Monthly Archives: février 2009

L’incroyable mais passionnante semaine de Little Nikos.

Conference du 5 fevrier 2009.

1. Pour calmer les colères de Raffarin, Little Nikos l’envoie par avion (de ligne) en Chine du 7 au 14 février. Par contre, notre Président réserve l’avion privé pour Carla qui s’est rendue avec Maman en Italie pour l’émission de la RAI 3. Notre CBS a eu le temps de chanter «L’Amoureuse » et «Ma Came » : oui, ça plane pour elle.

2. Le livre préféré de Carla est «La Recherche ». Pour les ignares que nous sommes, il s’agit de «La Recherche du Temps perdu ». En ce qui concerne Little Nikos, on se demande à quelle page du roman de Jonathan Littell, il en est. Espérons que Carla se soit montrée bienveillante lorsque, épuisé, il a laissé tomber.

3. De qui cette phrase correctement prononcée ? De Little Nikos, notre Homme de Culture : «La Lecture n’est pas une punition mais une source de plaisir ». Elle peut être les deux lorsqu’on lit la pancarte : «Casse-toi, Pauvre Con ! ». BiBi soutient Hervé Eon, chômeur de 56 ans, qui a brandi l’affichette et qui poursuivi par l’avocat de la Cour d’Appel d’Angers, risque 1000 euros d’amende.

4. Little Nikos est parti voir les bateliers la semaine dernière. Il a été interpellé par le propriétaire du «Madagascar » qui lui a demandé pour quelle raison son bateau n’a pas pu être réparé en France. BiBi, lui, demanderait plutôt pourquoi «Le France» n’a pas pu être donné à Madagascar au lieu d’être vendu par pièces aux enchères chez ArtCurial les 8 et 9 février.
5. Little Nikos broie du noir : il a essayé de séduire Lilian Thuram pour qu’il fasse partie du Gouvernement ( Escadron : Ministre de la Diversité). En vain. Little Nikos n.a rien vu des manifestations aux Antilles. Pas un mot lors de sa Conférence de Presse. Little Nikos a t-il besoin de lantilles ?
6. «Little Nikos croit en l’énergie nucléaire » écrit le Figaro du 4 février. Le Président fera la Manche pour Areva ce vendredi 6 février. Il sera à Flamanville. Espérons – pour le nouveau préfet – que le bruit des réacteurs couvrira le bruit des manifestants.

7. Ça s’arrose : La Tribune de Genève parle d’un possible remplacement de Kouchner par Hubert Védrine, celui-là même que Little Nikos avait rencontré au fastueux mariage de Delphine Arnault au Château d’Yquem. Et qu’on ne vienne pas traiter Védrine de Traitre !

8. Jeudi 29 janvier, au dîner du Sidaction, on a vu Vanessa Paradis, Lambert Wilson, Elsa Zylberstein, la très jolie Diane Krüger, Laetitia Casta et, en Dame patronnesse de la Soirée,«la sculpturale» Carla drapée en une magnifique robe Yves Saint-Laurent. Et surprise : au milieu de ce dîner de gala, les invités eurent le grand bonheur de voir surgir entre les tables le Président de notre République. L’article du Figaro ne dit pas si Pierre Bergé a applaudi son mouton et si Ferrari lui a donné à l’avance les questions pour sa Conférence du 5 février.
9. A la Boite à questions de Canal Plus du 29 décembre, CBS a répondu à cette grave question qui a passionné la France : «Dans le lit, votre mari dort à droite ou à gauche ?». Carla, très digne, a répondu : «Dans notre Maison, il dort à gauche et dans le Palais de l’Elysée, il dort à droite». Et sur le Yacht de Bolloré ?

10. Carla ne fait pas encore partie du Maxim’s Ladies Club qui compte plus de 300 femmes et qui se réunit chaque mois autour d’une personnalité. BiBi se demande bien pourquoi Carla n’a pas sa carte d’adhérente. A cette soirée, BiBi n’y a vu que du Beau Monde : cette chère Madame Pierre Cornette de Saint-Cyr, Paul Lombard, le grand Ecrivaillon Daniel Rondeau, l’ambassadrice Ester-de-la-Kethulle-de-Ryhove ( Atttchoum !), Léa Boutros Boutros Ghali, la survivante Lise Toubon et la préférée de BiBi : la sublissime Valérie Hortefeux. Elles étaient toutes autour de Philippine (de Rothschild) à siphonner les Magnum de Mouton 93, applaudissant à tout rompre lorsque la maîtresse de maison a présenté à l’assemblée son fils aîné, Philippe de Rothschild, financier chez Natexis, la Banque de nos petits bonheurs.

11. Yves Thréard dans le Figaro du samedi 31 janvier écrit : «Lui, le Président pressé, au caractère si impatient, impétueux, va devoir prendre les accents rassembleurs d’un père de la Nation». BiBi ne criera plus : «Casse-toi, Pauvre Concitoyen » mais «Reviens mon petit Papa ! »

12. Little Nikos reste de marbre : à Gandrange, ses engagements du 4 février 2008 sont désormais gravés dans une stèle. Engagements qui sont ses promesses non tenues lors de sa lune de miel solitaire dans ce coin du Nord.

13. Nicolas Demorand, présentateur bobo de France-Inter, s’offusque de n’avoir pas été choisi pour parlotter au Dîner télévisé de ce jeudi. «C’est un choix ni rationnel, ni transparent». Nicolas (Demorand) a de quoi être déçu, il avait fait beaucoup de publicité pour être présent au casting. Pas assez apparemment. Il faudra que tu suives le conseil de Little Nikos, cher Nicolas : travailler plus pour gagner plus (de notoriété).

Les Amis de BiBi aiment aussi :

Le Docteur K. et Madame S.R.

          Kouchner et sa photo traficotée.

Ce qu’il y a de drôle dans cette agitation autour du French Doctor (Bernard K.) ou de la Charentaise Ségolène, c’est que personne n’a encore lu les livres qui leur sont consacrés et que tout le monde y va de son grain de poivre ou sel. Personne ne les a lus sauf à travers les bonnes feuilles distillées dans les hebdos. BiBi se souvient que Cavanna avait sarcastiquement intitulé sa rubrique dans le Charlie-Hebdo d’avant Philippe Val : «Je l’ai pas lu, je l’ai pas vu mais j’en ai entendu causer ». Bombardé d’infos, BiBi, lui, veut prendre du temps pour construire sa pensée pour ensuite se prononcer (ou se taire) et prendre éventuellement parti. Mais, à droite comme à gauche, chacun veut se faire tribun, veut cracher son venin, s’ériger en Censeur ou Pleureuse. Ainsi, BHL – qui n’a sans doute pas plus lu le livre sur son ami qu’un autre – veut se faire géant en traitant Pierre Péan de « nain ».
Parmi ceux qui crient haro sur le baudet, combien y en aura-t-il qui prendront la peine de lire les deux livres ? BiBi est quasiment persuadé que lorsque les livres paraîtront et seront disponibles, beaucoup l’achèteront, un peu moins le liront. L.Info, la Com et le Commerce – de Marianne au Figaro – seront passés à autre chose.
En tombant sur le site helvétique http://jmolivier.blog.tdg.ch, BiBi a relevé une anecdote qui ne fait pas honneur à notre Ministre-totalement-Etranger-à-ses-Affaires. Le bloggeur suisse relève que ce n.est évidemment pas la première fois que l.ancien « french doctor» attire sur lui l.attention des médias. Il est l.auteur, dans les années 90, d.un beau mensonge médiatique. C.est lui, durant la guerre en Bosnie, qui diffuse dans la presse et sur les murs de Paris une pub, frappante et coûteuse. La photo-montage présente des «prisonniers » d.un camp serbe en Bosnie derrière des barbelés mais elle n.est pas assez spectaculaire au goût de Kouchner. C.est pourquoi notre médecin y accole l.image d.un mirador d.Auschwitz. Son texte, qui accompagne l.image, y accuse les Serbes d.«exécutions de masse ». Une bonne partie de la presse occidentale l.avait diffusé massivement. Dans son autobiographie, Les Guerriers de la paix, le Doc a pris soin de reconnaître son mensonge. Mais alors les journaux, là aussi, étaient passés à autre chose.
(1)Pierre Péan. Le Monde selon K. Editions Fayard.
(2)Ségolène Royal et Françoise Degois. Une Femme debout. Editions Denoël.

Quand la « Maja nue » regarde Bernard Arnault…

bernard-arnault-au-musee.jpg

Cheveux courts et grisonnants, drapé dans un costume noir, bras le long du corps, Bernard Arnault, le Patron de LVMH est là, photographié parmi les visiteurs comme un quelconque quidam. Pourtant, trois choses le mettent en valeur.

1. Les visiteurs sont floutés alors que Bernard ne l.est pas.

2. Les autres regardent la Maja nue mais lui, ne l’a pas regardé (ou bien, seconde hypothèse : il en a terminé avec elle).

3. La légende du JDD rapporte son identité : il est aussi Patron de LVMH et Mécène de l’Exposition-Picasso. Rajoutons le titre de l’article : «L’Economie en crise, la Culture en Fête ».
Le Patron de LVMH est donc notre égal. Il se confond avec la foule mais il ressort quand-même du lot, restant le seul qui soit parfaitement identifiable.

Notre Bernard ne regarde rien en particulier mais peut-être est-il là seulement pour contempler son œuvre, pour se féliciter d’avoir organisé cette Exposition qu’il offre au Public comme il offrira bientôt, fin 2011, au Jardin d’Acclimatation, sa propre collection d’Art ? Peut-être pense t-il aussi à cette vente aux Enchères qu’il organisera à New-York pour financer l’expo d’un de ses designers Steven Sprouse ? Des enchères qui seront destinées à aider les enfants défavorisés de New-York.
Il est à distance du tableau sans se douter que c’est la Maja Nue, placide et goguenarde, qui le regarde et le met à nu. La Maja Nue sait tout des choses de la Vie. Elle connaît tous les secrets cachés de ses Visiteurs, elle qui ne cache rien. Elle sait que derrière le sourire tranquille du Patron se cache un amour vain pour l’art et les Artistes, elle sait que ce Grand Escogriffe, mélange de Pierre Richard et de Bernard Menez, veut se parer et s’emparer de tout ce qui compte de Beauté en ce Monde.

Elle se souvient qu’à l’achat, le yacht de ce Grand Boss s’appelait «One Eagle ». Trop prédateur ! Bernard le débaptisera pour «Amadeus» (plus élégant, non ?) et l’enregistrera aux îles Caïman (Prix de la restauration : 30 millions de dollars).
La Maja Nue a un regard amusé : elle a tout compris de ce Bernard Arnault qui se défile. Elle a eu le temps de lui rappeler sa présence à la Nuit de la Victoire au Fouquet’s et son absence… en rade de Toulon en septembre 2008. Là, où son ami, Little Nikos, brocarda les Paradis fiscaux, îles Caïmans en tête. Elle a lu dans les yeux de Bernard Arnault le montant de sa fortune (la septième du Monde – 21,5 milliards d’euros en 2005, un salaire de 4 millions d’euros).

La Maja nue regarde Bernard Arnault qui s’éloigne : elle sait combien les Puissants peuvent avoir de haine et d’hostilité à toutes les idées nouvelles, combien ils ignorent tous ceux qui, comme son Peintre, affichaient des sympathies pour les idées de la Révolution. Elle devine aussi pourquoi le Grand Bernard est préoccupé : tout à l’heure, il va rejoindre son ennemi juré, François Pinault et ils vont parler «Trêve et Cessez-le-Feu» autour d’une bonne table. Ils y seront avec Albert (Frère) et Alain (Minc). Ils y parleront Luxe et Culture car, pour tous deux, la Culture est à la fois un Luxe et une Marchandise.

La Maja Nue sait tout cela : elle sait qu’un jour, elle devra poser sur les murs de l’un ou de l’autre (Au Palazzo Grassi de Venise pour Francesco, à la Fondation Vuitton pour Bernardo). Elle est en paix. Eux, ils sont en guerre et ils se déchirent pour tout : la Gloire, la Notoriété, la Volonté de Puissance. Ils se battent pour Pucci, Fendi, TAG Heuer, Chaumet, Yquem, Zénith, Moët and Chandon, Dom Pérignon et Veuve Cliquot etc (C’est à Bernardo), ils vont se réconcilier avant de se battre encore pour Boucheron, Balenciaga, Bottega Veneta, Sergio Rossi, le Printemps, la Redoute etc (C’est à Francesco).
La Maja nue, elle, n.a rien d’autre à offrir que sa nudité. Elle sait que son insolente Beauté ne peut s’acheter car la Beauté est sans prix.

Les amis de BiBi ont dévoré aussi :

« Vive la Crise ! » (1984-2009)

Le JDD 2009 et Libération 1984

Le JDD de ce dimanche ne nous rajeunit pas. Ce «Vive la Crise » vient comme un écho du numéro spécial de Libération de février 1984, numéro qui faisait suite à une émission de TV diffusée alors sur Antenne 2.  BiBi se souvient de ce supplément hors série concocté par notre tandem toujours en poste dans les Sphères médiatiques : Serge July et Laurent Joffrin. Yves Montand, lui, envahissait alors nos écrans (télévisés). L’acteur y plaidait la cause de l’austérité, se proclamant «de gauche, tendance Reagan ». Son argumentation était simple : les Français refusent de se plier aux nouvelles contraintes économiques, obstinés qu’ils sont à réclamer «toujours plus». Dans son sillage, Pierre Rosanvallon, ex-théoricien de la CFDT, invitait les lecteurs à «apprendre l’austérité». Ah les Belles années des Eighties !

Libé d’hier, JDD d’aujourd’hui : pourquoi ce rapprochement entre ces journaux ? C’est que le Slogan «Vive la Crise » 1984-2009 est un doublon : il intervient dans la bataille idéologique. En février 84, la Propagande libérale glosait sur la  fin des idéologies, sur la futilité de l’Etat-Providence et célébrait le Culte de l’entreprise. Les Français étaient appelés à faire des sacrifices. L’Etat social et  les prétentions  syndicales devaient en rabattre sur l’autel de la rigueur. L’Europe unie applaudissait une Présidente nommée Margaret Thatcher. En janvier 2009, la Populace n’a toujours pas compris : elle défile en piaillant pendant que l’argent file, elle manifeste alors qu’elle devrait se mettre au travail. La Populace ne comprend pas que la Crise représente une «grande mutation», douloureuse, mais finalement profitable à long terme.

En 1984, l’émission d’Antenne 2 donnait la parole et l’image à un jeune énarque vendéen nommé Philippe de Villiers. Sous-préfet démissionnaire, il fut le Créateur de cet incroyable spectacle «libertaire et convivial » des Fêtes du Puy du Fou. En 2009, le JDD continue de nous faire saliver avec du pain et des jeux, du lard et de l’Art. Gloire aux Globes de Cristal avec Attali en vers ! Vive le Louvre et ses expos. Bravos aux braves nantais qui célèbrent leur Bach d’abord ! Grand soit Picasso au Grand-Palais ! Merci, merci, merci à Bernard Arnault en mécène et saluons Europe 1 du Frère Lagardère en fonds sonore qui chipote et chapeaute l’Expo du Gitan.

Doublon donc mais avec les réajustements d’aujourd’hui : la collusion de la Critique Artiste avec la Présence des Milliardaires y est portée à son point maximum (1). L’intertitre est d’ailleurs significatif : «Sans le Mécénat, adieu grandes expositions et festivals de qualité »(2). La Peinture, le Cinoche, la Chanson nous «jouent la mélodie du Bonheur». Dans le même tempo, il nous faut oublier «les lendemains qui déchantent ». Derrière ce Slogan de «Vive la Crise » revenu en première ligne dans la Boîte à Idées de nos Chiens de Garde, BiBi n’y voit aucune ironie, aucun humour distancié de Bobo. Pour lui, ce n’est pas un bon mot de potache, c’est plutôt l’Opération Idéologique du Nouveau Libéralisme : «Soyez fascinés par les traits, les couleurs, les Voix ». Comme nous le dit Jean-Jacques Annaud, il faut éteindre la Guerre du Feu, gommer le Conflit c’est-à-dire le Politique : «La Culture est notre chance, notre vocation, notre solidité et notre destin. Et notre horizon». L’Art – version Mécénat – est rassembleur, il efface les clivages. Enfin réconciliés devant l’énigme de l’Aventure humaine, nous voilà Un parmi d’autres. BiBi tient la main de Sophie Marceau et celle de Charlotte, 18 ans. Dans le Musée, BiBi déambule avec l’anonyme Emilie 24 ans, aux côtés de Bernard Arnault. Tous affluent, hors classes sociales : Mick Jagger comme les mulots, Nicole Kidman comme Eva Mendès et les 18.000 visiteurs derrière.

Le revers du Tableau est bien entendu mis sous silence. Les grondements du 29 janvier n’ont pas une ligne dans le JDD. Pour BiBi pourtant, deux millions d’anonymes ont montré ce jour-là qu’ils aimaient l’Art… l’Art de vivre.

_________________________________________________________________________

(1)   Voir Luc Boltanski et Eve Chiapello. «Le Nouvel Esprit du Capitalisme ». Gallimard 2000. (pages 500 – 576)

(2)  Voir Pierre Bourdieu et Hans Haacke. «Libre-échange » au Seuil.

Les amis de BiBi ont adoré aussi :