Category Archives: Les Fictions BiBi

Embruns… (pour Béatrice)

Océan déchainé

  Moi si ému
  Sous les vents
  Moi si mouvant
  Sur les sables
  Comme je m’étire sur tes lignes
  Et m’échoue sur tes blancs

Billet d’humeur SNCF.

Une minute d’arrêt.

Les Commentaires sont allés bon train la semaine dernière sur la suppression de la Carte Familles nombreuses et les restrictions souhaitées sur la Carte Vermeil. Pour BiBi, le Monde est toujours séparé en deux : il y a ceux qui ont la vie duraille et ceux qui gardent un train de vie somptueux. Il y a ceux qui montent dans le bon wagon (de la fortune) et ceux qui restent à quai (de la pauvreté).

Voila bientôt une année que le Petit Nicolas et sa bande nous montrent la voie et on se demande pourquoi c’est toute la France qui déraille et toujours les Pauvres qui dérouillent.
Bibi aime le train. En l’attendant, il est en salle d’attente. Dans ce lieu-là, il y a tous ces autres qui sont venus ici se côtoyer parce que, pour eux non plus, ça ne va pas trop fort. Dans un hall de gare, dans l’air vicié d’une salle d’attente, BiBi retrouve des gens qui ont déraillé, des gens que la vie a fait dévier de leur trajectoire. Ce sont des lieux de croisement pour les solitaires et les fous. BiBi y sent distinctement l’attente et l’espoir. Il a sorti un livre et s’est plongé sans coup férir dans les divagations d’Elias Canetti. Le voilà tout songeur sur l’anecdote rapportée par l’écrivain :
« Hier en Italie, à l’âge de 93 ans, est mort un homme qui vivait depuis vingt ans dans les chemins de fer. Il ne cessait d’aller d’un train à l’autre, n’ayant pas d’autre domicile. Ancien député, il disposait de billets gratuits. Sa grande fortune ayant disparu, il ne lui restait plus que ces billets. Il mourut dans la gare principale de Turin, alors qu’il s’apprêtait à changer de train. »

BiBi soupira : chacun sa façon de descendre au Terminus.

Le Labyrinthe du Quotidien.

L’Oasis de BiBi.

Explorer l’anodin.

Voilà ce en quoi BiBi croit. C’est un projet obstinément subversif pour BiBi. Il n’ira pas non plus suivre complètement Nietzsche sur son «  insurmontable besoin de nuire à tout ce qui règne – hommes ou opinions » car BiBi ne globalise pas. Il aime ce qu’en règle générale, la Société méprise. Par exemple, BiBi aime poser les questions qui n’ont pas trouvé réponse, il prête la plus grande attention à toutes ces innombrables questions qui restent lettre morte. BiBi est instantanément attiré par les petits riens, les petites choses qui n’ont l’air de rien, les moments perdus, les êtres que l’on dit insignifiants, par exemple un ouvrier de la grande industrie qui bafouille, la concierge qui tire les cartes, la disgrâce physique si magnifiquement rendue par Diane Arbus, les types qui radotent dans leur coin, les petits vieux qui poussent des cris inaudibles au fond des cafés, les chiens qui boitent et les chats qui griffent. De tout ce qui échappe à la Puissance, à la Lumière factice des projos, au Succès, au Profit maximum, BiBi est preneur. Tout ce qui ne sert à rien, qui est au rebut : voilà sur quoi porte la curiosité de BiBi.

La demeure de BiBi.

Demeure

Aphorismes en bord de route.

 Parfois, Bibi dans ses promenades ramasse du bois sec. Parfois, il trouve des aphorismes dans les ornières. Ceux-ci, présentés en premier bouquet, ils les a ramassés entre coquelicots et mauvaises herbes.