Blog-notes.

L’actualité connaît des turbulences. Quotidiennement. Elle engendre des discussions de café du commerce, elle fait tourner les sites d’infos, elle donne du boulot aux Policiers du Net (@libedesintox), elle permet aussi à chacun (e) de s’épancher, de crier sa rage, de balbutier son effroi, d’applaudir, d’admirer, d’idolâtrer, de passer du «Merci» au  «Dégage!» dans la même minute.

Ne maudissons pas trop vite cette époque, ne crions pas si vite au désastre personnel.

Même si nous déplorons nos états bipolaires (joies qui culminent au plus près de colères injustes), tout ce va-et-vient, tous ces instants-navette restent nécessaires car autrement, autrement, autrement comment pourrions-nous supporter l’insupportable ?

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Dans ce fatras, dans ce bombardement d’informations au quotidien, il y a en nous une double chose qui resiste, convictions basiques, vitales incontournables, insistantes : celles de la recherche et curiosité intellectuelles (vouloir comprendre) et celle de la prise de distance (solitude-bibi) que cela implique.

Divorce constant. Paradoxe revenant mille fois sur notre métier (le métier de vivre). Paradoxe puisqu’il faut tenir ensemble ces deux bouts de chandelles contradictoires. Clair-obscur qui jalonne nos Chemins, qui éclaire partiellement les Gouffres et les terres du Grand Capital où nous tentons vaille que vaille de survivre.

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Ce matin, bonheur.

Ouvrant le blog de Thomas Vinau, je trouve cette magnifique incise : («L’étrange étranger») :

[Extrait]. «Parfois la farce est belle. La course est vivifiante, surprenante, rassurante. C’est si bon d’y participer. D’autrefois c’est éprouvant jusqu’à l’atroce. Aussi émouvant qu’effrayant. Lorsque nous manquons à ce point de force que tout devient presque insupportable, nos yeux vont trouver refuge dans un simple détail. C’est une perception minuscule, un souffle qui se pose comme un papillon sur d’infimes sensations».

«Trouver refuge dans un simple détail». Ce détail, il est dans les innombrables zones de métamorphose : le Poétique, le Romanesque, le Carnet Intime, le Journal, l’Incise à la Vinau, le tweet sidérant, l’éclat d’un rire aux éclats, une parole de Pierre Souchon, un baiser sous le feuillage d’automne, une admiration devant le parcours d’une Vie, une discussion jusqu’à minuit, un geste anodin qui dit tout du Monde – celui enfoui dans le cœur de chacun(e).

Détails mais détails mis en relation. Ici avec vous. Là avec les ami(e)s proches et lointains. Cartes postales du Bonheur. Jolis instants Skype. Rêves increvables, oscillant entre la Volupté et le Désespoir d’être en Communauté.

Détail que ce magnifique poème de Thomas BernhardDans les Hauteurs» Tentative de sauvetage, non-sens) long de 115 pages haletantes, avec un effort de lecture brûlant, sans répit et sans repos. Notations impitoyables de 1959, rejet des compromissions sociales qui lui rendra sur le tard – via ses poumons – la vie irrespirable.

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Détail que cette rencontre de Pierre Souchon avec ses lecteurs de «Encore vivant». Belles paroles de l’auteur qui a traversé les affres, les douleurs et… les joies de l’HP pour atterir socialement au livre, aux articles de Fakir puis de l’Huma et du Monde Diplo. Un livre personnel, hors de la Littérature de l’Ego, une écriture où affleure le poids des déterminations sociales. Un livre qui prend pied dans une histoire familiale (un père garde-chasse, paysan voué à la disparition économique et Pierre, le fils, se hissant jusqu’à la petite bourgeoisie urbaine puis fricotant avec la Haute). De quoi devenir cinglé. De quoi aussi, s’appuyant sur Marx, Bourdieu et quelques soignant géniaux, revivre.

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Détail que de rire aux effets de la manipulation de France 2 charcutant la phrase de Mélenchon à la Convention des Insoumis. Les effets ? BiBi et quelques autres asticotant @libedesintox le dimanche pour que ces Policiers du Net, s’auto-proclamant Juges, en parlent le lundi. Grande joie de les voir, contraints et forcés, devoir donner raison à nos protestations. Joie (plus mesurée) de voir hélas quelques Insoumis leur donner… raison. Pas les moindres : Thomas Guénolé, Paul Vannier, Vincent Castella, bien naïfs politiquement sur ce coup-là, clamant un incroyable «Merci» à cette Police de Drahi qui ne tardera pas – n’en doutons pas – à les envoyer au fossé au prochain virage.

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Détail que de rire (bis) à l’analyse de l’Insoumis Alex qui voit en BiBi celui qui «dénigre» et «rabaisse sans cesse». Alex qui me demande de reconnaître que ces Policiers de chez Drahi ont «dit la vérité, que c’est notable et encourageant» et que «petit à petit», on finira tous par s’entendre. En Marche avec Drahi ? Là… euh là, Alex, pas d’hésitation pour moi, ce sera non.

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Détail que ce refuge-bibi dans l’écriture (passée) et celui de la vente (présente) de mon ouvrage en auto-édition « ELLE ME DISAIT ».  Ouvrage qui ne vous coûtera que… 13 euros ici.

Détail terminal dans le… détail puisque, voilà, dans un de mes aphorismes en 140 caractères qui parsèment la fiction, un de ses précieux conseils :

5 Responses to Blog-notes.

  1. Robert Spire dit :

    France 2 s’est excusé et diffusé au JT la phrase complète de JLM. On sent bien qu’ils réservent un chien de leur chienne.:-)

  2. BiBi dit :

    @RobertSpire

    Oui j’ai vu. Mais j’ai aussi vu des Insoumis fé-li-ci-ter Anne-Marie Lapix d’avoir présenté des excuses de la Chaîne !! Incroyable, non ? C’est oublier que c’est le raffût fait autour de cette histoire qui les a contraint à présenter leurs excuses. J’ai aussi vu hélas cette avalanche de tweets félicitant ces Policiers numériques de Libedesintox (qui se sont auto-proclamés Justiciers du Net à la recherche de « fake news ») qui en ont parlé le lundi, s’étant rendu compte des vagues de protestations qui avaient déferlé la veille.

    Sur cette Police auto-proclamée (ces Insoumis les légitiment sans une once de critique – voir le tweet de Thomas Guénolé qui me donne tort et qui leur délivre un Brevet de Professionnalisme et d’Ethique incontestable !!!), là encore ces Camarades oublient de dire que ces Salariés-Drahi trient les questions à leur convenance, répondent avec mépris (ou humour déplacé, c’est la même chose) dès qu’à notre tour on les titille ou qu’on amène une correction à leurs dires.

    Ils oublient aussi que Liberation a poussé à voter directement Macron et que ce Libedesintox avait censuré le BayrouGate avec les preuves irréfutables apportées par Nicolas Grégoire. Preuves qu’ils ont évacué illico presto. C’est qu’en cas contraire, cela aurait eu pour effet de faire perdre un petit pourcentage au Bienfaiteur Macron. Pas rien, hein, comme « professionnalisme » ?

    Oui, tous ces « merci » en nombre m’ont finalement fait sourire (mais à moitié jaune quand-même).

  3. Robert Spire dit :

    On est bien d’accord. De plus des restrictions (censure) budgétaires menacent des émissions comme Cash investigations. C’est pas Ruffin qui va dire « merci »!

  4. Jeannedau dit :

    « Le métier de vivre » …. je n’avais jamais vu le vivre sous cet angle.
    Ce soir je reçois comme un coup de fatigue tellement.
    Quand au reste tout est tactique. Guenole en tête.

    Il faut que je lise ton livre.

  5. AgatheNRV dit :

    Admirable Thomas Bernhard. J’avais adoré la pertinence de ses dénigrements dans « Mes prix littéraires » et d’ailleurs ce rebondissement n’est pas fortuit. Les dupes disent toujours merci…

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