Monthly Archives: février 2009

Dernières tendances du Nouveau Capitalisme.

Tendances du New Capitalism

Tendances People.

Carlita

Monsieur et Madame-Tout-Le-Monde.
Les Tendances People sont souvent doubles, troubles et apparemment contradictoires. Des Français, grévistes anonymes, trustent les pages centrales de Paris Match pendant que les Stars, elles, jouent à Monsieur et Madame-Tout-Le-Monde. Sophie Marceau « vit à fond son rôle de mère dans la vie »(1), Véronique Genest  va «faire ses courses au Supermarché comme tout le Monde »(2), Danièle Thompson est «une spectatrice de base »(3), Xavier Bertrand fréquente «les fêtes foraines » (4) et Jacques Chirac, lui, descend «dans les petits bars tendance baba cool pour boire une bière bio» (5).

Carla la Sauvageonne.
Les Stars de la France d’En-Haut ressemblent donc de plus en plus aux Français de la France d’En-Bas. Finis les grands airs ! Finies les retenues protocolaires ! Aujourd’hui, les Femmes du Monde ont comme tout-un-chacun leurs travers, leurs défauts, leurs coups de sang et elles le font savoir. Elles sont chipies sans se cacher, elles disent du mal de leur voisine. Pour Carla, c’est difficile à faire passer mais l’habile subterfuge de Michèle Stouvenot du JDD pourrait bien l’aider dans cette Opération-Toilettage. Ainsi il nous est rapporté que Carla a dézingué Rachida. Voilà la première dame de France qui nous devient subitement plus proche : «Carla craque, elle se lâche, se révolte, elle dit enfin ce qu’elle pense» écrit la journaleuse.
Pour Little Nikos, on devra attendre un peu. Pour le moment, son retard est trop important pour qu’il soit césarisé « Fils du Peuple ».

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(1) Supplément La Tribune-Le Progrès-Femina du 25 janvier.
(2) Paris Match ( 8 février)
(3) (5) JDD du 15 février.
(4) «Vivement Dimanche» du 15 février.

Très Tendance, BiBi conseille aussi :

Martinique & Guadeloupe.

Sara

Pas de Une dans le JDD pour nos Français d’Outre-Mer et leurs combats. Ils sont beaucoup moins importants que les quinze Coqs Gaulois en large photo de première page contre les Ecossais. Nos Amis insulaires sont toujours vus sous l’angle de manifestants menaçants qui sèment «un climat de terreur», climat passé inaperçu en métropole selon Claude Askolovitch et Virginie Le Guay. Little Nikos, lui, est mis à distance sauf lorsqu’il s’agit de mettre en place le RSA (qui est l’aumône actuelle du Marché libéral). Notre Président est l’arbitre soucieux et souverain, hors du champs des Passions et loin des Tensions (que sa politique alimente pourtant).

SARA, l’Empire d’Essence est un Monstre opaque. Tout le monde est d’accord là-dessus. Christine Taubira, socialiste, dit l’opacité de la SARA, Société anonyme qui régit en monopole la distribution du carburant. Après enquête, le JDD confirme cette opacité mais le Journal du Frère Lagardère ne nomme pas les responsables pour autant. Il laisse croire que le monde est peuplé de méchants invisibles. On ne saura donc rien sur les détenteurs du Capital : juste pourtant une allusion neutre, discrète sur TOTAL qui en détiendrait les parts majoritaires. Rien bien entendu sur les bénéfices net passés de 5.194.563 euros en 2005 à 50.829.959 euros en 2007.

Botoboto love song.

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Le Combat continue.

Paris Match

A dix pages d’écart, Paris-Match nous offre Stella Mac Cartney à son cocktail, entourée de Catherine Deneuve, Daria Zhukova (l’amie de Roman Abramovitch), François-Henri Pinault et un reportage central avec dix photos de français anonymes ayant manifesté le 29 janvier. La plupart d’entre eux sourient, éclatent même de rire : joies éphémères dans le marasme. Ils sont les Héros du jour. Pleine page dans l’hebdo mondialement lu et reconnu : c’est la classe ! Pour montrer que le Paris-Match du Frère Lagardère ne fait quand-même pas dans le racolage, on précise l’âge, la qualification, le nom, le prénom en légende. Voilà notre Paris-Match proche du Populo (pages 36-37). Ces français sont «sceptiques sur le Plan de relance» mais «n’en espèrent pas moins qu’il portera ses fruits» (Remarquons le temps du futur, porteur d’espoir). Une preuve supplémentaire pour garder son optimisme : ils sont profs, agent de la RATP, avocate, ils se serrent la ceinture (présent de l’indicatif) mais pour deux d’entre eux, deux bébés (le Futur de la Nation) ont vu le jour.
Dans cette France en détresse, tout reste possible (comme dans les paroles du tube 2007 de Little Nikos). Deux modèles à quoi s’identifier : l’un joue en équipe (serrons-nous les coudes mais pas la ceinture), c’est l’équipe du Handball français victorieuse aux Championnats du Monde (4 pages), l’autre est une Française d’en-haut qui vient d’En-Bas : Véronique Genest. En effet, elle ressemble – à quelques euros près – à ces Françaises d’En-Bas. Actrice TF1 des mieux payées, elle se la joue modeste : «Je suis juste une femme qui travaille et qui va au supermarché, comme tout le monde».
Voilà nos deux incarnations d’un Monde possible, d’un Monde à portée de main : serrons-nous les coudes, remontons les manches et la Victoire est au bout.
Mais Paris Match ne serait pas Paris Match sans son obsession People. On y reparle de la Soirée Solidarité Sida (voir article de BiBi «L’incroyable mais passionnante semaine de Little Nikos.»).
Quelques détails oubliés par BiBi : Carla, robe Saint-Laurent, portait une quincaillerie-bijoux Van Cleef Vintage. Elle y a été longuement applaudie par Antoine Arnault/ Virginie Ledoyen venus de la Villa Montmorency, Béatrice Dalle la Rebelle du 18ième, Julie Depardieu l’espiègle, Rachida Brakni et Eric Cantona l’Insoumis, Lou Doillon pistonnée par papa et mamma, Laurence Ferrari, Pierre Bergé, Vanessa d’Enfer, Lambert Wilson et Isabelle Huppert. Il n’est pas dit si tout ce Beau petit Monde a aussi applaudi Little Nikos lorsque ce dernier a surgi entre les tables pour rejoindre sa «sculpturale» Carla. Paris-Match ne dit pas non plus si Little Nikos a été content de gagner des pantoufles de vison lorsque son numéro a été tiré à la Loterie du Pavillon d’Armenonville.
L’article de l’hebdo se finit quand même par cette magnifique envolée sur cette non moins magnifique Soirée-Sida : «Et grâce aux 700.000 euros recueillis ce soir-là, le combat continue».
De son côté, BiBi (presque à l’unisson) clame bien haut : «Oui, Travailleurs, Travailleuses, le Combat continue».

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