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Génération Galère.

Deuxième volet de la Traversée-BiBi dans le Pays de l’Enfance et de l’Adolescence. Bibi s’arrête sur cette « violence », maitre-mot des Censeurs de tout poil qui rêvent de l’enfermement à 13 ans et de dressage du Citoyen à tout âge.

Violence ?

Luc Chatel n’a du lire que ce qui l’arrangeait dans l’enquête de l’UNICEF et n’a retenu que le chiffre le plus spectaculaire. L’enquête tire ces conclusions :

«Le taux de victimes de harcèlement physique à l’école peut être estimé à 10,1% des élèves, compris entre 5,1% d’élèves victimes d’un harcèlement sévère à assez sévère et 5% d’élèves soumis à un harcèlement modéré»).

Luc Chatel verse tout aussitôt dans le catastrophisme sans replacer ce pourcentage dans l’analyse générale : «Nous avons fait le lit d’une violence insondable parce que nous n’avons pas voulu la sonder». Monsieur dénigre le supposé laxisme pour enclencher la vitesse de la Répression.

Violence ++

La violence scolaire, BiBi la voit ici :

–  Un rapport de la Cour des Comptes montre que la France sarkozyste «consacre peu d’argent à la scolarité d’un élève de primaire : 15% de moins que la moyenne des pays de l’OCDE». Sur ce sujet, on n’aura pas l’avis de Carla Bruni Sarkozy qui, en première Dame patronnesse de France, se penche sur nos petits Illétrés.

–  «15 à 20% d’élèves sortent de CM2 en grande difficulté».

–  A la rentrée de septembre 2011, 8967 postes seront supprimés dans le premier degré.

–  1500 classes seront fermées à travers toute la France dont 1/3 en Maternelle alors que 8300 élèves supplémentaires sont attendus (Source : Télérama).

Quand on galère, on a toujours 20 ans ?

Alternatives économiques de Mars 2011 a ouvert un dossier instructif sur «La Génération Galère». Qu’y apprend t-on ? On y voit que le taux de chômage des jeunes non-diplomés atteint 49,2%, que 16% des jeunes de 20 à 24 ans ont quitté le second cycle sans aucun titre scolaire, que la  précarité s’est élevée à un niveau jamais atteint ( la moitié des 15/24 ans qui bossent le font dans des emplois précaires), que la pauvreté frappe lourdement les jeunes (20% d’entre eux sont considérés comme  «pauvres»).

Radio aux ordres.

France-Inter : il est 19h20, le journal vient de s’achever. S’ensuit un petit message finement ciselé. Il s’agit de promouvoir les études au-delà du bac. On glorifie les carrières longues. Une voix féminine d’étudiante clame haut et fort : «ça y est ! Je suis Bac+4 ! J’ai enfin plus de diplômes que Papa !». La «réclame» est écrite, parrainée par l’Elysée, ministère du Budget ou de l’Education et diffusée par la radio publique.
On sait à présent pourquoi Jean-Luc Hees et Philippe Val ont été nommés par le Caporal-Chef Nicolas.

Prochain article : des petits jeunes pour qui ça roule. BiBi vous contera une expérience originale d’auto-entrepreneur.

Détecteurs, violence et relation pédagogique.

Le Maitre et ses deux élèves.

L’article des Cahiers Pédagogiques nous offre une interview intéressante d’Eric Debarbieux, directeur de l’Observatoire international de la violence à l’école. www.cahierspedagogiques.com/article.php3?id_article=4517 . 

Le Monde du jeudi 28 mai en avait fait de même. Eric Debarbieux met à mal quelques idées reçues. Ainsi sur les détecteurs, il rappelle que seulement 1% des écoles américaines les ont mis en place (rapport annuel de Indicators on Scholar Crime Safety).

Sur la violence scolaire :
«Les effets pervers de détecteurs à l’entrée de l’école sont connus : ressentiment montant des élèves, sentiment de mépris, éventuellement renforcé par la fouille des cartables et, finalement, augmentation de la violence anti-scolaire».
Plus loin, il tient à nouveau des propos justes :
«La notion de sanctuariser l’école se fonde sur une fausse évidence : «la violence viendrait de l’extérieur». D’où une logique de clôture de l’espace scolaire. Pourtant, qu’on le veuille ou non, la relation pédagogique – mot devenu imprononçable en France – est au cœur du problème».

Des arguments qui sont à rappeler au moment où on culpabilise le corps enseignant.
Enfin, BiBi rappelle bien fort qu’il existe des collégiens, des écoliers, des lycéens aidés par profs et instituteurs qui ne font pas l’histoire mais qui auraient des… histoires et des projets à raconter. Au-delà de l’existence médiatique, s’élaborent et se concrétisent des milliers d’actions pédagogiques dans tous les coins de France.

La photo provient du blog de Jamano : http://www.jamano.over-blog.com/