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JDD : le Jay toujours sur la branche du Pouvoir.

Olivier Jay, rédacteur du JDD, continue de nous écrire sa fable dominicale. En La Fontaine de pacotille, il nous dévoile l’essence même de son Maître haut-perché. Vous devinerez de qui il cause lorsque, d’une plume prétentieuse, il qualifie notre bon Président, Frère de Lagardère, d’«animal politique exceptionnel». Son Chouchou a eu «une liberté d’esprit» qui l’a conduit à «montrer une courageuse détermination à transformer l’avenir» et à redonner «quelques couleurs à l’économie». Il ne reste plus qu’à le glorifier d’être «primus inter pares» (le latin, c’est d’un chic !) européen et «porte-parole des sans-voix».

En son temps, Claude Askolovitch, autre animal malade du Pouvoir, avait loué le Roi de la (basse) Cour en «Maitre du Monde». Le Jay fait aussi bien. Apprécions son «Porte-parole des sans voix» qui laisse BiBi béat devant tant de… sottises.

En pages deux et trois, c’est Bruno Jeudy qui prend le relais. Et de quelle manière ! Il s’étonne de la «surprise» de l’annonce de 19h32 («Une aubaine pour les journaux de 20 heures») pour rajouter plus loin cette évidence difficile à cacher : «A peine rentré du G20, Sarkozy accélère le calendrier selon un scénario politique minutieusement écrit par ses communicants». Petit rappel : les communicants sont payés entre 15000 et 20000 euros l’heure (voir article-BiBi).

BiBi ne s’étonne même plus de voir écrit que Brice Hortefeux «se confie au JDD» ou encore de lire que « la machine médiatique s’emballe » sur ce qui suit (à propos de Fillon) : «Ses longues vacances suivies d’une première sortie chez le Président, au fort de Brégançon, où il apparaît sans cravate et vêtu d’une veste décontractée suffisent à emballer la machine médiatique».
Ce Fillon promu «Hyper-premier Ministre» ( le JDD va en faire des tonnes pour nous marteler cette «évidence»-là) a fait un drôle de détour : «Avant de se rendre hier à l’Elysée, Fillon a rencontré Edouard Balladur, un de ses meilleurs soutiens, pour faire passer ses messages à Nicolas Sarkozy». Voilà Balladur qui fait des commissions chez son ex-poulain. En ces Journées de la Gentillesse, BiBi ne rajoutera pas que Balladur fait ses rétro-commissions chez Sarko. Par contre, il exhortera ses amis, lecteurs et lectrices du blog, à se ruer sur le livre de Fabrice Lhomme et Fabrice Arfi chez Stock («Le Contrat. L’Affaire que Sarkozy voudrait oublier»).

Un livre dont la promotion ne fait pas une ligne dans le JDD. Nos amis Jay & Jeudy ont bien d’autres choses à faire. Et bien d’autres affaires à nous rappeler (… et à nous cacher).

Promenade dans les Blogs.

BiBi a érigé petit à petit sa blogroll. Pour ça, il a suivi assez régulièrement les bloggeurs et bloggeuses qui méritent – selon lui – un détour. Même si BiBi est de la Génération Papier, il ramène dans ses bagages les souvenirs de son parcours électronique. BiBi est toujours surpris de la richesse des blogs et de la diversité des thèmes abordés. Le Net est un lieu ouvert sur la Vie et c’est probablement pour cette seule raison que notre Président s’essaye à y poser et à y imposer ses barbelés.

1. Arnaud Mouillard est moniteur éducateur habitant près de Rouen. Ce blogueur de gauche non-encarté a fait un retour sur l’Histoire, en particulier sur cette boucherie que fut la guerre 14/18, rappelant à juste titre que nombre de familles comptent en leur sein une tragédie, un drame relatifs à ces quatre années terribles. Le billet s’intitule :  « 11 Novembre 1918, n’oublions pas ». « Le cercle de deuil qui s’étend autour des 1,4 million de morts français concerne toute la nation, parents, grands-parents, épouses, fiancées, enfants, oncles… »

2. Le site Education Spécialisée s’est penché sur «  l’Ethique dans les pratiques sociales« . BiBi a relevé ce passage de Joseph Rouzel qui tient aussi un site à explorer : « Le mouvement des écoles nouvelles, représentées par Célestin Freinet ou Fernand Oury ; celui de la psychothérapie institutionnelle avec François Tosquelles, Lucien, Bonnafé, Jean Oury, Roger Gentis … et bien d’autres, représentent autant de tentatives d’ouverture vers des modes d’éducation ou de soin où le sujet est pris en compte à part entière et non entièrement à part ».

3. BiBi a bien aimé la citation du jour mise en exergue chez Aliciabx. Elle est du philosophe Jacques Derrida :
« Ce qu’on ne peut pas dire, il ne faut surtout pas le taire, mais l’écrire».

4. Chez Aliocha et sa Plume, BiBi a retenu cette double façon d’analyser l’espionnage élyséen sur ses collègues journalistes : « Pour ceux que l’analyse des rapports entre politiques et journalistes intéresse, je recommande cette interview du sociologue Jean-Marie Charon et cet article sur Slate. Mais on peut aussi choisir de rire tant le célèbre film de Lautner (« Attention voilà les Barbouzes ») apparait aujourd’hui prémonitoire dans sa description du raffinement de nos services secrets». D’accord mais Aliocha peut beaucoup mieux faire sur cette question d’importance.

5. Chez Alluvions, c’est la Mère qui parle de son fiston et de ses difficultés : « Mercredi Fiston est allé faire sa première séance d’ostéopathie à l’association EHEO. Un vrai bonheur pour lui. L’ostéopathe qui s’est occupé de lui a d’emblée mis le doigt sur les points délicats qui tiraille Fiston et lui font mal». C’était le clin d’œil complice de BiBi : « Allez, courage p’tit gars».

6. Guy Bibirenbaum nous rappelle l’existence journalistique d’Airy Routier, roi du scoop, empereur du texto ( il rapporta celui – supposé – de Chouchou à Cécilia : « Si tu reviens, j’annule tout»). Airy Routier fut jadis rouge de colère devant les travaux de Denis Robert sur Clearstream. Aujourd’hui, le bonhomme est journaleux à France-Soir au service de la Dynastie russe des Pougatchev, grands amis de Nicolas. Aussi, ne soyons pas étonnés de lire ces propos d’Airy rapportés par Guy Birenbaum : « Le Net colporte ainsi un florilège de stupidités accompagnées de commentaires indignés ou désobligeants, sur les goûts de luxe du chef de l’État dans un pays en crise». Comme quoi tous les Routiers ne sont pas sympas.

7. Captainhaka nous emmène en voyage via la SNCF de Guillaume Pepy. BiBi adresse au Captain un grand salut pour nous avoir raccroché à son wagon.

« Guillaume Pépy, président directeur général de l’entreprise vient, au nom de la SNCF, de s’excuser publiquement pour le rôle de l’entreprise pendant la guerre. Il a exprimé en Floride sa « profonde peine et son regret » . J’avais déjà évoqué ici les déboires de la SNCF aux Etats-Unis (…)  Guillaume le cheminot en chef a décidé tout seul comme un grand qu’il fallait s’excuser afin d’avoir une chance de pouvoir concourir aux appels d’offres sur le territoire amerloque. Il balaye tout au nom d’un réalisme économique approximatif et délétère».

8. Céleste nous fait la visite d’une certaine Italie, celle accro au Supernalotto ( la version italienne du Loto) : « Une petite dame en noir, la cinquantaine fanée, humblement mais proprement vêtue, s’approche du buraliste et lui tend dix euros. En échange, elle reçoit le fugitif espoir d’arrondir ses maigres revenus: cinq tickets à gratter».

9. Nicocerise et Ceriselibertine nous invitent à déguster la Madeleine (de Proust) avec aplomb et grand sérieux. Inutile de dire que BiBi se laisse aller au plaisir incomparable de… la lecture.
« A nouveau Ceriselibertine n’a peur de rien et après la Genèse, la Vénus de Titien et le Citizen Kane d’Orson Welles je m’attaque à la madeleine de Marcel Proust et j’ose affirmer que le clitoris est la vraie madeleine».

Au cours des prochaines semaines, BiBi continuera de vous faire part de ses visites dans sa Blogosphère. A suivre donc.

Les Flèches pipolitiques de BiBi. (1/10 novembre).

Mettons le Sport en carafe !

Gilles Dufeigneux, l’ex-chef du cabinet adjoint de Matignon qui avait démissionné en septembre dernier après avoir été contrôlé en état d’ébriété vient d’être nommé Délégué interministériel aux Grands Evènements sportifs ! BiBi espère qu’il a bien arrosé sa promotion. Si ce n’est pas le cas, que l’ami Gilles sache que les Sportifs attendent leur mise au verre.

Who’s Whoooooo ?

22000 personnes se côtoient dans l’édition du dernier Who’s Who. 1007 exactement font leur entrée au Bottin du Gratin. On ne paie pas pour y figurer. Chaque année, une liste de personnalités représentatives de la Politique, de l’Economie, des Arts et du Sport est établie par un comité de sélection. Ensuite, la personnalité donne ou non son accord. Bernard Thibault de la CGT a manifestement dit Oui alors qu’une certaine Bruni Carla et une certaine Bet… Bettencourt Liliane ont refusé. Quelqu’un peut-il dire à BiBi qui… qui sont ces deux dames ?

Keith Richards ou la Poudre aux Yeux.

BiBi veut bien qu’on habille le guitariste des Rolling Stones en habit de Rebelle. Avouer publiquement avoir sniffé les cendres de son père en les mélangeant avec de la coke nous fait mourir de rire mais que dans la publicité qui suit, on retrouve Keith posant pour Louis Vuitton, alors là, BiBi ne pense qu’à des cendres le guitariste et à réduire sa guitare en poudre.

Luc Ferry (1).

Le Brave Luc a vu dans les manifestations «un déferlement d’égocentrisme et de veulerie». Il a rajouté que «la situation des jeunes n’a jamais été aussi enviable qu’aujourd’hui». BiBi se souvient qu’au cours de l’année scolaire 2009, Luc Ferry avait emmené ses filles en croisière sur le Princess Danae (aux frais de la princesse, voir article-BiBi). Ses filles n’étaient pas du tout en vacances mais Papa Ferry, très cool, avait cédé devant leur insistance pour qu’elles ratent leurs cours et puissent écouter Papa-Cool lors de ses Conférences sur la situation (très enviable) des… «Enfants-Roi ».

Luc Ferry (2).

« Je suis de ceux qui pensent que la Réforme des retraites amendée comme elle l’est désormais est juste, nécessaire et courageuse » Fort bien. Mais il rajoute «Elle n’en est pas moins pénible». Et soudain, BiBi se demande ce qui pourrait être pénible dans la vie de ce laquais et soupire : «Il y a vraiment des coups de pied au luc qui se perdent».

Valérie et Yasmine.

BiBi n’est pas mécontent de son Buzz sur «la Phénoménale Valérie Hortefeux» mais il aurait aimé que Valérie partage un peu plus la vedette avec Yasmine Besson, née Tordjmann, la délicieuse femme d’Eric Besson. BiBi est en mesure d’expliquer la raison principale de sa présence à la réception mondaine en l’honneur de Hu Jintao : c’est grâce à sa carte d’étudiante-stagiaire chez «Séguéla Events» qu’elle a pu traverser la Cour de l’Elysée aux bras de son mari ce soir-là.

Jamet toujours.

Dans le Journal de Saône et Loire du 16 octobre, Dominique Jamet, journaliste rebelle de Bakchich, nous parle de Liliane Bettencourt. L’ancien journaleux de l’Aurore nous exhorte à ne plus en parler car, dit-il, Liliane Bettencourt est «aussi un être humain» et que «jusqu’à plus ample informé, la vie privée de Madame Bettencourt ne nous appartient pas». Rappelons que la vie privée de Liliane n’est pas privée de tout puisque 100 millions d’euros lui ont été rendus au cours de ces quatre dernières années au titre du bouclier fiscal. Liliane ne lui aurait-elle pas glissé un bakchich dans une petite enveloppe ? Allez, Dominique, un petit mot sur ta vie privée et BiBi n’en parlera plus.

Chouchou et son nouveau couplet.

«La priorité, c’est d’apaiser le pays, de le fédérer sur des valeurs humanistes. Fini, la tentation extrémiste. Ceux qui rêvent de m’imposer une ligne proche de celle du FN n’ont rien à faire à mes côtés». Le Canard Enchaîné nous rapporte que cette envolée pleine de détermination est de notre Chouchou. BiBi croit plutôt que c’est Chochotte qui lui a «imposé» de chanter les pauvres paroles de cette nouvelle chanson.

Flèche de cœur.

« La critique littéraire, si l’on met de côté de bons sites internet et quelques revues à petite diffusion (Le Matricule des anges), si l’on admet qu’il n’est jamais question de vrais livres à la télévision et qu’à la radio, la part qui leur était consacrée fond d’année en année, la critique littéraire donc se résume aux cahiers livres des principaux quotidiens. Leur épaisseur se réduit régulièrement, ce qui n’est pas très grave car la plupart des articles n’ont aucun intérêt. Les grands groupes d’édition sont aussi de grands annonceurs, et ceux qui payent des encarts publicitaires aiment qu’on parle de leurs livres, de préférence pour en dire du bien : d’où ces critiques dithyrambiques de faux livres ou de livres nuls, d’où les publicitaires n’auront qu’à tirer de petites phrases pour meubler leurs placards. Et puis, les journalistes, surtout littéraires, sont très souvent des auteurs en puissance (ou confirmés) et pratiquent donc ce sport peu spectaculaire mais bien utile qu’est le renvoi d’ascenseur ».

Ce sera donc à l’unanimité du Jury-BiBi qu’on accordera le Premier Prix à Eric Hazan, auteur de ces belles paroles.

Deux livres, une interview et les 4 mots de l’Etranger.

1. Ces Mots qu’on dit  «importants » et qui le sont… (Interview d’Arlette Farge à Nouveaux Regards. Juillet/Sept 2005) :

«On a pu parfois se féliciter qu’il n’y ait plus d’intellectuels en France, se réjouir de la mort du Père, signes d’une liberté retrouvée. Mais il faut bien constater qu’à force d’être libres et indépendants de cette manière nous sommes devenus orphelins… J’ai pris lentement conscience de la volonté constante de réfléchir à l’utilisation des mots (…). Peu à peu, je me suis aperçue que mes étudiants sursautaient lorsque j’utilisais des termes comme  «domination», «travailleurs», pour ne rien dire de l’emploi de la notion de «lutte des classes». Ce qui m’a incitée à proposer un séminaire sur ces mots, sur leur histoire, leur emploi, leur trajectoire ou leur disparition, leur euphémisation également.
Mais les réactions de la jeune génération ne font que refléter les reniements de la génération précédente. Les engagements politiques, les appartenances militantes ont été oubliés au profit d’un intérêt pour une douce Europe et la déclinaison d’une pensée «molle» inhabitée par les mots que l’on veut anciens et par la compagnie des êtres humains.
Dans le cadre de la recherche universitaire, de nouveaux termes sont promus pour décrire des réalités sociales sans aucun souci pour la pensée et les stratégies des gens eux-mêmes. Ces stratégies discursives et ces effets de nomination sont assez puissants et visent à disqualifier ou à faire disparaître des acteurs sociaux. On nomme des situations en les euphémisant pour faire advenir des concepts sans aspérité qui gomment le réel».

2. Ces évidences qu’il faut imposer contre les idées reçues du Grand Kapital (Frédéric Lordon. Jusqu’à quand ? Éditions Raisons d’Agir, p. 49):

«Providentiel Kerviel ! De la Société Générale, on aurait pu conter l’histoire de son ralliement au modèle de la banque de marché, faire l’analyse des forces structurelles qui ont distordu ses comportements, mais non : le «voyou» – qui ne fait jamais qu’exprimer à sa manière l’essence du système – portera tout. Le département Banque de Financement et d’Investissement de la Société Générale dégageait 700 millions d’euros de profit en 1999, il en donne 2,3 milliards en 2006 et contribue à lui seul à la moitié du résultat total de la banque, n’y aurait-il pas d’intéressantes choses à dire à ce sujet ?»

3. Cette sensation finement analysée par J.B. Pontalis (Dans « Les Marges du Jour » Gallimard, p.52) et qui traverse ceux qui, dans la France, se lèvent tôt.

Le saut :

« Au saut du lit : ce saut qui – brutalement – c’est pourquoi j’en diffère le moment en prolongeant le demi-sommeil qui me permettra une transition plus douce – nous précipite hors de l’espace du dedans et du hors-temps pour nous projeter dans le monde extérieur.

Quand, douché («moi-peau ») – jet d’eau chaude puis froide, la seule opposition binaire que j’apprécie !- et soigneusement vêtu («moi social»), je traverse la cour de l’immeuble, ouvre la porte cochère, je suis saisi par le bruit, me sens attaqué par la violence de ce bruit, moteurs des voitures, pétarades des motos, marteaux-piqueurs, bétonneuses sur le chantier voisin, je retrouve, accentuée, la même impression d’une coupure entre deux mondes antagonistes ».

4. Les quatre mots de l’Étranger.

L’Etranger, le livre d’Albert Camus, est resté un des plus importants « Livres de Vie » de BiBi. Le destin de Meursault, le héros, a frappé son Imaginaire dès son entrée en lecture. L’incipit de la fiction de l’Algérois de Lourmarin – les 4 mots du début du roman – frappe aujourd’hui BiBi dans le Réel. Quatre premiers mots qui portent son deuil :  » Aujourd’hui, Maman est morte« .

Olivier Jay du JDD et « le Président Sarko ».

«Les Habits neufs du Président Sarko » : c’est le titre de l’éditorial d’Olivier Jay suite à la visite du Président Hu Jintao. Du neuf, l’Editorialiste du JDD nous en donne aussi.

Un nouvel avatar.
Le JDD veut lui aussi faire dans la nouveauté : désormais, le Canard laquais se veut résolument sérieux et proche de son lectorat. Notre Olivier a donc troqué la veste pour la chemise et il s’est doté d’une barbe naissante discrète (mais suffisamment visible).
Intéressant ce poil : d’abord, ça vous pose un homme et ça vous fait encore «Homme au travail» (hypothèse possible : «Voyez, je n’ai pas eu le temps de me raser»), ça vous fait Penseur de proximité et/ou Grand Penseur de la Nouveauté (laissons lui un peu de temps et on le verra bientôt, belle barbe fleurie digne d’un philosophe grec).

Une culture solide mais stratégiquement discrète.
Remarquons le discret plagiat : le titre de l’édito rappelle -pour tout Intellectuel digne de ce nom– le livre de Simon Leys («Les Habits neufs du Président Mao» édité en 1971). Ce que notre éditorialiste ignore c’est que ce titre était déjà un emprunt à Hans Christian Andersen ( «Les Habits neufs de…  l’Empereur» !). De la formule de Leys, Olivier n’en fait pourtant pas un plagiat chic et insistant. Il ne s’y appesantit pas car cela viendrait rompre le lien ténu/ solide que le Journaleux veut garder avec le lecteur JDD de base. Pas question de passer pour un Intello qui en mettrait plein la vue : ça ferait perdre du lectorat.

Imposture et double posture.
Dans son titre, Olivier Jay écrit «Président Sarko». Ce n’est pas forcément pour faire la rime avec «Mao». D’écrire ainsi ce titre élimine les autres titres possibles. Voyons lesquels sont écartés :
–  Écrire : «Les habits neufs de Sarko» n’aurait pas été heureux : il y aurait eu, là – sans le nom de «Président» – une couleur un peu trop populiste.
–  Écrire a-contrario : «Les habits neufs du Président SarkoZY » l’aurait tenu trop éloigné de son lecteur car en écrivant SARKOZY, Olivier aurait ôté la connivence avec le lecteur populo qui, lui, parle plus volontiers du «Président Sarko» que du «Président SarkoZY».

Propaganda.
Plus loin, dans son article, voilà notre Jay qui prend son envol d’une plume toute «neuve» :
1. «Le Gouvernement remanié et resserré sera chargé de RELANCER le dialogue social». Que ce Gouvernement n’ait jamais dialogué depuis 2007 ne pose aucun problème à notre Jay tout neuf. Avec son verbe «RE-lancer», le Journaleux nous fait croire que le Dialogue a déjà bel et bien existé. Ce qui est hautement contestable.

2. «La nouvelle équipe DEVRA laisser plus d’espace au Premier Ministre et à de GRANDS ministres ». Passons sur le qualificatif de « GRANDS » et attardons-nous sur le futur du verbe « DEVOIR» ! Placé dans cette phrase affirmative, sa présence assène l’idée qu’Olivier Jay en est persuadé. Pourrions-nous imaginer un Olivier, plus prudent, écrivant : «Est-ce que la nouvelle équipe pourra laisser plus d’espace au Premier Ministre ?» Vous n’y pensez pas, c’est impossible : nous sommes dans le Journal du Frère Lagardère.

3. « La visite REUSSIE du Président chinois… ».Le qualificatif n’a l’air de rien mais il pèse de tout son poids dans la Propagande-Jay. L’idée à marteler, c’est que le Président SARKO aurait une dimension internationale, point sur lequel Chouchou, aidé d’Olivier, va faire donner les grandes orgues jusqu’en 2012. Dès lors, notre Journaleux ne se gêne plus : ce n’est pas la France qui va prendre la tête du G20 mais Nicolas. Nicolas en «avait proposé sa création au cœur de la crise» et peut alors apparaître comme celui qui «sauve la finance internationale et l’économie mondiale».

Olivier. Olivier. Olivier.
Reste alors à dérouler le tapis rouge devant le lecteur ébahi et presque KO. Car qui «inventera les outils de la reprise »? «Qui inventera des idées qui profitent à tous ?» Réponse : Nicolas. Nicolas. Nicolas.
Et qui inventera des mots tout neufs qui profiteront à Un seul ?
Olivier. Olivier. Olivier.