Tag Archives: Allemagne

VOUS CASSEZ PAS LA TÊTE, ILS NE VOUS REPONDRONT PAS.

Nathalie Loiseau.

Notre députée européenne LREM, prête à ouvrir les hostilités contre nos ami(e)s suisses, est sollicitée tous les jours sur les réseaux sociaux par la lanceuse d’alerte Françoise Nicolas et ses soutiens. Madame Loiseau fait la sourde oreille. Rappelons qu’elle fait toujours l’autruche sur cette tentative d’assassinat de l’attachée de l’Ambassade française au Bénin qui avait dénoncé des malversations financières. On a beau crier « Ohé ohé ! », Nathalie Loiseau ne répondra pas.

Sibyle Veil.

Directrice de Radio France, elle déposa un tweet célébrant Nathalie Loiseau en pleine campagne européenne la qualifiant de « femme d’exception ». Pas besoin d’en appeler à une explication, elle ne répondra pas.

Fabienne Sintès.

Journaliste à France Inter, elle se permit de déposer un tweet sur la lancée du mensonge de Castaner qui avait voulu nous faire croire que les gilets jaunes s’en étaient pris à l’hôpital de la Salpêtrière. Sans vérification aucune et avec une célérité incroyable, Fabienne Sintès se transforma illico en haut-parleur de la place Beauvau. Sur cette grave faute professionnelle, on n’attendra aucun retour. Fabienne ne répondra pas.

Claude Malhuret.

Le type a insulté les gilets jaunes en continu, a traité Mélenchon (qui justement parlait alors de deuxième vague Covid) de « médecin de La Havane ». L’ex-Maire de Vichy a été directeur du développement éthique (ne riez pas, c’est vrai) dans la chaîne des maisons de retraite Korian. Après Orpéa, cette chaine est le second groupe privé visé par une procédure collective. On attend avec impatience le bagout de Mr Malhuret pour nous expliquer l’éthique dans son ancienne Maison. Ohé ohé ! Mais ce Claude ne répondra pas.

Gérard Darmon.

Il a attaqué Mediapart et Edwy Plenel avec de curieux arguments. On s’étonnera de cette hargne soudaine. Mais une des raisons cachées – raisons que Gérard, notre éminent acteur, ne révèlera pas – reste qu’il est très ami avec Dupont Moretti. Et Ô surprise, en ce moment, ce même Dupont est pisté par les enquêteurs… de Médiapart et mis en examen par leurs révélations. Pas de doute, notre bon Gérard qui mérite bien de garder sa place chez les Enfoirés, ne répondra pas.

France Info

Bulletin sur bulletin empreint de chauvinisme, France Info nous cause encore et encore des Français et des Françaises aux Jeux Olympiques en Chine. On remarquera que, sur la Chine, les journalistes de la radio ne cessent de relever ses manquements à la démocratie mais curieusement ils ont mis la pédale douce pendant la période de ces Jeux. Chuttt… Faut attendre la fin des épreuves ! Faut surtout pas parler des Jeux en négatif. C’est que Paris 2024 nous attend. Et que France Info en sera un partenaire très tendance.

Histoire.

On republie le livre de Hans Erich Nossack (« L’effondrement ») , témoin privilégié de cette Opération Gomorrhe (24 juillet 1943 / 3 août 1943) qui marqua le terrible bombardement allié de la ville de Hambourg (1). Mais ce que peu d’historiens soulignent c’est que – contrairement au tissu urbain et humain bombardé – le potentiel économique de l’Allemagne fut largement épargné. Cette stratégie des Anglais et (surtout) des Américains  a été de tout faire pour préserver les sites des industries lourdes et vitales appartenant aux grands patrons allemands. Les grands Konzerns purent ainsi continuer leur boulot après-guerre sans être inquiétés (2). Rajoutons aussi que, bien que très informés sur les camps d’extermination, les Alliés n’ont eu cure de bombarder les voies ferrées qui permettaient aux convois de déportés d’arriver à bon port. Et ce, jusqu’aux derniers jours de la guerre.

Apolline de Malherbe (BFMTV)

La « grande journaliste » interviewant Balkany n’a pas percuté que les micros étaient encore ouverts lorsqu’elle se mit à le tutoyer, lui demandant aimablement et très gentiment s’il voulait arrêter l’entretien. Bien entendu, nul besoin de demander le pourquoi de cette si grande proximité avec un tel truand. La journaleuse de BFMTV ne répondra pas.

Ivan Rioufol du Figaro.

Pour ce toutou du système, aimable agité du paysage Audiovisuel, le ghetto de Varsovie ne fut pas « D’ABORD » un lieu de mise à mort des juifs polonais mais un banal lieu hygéniste. Rappelons aux crétins qui le défendent que le ghetto fut d’abord un lieu pour regrouper, pour enfermer, pour humilier, pour affamer et pour tuer. Rien à voir avec une politique de prévention. Ces nazis n’étaient pas de gentils soignants, soucieux de la santé de leurs camarades juifs. BiBi n’attendra évidemment aucune réponse de ces négationnistes : il ne débat pas avec des fachos.

Xavier Niel.

Fatigué de devoir demander des explications, je m’abstiendrais de solliciter une réponse de la part des journalistes du Monde sur ce RDV récent et très mondain entre le si bien elevé directeur actionnaire n°1 Xavier Niel et Mesdames Renaud et Macron. Donc je n’embêterai ni William Audureau, ni Luc Bronner, ni Françoise Fressoz, ni Ariane Chemin, ni Raphaëlle De Bacqué pour pondre un article sur les liens de leur Boss avec Mme Macron, sur les liens de cette dernière avec Delphine Arnault, fifille de Bernard et… compagne de Xav’. De toutes façons, qu’auraient-ils donc à répondre ?

***********

(1) Sur le bombardement de Hambourg, voir l’entretien que je mis en vidéo avec le déporté André Loiseau qui passa son temps de guerre à Hambourg et qui y connut l’enfer de ces 4 jours de bombardement ininterrompu.

(2) « Près de 50% du potentiel de la sidérurgie resta intact. Entre 80 et 85% pour celui de la mécanique et de la chimie » Source : Alfred Wahl. La Seconde Histoire du Nazisme. Armand Colin.

Rentrée littéraire et sortie musicale.

Pardonnez ma fatigue. Aujourd’hui, je n’écrirai rien. Rien de rien. Fatigue physique. Fatigue psychique. Saudade, marinade selon le beau mot de Flaubert. Je laisserai juste retentir en moi les voix lointaines d’auteurs lointains, éclairer des morceaux d’histoires perdues, ignorées mais qui redeviennent si proches. De Pessoa à l’incontournable Thomas Bernhard en passant par le polar de Thierry Bertin et le merveilleux musicien Titi Robin. C’est que tout esprit se doit de danser et que tout, absolument tout doit finir en chansons.

*

Laurence Rees. Ils ont vécu sous le nazisme. Editions Tempus.

« En novembre 1932, Hjalmar Schacht, ancien président de la Reichbank, avec d’autres financiers et industriels (…) signèrent une pétition adressée au Maréchal Hidenbourg pour lui demander de nommer Hitler chancelier. La lettre était respectueuse mais clairement influencée par le fait que les élections de novembre 1932 avaient montré une nouvelle montée du vote communiste ».

« Pour certains observateurs extérieurs, comme les Britanniques, la rancoeur des nazis à l’égard de la Tchécoslovaquie et leur soutien aux Allemands des Sudètes étaient fondés. Le 7 septembre 1938, un éditorial du Times appela même à la cession des Sudètes à l’Allemagne ».

*

Gilbert Badia. Clara Zetkin, féministe sans frontières. Les Editions ouvrières.

« Mais le coup le plus dur lui fut assené le 4 août 1914 quand elle [Clara Zetkin] apprit au téléphone que le groupe parlementaire social-démocrate [Allemand] venait de voter les crédits de guerre. «J’ai cru devenir folle et j’ai pensé me suicider. Pendant un mois j’ai été gravement malade et encore aujourd’hui je ne vais pas bien» écrira t-elle quatre mois plus tard ».

*

Alfred Wahl. La seconde histoire du nazisme dans l’Allemagne fédérale depuis 1945. Armand Colin.

« La pression sur le chancelier Adenauer continua, venant d’Erich Mende et des organisations d’anciens militaires. Ce qui conduisit Adenauer à faire une nouvelle déclaration totalement inadmissible pour les pays voisins : « Les hommes de la Waffen SS étaient des soldats comme les autres […] Je sais depuis longtemps que les soldats de la Waffen SS étaient des gens convenables (anständige)« .(p.88)

« Au long des années 1949 à 1958, on affirma que la Wehrmacht avait mené une guerre conforme aux normes. Adenauer ayant érigé cette affirmation en vérité d’Etat au Bundestag. Et il faudra deux décennies avant que l’on ose mettre cette «vérité» en cause » (p.89)

Madani Alioua. La Guerre n’oublie personne. Vichy 1940-41.L’Harmattan.

« Dans le jardin, la neige scintille tant qu’elle m’aveugle.

Elle recouvre tout.

J’essaie de tout oublier. Tout oublier.

Mais la guerre, elle, n’oublie personne ».

*

Claude Chossat. Repenti (Un ancien de la brise de mer raconte). Fayard. 2017.

« La justice française m’a refusé le statu de repenti après avoir exploité de fond en comble mes confessions sur la Brise de mer. Elle n’a voulu m’apporter aucune garantie minimale sur une protection minimale. Elle n’a pas respecté le deal tacite de départ. A ce moment précis, je ne sais même plus si je dois m’en plaindre, au fond.

Je sais juste que, aussi longtemps que je vivrai, je continuerai à mener ma vie d’homme traqué, mais à l’air libre ».

*

Thierry Grosjean-Bertin. Dégâts des eaux. Polar. Librinova.

Thomas Bernhard. L’Origine. Folio.

« Mes plus beaux souvenirs sont ces promenades avec mon grand-père, des marches de plusieurs heures dans la nature, et les observations faites au cours de ces marches, observations qu’il a su peu à peu développer chez moi en un art de l’observation. Attentif à tout ce que mon grand-père me faisait remarquer, à toutes les relations qu’il me faisait voir, je peux considérer ce temps avec mon grand-père comme la seule école utile et décisive pour ma vie entière car ce fut lui et nul autre qui m’a enseigné la vie (…) Toutes mes connaissances doivent être ramenées à cet homme, décisif en tout pour ma vie et mon existence qui lui-même est passé par l’école de Montaigne comme moi je suis passé par son école ».

*

Eternel Fernando Pessoa. Le Livre de l’Intranquillité.

« En cet âge métallique des barbares, il nous faut rendre un culte méthodiquement exagéré à notre capacité à rêver, à analyser et à captiver, si nous voulons sauvergarder notre personnalité et éviter qu’elle ne dégénère, soit en s’annulant, soit en s’identifiant à celles des autres ».

*

Titi Robin. Patchîv.

A la nuit tombée d’aujourd’hui comme au rideau du dernier jour, grandissent les échos de ce « Patchîv » si envoutant, si consolant.

8 mai : journée d’un souvenir.

photo1

Ce 8 mai, on commémore la fin de la Seconde Guerre mondiale. Il est peu de familles où ne perdure pas le souvenir terrible et douloureux des restrictions, des arrestations, des secousses et des tremblements de terre occasionnés par le passage de la Peste brune.

BiBi a bien connu Lucien, son voisin du rez-de-chaussée récemment décédé. 

BiBi a recueilli ces échos avant que les brumes de l’Oubli ne les ensevelissent. Ils étaient trois amis : Bernard a prononcé la récente oraison funèbre de son camarade de lutte Lucien, prisonnier comme lui dans un camp. Un autre résistant, présent au même enterrement, va saluer Lucien pour son courage passé et remercie Bernard pour son discours dans la lettre qui suit.

*

Ma dernière semaine sur Twitter.

Et vous croyez

Tweet-BiBi :«Et vous croyez que ça va m’aider de crier :«On ne lâche rien»?

A ceux qui me reprochent mon humour (ou mon peu d’humour?), je réponds imperturbablement qu’ils se trompent. Je ne fais pas vraiment de l’humour. Je fais, j’essaye de faire (et de défaire) de… la politique, l’humour n’étant que cet arbre qui cache la forêt dense de l’Economique et du Politique. Ceux qui l’entendent de la meilleure des façons rient, sachant qu’au fond, le lien social (donc politique) est en jeu dans chacune de mes incises. Ils rient gaiement jusqu’à ce qu’une grimace leur barre les lèvres.

D’où – derrière l’humour – ce fond indissociable de la désespérance. D’où cet axiome revendiqué, cette dénomination s’alignant sous mon avatar Twitter que je suis/serais toujours cet «optimiste de plus en plus inquiet».

Celle qui me double souvent l’a bien compris lorsqu’Elle lâcha cet aphorisme : «Derrière ton sourire horizontal, ta tristesse verticale».

*

Mon Odyssée grecque.

1103868_reformes-en-grece-merkel-et-hollande-recadrent-alexis-tsipras-

Toujours étonnant de lire bon nombre de commentaires (ceux de Mediapart, ceux de blogueurs, ceux de simples citoyens). Étonnant à la vitesse avec laquelle chacun se prononce, pose ses oukases, fustige l’autre, est d’accord avec l’un, hurle au traître, veut couper les têtes ou descendre dans la rue etc. Non qu’il faille rester neutre, surplomber les avis en flottant au-dessus de la mêlée. La passion commande que l’on prenne position. Et c’est tant mieux.

Sauf que.

Sauf que.