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Sex-shop et Parti Communiste.

1. BiBi fait son Siné en continuant de mettre en ligne les dessins qu’il a retrouvés dans le numéro 99 de La Nouvelle Critique (Décembre 1976). Cette fois-ci, il célèbre celui de Siné qui expose les… parties communistes !

2. Nanni Moretti : Après «Le Caïman», il s’attaquera au Pape dans Habemus Papam. Le cinéaste n’a pas reçu l’aval du Vatican pour tourner sur place. Il a donc investi le Palais Farnèse, siège de l’Ambassade de France à Rome pour débuter son tournage avec Michel Piccoli. Pour faire «réaliste», il parait que Nanni Moretti fera venir les enfants de chœur directement d’Irlande.

3. Sarkozy, décembre 2006 : «Je veux – si je suis le Président de la République que d’ici à deux ans, plus personne ne soit obligé de dormir sur le trottoir et d’y mourir de froid». Désormais, imitons-le chaque hiver : dormons sur les bords d’une piscine de Marrakech et vivons-y bien au chaud. Mais… attention ! On n’est pas obligés, hein ?

4. Musulmans : Selon une étude réalisée par l’Université de Münster en décembre 2010 dans 5 pays d’Europe (Allemagne, Pays-Bas, France, Portugal et Danemark), ce sont les Allemands qui ont l’opinion la plus négative sur les Musulmans. Y a plus qu’à les remettre dans les camps de concentration : le nom de «musulmans» les y attend.

5. Foot-Bizz : le milieu de terrain ivoirien Ya Ya Touré est le joueur de football le mieux payé de Premier League : 900.000 euros mensuels. C’est le Cheik Mansour bin Zayed bin Sultan Al-Nahyan qui est le propriétaire de son Club (Manchester City). Oh, pardon ! C’est le Chèque Mansour.

6. Amnésies de Jean-Claude Killy : notre Champion UMP déplore aujourd’hui la candidature Annecy 2018 qui «ne serait pas au point». Il ne se souvient pas qu’il déjeunait très régulièrement au grand palace l’Impérial d’Annecy avec… Jacques Séguéla (qui obtiendra le marché juteux de la Com-annecy 2018) pour, disait-il alors, «mieux préparer la candidature annécienne».

7. Trajectoire de Rich(e). En 1934, nait Marcel Reich en Allemagne. Exilé aux USA, il deviendra Rich et très riche. Il fera des affaires avec Franco, le Shah d’Iran et l’Afrique du Sud, alors pays d’apartheid. Aujourd’hui en Suisse centrale, il fréquente Lola Ruiz, la petite fille de Dolorès Ibarurri (la Pasionara de Gauche espagnole). Pas si fréquent que ça, des types qui passent de l’extrême-droite à la Gauche révolutionnaire. BiBi en a surtout connu qui faisaient le voyage inverse.

8. Libération : dans Libé du 9 janvier, BiBi a lu un portrait de Valérie Bruni Tedeschi par le journaleux Luc le Vaillant. La principale information d’ «importance», c’est que l’actrice, sœur de Carla, appelle son beau-frère «Sarkozy» et non «Nico» ou «Nicolas». Laurent Joffrin (appelons-le Lolo) fait du beau travail. BiBi a entendu qu’il allait reprendre Gala ou Closer. Non ? Sans blague ?

De quelle joie s’agit-il ?

Jean-Luc Mélenchon et Nanni Moretti.

BiBi se souvient de ce film de Nanni Moretti : ce devait être Palombella Rossa, l’histoire d’un communiste, joueur de waterpolo. Sur le bord de la piscine, un journaliste était venu l’interroger sur la Grande Culture américaine et voilà Nanni criant au journaliste – à la manière de Jean-Luc Mélenchon (qui a sûrement vu le film !) : « Mais putain, on en a rien à foutre de la Culture américaine ! »

Trois entrefilets des Inrocks (n° du 21 juillet).

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1. Nanni Moretti prépare deux documentaires sur l’Italie. BiBi les attendra avec impatience: «Depuis 15 ans, écrit le cinéaste romain, 60 millions d’italiens sont les otages des intérêts d’une seule personne, Berlusconi, une humiliation impensable jusqu’à il n’y a pas longtemps ». En complément, la lecture sur Bakchich.info des rapports Mafia-Berlusconi : http://www.bakchich.info/Quand-les-hommes-de-Berlusconi,08363.html

2. Les Pornstars regrettent le jeu d’acteur de leurs débuts. C’est le règne du Fast Porn, ère des saynètes enchaînées à toute vitesse et sans narration. On y privilégie l’action avant tout. Tête haute mais queue basse.

3. Christelle Berthon : une note finale des Inrocks qui donne envie d’aller voir et écouter Christelle Berthon, harmoniciste d’exception. Frissons garantis paraît-il. «Elle a un truc, c’est sûr : l’overbow, une technique qui permet de jouer la gamme chromatique sur un harmonica diatonique». 

D’autres  vidéos sont disponibles sur You Tube : www.myspace.com/christelleberthon

La Vespa de Nanni Moretti.

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CARO DIARIO
envoyé par saltiel. – Regardez plus de films, séries et bandes annonces.

Comment oublier cette balade en Vespa ? Comment oublier le film de Nanni Moretti s’ouvrant sur un homme en scooter noir ? «Sur ma vespa» est le premier des trois chapitres de « Journal intime » tourné en 1994. Il dure 27 minutes et quarante secondes. Pas de plus belles séquences sur une ville (Rome) que ces minutes et que ces quelques secondes.
Nanni se balade en scooter, emprunte les chemins, serpente les rues en longs panoramiques. Rêveries d’un promeneur solitaire ? Non, pas tout à fait, parce qu’il «sera toujours avec peu de gens», parce qu’il gardera toujours sa «confiance en l’homme mais pas dans la majorité ». Il prend son temps pour dire que le temps presse : il y a urgence à dire qu’il déteste le film Henry, Portrait d’un serial killer de John MacNaughton, qu’il se désole d’une pitoyable et affligeante apologie du film. Le voilà qui s’arrête à Garbatella avant d’embrayer sur Casalpalocco : sinuosités, liberté de ton, fluidité des plans et des images.  Il interpelle un résident du quartier sur sa jeunesse de 1961, piétinée, déniée. Nanni Moretti est en colère : sa rage est brève mais bien sentie. Il monte le ton contre l’omniprésence des «chiens de garde et des cassettes-vidéos » derrière les murs des villas-blockhaus. En voix-off et en images, Nanni dit ce qu’il aime, il aime les musiques conjuguées de Khaled («Didi »), de Léonard Cohen ( «I’m a Man ») et de Keith Jarrett ( le concert de Koln), il aime la danse (merveilleuse apostrophe en langue italienne de Jennifer Beals, héroïne de «Flashdance »). Et comment ne pas le rejoindre pour s’engager avec lui sur ces magnifiques panoramiques de quartiers romains (les prononcer, là encore, avec l’accent italien du réalisateur : Garbatella 1927, Village olympique 1960 , Tufello, 1960, Vigne Nuove, 1987) ? Comment ne pas aimer ce rythme filmique tout en déambulations et en virages, le tout pris sans brusquerie. «Ce que j’aime faire aussi, c’est regarder les maisons, dit-il de son accent inimitable. Comme ce serait beau un film fait de maisons, de panoramiques sur les maisons ». Premier film où le décor – qui n’en est plus un – devient le corps du film.
La ville revisitée, la ville et ses quartiers populaires d’antan, la danse, le cinéma à venir, le cinéaste Pasolini, fantôme en bordure d’écran : tout s’accumule. Comme ces Unes des journaux empilés sur l’assassinat du cinéaste de la Marge, de la Minorité.
Plage du crime, plage du film en longs plan-séquences. Ce « Pasolini-Plage » est à rebours des sables brûlants et touristiques de la Méditerranée. Sur les à-côtés, la lande est pelée, les roseaux sont vert pâle et au détour, juste derrière les barres de sûreté de la route, il y a un terrain de foot qui a la gale, il y a deux poteaux rouillés et une stèle mangée par le temps. Et encore juste derrière le vieux grillage, voilà Pasolini, toujours vivant, voilà toujours, en promesse entière, une certaine vision d’un cinéma rageur et enragé.  » Voilà, semble nous dire Nanni Moretti, des films vont se faire, des films vont venir : ils seront indestructibles ».

BiBi fait son cinéma.

La Maman et la Putain  Si BiBi doit répondre à la Question « Et le cinéma aujourd’hui ? » Il lui vient à la bouche cette boutade un peu désolée, un tantinet godardienne «  Films faibles. Coffres forts ». Maintenant, je ne suivrais pas certains cinéphiles qui pensent que le Cinéma est mort avec Pasolini assassiné sur cette plage d’Ostie, juste derrière les fourrés d’un terrain vague qui fut aussi vague terrain de football.
La preuve ?
Il me suffit de mettre le film «  Journal Intime  »  de Nanni Moretti sur mon lecteur-vidéo pour convaincre quiconque qu’il y a encore du bon temps à prendre dans le Cinoche d’aujourd’hui et de demain.