Category Archives: Blogs et Revues de Presse.

La Chaîne des « Raisons de la Colère ».

Répondant à la chaine initiée par Pas Perdus et prolongée par Céleste, BiBi a trouvé trois infos pêchées dans trois blogs sociaux. La chaine est intitulée «La chaine des Raisins de la Colère » et chacun se doit de reprendre deux à cinq infos laissées en bord du chemin par les Grands Médias.

Blog d’Alain GAVAND.

Sur son blog, Alain Gavand nous parle de l’enquête menée par l’INED et l’INSEE en 2008, enquête qui porte sur 22000 personnes.

« La réalité, pour des millions de personnes en France, d’origine immigrée ou non, c’est la discrimination :

1. 26% des immigrés, 31% des enfants de parents immigrés, 17% d’enfant issus d’un seul parent immigré déclarent avoir subi « souvent » ou « parfois » « au cours des 5 dernières années des traitements inégalitaires ou discriminatoires »

2. 49% des enfants d’immigré d’Afrique Sub-Saharienne sont touchés par le phénomène.

3. Tenez-vous bien : 40% des enfants natifs des DOM (Département d’Outre-Mer) sont concernés !

4. 39% des enfants d’Algériens, suivent Maroc, Tunisie, Turquie, Asie.

5. Le réflexe Halde n’est pas encore acquis chez les discriminés. Seuls 13% des personnes saisissent la haute autorité ou bien encore, la justice, une association ou un syndicat ».

Blog d’Arnaud MOUILLARD.

Moniteur-éducateur, Arnaud Mouillard a choisi de parler de ce scandale permanent du manque de places pour ceux qu’on catégorise comme «enfants et adolescents polyhandicapés et autistes » :

« Le quotidien Le Parisien a relayé cette semaine le cri d’alarme de parents d’enfants handicapés.

Actuellement en France, 13.000 enfants et adolescents handicapés ne trouvent pas de place dans des structures adaptées. (…) 13.000, dont la situation nécessite une prise en charge dans des établissements spécialisés type Institut Médico-Educatif (IME), n’ont pas de place. Privés de place, ils ne peuvent bénéficier d’un accompagnement adaptés à leur handicap et à une prise en charge par des professionnels (éducateur spécialisé, moniteur éducateur, aide médico-psychologique, psychomotricien, psychologue) (…)

La situation est extrêmement difficile pour les familles. En effet, les organismes mis en place par la loi du 11 février 2005 sur le handicap pour faire le lien entre familles et institutions, les maisons départementales des personnes handicapées (MDPH), sont totalement débordés, avec des retards de plusieurs mois dans la prise en charge des dossiers ».

Le blog de VANILLETTE.

Une autre éducatrice spécialisée, jeune génération, 26 ans, Vanillette parle de ses expériences professionnelles avec ce banc-titre d’Emmanuel Kant, en tête de son blog: « Il n’est pire tyrannie que de vouloir le bien de l’autre ». Paradoxe : elle a choisi ce métier pour vouloir aider l’autre. Mais elle assume  réponses et questions en ouvrant son blog à qui veut. BiBi a choisi d’aiguiller ses lecteurs sur le témoignage de Pablo, plein d’espoir et sur l’interview fait par Vanillette. ( Article : « La Voix de Pablo pour un message d’espoir »).

« Aujourd’hui, je vous propose le témoignage de Pablo, un jeune homme de 28 ans, qui a accepté de nous faire part de son expérience, en partie ponctuée par des comportements addictifs. Cette démarche nouvelle se veut être une invitation à la parole; en effet, il me paraît important de recueillir les avis des personnes concernées avant ceux des professionnels… »

BiBi verrait bien Gwendal sortir de sa tanière, Ruminances foncer dans le tas, Nouvel Hermès… hisser le drapeau tricolore, RST ne pas travailler à l’économie et Cerise s’épanouir en fleurs. A suivre et à faire suivre.

Frédéric Mitterrand : un Ministre en pyjama !

Ahurissant ! Le Monde-Magazine nous délivre un cliché de toute beauté : Un ministre (Frédéric Mitterrand) en pyjama !

On avait eu les godillots UMP, on a eu droit à la veste retournée de Besson, à la Rolex de Séguéla, aux chaussettes trouées de Jean-Marie Messier, aux jupettes des ministres-femmes de Juppé, on aura droit désormais au Pyjama-culte de Frédéric Mitterrand (« Le Monde Magazine » numéro 30 !).

Un pyjama bleu ciel aux fines rayures blanches dont il n’a pas ouvert le col (Cou serré que notre Ministre, non ?) Un pyjama zébré, fait probablement de ce tissu de flanelle qu’adorait le Grand-père de BiBi. Monsieur le Ministre repose sur un lit double sans couette mais avec un drap du dessus, lui aussi bleuté, et un jeté brodé probablement par Mère-Grand. « Le meilleur moment de la journée » précise Freddy. Qu’est-ce à dire ? Qu’il existe d’autres moments de la journée moins apaisants ? On aurait aimé qu’il en dise plus.

Ce qui en dit long, ce sont ces quelques livres étalés au hasard. Une culture éclectique : dans le coin droit, un beau livre sur Dior; sur le lit, négligemment posés (Monsieur, très cultivé, lit plusieurs livres à la fois) : les Mémoires d’Outre-tombe de Chateaubriand (Oh, cette meeeeerveilleuse langue française), le Pol Pot de Philip Short (Hé quoi, Freddy est aussi très politique in-ter-na-tio-nale), un Benoit Duteurtre et, bien en évidence, le 10/18 de John Fante (« Les Compagnons de la Grappe » – dont on ne pourra éviter le mot facile : un… livre à ne pas lâcher).

Un éclectisme à l’image de ce que veut donner à voir Monsieur Frédéric : cultivé dans et hors de nos frontières. Au mur, les photos amplifient l’impression : photos de Venise, de  Mykonos sur ton sépia (toujours cette envie de faire le coup de l’éternelle jeunesse en nous fourguant du Vieux Sentimentalisme à la petite semaine).

Ce premier cliché incroyable aurait été bien entendu ridicule s’il n’y avait eu un correctif – toujours en photo – avec cette image solidaire du Pense-Bête où on peut lire le nombre incroyable de tâches surhumaines à accomplir par notre Freddy («une soixantaine de points »). D’une écriture assurée (la sienne), Freddy se (nous) détaille les endroits à visiter, les lieux à découvrir, les expositions à honorer etc. La légende précise : «Pense-Bête rédigé d’une traite [il a une mémoire d’éléphant, le bougre] par Frédéric Mitterrand UN MATIN AU REVEIL ».

Ainsi donc, ne nous fions pas à cette première image de Lézard matinal. Avec ces deux photos fondues en une, tout s’éclaire : Frédéric commence son travail bien avant de se lever. Elle est peut-être là l’image du Quinquennat : Frédéric Mitterrand (« entre sept heures et huit heures » – bien tard quand-même), c’est évidemment la France qui se lève tôt.

En regardant une dernière fois le cliché du Ministre sereinement couché, BiBi se dit que c’est cette couleur qui l’indispose, cette couleur sépia de chaque cadre accroché aux murs de la chambre de Freddy. Ce sépia marque la Mort d’une époque et le Crépuscule de son Idole (Sarko).

L’ impression de BiBi se double d’une seconde : ce lit Vieille-France, c’est peut-être tout aussi bien le futur lit de mort de Freddy sur lequel se pencheront tous les Oubliés de la Culture pour lui fermer les yeux.

Lire aussi l’article de Dominique Hasselmann qui a dégainé plus tôt que BiBi à propos de la même literie mitterrandienne…

BiBi s’allonge sur Twitter… en 69 (positions).

  1. La Police française aux… basques de Pompiers catalans innocents ! Dans quel ETA j’erre ?
  2. http://www.dazibaoueb.fr/article.php?art=11582 Une interview de Gilles Deleuze datée de 77. Imparable, incomparable le grand Intello.
  3. @ribore L’Eglise reporte toujours les affaires et son examen de conscience à plus tard en disant : « A deux mains si vous le voulez bien« .
  4. Pourquoi France-Info n’arrête pas de parler de l’Ours des Pyrénées qui divise la Gauche ? Réponse : pour que l’UMP reprenne du poil de la bête…
  5. Question à Elias Canetti : « Pourquoi écrivez-vous? » Réponse : « Pour hâter la venue du printemps ».
  6. Flèche de BiBi 1 : « On va finir par croire que Jean Paul II et Joseph Ratzinger n’étaient pas des enfants de chœur« 
  7. Quand on pense que les Conseillers Com de l’Elysée sont payés entre 10 et 15000 euros par heure. Il y a des « erreurs » qui sont des « horreurs« 
  8. BiBi participe à la belle initiative du Blog à 1000 mains. « Dernière photographie de Julia » : sa courte fiction sur son blog.
  9. « Toutes les Voix comptent…surtout celle de Jean Ferrat« . Dernier article-BiBi avant le vote.
  10. « Nicolas Sarkozy est un arriviste forcené qui, soi-disant, pense à la France… Ses idées sont détestables » Jean Ferrat

JDD : la « Une » à laquelle vous avez échappé…

Le JDD n’a pas osé mettre en « Une » la photo et le titre-montage de BiBi. Dommage: le Journal du Frère Lagardère aurait certainement gagné beaucoup de lecteurs. Fort heureusement, avec la bénédiction d’Olivier Jay, Claude Askolovitch nous emmène faire un voyage dans la Chanson et le Prolétariat.

Claude Askolovitch, désormais numéro Deux du JDD, n’a, lui, aucun complexe. Il larmoie sur Jean Ferrat en page 2, il célèbre la Classe ouvrière à coups de clichés (pudique, il n’ose quand même pas écrire qu’elle a disparu), il laisse entendre qu’il s’encanaillerait bien avec une môme qui cultiverait «l’érotisme prolétarien» avant – sitôt passé les premières pages d’un lyrisme de pacotille – de nous consoler avec les Elixirs du Docteur Strauss-Kahn.

Après ses mésaventures avec BiBi, on sait désormais avec quels médocs le brave Toutou Lagardère s’est soigné. Il toussote encore 60 lignes pour nous vanter les diagnostics de crise et les soins appropriés, façon FMI. Bien sur, il nous cache toutes les manifestations de colère et de protestation qui se multiplient de par le Monde contre cette Organisation au service des Puissants : qu’est-ce qu’il ne ferait pas pour éviter la rechute !

Ainsi, il paraitrait que le bon Docteur Strauss-Kahn a trouvé un élixir de jouvence qui l’a transformé en « ami des faibles », en un « acteur de progrès ». Avec ses fioles, DSK se montre désormais « compréhensif » auprès « des sociétés civiles » et il tient en son FMI «la preuve» par laquelle il prétend « démontrer la validité du paradigme social-démocrate ». «La Métamorphose est en bonne voie » lâche notre Journaleux.

La Métamorphose ? Quelle métamorphose ? Le 21 octobre 2008, notre Clo-Clo du JDD versait de la même façon dans l’idolâtrie quasi-stalinienne : «En France, l’opinion a retrouvé le DSK magnifique, le seul économiste capable de rassurer au cœur de la tempête…»  «Un économiste doué pour le bonheur» ou encore «un magicien de la communication économique», «un socialiste moderne» très jalousé, « le trop heureux Dominique fait figure de pôle de stabilité » «le seul politique qui gèrerait mieux la crise mondiale que Chouchou».

Entre le Chanteur et les Maitres-Chanteurs, BiBi n’a d’oreille exclusive et bienveillante que pour le premier.

Digne indignation.

BiBi lit ce qu’il a sous la main. Il se saisit de ce qui trace et tresse son quotidien. Trois faisceaux ce jour : 1. l’abonnement à Télérama a été abandonné mais BiBi continue d’y jeter un œil. 2. Au boulot : il y a l’avant-dernier numéro du Lien Social qui traîne sur la table. 3. Chez le buraliste, sur une pulsion d’achat, BiBi se dit «Oui, deux euros pour le numéro de mars de Décroissance, pourquoi pas ? »

Subrepticement, via ce Triangle incongru, trois «idées» improbables et vivifiantes vont s’entrechoquer. Des croisements se font sans qu’on sache vraiment pourquoi. Au fond, ces trois lectures, ces trois faisceaux vont converger, ils convergent vers le bonheur de comprendre le Monde dans sa dimension insensée, dans sa terrifiante intranquillité.

1. A Télérama, quelques mots de Denis Polydadès font bonheur et honneur au Sens :

Question : « être acteur, c’est être un autre ? » DP : « C’est se fantasmer autre. C’est pourquoi je déteste me voir à l’image, notamment à la Télévision : elle me montre l’individu que je suis, à l’âge que j’ai. Alors que sur scène, je me prête volontiers à un autre corps, une autre voix, un autre visage » ou encore « Il faut n’avoir aucun caractère pour pouvoir les jouer tous… Michel Bouquet nous disait d’être terne, qu’il fallait consentir à être quelqu’un de pas très intéressant, n’ayant un avis sur rien, pour être tout entier dans le personnage ».

2. Dans l’hebdo Lien Social, il a cet article-interview d’Anne et Marine Rambach, co-auteurs du livre « Les Nouveaux Intellectuels précaires » chez Stock. Elles parlent des difficultés pour des travailleurs sociaux d’accompagner cette précarité spécifique : «Le travailleur social comprend parfaitement pourquoi il accompagne un ouvrier de l’industrie automobile (…) Difficile en revanche de comprendre un éditeur précaire, par exemple, avec un statut à moitié illégal, payé en droits d’auteurs, bac plus 5, bien habillé, qui habite en centre-ville et qui pourtant vous explique qu’il ne peut plus nourrir ses enfants parce qu’il touche 400 euros par mois » ou encore « Une partie de ces Intellectuels précaires, à force de dégradation progressive, décroche. Elle entre alors dans une profonde détresse. Nous avons rencontré un chercheur, géographe de surcroît, demandé pour des colloques à l’étranger. Il habitait dans un tout petit appartement, dans un état de dégradation extrême avec à peine de quoi s’acheter du café. Il était au RMI, faisait des petits boulots à l’occasion, comme du nettoyage ».

3. Revue « Décroissance » (mars 2010). La réponse d’Alain Accardo, souveraine, sans complaisance, fière et pulsionnelle, à un lecteur qui lui demandait de tenir le « ton neutre et impassible qui sied à tout discours soucieux d’objectivité » :

« Eh bien cher et savant ami, au risque d’aggraver mon cas à vos yeux, je vous répondrai que ce qui me paraît manquer le plus aujourd’hui, en matière de discours social, c’est justement l’indignation ».

Trois liens hasardeux mais au final, une seule Idée-maitresse : l’indignation, la digne Indignation.

________________________________________________________________

BiBi a continué de lire. Il invite à aller voir l’article de Thierry Crouzet (« Le Blog : forme majeure« ), l’article féroce et juste sur Apathie de NouvelHermès et les rapports de force et de farce dans le couple Chouchou et Chochotte chez… Plume de Presse.