Monthly Archives: juillet 2008

BiBi lit pour vous le Numéro 1 de ROCK & FOLK (2).

Le premier numéro.

Dans la rubrique en papier jauni (pages 11-18), on y faisait les compte-rendu des Musicoramas, concerts diffusés sur Europe 1, on avait la page Télégrammes ( ceux-ci par exemple : « Elvis Presley aurait voulu rencontrer une seconde fois les Beatles lors de leur triomphale tournée aux Etats-Unis ; mais ses efforts furent vains » ou encore « Johnny Hallyday est allé voir Otis Redding à Londres en septembre »). A la page Révélations, on notait Les Troggs en Angleterre, les Sunlights en Belgique et les Lovin’Spoonful aux USA. Suivait un dessin-concours sur une page (photo 2) : il fallait deviner le chanteur français sur scène… (réponse à la fin de l’article).
Toujours dans ces pages « jaunes », on annonçait la venue en France de Little Richard et on y apprenait qu’en 1961, il avait enregistré quelques gospels avec Quincy Jones, le futur arrangeur de Michaël Jackson.
En pages 20 et 21, on trouvait article et photo sur Donovan, le chanteur folk rock né à Glasgow puis suivaient cinq pages pour le concert d’Otis Redding à Paris avec photos de sa prestation. Venaient ensuite deux articles sur le rock anglais (Small Faces) et sur les concerts de l’Alhambra du 24 et 25 septembre 1966 qui réunissaient Bill Haley, Spencer Davies Group, Pretty Things et les Walker Brothers. Enfin deux pages (49 et 50) rendaient compte de la tournée belge de Vince Taylor, rocker maudit et déchu.
Pour finir, retour aux pages jaunies, ce fut la sélection des 45 tours au prix de 9,73 F et des 33 tours au prix de 26,90 F. On remarquait les grands disques d’Eddie Cochran (mort en 60 pourtant), de Blonde On Blonde (le chef d’œuvre de BoB Dylan) et une réédition d’un disque sorti en 56 d’Elvis Presley (toujours en vie).
Mais les deux articles qui faisaient alors l’intérêt du premier numéro étaient le compte-rendu sur deux pages du Disque de l’Année (Revolver des Beatles) et l’interview de Michel Polnareff saisi par l’objectif de Jean-Pierre Leloir.

Les Beatles : « Le dernier disque des Beatles est ENORME…On peut dire quelques réserves sur leurs qualités individuelles en tant qu’instrumentistes : pris séparément, ils ne cassent rien. On trouverait facilement une centaine de batteurs supérieurs à Ringo et probablement autant pour les autres membres du groupe…Non, ce qui frappe chez eux, c’est leur « génie collectif ».Car il s’agit d’une explosion de talent qui englobe la composition des thèmes et des arrangements, des paroles et des interprétations. » Avec une mention particulière pour Eleanor Rigby.

Michel Polnareff, un sacré-cœur…(du temps où, Beatnik, il rôdait sur la colline parisienne) :
– A part le Musicorama de l’autre soir, as-tu fait déjà de la scène ?
Oui. Dix jours, cet été, dans la tournée Claude François. Le public était fantastique.
– Y a-t-il beaucoup d’interprètes qui sont venus te demander d’écrire pour eux ?
– Oui, beaucoup. Johnny Hallyday par exemple.(…) Pour « L’Amour avec toi », j’ai du tempêter et ruer dans les brancards comme un fou. La première fois, je l’ai chanté dans le bureau de mon éditeur. Ils me sont tous tombés dessus à bras raccourcis : «  T’es pas dingue ? C’est porno ce machin-là ! ça ne passera jamais à la radio ! » Moi, j’ai tenu bon : » Ce n’est pas du tout porno ! Au contraire, c’est très pur ! ».

La chanson sera longtemps interdite d’antenne avant 22 heures sur les ondes et l’Archevêque de Paris fera tout pour l’interdire. Hé oui, nous sommes deux ans avant 68 !

Ce fut le premier numéro. BiBi a perdu de vue le Rock & Folk d’aujourd’hui mais il y eut de grandes plumes qui y passèrent Paul et Marjorie Alessandrini, Philippe Paringaux, Yves Adrien, Philippe Garnier, Jacques Vassal et Alain Dister. Clin d’œil de BiBi à ceux qui restent encore vivants et à Jacques Dutronc, chanteur enfin démasqué sur le dessin !

Trois photos et une Lettre.

Trois photos et une Lettre

BiBi ne voulait pas atteindre son Centième article – depuis ce 22 mars où il se mit en mouvement – sans honorer le cinéaste iranien Abbas Kiarostami ( en persan : عباس کیارستمی ). Ses films enchanteurs, graves, passionnants accompagnent et continuent de nourrir BiBi. Du Goût de la Cerise à Où est la Maison de mon Ami en passant par le Vent nous emportera, Bibi expose trois photographies de ses films.

La lettre, elle, sera postée peut-être plus tard.

Ce dimanche, Clairière des Justes à Thonon-les-Bains.

Ceremonie du 20 juillet 2008

BiBi s’était rendu en mai 2001 à Auschwitz via le train des Justes. Il se souvint qu’il avait été éprouvé par cette magnifique journée ensoleillée, par la propreté des lieux et par le vert d’un gazon rutilant. Il avait eu cette intention primaire et sauvage de salir ce lieu, d’y jeter ses papiers sales, de rendre cette  terre maudite inhospitalière.
Ce dimanche 20 juillet 2008, il y avait le même soleil dans la Clairière des Justes au Mémorial de Thonon-les-Bains. S’y était rassemblée une centaine de personnes afin de célébrer les Justes qui aidèrent des juifs, parents et enfants, à échapper à la Déportation et à l’Extermination. BiBi aima la simplicité de la Cérémonie et admira les arbres tout autour. Plantés chacun voilà dix ans par un Juste de France et les mains d’un enfant juif, il eut une tendresse particulière pour cet olivier un peu incongru dans ce lieu mais bien vigoureux. Le recueillement se fit dans la Sagesse végétale et dans le Souffle d’une brise amie. BiBi se souvint du mot de Cioran : « J’abjurerais toutes mes terreurs pour le sourire d’un arbre ».
C’est un morceau d’Ernest Bloch (« Schlelomo ») qui ouvrit cette Commémoration.Il fut suivi du discours de Jean Denais, Maire de Thonon, qui rappela que nous étions ici au Mémorial National des Justes de France inauguré le dimanche 2 novembre 1997. Cette inauguration se fit en présence de plus de 2000 personnes venus de partout pour découvrir cette belle Clairière des Justes. Il fit aussi l’annonce que le 3 mai 2009, la ville de Thonon-les-Bains recevra officiellement le Livre des Justes et des Gardiens de la Vie.
A sa suite, le Docteur Jean-Bernard Lemel, Président de l’Association en Hommage aux Gardiens de la Vie, prit la parole avec émotion : « Au sens étymologique, expliqua t-il, commémorer, c’est se remémorer ensemble. La Communauté juive est très soucieuse de partager ce moment de recueillement avec l’ensemble des habitants de la région et de la ville car cette journée nous concerne tous, quelles que soient notre origine et notre histoire personnelle ». Il donna ce seul chiffre de 84 %, pourcentage des enfants juifs français sauvés par les gestes de la population française. Voilà qui tempère l’idée défendue trop longtemps d’une France délatrice et toute entière pétainiste. BiBi aurait aimé qu’on soulignât qu’aucun des partis politiques au plus haut sommet eut comme mot d’ordre d’alors de « sauver les enfants », partis qui restèrent prisonniers et crispés sur leurs aveuglements idéologiques respectifs. Le Docteur Lemel insista sur la validité et l’authenticité des témoignages, saluant Jeanne Brousse d’Annecy et Ruth Fayon qui connut, elle, cinq camps de concentration.
Après le morceau musical « Prière de la Vie juive » de Chagall, le Sous-Prefet s’essaya à une lecture historique, mettant l’accent sur la rafle honteuse du Vel’d’Hiv commandée par les politiciens pétainistes et exécutée par la Police française (oubli malheureux du qualificatif de « française« ). Il évoqua les différents statuts des juifs qui furent autant de persécutions. « N’acceptons pas d’être les témoins passifs et les complices de l’Inacceptable. Luttons ».

BiBi fut alors pris d’un léger vertige lorsque s’imposèrent à lui les réminiscences des applaudissements très contemporains d’un certain Ministre célébrant les chiffres des expulsés ramenés par ses préfets, indifférent devant les cris des travailleurs africains expulsés des Foyers au petit matin. Attention, BiBi se garde bien de faire l’amalgame a-historique et de rabattre les oppressions du moment sur l’Extermination. Mais il retiendra ce mot d’ordre : « Luttons » pendant que la Sonnerie aux Morts et la Marseillaise retentiront dans le calme de la Clairière.

Fillon, Sarkozy,Pinault & Lauvergeon : les Amis du JDD.

Jdd du 20 juillet

Pas de doute possible : le JDD est bien le journal du Frère Lagardère. A l’échéance du lundi où les députés français doivent  se prononcer sur la « réforme » constitutionnelle, le JDD fait jouer de la grosse caisse avec en titre (« Le Grand Suspense »). Le JDD a commandé un méga-sondage étiqueté IFOP ( rappelons-nous que l’ancienne directrice de cet Institut de Sondage n’était autre que la Patronne des Patrons, Laurence Parisot, et que cette brave dame est restée actionnaire majoritaire dans l’Entreprise). Les questions sont posées de telle sorte que, oui, les Français sont pour une révision institutionnelle. Le JDD a tôt fait d’en déduire que le peuple français est favorable à celle présentée par le Petit Nikos. Mais bah, peu importe les approximations et les raccourcis. 
N’oublions pas non plus de rappeler que, depuis le jeudi 10 juillet, les Maisons qui commandent les sondages ont vu un nouvel arrivant de taille : Vincent Bolloré, grand ami du Petit Nikos, qui a pris le contrôle du l’Institut du CSA. Les amis de BiBi le savent déjà : 60% du capital de l’institut de sondages CSA a été acquis par le groupe français Bolloré. L’acquisition permet à ce même groupe, qui détenait déjà 40 % de capital de l’institut de sondage, d’en posséder désormais la totalité. Bien entendu, pour les vertueux et donneurs de leçons du JDD, cela ne fera pas une ligne dans le journal : ils sont au-dessus de tout ça !
Mais leur sondage IFOP ne suffit pas : il nous faut – pages 2 et 3 – les justifications de François Fillon qui s’est relevé de son lit.  Dans l’interview du second Maître du Royaume, on est bien heureux d’apprendre que Nikos et François ont les mêmes problèmes de dos. Auraient-ils conjointement des problèmes de… constitution ?
On ignorait jusqu’alors son nom. Le JDD nous offre son visage : serein, joliment BCBG, discrètes boucles, regard en coin et cheveux châtain, c’est la patronne d’Areva. Ne pas confondre avec l’entreprise Arena, fabricant des maillots de bain. Si la Patronne donne des explications, c’est plutôt mauvais signe. D’abord, le JDD inscrit ce qui s’est passé à Tricastin comme « incident ». Seule ligne de défense : « Nous sommes une industrie transparente ». Madame Anne Lauvergeon devrait savoir que « transparent » est polysémique : transparent… comme si elle disait «Notre Industrie ne se voit pas et donc tous les problèmes qui peuvent exister n’existent pas ». Quant aux ONG qui protestent, le début de l’article donne le ton : « Les incidents (cette fois au…pluriel, tiens, tiens) des uns font le…bonheur des autres ». Plus loin : « Stéphane L’homme, porte-parole du réseau Sortir du Nucléaire, se…réjouit de l’émoi suscité par les deux fuites successives. » Ben, oui, quoi : tout cela est réjouissant ! Rien ne sera dit sur la fuite qui a conduit au rejet dans la nature de 74 kg d’uranium. Rien ne sera dit des mesures de précautions qui interdisent aux habitants des abords du site de consommer l’eau, d’arroser, de pêcher ou de se baigner. Pourtant il ne s’agit que d’un incident, hein ? Rien ne sera dit sur le mécontentement sur place des habitants et des élus de la région qui estiment avoir été « traités en sous-citoyens » et affirment être déterminés à obtenir réparation, jugeant « inacceptable » la manière dont l’incident a été géré par les autorités et Areva. C’est qu’il ne faut pas mécontenter les Amis du Petit Nikos qui tente de placer nos Centrales un peu partout. En tous les cas, pour une première, Anne Lauvergeon mérite bien son surnom d’ «Atomic Ann ».
Un sur lequel, BiBi verse une larme c’est le fils Pinault (Article en… première page : «  clap de fin pour l’actrice et le milliardaire »). Monsieur François-Henri a du rompre ses fiançailles avec l’autre bombe atomique, l’actrice égyptienne Salma Hayek. Il a aussi fallu décommander le somptueux mariage et la robe à 315.000 dollars. En voilà de l’Info ! De la bonne ! Bon, allez, remets-toi François-Henry. Pas de bêtises ! Un coup de Pinot et tu repars.

Nouvelles de France et d’ailleurs.

Paris et ailleurs

AU HASARD.
1. BiBi a parcouru de son œil distrait les pages des Quotidiens de ces derniers jours. Il s’est arrêté sur la progéniture de Khadafi dont la Tribune de Genève faisait grand cas. Le fiston s’appelle Hannibal et il a été arrêté et inculpé pour maltraitance sur sa gouvernante. Le journal suisse traite le papa de « Dictateur bédouin » et rappelle que le fiston dénommé Esaâadi avait été footeux à Pérouse où il avait joué seulement dix minutes en Série A avant d’être déclaré positif. Ce même fiston était entré dans le capital de la Juve à hauteur de 7,5% au nom de la Lybian arab Foreign Investment Company. Au plaisir de revoir la Famille !

2. Le baptême de la fille de Dieudonné a été célébré par l’abbé intégriste Philippe Laguerie, grand défenseur de l’ancien chef de la milice pronazie de Lyon, Paul Touvier.

3. Dans le Figaro, BiBi relève cette phrase de ce pauvre Manuel Valls qui n’en peut plus d’occuper les pages des quotidiens de droite si bienveillants à son égard. « La Gauche, déclare le bonhomme, doit s’adapter au monde et à la société, redonner de l’espoir. Il faut une Gauche qui s’oppose ». Défense de rire.

4. Le Pape Benoit XVI n’a pas eu un mot pour les enfants victimes de prêtres pédophiles à Sydney. Faut dire que ce n’est pas le personnel de l’Hôtel où il a dormi qui aurait pu l’aider à réparer cet oubli dans son discours. Le Centre religieux où le Pape s’est reposé appartient à l’Opus Dei.

ROCK-MUSIC : Bibi apprend avec un peu de tristesse la mort du Rock-Critic Alain Dister. Il se souvient de ses articles dans les vieux numéros de Rock et Folk. Comme lui, BiBi aime Bob Dylan, Janis Joplin, Frank Zappa.
Il parait que dans les archives de l’INA-L’Harmattan existe un court film du réalisateur Raoul Sangla sur Jimi Hendrix, un dimanche Rue Daguerre, guitare à la main gauche. Bibi essayera d’aller trouver ça. Les Amis du site peuvent l’aider à trouver.

PETIT NIKOS : Sur la photo du Petit Nikos parue dans le Monde, BiBi y voit 2 lampes-chandeliers dorés, 3 télécommandes bien alignées, une pipe, une boite avec étiquette du RAID, une figurine du Petit Nikos himself, un cadre avec photo du Petit Nikos himself, des DVD. Il répond aux journalistes du Monde : « Il est important pour la démocratie d’avoir des médias qui puissent continuer à prospérer ». Défense de rire.

CASSE-TÊTE CHINOIS : BiBi a des nouvelles de Pékin. Il a noté la présence de 300.000 caméras de sécurité dans la ville olympique. En 2006, il y a eu 140.000 morsures de chiens dans la Capitale. Les morts sûres (et hélas certaines) n’ont pas été comptabilisées.
Le Dauphiné Libéré, parfait dans son rôle, défend la ligne chinoise du Petit Nikos. Le titre d’une abonnée du Courrier des Lecteurs : « Plutôt le Dialogue (avec la Chine) que la Censure ». Petite manipulation habituelle au Royaume du Petit Nikos : le beau mot de Dialogue, c’est pour ne pas rompre avec nos amis chinois et pour justifier l’arrivée triomphale du Petit Nikos à Pékin. Par contre, ceux qui protestent contre les crimes politiques du Gouvernement chinois sont, eux, qualifiés de Censeurs.

SPORTS BIZ : Ce matin, BiBi écoute le reportage de France-Info sur le dernier dopé du peloton (l’espagnol Moises Duenas). Richard Virenque, consultant de la radio publique et ami du Petit-Nikos-roi-du-Vélo, est étrangement silencieux. Il est pourtant bien placé pour donner son avis. Il était probablement occupé à aller faire son petit pipi. Mais BiBi en est sur : Virenque va nous revenir bien vite pour nous parler en exclusivité du dernier dopé l’Italien Riccardo Ricco. Branchez-vous France-Info.

Dans l’Equipe du jour, il y a un article sur l’arrivée de Ronaldihno à Milan, le club cher à notre Ami Silvio. Le journaliste n’écrit pas «Ronaldihno» mais… « l’ancien joueur du PSG » ! Ah, Nostalgie ! Quand tu nous tiens !

Le footballeur Eto’o signerait au Kuruvchi Tachkent en Ouzbekistan pour 40 millions d’euros l’année. Etoonant non ?
Koné, lui, a signé à Marseille. Pour une fois, les dirigeants n’ont pas déconné car Koné, BiBi le connaît et le reconnaît : c’est un tout bon. Mais si l’OM manque de liquidités pour le transfert, il peut toujours faire appel à Bernard Tapie.
A bibientôt.