Yearly Archives: 2010

Football : une belle saison qui commence !


Comment détourner les problèmes ?

Le populisme est partout présent : on attaque les forts pour défendre les faibles. On se place sous l’étiquette du «bon sens». Cette façon de voir le Monde emporte certes l’adhésion du plus grand nombre mais elle masque les autres représentations du Monde et tente de les faire taire.

Écoutons cette présentation des choses de la part de Louis Nicollin, président de Montpellier : «Il y a ceux qui aiment le football et ceux qui n’en ont rien à foutre et qui seraient prêts à aller jouer en Laponie si on leur donnait 100 ou 200.000 euros de plus. Les mecs ne pensent qu’au fric. Niang [transféré en Turquie] en fait partie». Fort bien mais Louis Nicollin serait plus avisé de compléter le tableau en nous parlant de ses amis les Agents qui «drivent» le poulain Niang et sur lesquels Nicollin se tait pudiquement.

Le Pouvoir des Agents.

En lisant l’article d’Olivier Joly (JDD du dimanche 22 août), on comprend mieux quels sont leurs pouvoirs. Ce sont les agents qui font la pluie et le beau temps dans les clubs. A l’OM comme ailleurs. Même Jean-Claude Dassier n’ose les contredire. Ainsi devant Anigo («qui cultive des rapports privilégiés avec plusieurs d’entre eux (Hutteau, Aklil, Piola…»), le Président se fait tout petit et ne suit pas Didier Deschamps lui rappelant même « les lois du marché » (du «milieu de… terrain » disent des mauvaises langues sur la Canebière). Car «l’essentiel, écrit Olivier Joly, c’est d’éloigner Bernès des affaires du Club, quitte à ce que celui-ci y soit perdant». «C’est le prix d’une lutte d’influence et de territoire». Ce vocabulaire ne vous rappelle rien ?

Le foot anglais a les Clubs les plus endettés du Monde.

237 millions de livres sterling de dettes pour Liverpool, jamais classé au-delà de la 5ième place avant la saison dernière. Arrivés en février 2007, Tom Hicks et George Gillett (2 businessmen US) ont emprunté 490 millions, ont multiplié les transferts prestigieux, ont promis un stade etc. Ils espéraient ainsi revendre le club bien plus cher. Ben non…

A Aston Villa, club de Birmingham, le milliardaire américain Randy Lerner a injecté 350 millions de livres sterling en faisant exploser les salaires des joueurs (84% de son budget total). Manchester United tient la tête de l’endettement. Pour l’ensemble des clubs anglais, la dette atteint 56% de la dette totale européenne. Le Club de Portsmouth (qui eut comme Président Arcadi Gaydamak – le bénéficiaire de l’AngolaGate avec Pasqua) a été déclaré en faillite. West Ham a tout juste évité le même désastre. Quant au mécène russe Roman Abramovitch de Chelsea, il a investi 1 milliard de livres sterling depuis sa reprise du club en 2003. Sa motivation ? La passion du football. Sa femme qui présente dans sa galerie moscovite les œuvres détenues par François Pinault a une autre passion : la Peinture…

Et vive le Foot !

Des miettes pour Carla Bruni Sarkozy.

Le méchant Daily Mail.

On sait – via le Canard Enchaîné rapportant les infos du Daily Mail – que la première dame de France a eu besoin de 35 prises pour satisfaire Woody Allen, réalisateur de «Midnight in Paris». La scène était pourtant très simple à jouer : Chochotte devait rentrer dans un commerce et en sortir avec une baguette sous le bras. Dur rôle de composition surtout que, tapi dans un coin devant une armada de policiers, le mari de Chochotte regardait les scènes toujours recommencées.

Cette omniprésence de Chouchou et cette incapacité de Chochotte à entrer dans son rôle ont fini par exaspérer notre bon vieux cinéaste qui se serait arraché les cheveux – s’il en avait eu encore. Le tabloïd britannique précise même que l’épouse de Chouchou semblait avoir eu beaucoup de mal à éviter de regarder la caméra. Narcissisme exacerbé oblige !

Chochotte : tête à claps.

Le réalisateur new-yorkais, conscient des limites de l’ex-Top-Model avait eu le bon goût de l’exempter de tout dialogue. On appréciera le tact de l’Américain charmeur et charmant de ne pas avoir voulu mettre en difficulté son invitée.

Chouchou a attendu jusqu’à 4 heures du matin que la trente cinquième prise enfin s’achève. Dans les coulisses, il l’a chaleureusement réconfortée. En revenant à l’Elysée, ils se sont probablement fait applaudir par toute la France-qui-se-lève-tôt. Las ! Le lendemain, le Daily Mail, ce méchant tabloïd anglais, lançait sa campagne de dénigrement (qui mit en fureur notre Président). Branle-bas de combat à l’Elysée : il fallait répliquer, mobiliser le ban et l’arrière-ban et venger Waterloo. Voici comment :

L’incomparable humour juif.

C’est toujours à double-tour ou à double sens qu’il faut comprendre les bonnes histoires juives. Elles ont très souvent un sens caché, latent qui vient démolir avec une douceur feinte le sens manifeste… BiBi lance ici un Avertissement au lecteur, futur spectateur du film : dans la fiction qui va suivre, toute ressemblance avec des personnes réelles ne serait évidemment que très pure coïncidence.

Un scénario impeccable.

L’américain a donc traduit son exaspération – gommée par tous les médias français (sauf par Le Canard Enchaîné et… Gala) – en éloges. Louanges qui sont évidemment trop belles pour être vraies. Car le New-yorkais est assurément un gentleman qui a toujours gardé son sens ashkénaze de l’humour. Non, il n’était pas exaspéré et oui, « elle a été très professionnelle. Elle a si bien joué son rôle que tout ce que nous avons tourné sera dans le film. Rien ne sera coupé». Il est fort possible que ce soit Grégoire Verdeaux, conseiller Com’ de l’Actrice, qui ait pudiquement soufflé ces propos au cinéaste.

C. fera une scène. Pas plus.

Comprenons donc avant que ne tombe le générique de fin : «Madame a été si peu professionnelle. Elle a si mal joué son rôle – pourtant sans paroles – que j’hésite même à garder le minimum. De la baguette sous le bras de Madame, je ne garderai probablement que les miettes».

Les Hortefeux, amis des milliardaires de Droite.

Brice Hortefeux, tout rose de colère, s’est insurgé contre la Gauche milliardaire. De quoi rire lorsqu’on se souvient des vacances de Monsieur Brice chez les Auvergnats richissimes d’Agadir… Agadir (ou Marrakech) où il passe régulièrement ses vacances dans les Palaces ou les ryads de ses potes tous fauchés comme les blés. Souvenons-nous qu’à Noël 2006, Monsieur Brice prenait ses petits déj avec Jean-François Copé, le françafricain André Guelfi et Bernard Tapie au Palace marocain du Dorint Atlantic, face à l’Océan. Il y causait alors des affaires du Crédit Lyonnais et du beau cadeau de Noël qu’il fit au génial Nanard quelques mois plus tard.

Parlons aussi de Valérie, sa très gentille épouse, elle aussi amie de « Milliardaires de Droite ». Elle fait régulièrement ses courses dans les quincailleries de la Place Vendôme à Paris. La jolie Dame de Brice s’est même crêpée le chignon avec une cliente qui avait visé le même vison qu’elle et l’avait menacée : « Attention, mon mari est Ministre de l’Intérieur ! ».

C’est toujours en amie de milliardaires de Droite qu’elle et son mari sont les invités réguliers des hôtels chics de Marrakech appartenant à Lucien Barrière (Hôtel Naoura par exemple). D’ailleurs, ils participèrent à l’inauguration en grande pompe de ce dernier hôtel avec les frères Hermès (ceux qui ont embauché Florence Woerth) et tous les pauvres types de la jet-set parisienne (Laurent Gerra, Alain Chamfort en tête).

Entre deux réceptions prolétariennes, les Hortefeux vont se reposer à Saint-Tropez où ils adorent recevoir Charlotte Rampling et son mari, abonné au RSA, Jean-Noël Tassez, top conseiller en Com’ et ex-directeur de Radio-Monte-Carlo. Sans compter les visites impromptues d’Edouard Balladur, de Bernard Arnault, de Didier Lombard.

Citons encore les Clubs auxquels Madame Valérie appartient : le Cercle MBC (ex-Maxim’s Business Club) où elle tient conversation avec les déshérités Nino Cerruti, David de Rothschild, Ernest-Antoine Seillères, les Princesses Napoléon et de Savoie. Pendant ce temps, Monsieur Brice, lui, s’en va boire un coup au Jockey Club ou au Centre Interallié, là où les Auvergnats se font rares et où il se gausse avec ses richissimes amis des Milliardaires de gauche.

Rires d’été, faits divers.

Dévoré par un ours.

Un homme de 60 ans a été dévoré par un ours sur l’île de Sakhaline en Extrême-Orient russe. Sakhaline ? Un ours, ça câline pas toujours.

Diagnostiqué de travers.

Ron Sveden, 75 ans, s’est présenté à L’Hôpital de Boston car ses médecins lui avaient diagnostiqué une possible tumeur du poumon. Il se trouve que la masse noire visible sur ses radios était en réalité un pois égaré qui avait germé dans son système respiratoire. Jusque-là, BiBi connaissait l’expression «avoir un poids sur l’estomac», il aura désormais appris qu’il y a «un pois dans le poumon».

Un grain de sable.

Une femme allemande fait la collection d’échantillons de sable du Monde entier. Elle en possède plus de 10.000. BiBi aime ces grains de folie pour un grain de sable. Il manque vraiment un grain à cette collectionneuse : celui de la Guinée équatoriale.

Calcul japonais.

Un japonais calculateur affirme avoir calculé 5000 milliards de décimales de la constante mathématique Pi. Ce japonais qui semble en connaître un rayon l’a affirmé en (cir)conférence de presse devant un cercle de journalistes.

Nuance.

Un immigré turc accusé d’avoir agressé sa femme a tenté d’expliquer à la justice néo-zélandaise la subtile différence entre Violence conjugale et Chorégraphie, affirmant qu’il dansait le «kolbasti», une danse très populaire turque. L’histoire ne dit pas si la justice néo-zélandaise lui a collé une contredanse.

Hortefeux voit grand.

On n’a plus besoin de mesurer 1,60 m pour entrer dans la Police. Avec ce décret publié au Journal Officiel, on allège les conditions d’aptitudes physiques pour intégrer la Fonction Publique. Désormais, lorsque Brice invitera Nicolas pour une revue des effectifs, nul besoin d’une agence de com’ pour faire les figurants : les futurs policiers seront à hauteur de leur Chef élyséen.

Hortefeux voit la Vie de haut.

A Lyon, Brice a lancé son plan de bataille pour lutter contre les vols à main armée avec l’utilisation d’hélicoptères C135 capables de transmettre au sol en temps réel des images de voleurs en fuite. Hélicons : bon plan ? Plutôt Hélicon, piège à cons.

Le cliché est de la photographe Pauline A. (www.back-to-intro.com)

Voyage en Syrie (4): en pays de chrétienté.

1. Tamara, 27 ans, est une femme heureuse : elle a épousé tout récemment un ingénieur de 42 ans. Chrétiens tous les deux. Elle attend la fin de ses études de Droit pour être Juge et travailler auprès des enfants. Elle voudrait améliorer les lois qui protègent les mineurs contre l’arbitraire. Paradoxalement, elle trouve qu’à Damas, il y a trop de jeunes (irakiens réfugiés) : «Cette arrivée massive a perturbé notre pays». Ses parents habitent à 150 kilomètres de Damas, la Capitale. Malgré la voiture qu’elle peut conduire (40 centimes d’euro le litre d’essence), malgré le prix en car (1,5 euro le trajet), elle ne leur rend visite qu’une fois tous les deux mois. Comme beaucoup de syriens, elle ne connaît pas très bien la géographie intérieure de son pays et n’ose guère s’y aventurer. Sa maison est en construction, toute proche de celle de ses beaux-parents. Son visage est radieux et son thé délicieux.

2. B., 32 ans, est un homme célibataire, de confession chrétienne. Ce soir-là, il se laisse séduire par un groupe de jeunes musulmanes buvant un thé à la terrasse. Certaines sont coiffées d’un voile, d’autres ont leur chevelure qui vole au vent, d’autres fument le narguilé sans complexe, jouent au jacquet ou se remettent du fond de teint devant les miroirs des couloirs.

B. compte quelques amies musulmanes mais n’en épousera aucune. Les codes sont trop prégnants, la pression des familles souterraine est omniprésente, les habitus sont trop pesants. «Ils nous acceptent mais ils veulent que nous restions à notre place». Mais la réciproque est aussi vraie : les chrétiens – 13% de la population, couche sociale aisée – veulent coexister mais ont le même adage : «chacun chez soi». Pas de mélange ou de réciprocité via la mixité des mariages par exemple.

La Famille reste un point d’ancrage incontournable, décisif : « à mon âge », dit-il, « je dois accélérer le mouvement » (il se doit de trouver rapidement une femme jeune, en âge de procréer). S’il n’y arrive pas, il sera triste. Seule possible sortie d’impasse : rejoindre un oncle au Canada avec ce prix à payer : distendre les liens familiaux, s’éloigner de ses proches.

3. Pour comprendre ces mariages impossibles et inenvisageables, rappelons que 8 syriens sur 10 se réclament de l’Islam et du sunnisme (pour 80 % d’entre eux). Les minorités druzes, kurdes et celle des Alaouites (à laquelle appartient la famille du Président Bachir El Assad) se réclament elles aussi de l’Islam.

4. A l’opposé, les Chrétiens sont eux aussi disséminés, entre grecs orthodoxes, latins, arméniens. Enfin restent seulement 300… juifs, juifs qui constituaient avant 48, une des plus importantes communautés religieuses du Moyen-Orient.