Pour Sofian, le Maghreb (et la «modeste» Tunisie), c’est donc mieux que tout le reste… du Monde musulman.

La désinformation.

La désinformation ? Bah ! vous n’y pensez pas. Elle vient exclusivement des méchants d’Al-Jazeerah. Les armes médiatiques de BenAli ? On n’en saura rien. Juste ceci : «Le président déchu Zine  El Abidine Ben Ali est loin d’avoir un bilan catastrophique». Dommage que Sofiane fasse silence sur la Ben Ali Propaganda, digne des régimes staliniens. BiBi lui rafraîchit ici la mémoire avec quelques exemples.

Les radios.

La licence de Radio Chams FM a été accordée à la fille Ben Ali épouse Mabrouk. Celle de Zitouna FM a été accordée à Sakhr el Matri, gendre du président. Mosaïque FM la première radio privée a été accordée à un groupe d’hommes d’affaires dont Belhassen Trabelsi est comme par hasard le frère de Mme Ben Ali. La radio FM du Sahel a été donnée à M. Néji Mhiri, ami personnel de Ben Ali.

Les télévisions.

Hannibal TV : Monsieur Mohamed Nasra a obtenu la première licence privée de télévision. C’est l’époux d’une proche de Mme Ben Ali. Dans la belle coopération franco-tunisienne – dont Sofiane ne pipe mot – n’oublions pas l’Agence Tunisienne de Communication Extérieure, organisme mis en place par Abdelwahab Abdallah, un des piliers du régime. Les journaleux payés par BenAli ont continuellement asséné et répété que la Tunisie s’ouvrait au Monde moderne (avec la complicité d’Anne Méaux, Princesse de la Propaganda et Séguéla d’EuroRscg).

La diversité religieuse.

Sofiane voudrait nous faire croire à la tolérance de BenAli sans voir :

1. que c’est la grandeur du peuple tunisien qui a offert des garanties aux trois monothéismes de pouvoir pratiquer et non l’esbrouffe stratégique de BenAli. La population tunisienne dans son écrasante majorité a toujours renié l’islamisme radical.

2. que Ben Ali, lui, a toujours eu la même ligne : se présenter comme un bouclier contre l’islamisme radical pour justifier ses emprisonnements, expulsions, tortures etc. A chaque soubresaut, ses journaleux criaient au loup: «Les islamistes veulent prendre le pouvoir» ! Entretenir la menace terroriste à l’échelon local et régional pour apparaître aux yeux des Etats occidentaux comme le «bon élève» de la classe sécuritaire du Monde arabe, loin devant Bouteflika, Moubarak et tous les autres… c’est cela que l’ami Sofiane prend pour des largesses démocratiques.

Immobilier et foncier.

BiBi ne s’étendra pas nonplus sur les bénéfices énormes générés par les prix réels de l’immobilier et le foncier. La plupart des ces opérations d’expropriation et d’accaparement des terres ne bénéficiaient pas au peuple tunisien mais étaient aux mains de la famille. Ben Ali se distribuait des zones entières. Il l’a fait pour Montassar Maherzi (époux de la sœur de Mme Ben Ali) à Gabès, pour lui-même à la Baie des Anges au Kantaoui etc.

Corruption et familialisme.

Sofian prend des gants : «C’est un fait la corruption gangrène la Tunisie » mais c’est aussitôt pour rajouter ce «mais» qui corrige tout : « mais ce phénomène avait plutôt tendance à s’apaiser vu que selon Transparency International qui classait la Tunisie 59ème sur 178 pays». Or cet appel empreint d’objectivité – via la référence à des statistiques de Transparency International (organisme en effet reconnu et très sérieux) est une falsification, une contre-vérité. BiBi est allé chercher au plus près et a relevé : « Selon Transparency International, indice 2007, la perception est que la corruption en Tunisie ne fait qu’empirer. Le classement de la Tunisie sur l’indice a chuté de 43 en 2005 à 61 en 2007 (sur 179 pays)»

On connaît cette argumentation habituelle : il y a des voleurs qui volent plus que nous donc, voyez, finalement, nous ne sommes pas des voleurs.

Les grands travaux.

Souvenons-nous que les Dictatures ont toujours aimé organiser une Politique de Grands Travaux. Sofian nous dit la grandeur de BenAli en… glorifiant la construction de huit aéroports sous l’ère du Dictateur. La méthode est similaire lorsqu’on loue les autoroutes germaniques construits par Hitler (laissez passer les chars), le nouveau réseau routier franquiste (pour envoyer au plus vite la Police), l’architecture stalinienne, les aménagements touristiques de Ceausescu sur la Mer Noire (avec roumains comme petit personnel) etc.

Les aéroports donc.

Juste des rappels : sur la concession pour la gestion des services de l’aéroport de Tunis, qui est le bénéficiaire ? Le gendre de Ben Ali. Sur la licence des Free-Shops ? A la Société Weitnauer chapeautée par Sofiene Ben Ali. Nul besoin d’insister sur le développement du familialisme (Ben Ali, Trabelsi, Materi, Mabrouk, Zarrouk, Chiboub). L’article-BiBi deviendrait justement obscène car la liste serait interminable.

La France libérale.

Quant aux Sociétés françaises, leur entrée en territoire benaliste était toujours conditionnée de la même façon : il fallait montrer patte blanche et sommes trébuchantes pour s’y installer (Carrefour à Slim Chiboub, Géant, Monoprix obtenues grâce à Madame Mabrouk, fille de Ben Ali, Bricorama confisquée par Imed Trabelski). On imagine que la faillite du petit commerce tunisien n’est pas un vain mot. BiBi n’abordera pas les conditions dramatiques dans lesquelles vit la grande majorité du peuple tunisien, des étudiants diplômés sans espoir aux gens de peu entre mendicité et rapines. Tout ceci est connu.

Rebelles et Briseurs de Tabous.

Un mot à Romain Blachier qui prend ses précautions pour donner de la parole et de la place écrite à un défenseur de BenAli. Pour BiBi, il est de bon ton en ces années sarkozystes de se présenter avec des paroles décalées, différentes, de bon ton de se doter d’habits de rebelle, de penseurs à l’écart. Ainsi Zemmour peut se targuer d’être un Intello politiquement incorrect (tout en bouffant au Figaro et à France 2 et à la TV Bolloré). Ainsi de notre Président tout fiérot de parler de rupture et de brisure des tabous. Ainsi de nos Intellos-Chiens-de-Garde voulant se présenter comme victimes et minoritaires dans un espace médiatique tout inventé sur mesure par un supposé squatt des très méchants Rouges.

Interrogations-BiBi.

L’argumentation de la pluralité des opinions que Romain Blachier brandit interroge BiBi. Pendant 23 ans de pouvoir en Tunisie, les seules voix autorisées pour glorifier le Régime BenAli furent celles, majoritaires, omniprésentes de sous-fifres benalistes, de censeurs bien organisés et grassement payés pour construire la grandeur de leur Président. En Europe et ailleurs.

Démarquage et marquage.

Aujourd’hui, un socialiste tendance DSK (pas très gêné aux entournures) reçoit son ami Sofian en disant dans le même temps : «Attention, ce n’est pas moi ; ce que dit Sofian, ce n’est pas mon avis».

Très bien mais en lui laissant son espace de blog (rien à dire là-dessus) au nom de la «différence», Romain Blachier dit aussi autre chose aux bibis : l’air de rien, il met les bibis en posture d’être des analystes non-objectifs et aveugles, de raisonner en mots d’ordre, d’occuper la place de vilains partisans, d’être des gens qui disent des contrevérités puisqu’ils ne donnent pas à la discussion un air équilibré à leurs positions (leurs blogs ne font évidemment pas du 50/50) alors que le sien… etc.

Joie révolutionnaire et soupirs strausskhaniens.

Eh bien n’en déplaise à Romain et à son ami tunisien, BiBi a goûté ce samedi les saveurs de pâtisseries tunisiennes et du thé à la menthe avec ses amis. Et derrière leurs larmes et leur légitime inquiétude sur ce qui se passe (la tournure calamiteuse retenue par Romain Blachier – «Bonjour l’Anarchie» en lieu et place-BiBi de «bascule démocratique»- en dit long), BiBi était fier d’y voir de la fierté et de l’espoir.

BiBi rend hommage à Bakchich-Hebdo.

Chacun construit avec ses objets familiers un rapport d’amour, de haine, de tendresse, d’intérêt. Voilà la triste nouvelle de cette semaine : l’Hebdo-Bakchich est mort et plus triste encore, cela n’a pas fait de grosses vagues. Y compris dans la Blogosphère française. Espérons que l’esprit Bakchich demeurera dans le Web. Attendons la nouvelle mouture de Betapolitique et soutenons Dazibaoueb pour leurs inventaires.

Au-delà des difficultés financières, il aura peut-être manqué à Bakchich un réseau et une arborescence qu’il aurait pu pêcher auprès des Bloggeurs par exemple. En s’appuyant sur l’armature naissante des blogs, le journal aurait trouvé des points d’appuis. BiBi avait son propre rapport à l’Hebdo. Pas abonné mais lecteur régulier, il aimait le ton désinvolte derrière lequel se cachait un grand sérieux, il se plongeait avec ravissement dans les articles fouillés, les infos inédites, de nulle part ailleurs. Et même qu’une fois, passant par Paris, BiBi était allé leur rendre gentiment visite.

BiBi se souviendra que lui-même fut « publié», en septembre 2009, dans les toutes premières pages (Vendredi, l’hebdo de Jacques Rosselin y collaborait alors). Bien entendu, avec sa mauvaise humeur légendaire, BiBi grognait contre certains collaborateurs pas toujours en phase avec les combats d’aujourd’hui mais il savait se contenter de cette belle diversité parmi les 15 salariés.

Lecteur assidu du dernier numéro dont peu de médias font cas (un journal qui disparaît, c’est pourtant un recul des libertés, de celle de penser le Monde et de l’améliorer), BiBi vous offre sa dernière lecture en morceaux choisis pêchés dans ce dernier numéro :

1. Parmi les soutiens de Bakchich, applaudissons Isabelle Adjani et réservons nos huées pour les David Douillet, Philippe Val, Eric Besson, Dédé Santini (dont l’humour se fait encore attendre) ou encore le sérénissime Prince Bébert de Monac’ qui ont traîné l’hebdo devant les tribunaux… probablement au nom de leur liberté de la Presse.

2. Dans son billet, Bertrand Rothé note justement que ce n’est pas DSK qui est à l’origine des 35 heures. Stéphane Fouks veut colorier en rouge le joli journal du futur candidat PS. Pour un peu, il nous dirait que DSK lisait Bakchich dans son appartement Place des Vosges ou dans son somptueux ryad de Marrakech.

3. Jean-Luc Mélenchon ne veut pas «concentrer sa parole en 140 signes», c’est-à-dire utiliser Twitter pour y écrire des gazouillis. Il a tort : concentrer sa pensée, la ciseler en peu de mots, c’est aussi un beau travail politique. Il lui sera pardonné car le bouillant Jean-Luc fréquente Pierre Bourdieu et Alain Accardo. Il ne lui reste plus qu’à inviter Luc Boltanski à la pizzeria.

4. Dernière tête de turc de Bakchich (et de BiBi tout autant) : PPDA. Où l’on apprend que le Môssieur  «ne pouvait rien savoir de son plagiat» car son Nègre (Bernard Marck), spécialiste de l’aviation, ne lui avait pas donné à lire ! Bakchich confirme par ailleurs que le Poivre n’est pas d’origine bretonne (il s’est inventé une filiation avec faux aïeul et tutti quanti) et que notre Patrick touche 10.000 euros pour chaque petit billet dans France-Soir.

5. Très sain petit coup de canif à la Suisse qualifié justement de «petit labo des mesures rétrogrades». Qu’on en juge : Interdiction de construire des minarets, vote pour l’expulsion des étrangers délinquants et aujourd’hui, obligation faite aux usagers malades de payer la nourriture dans les hôpitaux (12 euros/jour).

6. Et enfin un petit clin d’œil à Xavier Monnier : le match ETGFC contre l’Olympique de Marseille ne s’est pas joué à Thonon mais à Annecy. Par contre, il aurait pu ajouter deux autres cartons rouges (outre contre ceux de Lizarazu et de Zidane présents dans le staff financier du club de Frank Riboud) : l’un pour Patrick Trottignon, cité au Procès du transfert du joueur de l’OM, Tuzzio, en 2008, l’autre pour Bernard Casoni qui déclare à propos des Années-Tapie : «Je suis content d’avoir connu cette période».

BiBi fera – comme PPDA – un dernier plagiat pour saluer l’équipe de Bakchich et leurs 53 publications débutées en septembre 2009 : «Je suis content d’avoir connu cette période».

Sarkozy – De Villepin : castagne ou réconciliation ?

Le 4 mars dernier, BiBi écrivait en prologue à son article un peu provoc’ que nous allions assister à « L’inévitable Réconciliation Villepin-Sarkozy» : «Dom et Chouchou vont ranger leurs couteaux et les crocs de boucher. Qu’ils se dépêchent ! 2012 est si vite arrivé. BiBi guettera les prochains numéros de Paris-Match pour voir la jolie photo de ce formidable couple politique».

L’Hypothèse-BiBi du 4 mars.
BiBi poursuivait :
«Et tout à coup, l’hypothèse saute aux yeux de BiBi : «Mais bon sang, mais c’est bien sûr». Oui, leur réconciliation est inévitable. Ils n’ont guère d’autre solution que cette obligation absolue de s’entendre. Désunis en 2012, il y aura désastre pour les deux. Aussi, il est plus que vraisemblable que dans les prochains mois, on assiste à un rapprochement sensible puis de plus en plus prononcé pour la «gagne».

«Les membres du Pool ne sont pas des idiots : ils demanderont de ranger les couteaux et les crocs de boucher (via Bruno Lemaire et les Villepinistes), ils demanderont à Frère Lagardère de gommer leur animosité réciproque dans le choc des photos, ils appelleront Martin Bouygues pour qu’il ouvre ses antennes, ils sonneront Val et JL Hees pour qu’ils rappliquent dare-dare, ils organiseront le Sommet du G20 en invitant Dominique. On verra Carla et Dom ouvrir ensemble le Musée d’Art Bernard Arnault. On demandera au publicitaire Stéphane Fouks d’y mettre tout son gros poids, on se fera des promesses : 2017 pour Dominique contre un retrait de Dom aux Présidentielles 2012 ».

Commentaires sur l’Hypothèse.
Dans les Com qui suivirent, ceux de Nouvel Hermès contredisaient celui, plus juste de Tony :

«Croire que les lois de la passion s’effaceront derrière les impératifs de la politique, c’est à mon sens une erreur». (Nouvel Hermès)

Pour Tony, foin des passions. C’est de Stratégie dont il est question « Dans tout ça, le seul problème c’est D2V… Que veut-il ? Il peut faire foirer l’affaire pour Chouchou, reconstruire un UMP à sa mesure après une Bérézina, et jouer gagnant pour 2017. Ca c’est le jeu D2V».

Le Canard Enchaîné confirme.
Lisant le Canard Enchaîné de cette semaine, BiBi tombe en arrêt sur la page 2 :
«Quand Sarko drague Villepin : depuis quelques semaines déjà, Nicolas Sarkozy s’est mis en tête de se réconcilier avec DDV. Pas pour les beaux yeux de son rival mais en fonction de sa stratégie : pas d’adversaire à droite pour s’assurer une arrivée en tête au premier tour».

Affaire délicate, bien entendu mais l’intuition de BiBi se révèlerait-elle exacte ? Plus fou encore : notre Chouchou et son Pool (Soubie-Levitte-Guaino-Guéant) ont-ils lu l’article-BiBi du 4 mars dernier ? 🙂 Probablement …

Baroin et Lemaire.
La courroie de transmission, comme l’écrivait BiBi, c’est ce Bruno Lemaire qui «a échoué, pour le moment, à calmer son ancien patron»(Le Canard Enchaîné). Chouchou, inquiet mais malin comme un singe, a dépêché le Pingouin-Baroin pour faire la danse du ventre devant Galouzeau et le séduire. Il attend les résultats.

Invitation au G20.
«Ils organiseront le Sommet du G20 en invitant Dominique» écrivait BiBi le 4 mars 2010. En écho, le même Canard Enchaîné du jour (12 janvier 2011) répond : «Sarko va s’atteler, lui aussi, à la tâche. Dans le cadre du G20 et du G8, qu’il préside cette année, il a décidé de recevoir les anciens Présidents et les anciens Premiers Ministres dont…. Villepin !».

L’interrogation de Tony.
C’est alors qu’on s’aperçoit de la justesse de la question de Tony, assidu lecteur de BiBi, au sujet de Villepin : «Que veut-il ?». Écartons l’idée trop petite d’une mission sur Haïti, idée sarkozyste vite abandonnée, ne nous faisons pas d’illusion sur  l’ idée, trop peu glorieuse – vu les circonstances – d’une mission au Niger ou sur une mission en… Tunisie afin de  jouer les «Pacificateurs», via Besson et Lemaire bien introduits. Bof… trop risqué.
La suggestion de Tony, elle, est idéale, consistante et très plausible :
«Ban-Ki-Moon de l’ONU, finit son mandat le 31/12/2011. Pour le timing ce serait pile poil. D2V est Français, ce serait une première que d’avoir un français en membre du Conseil de Sécurité devenant Secrétaire Général».
Voilà bien un poste à hauteur de notre beau Galouzeau.

La Grande grande frousse de Nico.
Nul doute que dans les prochains mois, on aura des surprises car le temps presse pour Chouchou. Il sait que ça va vite sentir le brûlé si Dominique se maintient et continue de se positionner en futur candidat. Villepin est le Monsieur 8% : voilà la grande, la très grande frousse de Nicolas.
Alors, le Président est en train de rentrer ses crocs de boucher : il va jouer au Magnanime, il va faire jouer la Solidarité de Camp, il va promettre 2017 à DDV (contre Copé), il va conjointement rouler Borloo dans la farine. Et si par usure, Chouchou n’arrive pas à imposer en douceur le Deal (Hé Dom ! Tu te retires contre dédommagement 2017), Chouchou – en désespoir de cause – fera tout pour rendre inéligible ce Grand Dominique bien énervant.

L’interrogation de BiBi.
Elle coule évidemment de source : «Alors, dis-nous Domi, tu te couches ?»

Prendre la Vie avec Philosophie…


Bernard Stiegler (philosophe): un monde où tout est jetable
envoyé par lfone. – Vidéos des dernières découvertes scientifiques.

Correspondance surréaliste.
Au moment où il mettait en ligne les dessins de Reiser et de Siné tirés d’un vieux numéro de La Nouvelle Critique (revue des communistes dans les années 70-80), BiBi ouvrait le livre du philosophe Bernard Stiegler (1) qui évoquait son propre rapport à la… même revue ! (page 25)
« Il y a 150 ans, au mois de janvier 1859, paraissait la Contribution à une nouvelle critique de l’économie politique de Marx et en plaidant ici pour une nouvelle critique de l’économie politique, je célèbre cet anniversaire en rendant un hommage à une revue, La Nouvelle Critique, dont j’ai dit au mois de septembre 2008, invité à la Fête de l’Humanité, quelle place elle avait prise dans mon histoire personnelle d’adolescent et de tout jeune militant… ». Hasard objectif, écrivaient à juste titre les Surréalistes.

Mémoires.
Sur l’Oubli et nos capacités mnésiques, Bernard Stiegler analyse ainsi la chose :
« La généralisation des appareils hypomnésiques industriels fait passer nos mémoires dans les machines de telle sorte que, par exemple, nous ne connaissons plus les numéros de téléphone de nos proches – tandis que la généralisation des correcteurs orthographiques nous fait craindre la fin de la conscience orthographique, et de tout ce qu’elle emporte d’un savoir hypomnésique littéraire, et par là d’un savoir anamnésique de la langue» Il désignera ceci comme un «vaste processus de prolétarisation cognitive et affective et de pertes de savoirs : savoir faire, savoir vivre, savoir théoriser».

Singulier retour.
Pourquoi revient ici et à l’instant cette phrase de Horst Krüger tiré du beau livre «Un bon allemand», livre qui racontait une enfance dans l’Allemagne de 1933, basculant dans l’hitlérisme ?
«Je me demande quel est le plus grand tourment : se souvenir ou oublier ?»
Pourquoi ce retour ? C’était la Question sans réponse d’un BiBi troublé, se remémorant les dix années d’Alzheimer de sa mère.
_________________________________________________________________________

(1). Bernard Stiegler. Pour une nouvelle critique de l’économie politique. Éditions Galilée.