Monthly Archives: janvier 2011

Lecture de Paris-Match du 13 janvier (Part.2)

BiBi, un peu moins enthousiaste qu’à l’ouverture du numéro, finit sa corvée de lecture de Paris-Match. Après les trois hommes (Guillon-Sollers-Valls), l’hebdo cancane sur trois femmes : Farah Pahlavi, Marion Cotillard et Danièle Thompson.

Farah Pahlavi.

Paris-Match pleure sur le destin de Farah Dibah qui a perdu son second fils. Par contre, l’hebdo ne pipera mot sur les souffrances passées des Iraniens, de ce temps pas si lointain où le Shah avait aux ordres une police qui torturait, pendait, emprisonnait, coupait les mains et les têtes à tout va.

Farah a quand-même beaucoup de chance dans son malheur d’exilée : «A 72 ans, elle réside principalement à Paris, rive gauche, où elle bénéficie d’une discrète surveillance policière [ah bon ? Qui paye ?]. Elle y mène une existence assez mondaine [dégustons le «assez»], est reçue à l’Elysée par Chouchou, côtoie les Chirac, les Giscard, les Pinault et se rend parfois à des premières, toujours élégante». BiBi se demande si, en partant d’Iran, elle a pensé à faire comme Leila Ben Ali : partir avec une tonne et demie d’or dans son sac à main. Bien entendu, vous avez  la réponse : c’était beaucoup, beaucoup plus.

Marion Cotillard continue de piaffer.


Toujours dans le même numéro de Paris-Match, on s’étend sur Marion Cotillard et Guillaume Canet : «Marion a quitté son appartement pour se rapprocher de lui [touchant !] dans le Marais [ah, quand-même !]. Mais ils n’habitent pas ensemble [Moderne le couple !]. Ils jouent aux 4 coins sur une jolie place autour d’un jardin [ils y jouent avec l’infantile Philippe Sollers ?], elle dans un deux-pièces sous les combles [comme elle doit avoir froid l’hiver – ou trop chaud l’été, la pôvrette]. Lui, dans un duplex un peu plus vaste».

Qui aura un clap de fin pour dire à Marion que Piaf, c’est fini ?

Danièle Thompson.


Tournons la page de ce si riche numéro : au Théâtre Marigny (propriété de Pinault simple François), Danièle Thompson, décorée récemment par l’ami Sarkozy, fait répéter Bernadette Lafont dans «L’amour, la Mort, les Fringues». Paris-Match rapporte une réplique de la pièce ce jour-là :

«Évidemment, maintenant, il y a le Botox… parce que là aussi… quelle misère ! Alors opter pour un visage tendu comme une peau de yack sur un tambourin au-dessus d’un corps plissé, franchement, où est l’intérêt ?».

Conseil à Danièle : si Carla et Arielle (Dombasle) sont invitées à votre Première, retirez la réplique.

Lecture de Paris-Match du 13 janvier (Part 1).

BiBi furetant à la Bibliothèque Municipale se dit que cette fois-ci, il n’épluchera pas le sinistre Figaro ou les pages du Monde, il ne soupirera ni devant les billets Libé ni devant les constats de Politis. Alors, plein d’enthousiasme, il a choisi le numéro de Paris-Match du 13 janvier.

Un Stéphane Guillon bien tiède.

Hier, il quittait France-Inter sous les huées de Val. Aujourd’hui, il donne une interview dans le Paris-Match (13 janvier). A la question : «Existe-t-il des politiques qui trouvent grâce à vos yeux ?», il répond : « Même si je ne suis pas d’accord avec sa politique, je trouve que Fillon est un homme d’Etat. Si nous étions dans un monde normal,  il devrait être évidemment candidat en 2012». BiBi entend déjà les défenseurs de l’Humoriste : «Enfin, BiBi, il a clairement dit qu’il n’était pas d’accord avec sa politique. Que veux-tu de plus ?»

Hé bien, justement, c’est ce petit plus, cette petite phrase démultipliée ici, là et là («je trouve que c’est un homme d’Etat») qui contribue justement à ce leurre de l’image de Fillon comme Homme d’Etat  (représentant ainsi d’une Droite «acceptable»), leurre répété qui, en fin de compte, le légitime et – plus grave – légitime la politique qu’il mène.

Alors, à Guillon, BiBi offre cette jolie photo de cet homme normal dans une France et une Tunisie normales.

L’enfant Philippe Sollers et Papy Jean-Marie Rouart.

Toujours dans le même numéro de Paris-Match, Philippe Sollers et Jean-Marie Rouart papotent. «Un dialogue passionné» note l’hebdo. Extraits :

JMR : Ne me dites pas que vous n’avez pas connu le bonheur de la souffrance !

PS : Je l’ai éprouvé et même suffisamment pour m’en tenir éloigné. Je l’ai connu lorsque j’étais adolescent.

JMR : Voilà, vous n’avez pas su le rester comme moi !

PS : Non, je suis resté enfantin.

Ah ! Nos grands écrivains sont restés de grands enfants ! BiBi imagine alors Philippe détaler et aller préparer son papier mensuel pour le JDD. Vous avez remarqué ? Non ? Paris-Match et le JDD, hé ben, oui, oui, ils ont le même patron : Arnaud… Arnaud Lagardère.

Manuel Valls la braise.

Toujours dans le même numéro, on nous dévoile un pan de la vie secrète de Manuel Valls ( il connaît dans le même temps les honneurs du «Point»de cette même semaine. Article : «L’Homme qui ose»!). Le Socialiste présente sa nouvelle femme, Anne Gravoin. Un même tempérament de feu, violoniste de son état, elle dirige la Société Régie Orchestre – merci Paris-Match pour la pub 1 ! La musique, Valls la connaît ! Il pleure à chaque fois à la Traviata. On apprend aussi son surnom au PS : «Monsieur Moi-Même». BiBi lui rappelle que «Monsieur BiBi» est une marque déjà déposée 🙂

L’article se finit par une seconde tranche de pub : «Le dernier CD de son Travelling Quartet est riche de 14 titres arrangés des Beatles» et – formidable preuve d’amour – le morceau préféré d’Anne est dédié au travailleur Manuel : « All you Need is… ». Ah, l’Amour, il n’y a que ça de vrai !

Suite de cette lecture demain ? Après-demain ?

Villepin à 8% ou la grande frousse de Sarkozy.

Dans le dernier JDD (page 11), le journaleux Bruno Jeudy nous livre un article au titre bien optimiste et – une fois n’est pas coutume – de bonnes infos. A croire qu’il a lu le précédent billet-BiBi sur les tractations Sarkozy-Villepin.

Monsieur 8%.

BiBi y revient ici une nouvelle fois car ce qui est en jeu n’est ni plus ni moins les 8% dont on crédite Dominique au premier tour (s’il se présente). Et ces 8% feront perdre Sarkozy. D’où la grande frousse de notre Président, d’où cette grande pétoche qui sourd dans les couloirs élyséens – et que la grande presse aux ordres fait mine de ne pas voir, de peur évidemment d’indisposer (ou mieux : de contrecarrer le projet secret de Chouchou de réconciliation).

Les déjeuners se multiplient.

On apprend donc qu’une part importante du temps de nos Ministres et Hommes de l’Ombre UMP se passe en… déjeuners à tenter de convaincre le bel aristocrate «de renoncer à 2012». Pas rien comme tentatives, pas rien ces déjeuners présentés pourtant comme anodins, n’est-ce pas ?  Comment expliquer qu’ils ne fassent pas l’objet de commentaires ? Ce ne sont pourtant pas les caméras qui manquent lorsqu’on voit la médiatisation outrancière de Marine Le Pen à son Congrès.

Copé, Baroin et pas n’importe quels autres.

Donc notre Dominique déjeune très souvent : avec Jean-François Copé et avec François Baroin. Avec ce dernier, pas besoin de lui poser des questions, il répond toujours à côté. Mais Bruno Lemaire pourrait, lui. Très bavard sur ses amis tunisiens, ex-directeur de cabinet de Villepin, il pourrait s’expliquer sur la mission que Chouchou lui confie et détailler ce qu’il amène dans le panier présidentiel en échange du Grand Renoncement.

Conseil à Dominique : Attention à ta ligne politique et… physique (celle qui te fait gagner le cœur des électrices) ! Tu risques de prendre des kilos à multiplier les déjeuners : avec Alain Juppé, ton ami d’Ecole, «grand professionnel», avec Jean-Louis Borloo On s’entend bien») et avec tant d’autres responsables UMP ( Hé ! Bruno Jeudy ! T’as oublié de donner les noms !).

Vers un échec ?

C’est dans le second article («Affaire Clearstream très loin de la trêve») qu’on aura plus de précisions. On sait déjà que Sarkozy – subitement tout mielleux – a invité les anciens premiers ministres (dont Villepin) au Sommet du G20. Ce Chouchou ! Il connaît son Dominique sur le bout des doigts. Villepin n’est en effet pas du tout du tout insensible à la tactique qui consiste à le bombarder dans la Jet-Set politique, à la Top-flatterie, aux courbettes bien faites, à sa ré-introduction dans le haut de la France d’En-Haut. Il a donc accepté l’Invitation à déjeuner entre le 20 et 28 janvier. Un point pour Chouchou.

L’omniprésent Djourhi.

Quid des autres repas ? Hé bien, De Villepin déjeunera aussi avec Alexandre Djouhri (au Bristol ? à Monaco ? ). Pour ceux qui ne connaissent pas Alexandre, la seule lecture de son cursus est édifiante. Le bonhomme est un intime de Pasqua, de Chirac, de Maurice Gourdault-Montagne et de Villepin;  il accompagne Sarkozy dans tous ses voyages présidentiels (rencontre d’avril 2006). Wouuuhh ! Pas rien, le bonhomme ! Voilà comment le JDD en parle :

«Proche de Claude Guéant, l’homme d’affaires Alexandre Djourhi, intime de Villepin, a plaidé à plusieurs reprises pour un «cessez-le-feu». Le patron d’EDF, Henri Proglio, avec lequel Villepin a déjeuné cette semaine, aurait également plaidé en ce sens. «Alexandre tient la ligne suivante, explique un des proches de Djourhi. Il dit que Sarkozy doit gagner en 2012 mais que pour y arriver il doit se réconcilier avec Villepin».

Fais attention, Dominique, les repas risquent de prendre fin car tu n’auras plus rien en caisse si tu persistes dans ton entêtement. Et la manne financière, c’est le nerf de ta guerre, non ?

Silence dans les rangs de Gauche.

Ce qu’il y a de très surprenant dans cette affaire, c’est qu’il n’y ait que BiBi pour soulever de telles questions. Surprenant : les hommes et femmes de Gauche (Jean-Luc Mélenchon y compris) font peu de cas de ces manigances. Or il semble à BiBi que tous ces mouvements d’envergure autour de Villepin sont du plus haut intérêt à analyser. A analyser pour cogner et pilonner sur ce point faible.

Deux Questions-BiBi.

A Villepin : « Alors, Dominique, tu te couches ?»

Aux gens de Gauche : «  Copé, Baroin, Borloo, Proglio, Guéant, Lemaire, Djourhi déjeunent et re-déjeunent avec Villepin et ça n’interroge personne

Réponse au benaliste Sofian, invité du blog de Romain Blachier.

Naviguant sur Twitter tout en dégustant pâtisseries et thé tunisiens avec ses amis, BiBi s’est arrêté sur le blog de Romain Blachier, pointure socialiste lyonnaise (tendance Collomb /DSK). Au nom de la liberté d’expression, ce dernier offrait son blog à un sympathique ami tunisien (Sofian) qui regarde «avec circonspection les évènements». D’entrée, on saisit l’intention de l’ami : il prend position contre l’assimilation de la Tunisie de Benali à une «dictature sanguinaire». Ceci est écrit au moment même où jeunes et moins jeunes  recevaient balles réelles dans cette Tunisie qui «contrairement à ce que l’on croit, poursuit-il, se démocratise peu à peu» !

Il est souvent de coutume de parler de la Solidarité des «Frères arabes» (demandez aux Palestiniens) mais souvent, trop souvent derrière un semblant d’unanimité (ah, la fameuse Oumma), se cache une rancœur fraternelle, celle d’Abel et Caïn. Pour Sofian, le Maghreb (et la «modeste» Tunisie), c’est donc mieux que tout le reste… du Monde musulman.

La désinformation.

La désinformation ? Bah ! vous n’y pensez pas. Elle vient exclusivement des méchants d’Al-Jazeerah. Les armes médiatiques de BenAli ? On n’en saura rien. Juste ceci : «Le président déchu Zine  El Abidine Ben Ali est loin d’avoir un bilan catastrophique». Dommage que Sofiane fasse silence sur la Ben Ali Propaganda, digne des régimes staliniens. BiBi lui rafraîchit ici la mémoire avec quelques exemples.

Les radios.

La licence de Radio Chams FM a été accordée à la fille Ben Ali épouse Mabrouk. Celle de Zitouna FM a été accordée à Sakhr el Matri, gendre du président. Mosaïque FM la première radio privée a été accordée à un groupe d’hommes d’affaires dont Belhassen Trabelsi est comme par hasard le frère de Mme Ben Ali. La radio FM du Sahel a été donnée à M. Néji Mhiri, ami personnel de Ben Ali.

Les télévisions.

Hannibal TV : Monsieur Mohamed Nasra a obtenu la première licence privée de télévision. C’est l’époux d’une proche de Mme Ben Ali. Dans la belle coopération franco-tunisienne – dont Sofiane ne pipe mot – n’oublions pas l’Agence Tunisienne de Communication Extérieure, organisme mis en place par Abdelwahab Abdallah, un des piliers du régime. Les journaleux payés par BenAli ont continuellement asséné et répété que la Tunisie s’ouvrait au Monde moderne (avec la complicité d’Anne Méaux, Princesse de la Propaganda et Séguéla d’EuroRscg).

La diversité religieuse.

Sofiane voudrait nous faire croire à la tolérance de BenAli sans voir :

1. que c’est la grandeur du peuple tunisien qui a offert des garanties aux trois monothéismes de pouvoir pratiquer et non l’esbrouffe stratégique de BenAli. La population tunisienne dans son écrasante majorité a toujours renié l’islamisme radical.

2. que Ben Ali, lui, a toujours eu la même ligne : se présenter comme un bouclier contre l’islamisme radical pour justifier ses emprisonnements, expulsions, tortures etc. A chaque soubresaut, ses journaleux criaient au loup: «Les islamistes veulent prendre le pouvoir» ! Entretenir la menace terroriste à l’échelon local et régional pour apparaître aux yeux des Etats occidentaux comme le «bon élève» de la classe sécuritaire du Monde arabe, loin devant Bouteflika, Moubarak et tous les autres… c’est cela que l’ami Sofiane prend pour des largesses démocratiques.

Immobilier et foncier.

BiBi ne s’étendra pas nonplus sur les bénéfices énormes générés par les prix réels de l’immobilier et le foncier. La plupart des ces opérations d’expropriation et d’accaparement des terres ne bénéficiaient pas au peuple tunisien mais étaient aux mains de la famille. Ben Ali se distribuait des zones entières. Il l’a fait pour Montassar Maherzi (époux de la sœur de Mme Ben Ali) à Gabès, pour lui-même à la Baie des Anges au Kantaoui etc.

Corruption et familialisme.

Sofian prend des gants : «C’est un fait la corruption gangrène la Tunisie » mais c’est aussitôt pour rajouter ce «mais» qui corrige tout : « mais ce phénomène avait plutôt tendance à s’apaiser vu que selon Transparency International qui classait la Tunisie 59ème sur 178 pays». Or cet appel empreint d’objectivité – via la référence à des statistiques de Transparency International (organisme en effet reconnu et très sérieux) est une falsification, une contre-vérité. BiBi est allé chercher au plus près et a relevé : « Selon Transparency International, indice 2007, la perception est que la corruption en Tunisie ne fait qu’empirer. Le classement de la Tunisie sur l’indice a chuté de 43 en 2005 à 61 en 2007 (sur 179 pays)»

On connaît cette argumentation habituelle : il y a des voleurs qui volent plus que nous donc, voyez, finalement, nous ne sommes pas des voleurs.

Les grands travaux.

Souvenons-nous que les Dictatures ont toujours aimé organiser une Politique de Grands Travaux. Sofian nous dit la grandeur de BenAli en… glorifiant la construction de huit aéroports sous l’ère du Dictateur. La méthode est similaire lorsqu’on loue les autoroutes germaniques construits par Hitler (laissez passer les chars), le nouveau réseau routier franquiste (pour envoyer au plus vite la Police), l’architecture stalinienne, les aménagements touristiques de Ceausescu sur la Mer Noire (avec roumains comme petit personnel) etc.

Les aéroports donc.

Juste des rappels : sur la concession pour la gestion des services de l’aéroport de Tunis, qui est le bénéficiaire ? Le gendre de Ben Ali. Sur la licence des Free-Shops ? A la Société Weitnauer chapeautée par Sofiene Ben Ali. Nul besoin d’insister sur le développement du familialisme (Ben Ali, Trabelsi, Materi, Mabrouk, Zarrouk, Chiboub). L’article-BiBi deviendrait justement obscène car la liste serait interminable.

La France libérale.

Quant aux Sociétés françaises, leur entrée en territoire benaliste était toujours conditionnée de la même façon : il fallait montrer patte blanche et sommes trébuchantes pour s’y installer (Carrefour à Slim Chiboub, Géant, Monoprix obtenues grâce à Madame Mabrouk, fille de Ben Ali, Bricorama confisquée par Imed Trabelski). On imagine que la faillite du petit commerce tunisien n’est pas un vain mot. BiBi n’abordera pas les conditions dramatiques dans lesquelles vit la grande majorité du peuple tunisien, des étudiants diplômés sans espoir aux gens de peu entre mendicité et rapines. Tout ceci est connu.

Rebelles et Briseurs de Tabous.

Un mot à Romain Blachier qui prend ses précautions pour donner de la parole et de la place écrite à un défenseur de BenAli. Pour BiBi, il est de bon ton en ces années sarkozystes de se présenter avec des paroles décalées, différentes, de bon ton de se doter d’habits de rebelle, de penseurs à l’écart. Ainsi Zemmour peut se targuer d’être un Intello politiquement incorrect (tout en bouffant au Figaro et à France 2 et à la TV Bolloré). Ainsi de notre Président tout fiérot de parler de rupture et de brisure des tabous. Ainsi de nos Intellos-Chiens-de-Garde voulant se présenter comme victimes et minoritaires dans un espace médiatique tout inventé sur mesure par un supposé squatt des très méchants Rouges.

Interrogations-BiBi.

L’argumentation de la pluralité des opinions que Romain Blachier brandit interroge BiBi. Pendant 23 ans de pouvoir en Tunisie, les seules voix autorisées pour glorifier le Régime BenAli furent celles, majoritaires, omniprésentes de sous-fifres benalistes, de censeurs bien organisés et grassement payés pour construire la grandeur de leur Président. En Europe et ailleurs.

Démarquage et marquage.

Aujourd’hui, un socialiste tendance DSK (pas très gêné aux entournures) reçoit son ami Sofian en disant dans le même temps : «Attention, ce n’est pas moi ; ce que dit Sofian, ce n’est pas mon avis».

Très bien mais en lui laissant son espace de blog (rien à dire là-dessus) au nom de la «différence», Romain Blachier dit aussi autre chose aux bibis : l’air de rien, il met les bibis en posture d’être des analystes non-objectifs et aveugles, de raisonner en mots d’ordre, d’occuper la place de vilains partisans, d’être des gens qui disent des contrevérités puisqu’ils ne donnent pas à la discussion un air équilibré à leurs positions (leurs blogs ne font évidemment pas du 50/50) alors que le sien… etc.

Joie révolutionnaire et soupirs strausskhaniens.

Eh bien n’en déplaise à Romain et à son ami tunisien, BiBi a goûté ce samedi les saveurs de pâtisseries tunisiennes et du thé à la menthe avec ses amis. Et derrière leurs larmes et leur légitime inquiétude sur ce qui se passe (la tournure calamiteuse retenue par Romain Blachier – «Bonjour l’Anarchie» en lieu et place-BiBi de «bascule démocratique»- en dit long), BiBi était fier d’y voir de la fierté et de l’espoir.

BiBi rend hommage à Bakchich-Hebdo.

Chacun construit avec ses objets familiers un rapport d’amour, de haine, de tendresse, d’intérêt. Voilà la triste nouvelle de cette semaine : l’Hebdo-Bakchich est mort et plus triste encore, cela n’a pas fait de grosses vagues. Y compris dans la Blogosphère française. Espérons que l’esprit Bakchich demeurera dans le Web. Attendons la nouvelle mouture de Betapolitique et soutenons Dazibaoueb pour leurs inventaires.

Au-delà des difficultés financières, il aura peut-être manqué à Bakchich un réseau et une arborescence qu’il aurait pu pêcher auprès des Bloggeurs par exemple. En s’appuyant sur l’armature naissante des blogs, le journal aurait trouvé des points d’appuis. BiBi avait son propre rapport à l’Hebdo. Pas abonné mais lecteur régulier, il aimait le ton désinvolte derrière lequel se cachait un grand sérieux, il se plongeait avec ravissement dans les articles fouillés, les infos inédites, de nulle part ailleurs. Et même qu’une fois, passant par Paris, BiBi était allé leur rendre gentiment visite.

BiBi se souviendra que lui-même fut « publié», en septembre 2009, dans les toutes premières pages (Vendredi, l’hebdo de Jacques Rosselin y collaborait alors). Bien entendu, avec sa mauvaise humeur légendaire, BiBi grognait contre certains collaborateurs pas toujours en phase avec les combats d’aujourd’hui mais il savait se contenter de cette belle diversité parmi les 15 salariés.

Lecteur assidu du dernier numéro dont peu de médias font cas (un journal qui disparaît, c’est pourtant un recul des libertés, de celle de penser le Monde et de l’améliorer), BiBi vous offre sa dernière lecture en morceaux choisis pêchés dans ce dernier numéro :

1. Parmi les soutiens de Bakchich, applaudissons Isabelle Adjani et réservons nos huées pour les David Douillet, Philippe Val, Eric Besson, Dédé Santini (dont l’humour se fait encore attendre) ou encore le sérénissime Prince Bébert de Monac’ qui ont traîné l’hebdo devant les tribunaux… probablement au nom de leur liberté de la Presse.

2. Dans son billet, Bertrand Rothé note justement que ce n’est pas DSK qui est à l’origine des 35 heures. Stéphane Fouks veut colorier en rouge le joli journal du futur candidat PS. Pour un peu, il nous dirait que DSK lisait Bakchich dans son appartement Place des Vosges ou dans son somptueux ryad de Marrakech.

3. Jean-Luc Mélenchon ne veut pas «concentrer sa parole en 140 signes», c’est-à-dire utiliser Twitter pour y écrire des gazouillis. Il a tort : concentrer sa pensée, la ciseler en peu de mots, c’est aussi un beau travail politique. Il lui sera pardonné car le bouillant Jean-Luc fréquente Pierre Bourdieu et Alain Accardo. Il ne lui reste plus qu’à inviter Luc Boltanski à la pizzeria.

4. Dernière tête de turc de Bakchich (et de BiBi tout autant) : PPDA. Où l’on apprend que le Môssieur  «ne pouvait rien savoir de son plagiat» car son Nègre (Bernard Marck), spécialiste de l’aviation, ne lui avait pas donné à lire ! Bakchich confirme par ailleurs que le Poivre n’est pas d’origine bretonne (il s’est inventé une filiation avec faux aïeul et tutti quanti) et que notre Patrick touche 10.000 euros pour chaque petit billet dans France-Soir.

5. Très sain petit coup de canif à la Suisse qualifié justement de «petit labo des mesures rétrogrades». Qu’on en juge : Interdiction de construire des minarets, vote pour l’expulsion des étrangers délinquants et aujourd’hui, obligation faite aux usagers malades de payer la nourriture dans les hôpitaux (12 euros/jour).

6. Et enfin un petit clin d’œil à Xavier Monnier : le match ETGFC contre l’Olympique de Marseille ne s’est pas joué à Thonon mais à Annecy. Par contre, il aurait pu ajouter deux autres cartons rouges (outre contre ceux de Lizarazu et de Zidane présents dans le staff financier du club de Frank Riboud) : l’un pour Patrick Trottignon, cité au Procès du transfert du joueur de l’OM, Tuzzio, en 2008, l’autre pour Bernard Casoni qui déclare à propos des Années-Tapie : «Je suis content d’avoir connu cette période».

BiBi fera – comme PPDA – un dernier plagiat pour saluer l’équipe de Bakchich et leurs 53 publications débutées en septembre 2009 : «Je suis content d’avoir connu cette période».