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Du bon usage de la lenteur.

Au banc de notre Société  

Prendre le temps, prendre le temps qu’il faudra même si le temps nous est compté.

Le Moyen-âge a connu les pigeons voyageurs avec Jacques Cœur, le grand financier de l’époque.
La Société coloniale a connu la puissance maritime de l’Angleterre et de la France.
La Société d’après-guerre a connu la puissance aérienne avec la capacité des avions supersoniques qui franchissent le mur du Son dans les années 50.
La Société d’aujourd’hui est en gestation et ne peut être comprise sans la vitesse de la Lumière, sans les cotations automatiques des Bourses de Wall Street, de Tokyo, de Londres, de Paris et de Francfort, sans les clics ultra-rapides sur les écrans de Clearstream.

Numéro de Série (noire).

BiBi a longtemps collectionné les numéros de la Série Noire et de Série Blême. Pour compléter sa collection, il avait acheté l’Inventaire des 732 auteurs et de leurs oeuvres publiées répertoriées par Claude Mesplède et Jean-Jacques Schleret, dans la Collection Futuropolis. BiBi écumait les marchés aux Puces de France, cherchait dans les vide-greniers et amassait les numéros dans sa chambre, dans ses couloirs, son WC, son salon, sa loggia, ses alcôves, sa cave, son garage, sa mezzanine et sur ses étagères. Numéro après numéro. Il aimait admirer leurs tranches noires et se délectaient des titres. Et bien entendu, il les lisait… jusqu’à l’overdose même (15 à 20 par mois).

Ordre du jour, désordre de la Nuit.

Le Jour : « Je suis de l’acabit des Chameaux qu’on ne peut ni arrêter lorsqu’ils marchent, ni faire partir quand ils se reposent. » Gustave FLAUBERT.

La Nuit : «  Il me plaît de comparer mes petites proses à de petites danseuses qui dansent jusqu’à ce qu’elles soient totalement usées et s’écroulent de fatigue. » Robert  WALSER.

Les Grands Oiseaux dans le Ciel.

Les Oiseaux bleu nuit

Le Don, le Contre-Don et aussi… la Douleur, l’Amour, l’Aide à son prochain : qu’est-ce donc au juste ?
L’histoire qui est arrivée à Liv Ullmann, et que rapporte ici BiBi, est exemplaire des malentendus, des écarts et des décalages qui font la richesse et la diversité du Monde, de notre Monde.

L’actrice suédoise d’Ingmar Bergman a raconté qu’un jour elle s’était retrouvée avec une délégation de l’Unesco quelque part en Éthiopie ou au Soudan, dans un endroit bien peu accessible. La population qui y vivait avait été avertie que les ambassadeurs de l’Unesco débarqueraient d’un grand Oiseau métallique. Seulement ce grand Oiseau ne pourrait se poser que si un espace de fortune était préalablement aménagé pour son atterrissage. Qu’à cela ne tienne, tous les hommes se mirent alors, avec des pierres et des morceaux de bois, avec leurs bras et leur courage, en devoir-express de défricher et de dégager cet espace afin de construire une piste d’atterrissage. Les travaux durèrent près de six mois. La piste achevée, ils s’assirent tout autour pour guetter l’arrivée du grand Oiseau de fer.

BiBi fait son cinéma.

La Maman et la Putain  Si BiBi doit répondre à la Question « Et le cinéma aujourd’hui ? » Il lui vient à la bouche cette boutade un peu désolée, un tantinet godardienne «  Films faibles. Coffres forts ». Maintenant, je ne suivrais pas certains cinéphiles qui pensent que le Cinéma est mort avec Pasolini assassiné sur cette plage d’Ostie, juste derrière les fourrés d’un terrain vague qui fut aussi vague terrain de football.
La preuve ?
Il me suffit de mettre le film «  Journal Intime  »  de Nanni Moretti sur mon lecteur-vidéo pour convaincre quiconque qu’il y a encore du bon temps à prendre dans le Cinoche d’aujourd’hui et de demain.