Category Archives: BiBi éducateur

Pays riches, Enfants pauvres.

Quelques chiffres français.

Aujourd’hui, en France, 30% des personnes qui vivent sous le seuil de pauvreté sont des enfants. Ils n’arrivent pas à vivre ni à apprendre au milieu des autres tant sont grandes humiliations et discriminations. 130000 adolescents sortent de l’école sans diplôme ni formation. Ils viennent massivement des milieux populaires et de la grande pauvreté. 300000 enfants vivent dans l’errance, avec leurs parents, d’hôtels en hébergements d’urgence.150000 enfants, issus majoritairement de milieux défavorisés, sont séparés de leur famille. Même si, bien entendu, le placement d’enfant peut se révéler judicieux. N’oublions cependant pas qu’un placement éloigné risque d’entraîner la rupture des liens familiaux. Sources : Mouvement ATD Quart-Monde et Journal du Droit des Jeunes.

Freud d’hier et d’aujourd’hui.

Les Droits des écrits du père Freud sont tombés dans le domaine public. En effet, depuis le premier janvier, toute l’œuvre de Freud est libre de droits. En cette année 2010, il y a fort à parier qu’on aura du Freud à lire et à relire, à vendre et à revendre. Dans le même temps, on fêtera le Centenaire de l’Association Psychanalytique Internationale.

Rappelons que c’est en 1926 à Genève que s’est tenu le premier Congrès de Psy en langue française. Cette même année avait aussi vu la fondation de la Société psychanalytique de Paris. Après la mort du Prophète, scissions, chamailleries, procès en sorcellerie émailleront dans le paysage psy et occuperont beaucoup nos Analystes.

BiBi, lui, n’a jamais vraiment trouvé à rire ou à sourire à l’Humour de Jacques Lacan, humour souvent bien lourdeau, mais il reconnaît (sinon quel idiot il serait) que ses positions, ses travaux, ses Séminaires ont donné – via un « retour à Freud » – un incontestable élan à la pratique. Hélas, ces avancées se firent au prix d’un sectarisme de la pensée, d’un dessèchement quasi-général de la littérature psy chez ses héritiers. Peu de partage chez ces derniers qui, enfermés dans leur bulle, se déchireront sur leur appartenance. Pas la peine pour BiBi de traîner longtemps dans ces arcanes coupe-gorge. Restent que les noyaux freudiens sont incontournables et qu’il est impensable pour toute pensée contemporaine sur le mental de ne pas prendre en compte – entre autres choses – Inconscient, transfert, transmission d’inconscient etc.

BiBi, lui, a été depuis longtemps plus sensible à l’écriture, aux approches généreuses, aux «concepts» novateurs (l’Entre-deux, le symbolique comme transmission, la passation d’être etc) de Daniel Sibony, psychanalyste, écrivain fécond, auteur d’innombrables ouvrages de qualité où BiBi puisa son énergie et la renouvela sans jamais s’épuiser. «Mon travail, écrit Daniel Sibony dans « L’Enjeu d’exister » au Seuil, ce n’est pas tant de mettre des mots sur des maux, c’est de trouver des mots qui aident à exister parce qu’ils sont chargés d’être (et cela évoque bien des charges) ».

Si bon, Sibony : à lire sans modération.

BiBi exprime ses impressions et imprime ses expressions.

BiBi sur papier.

Le numéro 104 de la Revue Vie Sociale et Traitements (VST) a eu la gentillesse de publier un des coups de gueule de BiBi dans son numéro de décembre 2009. Pour les lecteurs réguliers de BiBi, cet article leur était déjà familier puisqu’il soulevait l’affligeante posture du Maire de Lisieux qui voulait retenir les mineurs de moins de 13 ans dans leur famille après 23 heures en leur imposant un couvre-feu.

L’article avait pour titre «Lisieux ou la Haine de l’enfant» (voir en appendice). Educateur ou non, travailleur social ou non, psy ou simple citoyen, chacun peut commander le numéro de cette revue du champ social et de la santé mentale des Céméa sur le site http://www.edition-eres.com

Coïncidence, le Monde Diplomatique de ce mois de décembre publie un article signé Patrick Coupechoux sur «Le Traitement sécuritaire de la Folie » où l’auteur détaille comment la France stigmatise les malades mentaux. BiBi en a retiré deux phrases pointues, deux paroles bienvenues et incisives. L’une est de François Tosquelles : «Sans la reconnaissance de la valeur humaine de la folie, c’est l’homme même qui disparaît». Et, devant cette rage des évaluations demandées à tout prix aux soignants, Jean Oury, fondateur de La Borde à Cour-Cheverny, distille ces simples mots : «Un sourire – pas celui des hôtesses de l’air – c’est très important en psychiatrie. Mais un sourire, cela peut-il s’évaluer ?»

Un excellent article qui taille en pièces les idées foldingues de ce régime qui n’offre qu’une volonté de créer un fichier national de patients hospitalisés d’office, qui fait fi de la relation humaine et de la rencontre singulière entre soignant et soigné, qui est à l’opposé de toute prise en compte du sujet et pour qui la folie est à «neutraliser» et à gérer au coût le plus bas possible. Pour Chouchou et consorts, les dépenses en psychiatrie sont dans cet esprit : elles sont inutiles et elles sont faites pour des gens inutiles.

BiBi signale aussi le numéro 11 de Bakchich de ce mercredi. En avant-dernière page, l’équipe de Bakchich a relevé une flèche de BiBi lancée sur Twitter à propos de Madame Valérie Hortefeux et de son crêpage de chignon (de chiffon) avec une cliente de chez Dior. Par ailleurs, BiBi s’étonne que le journal fasse si peu cas de la Journée Mondiale du Sida et des directions stratégiques nouvelles mises en place par Chouchou, Chochotte et Grégoire Verdeaux, leur Conseiller Com. Dans un prochain numéro ? Allez… tout vient à point pour celui qui sait attendre. BiBi sera donc un patient… très patient.

En attendant, les lecteurs de BiBi peuvent se faire les dents sur :

Enfants sous haute surveillance.

Enfants sous haute surveillance

Chochotte a visité un quartier difficile de Pittsburgh et aussitôt les médias serviles français nous ont rappellé qu’elle fait beaucoup pour les enfants et adolescents en souffrance. Elle mène des actions grand style, comme par exemple : répondre favorablement à l’invitation du Cercle Interallié, rajuster son bibi pour faire plaisir à de pauvres petits enfants, organiser un spectacle de Noël à l’Elysée ou encore s’avancer jusqu’à la dangereuse Porte d’Auteuil pour gagner l’appartement dans la Villa Montmorency…

Nadine Morano ne veut pas perdre la fesse.

Donne moi la fessée. Je pleure de vraies larmes.

BiBi lit le Journal des Droits des Jeunes, revue mensuelle d’Action juridique et sociale. Dans le numéro de décembre, une brève a attiré son attention. Elle concernait Nadine Morano qui se rendait à Stockholm pour défendre nos familles françaises et représenter le Droit des nos Enfants. Pendant les travaux de la Commission qui élaborait un programme européen pour «Construire une Europe pour et avec les enfants», Nadine a malencontreusement signé une carte postale sur laquelle était imprimé le texte suivant : « Les mains devraient protéger, pas frapper. Levez la main contre la fessée ! »
Il se murmurait que Madame Nadine ne voulait pas signer mais qu’elle l’a fait « quand le Commissaire aux Droits de l’homme et son collaborateur lui ont dit que la Reine et 17 ministres allaient le faire ». La signature de Dame Morano figurait sur le site du Conseil de l’Europe mais ô surprise, elle a été retirée quelques temps après. Avait-elle, entretemps, (con)fessé sa faute politique à Little Nikos ?
On a donc eu une vraie colère pré-pubère de Madame la Chargée des Affaires familiales (La Croix du 29 octobre dernier) : «Je n’ai jamais signé aucun document officiel engageant la France à lever la main contre la fessée. Je trouve intéressante l’idée de promouvoir une éducation positive mais il n’est pas question d’interdire la punition corporelle dans les familles ». Compris les marmots ?
Mieux même, Nadine Morano, Secrétaire d’Etat à la Famille, persiste en bonne éduquée et en Maman modèle : «Plus on évite le châtiment corporel, mieux c’est, mais en tant que mère de famille, j’en ai donné et j’en ai reçu quand j’étais enfant ; et je crois que ça structure ».
Ohé, les enfants ! Si on frappe à la porte, n’ouvrez pas ! Il se peut que ce soit la très structurée et la très structurante Dame Nadine.