La Victoire de l’Allemagne et autres petites choses.

Corcovado

La Coupe du Monde au Brésil a baissé le rideau sur la victoire d’une pâle équipe allemande.

BiBi vous raconte le final et revient sur les quelques impressions que le jeu et l’enjeu lui ont laissés pendant ce mois. Dernier acte d’écriture sur cet événement planétaire.

L’Allemagne victorieuse.

La  Mannschaft peut donc être qualifiée de meilleure équipe du Tournoi. Elle mérite son titre puisque aucune équipe nationale n’a réussi à la prendre en défaut. L’Argentine s’est battue elle-même n’arrivant pas à transformer les trois cadeaux que lui fit la défense allemande. Avec un Messi qui, à l’égal d’un Benzéma contre cette même Allemagne, resta étrangement absent durant la rencontre, l’Argentine aura raté sa finale.

Mais revenons à l’Allemagne : au bilan final, rien de neuf dans cette équipe – que j’avais donné comme vainqueur dès les premiers matches du Tournoi. Il y a toujours cette régularité jamais prise en défaut, régularité/efficacité qui plaisent tant aux critiques sportives de l’Equipe, des joueurs physiques et interchangeables, un système de jeu sans esbrouffe mais réaliste. On ne peut guère dire qu’une équipe allemande est en dessous de son niveau puisque d’un match à l’autre, le jeu allemand ressemble et ressemblera  toujours au jeu allemand.

L'Allemagne de Merkel

Doit-on pour cela admirer cette équipe aujourd’hui Championne du Monde ? Non, non et non.

On ne fait que se répéter lorsqu’on analyse le jeu allemand. Cette équipe allemande – comme celle des Coupes du Monde précédentes – ne fait toujours pas rêver. Aucun joueur allemand ne nous a fait lever de notre siège. Personne chez les spectateurs n’a crié au génie. Personne n’ira souligner et parler sans fin d’actions de jeu qui sortiraient de l’Ordinaire. Et pour cause, il n’y en eut (presque) pas. Dans cette finale, Romero, le gardien argentin, ne fut guère inquiété avant que le jeune Goetze, pas maladroit, eut raison de lui. Le reste ? Bof, bof. Du jeu flamboyant ? Aujourd’hui, demain : n’y pensez toujours pas.

*

FIFA

Dernières impressions.

Jusqu’à cette soirée finale, j’ai traversé sa Coupe du Monde avec ma propre vision, mes propres rêves d’aficionado du ballon rond. J’ai vu, lu et entendu tant de bêtises que je me suis senti obligé de prendre possession de mon clavier et de taper dur dur sur les touches. Bien entendu, mes propos n’emporteront pas l’adhésion du plus grand nombre. Ils susciteront en particulier les moqueries de supporters bardés d’écharpes tricolores et de trompettes 1998 mais voilà en vrac quelques impressions dernières et premières.

David Luiz.

Payé 55 millions d’euros par le PSG au club londonien de Chelsea, le playboy brésilien n’a même pas été au niveau d’un défenseur de Promotion d’Honneur (autant contre le Brésil que contre la Hollande). Dès le mois d’août, il jouera en duo dans la défense centrale du grand Club Parisien avec Thiego Silva dépassé lui aussi par le jeu et l’enjeu. En attendant, les deux défenseurs auront fait le bonheur des attaquants allemands et hollandais. Mais les médias et les journalistes sportifs feront silence sur ce double désastre. C’est qu’il faut chouchouter le PSG, son propriétaire, ses supporters, la Mairie de Paris; il faut préserver l’aura du club parisien et l’attrait de cette pauvre Ligue 1, ne pas écorner cette compétition car elle a été payée à prix d’or par les Télés.

Des Courses à n’en plus finir.

Pas un mot sur ces footballeurs/marathoniens qui courent entre 10 à 15 kms par match. Trois jours après, les voilà qui recommencent. Il y a 15 ans, ces athlètes couraient deux fois moins sur les terrains. Le dopage ? Circulez, dit Blatter et sa FIFA, y a rien à voir. Pourtant, n’est-ce pas le dopage, ce mal passé sous silence, qui expliquerait probablement les défaillances des équipes «fortes» (Espagne, Italie, Angleterre) premières éliminées de marque ? Rappelons cette évidence : les Clubs et leurs dirigeants sont les Maîtres du Jeu et du Bizness avec les Agents, leurs seconds couteaux, très présents sur les bancs de touche de ce Mondial. La volonté de ces dirigeants est simple : les footballeurs sont d’abord liés aux Clubs. Ils doivent priorité aux championnats nationaux, à la Champion’s League. Rapporter le trophée mondial dans son pays ? Pas une priorité du tout, du tout.

Du football quand-même.

Il n’empêche. Il y a eu des buts et des gestes spectaculaires. Celui de Van Persie, celui de James Rodriguez. Il y a eu des matches avec des actions et mouvements de qualité. La partie de l’Algérie contre l’Allemagne. Il y a eu l’enthousiasme des Chiliens, des Colombiens. Mais aussi, hélas, surtout, des parties ultra-défensives et des prises de risques minimales de la part des entraîneurs. On n’a pas trouvé trace de poésie et d’envolées sublimes. C’est le football de calcul et le football de la rigueur néo-libérale qui ont triomphé.

Enfumage(s).

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1. Celui de vouloir nous faire passer cette équipe de France pour une équipe d’avenir, susceptible de jouer les premiers rôles dans le futur Euro 2016.

Avec la Télé-Bouygues, on a assisté à la construction d’un Imaginaire : celui d’une promesse, celui d’un changement. On a appelé à une Union sacrée derrière l’Equipe de France sponsorisée TF1. Risible : l’Equipe de France a continué de fournir des prestations de piètre qualité. Dans le match France-Suisse, on oublia que l’équipe helvétique (qui n’est pas dans le Gotha européen) gardait toutes ses chances de qualification même en cas de défaite face à la France. Dans ce même match, les 20 premières minutes furent soporifiques et les dix dernières virent la Suisse scorer deux fois. Auparavant, on s’était extasié sur le match contre le Honduras alors que cette équipe centraméricaine est la plus faible de cette Confédération. On continua ensuite à nous parler de cette équipe de bons copains, de respect du public, d’une nouvelle vague pour 2016. Et bla bla bla.

2. L’enfumage Deschamps.

Que voulez-vous ? Dès que l’ami Didier parle et s’explique, j’entends parler son sosie, son double, ce Nicolas, l’Homme des Présidentielles 2007 et 2012, préposé aujourd’hui aux couloirs des Palais de Justice. Le père Deschamps tient les mêmes propos lénifiants, a le même pauvre sens de l’humour devant les questions critiques. Une même négation des évidences. Une joie de participer à la Poulidor. Une frilosité dans le jeu. Car ne nous trompons pas, l’équipe de France a été médiocre et peu portée vers l’offensive. Et si on écoute tous les commentaires médiatiques, n’oublions pas que tous ces énonciateurs ont un intérêt vital à participer à ce grand Cirque et à nous faire passer cette Equipe pour la lanterne de l’Avenir. Jusqu’à l’Euro, le Marketing fera dans le ravalement de façade mais les bibis footeux connaissent bien ce genre de propagande.

3. Et je ne parlerais pas de l’Enfumage Benzéma qui a voulu nous faire croire (lire le billet d’Acrimed) que nous tenons avec Karim un génie, une perle rare parce qu’il a marqué trois buts dans ces cinq matches. Tirons ici notre dernier coup-franc au sujet de ce footballeur qui se foot du Monde et ajoutons qu’il y a ici beaucoup de coups de pied au… but qui se perdent.

Enfin notons que, toutes à leurs mauvaises habitudes, les caméras FIFA occultèrent la course de cette jeune brésilienne qui traversa le terrain pour rappeler qu’il y avait plus important là-bas sur la terre de Gaza que sur le terrain du Maracana.

Gaza

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