« Chiquita Lévy », la Fille du bord de Mer.

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Étrange effet que me fit ce billet de Marie-Anne Paveau mis en ligne sur son blog («Appelez-moi Chiquita Lévy»). Rebond et rebondissement de ce halo évocateur jusque chez moi, au plus loin. Le «Chez moi» déplacé, embarrassé, angoissé, revivifié par cette intrusion d’un prénom Chiquita Chiquita Chiquita (Oui, «nos prénoms nous hèlent jusqu’à notre mort» Pascal Quignard) et d’un nom gravé dans une pierre tombale du Cimetière Sao Joao Batista de Rio. Un autre dira : «Inquiétante étrangeté». Un autre, encore : «Inquiétude étrange».

Et ce nom (Batista, ancien dictateur) qui me ramène à La Havane, à Cuba, à mes plans-séquence pris sans souci ultérieur d’utilisation, sans plan préconçu et qui, pourtant, s’imposent ran-tan-plan, en une osmose entre Sao Joao Batista et Colon, deux cimetières où les Vivants s’aventurent, où les Morts font pont-jointure, où l’Europe de Colomb touche aux rives de l’América.

J’ai fait l’inventaire de mes visites nécro : cimetière de Prague-Périphérie (dépôt de petit caillou sur la tombe de Kafka), Père-Lachaise où – funérarium oblige – l’ami Gérard s’envola dans ses cendres, Cementerio La Reina (où les sépultures sont non enfouies en raison de la montée des eaux – la Mort y flotterait ?), cimetière syrien d’Apamée, cimetière de Thonon qui clôturait la fin d’un premier film-BiBiLa Course de Ma Vie»)

Autant de temps d’arrêt.

Et de l’Arrêt anticipé du Temps.

Souvenir de ce passage noir à Birkenau, d’un soleil blanc à Ayia Napa, de la terre ocre sur les hauteurs de Larache (sous la pierre : Jean Genet).

De ces lieux où le silence trouve enfin enfin en fin refuge. Dernières terres où serpente «le chemin de la mémoire sémantique qui commence avec notre regard».

Ici, faire signe, signer (ou se signer) avec cette petite vidéo.

Plan-séquences comme autant de prières au bas d’un chemin de vie anonyme, sentier Chiquita Lévy, serpents de mer et de terre, sédiments et sentiments accumulés, «souvenirs qui nous fabriquent et qui nous relient à nos morts».

6 Responses to « Chiquita Lévy », la Fille du bord de Mer.

  1. […] Un autre dira : «Inquiétante étrangeté». Un autre, encore : «Inquiétude étrange»… lire la suite .fb_iframe_widget { vertical-align: top !important; margin-left: 16px !important; } Tweet […]

  2. Regina dit :

    Merci.. Ma mère amait la mer!!!

  3. […] nom de saint dans un pays, nom de diable dans l’autre. Son texte s’appelle “Chiquita Levy, la fille du bord de mer“, il est très beau, et ouvre cette tombe de Rio à d’autres tombes, d’autres […]

  4. Frédéric Gannon dit :

    Bonjour Regina,

    Je m’appelle Frédéric Gannon. Mon arrière-grand-mère, Jeanne Lévy, était la plus jeune sœur de votre arrière-grand-père Emmanuel Lévy. La mère de Jeanne, Louise Rachel Cardozo, est morte des suites de son accouchement de Jeanne. Ma grand-mère, Henriette, était donc la cousine de votre grand-père Georges, qui avait quitté le Paraguay pour venir s’engager dans l’armée française comme pilote en 1915. J’ai connu Jeanne et Eva, les sœurs de Georges, dont ma grand-mère et Madeleine, sa sœur cadette, étaient très proches.

    Je me permets de vous contacter après avoir lu hier soir le récit de Marie-Anne Paveau sur Chiquita. Ce hasard étonnant m’a permis de retrouver la trace de la branche brésilienne de ma famille. J’aimerais beaucoup pouvoir parler avec vous par téléphone, ou via Skype. J’habite à Paris.

    À très bientôt, j’espère.
    Frédéric

  5. Regina dit :

    Bonjour, Frédéric!
    Je ne sais pas comment vous contacter!!
    Regina

  6. Frédéric Gannon dit :

    Bonjour Regina,

    mon adresse mail : frederic.gannon@wanadoo.fr

    A très bientôt.
    Frédéric

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