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François MARMINAT est né le 3 mai 1923 à Yzeure dans le département de l’Allier.
Après son certificat d’études, il est embauché dans une ferme comme ouvrier agricole pendant deux ans (de 1938 à 1940). A Moulins (Allier), il aide des juifs, des fugitifs et des récalcitrants au STO à passer la ligne de démarcation. Un temps ouvrier cheminot, il quitte son poste après avoir été convoqué et interrogé par la Milice. Lors d’une réunion de «clandestins», il s’échappe. Certains de ses amis sont arrêtés et fusillés. Hébergé par des amis sûrs, il entre au maquis en Forêt de Tronçais, à Cérilly (Allier) au cours de l’été 1942.
Il va participer à la libération de plusieurs villes de l’Allier (dont Moulins).
Dans la première partie de son témoignage, François MARMINAT raconte son entrée au maquis FTPF et sa vie de clandestin dans le Maquis FTPF dit du «Camp du 14 juillet».
Dans une seconde partie (mise en ligne – cliquez à la fin du billet), il parlera de la poursuite de la guerre, de son incorporation au 152ème régiment (dit «des Diables Rouges») qui, à Dijon, a rejoint la 1ère Armée du Maréchal De Lattre de Tassigny fraîchement débarquée en Provence.
A l’heure où les Chemises Brunes veulent falsifier l’Histoire et apparaître comme des Défenseurs de la Démocratie et de la France, le témoignage du maquisard François MARMINAT, âgé aujourd’hui de 93 ans, est précieux pour les générations présentes et à venir.
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LA DEUXIEME ET DERNIERE PARTIE DU TEMOIGNAGE DE FRANCOIS MARMINAT, C’EST ICI…
Merci. Admirable le courage de ceux-là versus la facilité de ceux qui obéissent et massacrent… Et c’est d’actualité, hélas…
en attente de la partie 2, réfléchir:
à l’aune de ces témoignages, qu’est-ce que c’est l’engagement aujourd’hui?
pourquoi, comment laissons-nous massacrer l’idéal qui s’est forgé dans la Résistance, a été porté par le CNR et mis en oeuvre par des hommes qui ont honoré la politique (ex Claudius-Petit?)
comment un N Sarkozy 2007 a-t-il pu sans rougir capter l’héritage symbolique de Guy Môcquet?
et toujours cette question: qu’aurions-nous fait? que ferions-nous?
(PS j’ai appris récemment que ce ne sont pas les Allemands qui avaient interdit les bals, mais le gvt de Vichy: pour protéger les moeurs…travail, famille, etc)
@ChapuisClaudine
Dans le témoignage de François Marminat, il y a cet épisode cruel du bal. Ce bal est clandestin et les maquisards qui s’y rendent ont l’âge de l’insouciance. Ce bal est clandestin car, effectivement, le principe de (petits) plaisirs allaient à l’encontre de la politique pétainiste. Et donc ils étaient interdits.
Lors de ce bal d’Orval, ce sont principalement les étrangers (maquisards ou non) qui ont été alors arrêtés par la Milice française (puis fusillés à Bourges). On voit ce que peut préfigurer le retour de l’extrême-Droite française au Pouvoir (et ses milices voulue par les Ménard).
Pourquoi des hommes, des femmes (on les oublie souvent hélas) se sont battus ? C’est qu’il y a pour des humains quelque chose qui vaut plus que la vie : c’est la Justice, ce sentiment qui dépasse tous les autres. On meurt rarement par amour (ça arrive) mais par amour de la Justice, ça, le témoignage de F. Martinat le prouve dans toute sa simplicité basique.
Un jour, discutant avec Gilles Perret (qui vient de sortir son film sur La Sociale, Ambroise Croizat, pilier du CNR et « inventeur » de la Sécurité Sociale) il me disait que nombre de profs d’histoire dans son entourage ignoraient ce qu’était précisément le CNR et son programme.
Qu’aurions-nous fait ? Il est toujours difficile de le dire. Une des difficultés réside dans le fait qu’on projète a-posteriori des éléments d’analyse qui n’étaient pas à l’époque.
Ainsi, il y avait en France un antisémitisme très partagé, pas du tout remis en cause. Un antisémitisme qui fit que les lois promulguées par Pétain ne firent pas beaucoup de vagues en 40-41-42.
Cher Bibi,
Merci pour ce témoignage ! Je suis impatiente de suivre la suite. Et tu remets mon bonjour de Grèce à Monsieur François qui raconte son histoire si simplement, comme si tout ce qui (lui) était arrivé et ce qu’il a fait coulaient de source…il n’y avait donc pas que de grands héros dans la résistance, il y avait aussi (et peut-être, surtout) des gens ordinaires. En étudiant un peu l’histoire de la France à cette époque, j’ai cru comprendre que ce qui a vraiment poussé beaucoup de gens dans le maquis c’est la loi sur le STO. La perspective de se retrouver en Allemagne a forcé bien des gens à considérer les solutions possibles et elles n’étaient pas 36 000…je me suis toujours demandé ce qui pouvait pousser les gens à (ré)agir face à des situations comme l’occupation (militaire, comme en 40, ou économique, comme de nos jours, comme en Grèce)… je me rends compte que les gens doivent se sentir touchés personnellement, pour commencer à bouger… c’est aussi clair aujourd’hui… cette semaine, en Grèce, nous fêterons le début de la 2e guerre mondiale pour la Grèce (le 28 octobre 1940, avec la demande des Mussolini qui voulait traverser le territoire grec et se servir des ports grecs pour se rendre en Afrique). La Grèce a payé un très lourd tribut durant cette guerre… les « alliés » lui ont même « offert » une guerre civile juste après… je suis d’accord avec @ChapuisClaudine qui parle de ce sentiment d’injustice qui vous pousse à (ré)agir… mais il faut aussi l’organisation du mouvement. En Grèce, c’étaient les structures du PC qui ont servi de base, avec les syndicats, pour organiser la résistance. Aujourd’hui, on manque cruellement des deux…
Mais, il a une tête tellement sympa, François !
Merci, encore, Bibi !
@ChristineCooreman
Oui, beaucoup ont basculé lorsque fut instauré le STO (Service du Travail Obligatoire) loi décidée par Laval et avalisée par Pétain. Loi qui succéda à ce qu’on appela « La Relève » qui fut – comme le dit François Marminat – un échec. Dans le cas de François Marminat, c’est plus la dénonciation anonyme (via une lettre qu’il aurait envoyée à Joseph Darnand chef de la Milice) et ses conséquences qui le décidèrent à partir au maquis. La planque qu’un ami lui trouva aux Chemins de Fer ne lui suffisait plus.
N’oublie pas deux choses :
1. à Moulins, il y avait la ligne de démarcation. Moulins était donc un passage obligé pour aller officiellement d’une France occupée à la France NoNo (non-occupée). La présence allemande y était plus forte qu’ailleurs.
2. Ensuite, François Marminat et ses quelques amis n’ont pas attendu l’été 1942 et des consignes de quelconques partis ou organisations clandestins pour faire passer des fugitifs.
Témoignage important qui montre que l’acte d’entrée en résistance fait suite à des circonstances exeptionnelles. Rare sont ceux qui comme Georges Guingouin partirent au maquis par convictions personnelles. La plupart des réfractaires au STO se sont contentés de rester cachés. A la libération les résistants n’ont pas gardé le pouvoir trés longtemps car trop minoritaires et contrôlés par des chefs soucieux d’éviter une guerre civile. Il s’étaient tous mis d’accord bien avant (gaullistes, socialistes, communistes) grâce au CNR, la mort de Jean Moulin et la présence des forces US ont calmé le jeu.
L’élite de la France 1942 est quasiment la même en 1947. Le programme du CNR s’imposera malgré le retour aux affaires de la quasi totalité des patrons et banquiers d’avant guerre. (sauf Louis Renault et Ernest Langrogne)
Entre 1939 et 1949, 99% des membres de la Cours des comptes sont les mêmes. 97% pour les inspecteurs généraux de l’Inspection des Finances. 70% au Conseil d’Etat. Les 2/3 pour des corps diplomatiques. Toute la magistrature à de rares exceptions prés. 50% des préfets. Le pays malgré l’épuration (environ 9000 exécutions, 100 000 peines de prisons) restera sous le contrôle des classes dirigeantes avec l’aide de la SFIO et du MRP.