Monthly Archives: février 2009

Paaarlez-moi d’Amour.

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Georges Lebouc, philologue belge, vient de sortir un «Dictionnaire érotique de la Francophonie » aux Editions Racine. Il y répertorie des exemples gratinés, des formules à murmurer, des mots doux aux durs de la feuille en arpentant les couloirs secrets de la Linguistique. Son recensement lexical est à la fois une drôle d’entreprise et une entreprise plutôt très drôle. Dans le paysage traversé, l’universitaire belge a oublié volontairement les expressions du Coq gaulois, ne s’attardant que sur la seule Francophonie-hors-de-France.

L’Histoire n’est pas un long fleuve tranquille.

BiBi fricote.

Dans le numéro de février du Monde Diplomatique, Eric Dupin a écrit un article intéressant «Pour les vrais libéraux, la meilleure défense, c’est l’attaque ».
BiBi fait sienne la conclusion du journaliste : «Jean-Jacques Rosa dit avec justesse : «Une crise n’est pas suffisante en elle-même pour renverser une évolution aussi profondément enracinée». Les adversaires des libéraux seraient bien inspirés de ne pas croire que le vent de l’Histoire a d’ores et déjà tourné. La crise actuelle ouvre certes une période d’instabilité des équilibres idéologiques mais l’issue de cette nouvelle bataille d’idées n’est écrite nulle part. Les libéraux ne sont, en tout cas, pas disposés à désarmer».
BiBi a remarqué l’enthousiasme non mesuré de nombreux bloggeurs de gauche et il s’interroge sur la personnalisation de leurs attaques sur la seule personne de Little Nikos. Relisant le livre de Norbert Elias sur «La Société de Cour», BiBi croit plutôt que la méthode la plus ajustée est de combattre cette idée de la Toute Puissance des intentions individuelles. Ce déferlement sur/contre la personne de Little Nikos ne lui dit rien qui vaille. En quoi traiter Little Nikos de «Chanoine de Saint-Jean-de-Latran», de «Nain pestilentiel», de «Roi fainéant» «Président bling-bling» peut faire avancer le Schmilblick ? BiBi trouve que les analyses qui prêtent le flanc à une personnalisation du Pouvoir sans regard sur le réseau de contraintes dans lequel la fonction de Président se trouve inscrite, est dommageable pour les Forces de résistance. BiBi – parfois – tombe lui aussi dans ce travers, l’alimente et il s’en veut (un peu).
Comme le soulignent Daniel Roche (professeur au Collège de France) et Christophe Carle (professeur à Paris I), «l’objet de l’histoire n’est plus le grand roi, le grand capitaine, le grand écrivain dont le catalogue varie d’ailleurs à chaque époque» (Le Monde du 8 février). D’ailleurs ces présupposés dans la lecture du Politique a un allié de taille : le JDD fait sa Une sur ces quatre hommes qui mèneraient le Monde (Obama, Browne, Merkel et Sarkozy) et engage, page 2, Max Gallo. Cet historien, soutien de Little Nikos, historien idolâtre, a blablaté sur ses Idoles (Louis XIV, Napoléon, Garibaldi, Victor Hugo, De Gaulle, Churchill et notre bon Président) et se situe dans la tradition individualiste et très réactionnaire de la recherche historique essentiellement axée sur «l’individu en soi». Il est le représentant de cette vision de l’histoire qui privilégie le Grand homme qui, à lui seul, infléchirait les tendances.
Alors, que faire (comme l’écrivait Vadlimir Illitch Oulianov) ? BiBi pense que les seuls remèdes sont les suivants : penser encore et encore ; donner à penser encore et encore.

Sept éclairages de BiBi.

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BiBi tente d’avoir les idées claires sur le Monde et essaye de mettre un peu de lumière sur ses sombres pensées.
1. Olivier Jay du JDD nous assène ses grandes vérités : «Jeudi dernier, Little Nikos a d’abord réussi à desserrer l’étau du calendrier social qui s’imposait à lui après les manifestations du 29 janvier ». Il poursuit : «La réunion syndicale au Sommet de lundi est déjà effacée par «sa rencontre du 18 février». Il faudra qu’Olivier nous explique ce qu’il pense de la journée du 19 mars. Peut-être que notre brave toutou de la Niche Lagardère se mobilisera dans le JDD du 15 février ? BiBi prend date.

Guy Carlier mis à nu.

Les Flèches de BiBi : Guy Carlier.

Dans sa prochaine émission politiquement correcte à Canal Jimmy, Guy Carlier, le cinglant humoriste, va disséquer les phrases et les évènements qui ont marqué les 50 ans de la Politique française. L’émission est produite par ses vieux ennemis Pascal Bataille et Laurent Fontaine (1). Guy aura comme partenaires de chaîne, Rocco Siffredi et Geneviève de Fontenay.
Guy a déjà tourné et retourné sa veste. Geneviève De Fontenay, elle, lui ôtera son chapeau, Rocco s’occupera de son pantalon et le duo Bataille et Fontaine lui ôtera toute sa dignité. Il ne restera plus qu’aux petits Jimmy à lui faire les poches (sous ses yeux).

(1) Sur Bataille, Guy a dit :  » Aujourd’hui, je sais que ce mec fait des émissions de p… mais sur le plan humain, je pensais qu’il était sympa. Maintenant, je sais que c’est une p… sur ce plan-là aussi« . (mars 2007). Bataille rangée en perspective ? 

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BiBi préfère écouter Régis Mailhot.

Il y a longtemps que je t’aime…

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Philippe Claudel a obtenu le Bafta (le César britannique) du meilleur film en langue étrangère pour son film «Il y a longtemps que je t’aime». A sa sortie, BiBi avait écrit ses impressions sur le film.

«Télescopage : le jour où BiBi alla voir le film de Philippe Claudel («Il y a longtemps que je t’aime »), il apprit par la radio qu’une mère de Saint-Nicolas-de-Pelem dans les Côtes d.Armor avait  déposé de sang-froid son bébé dans le congélateur de sa cuisine. 
Il serait cependant faux de dire que le Réel a ici dépassé la Fiction. C’est plutôt la fiction de Philippe Claudel qui devient- en regard de ce geste monstrueux – toute frileuse. Dans le film de Philippe Claudel, la mère (parfaitement jouée par Kristin Scott Thomas) justifie son infanticide par amour alors que, dans la lande bretonne, nous touchons aux Zones troubles infiniment (in)humaines de l’Humain, au Point de Jonction gris, aux franges d’un Territoire inconnu. Nous nous arrêtons, hagards, interrogatifs devant une Démesure insoutenable.
Via le dénouement de son film, Philippe Claudel a choisi la Norme au lieu d’explorer les chemins plus indélicats, plus dostoïevskiens de l’âme humaine (maternelle). La mère que nous propose Philippe Claudel est une Figure de Madone sans double face, une Mère Aimante, une figure qui ne s’expliquerait que par ce Sentiment unilatéral. Rien donc sur l’envers de la médaille de cet amour, sur l’ambivalence de tout être humain. Cette Mère-Héroïne couvre tout et ne découvre rien sauf à demander la Complicité du Spectateur pour pleurer à grosses et chaudes larmes. Pour BiBi, le critique de Télérama se plante : la femme jouée par Kristin Scott Thomas n’est pas une héroïne de Cinéma, c’est un cliché. Toujours cette incapacité du cinéma français d’aujourd’hui à construire des personnages énigmatiques, injustifiables, inexplicables. BiBi attend toujours qu’un film français – telle une hache – vienne briser la mer gelée en lui ».

BiBi aime aller au Cinéma :