Tag Archives: Fabrice Luchini

Comment on construit un Macron : l’exemple du Point.

Voilà le Canard Enchaîné, notre palmipède, qui s’est attaqué à François Fillon et aux émoluments non-fictifs reçus par son épouse. Bravo ! Mais on déplore que ce même journal satirique soit beaucoup moins offensif sur Emmanuel Macron et soit très/trop discret sur ses financements (pactole de Londres  et, dernièrement, de Beyrouth). 

Le citoyen-BiBi a donc tenté d’y voir un peu plus clair sur les affaires du candidat ex-banquier. Facile puisqu’il ne se passe pas une heure sans que les Médias du Grand Capital ne le propulsent en icône. L’hebdomadaire Le Point (N° du 19 janvier) lui consacre sa couverture et 48 pages d’adoration et d’agenouillement. Allez, hop, on y va voir de plus près.

*

Petites notes autour de Trump, de Macron et de Bakchich.

macron-trump

Il ne faut pas se laisser aller. Parce qu’entre l’élection de Trump, les 5 millions dans les valises posées aux pieds de Sarkozy et de Guéant, la virginité de Macron (homme nouveau mais ex-banquier énarque), on pourrait avoir des haut-le-coeur, aller prier le Bon Dieu pour qu’il fasse un geste, rappeler aux Communistes que Joseph Vissarionovitch Djougachvili est mort mais que l’ex-Boss Robert Hue est toujours vivant. On pourrait mais on fera tout pour éviter ces aigreurs intestinales à répétition.

D’où ces mécanismes de défense tout en ricanements, d’où ces trois petites notes (Trump/Macron/Bakchich) toutes en finesses.

*

Voyage autour des Blogs et autres petites choses.

Soleil dePalmyre

J’ai passé en revue des Blogs calés dans ma Blogroll. Une semaine où la grogne, la colère, le désespoir ont monté d’un cran. Mauvais ça le désespoir qui fait le terreau des nazillons et des frontistes. Mais si l’inquiétude gagne (comment en serait-il autrement dans ce Monde brutal aux lois néo-libérales ?) l’optimisme-bibi demeure.

Les Césars, Fabrice Luchini et son humour de potache.

BiBi aime bien Fabrice Luchini. A l’approche de la cérémonie des Césars (invitée : Jodie Foster – BiBi marque et anticipe déjà un soupir d’aise), il est rigolo de lire ce que l’acteur déclarait il y a un an à peine:

«Que ce soit les Césars ou les Molières, cela me paraît aussi aberrant d’être pour que d’être contre. Pour moi, c’est une invention hallucinante ! Introduire le principe de la compétition au cœur de cet espace singulier où l’acteur évolue, récompenser les gens, cela n’a vraiment rien à voir avec ce qui fait la beauté de ce métier (…).Cette concurrence est d’une stupidité insensée».

On peut approuver le point de vue distancié de Luchini mais cela ne suffit pas à comprendre pourquoi cette Cérémonie rituelle existe. Peut-être revient-elle tous les ans pour donner corps à la profession et apparaître aux yeux de tous comme une Famille… à laquelle, de rêves en rêveries, chaque spectateur pourrait/voudrait appartenir ?

Chacun «possède» en effet sa cinémathèque intime (ou en est possédé). Ce n’est pas rien, cette projection singulière des spectateurs sur les Acteurs, sur les Actrices, sur les Films ! Pas rien ce désir increvable de Gloire ou cette faim – comme l’écrivait justement Serge Daney (1) – «d’être vu par les films» (pour leur appartenir) ! Pas rien cette envie dévorante du narcissisme secondaire d’apparaître encore et toujours en pleine lumière !

Hypothèse-BiBi : la tenue des Césars a une double fonction signifiante. Elle dit  :

1. la Famille appartient au Cinéma (et aucune autre famille n’existe hors sa domination).

2. Le Cinéma appartient à la Famille. Cette dernière affirmation est évidemment grotesque puisque les films n’appartiennent pas plus aux cinéastes que les tableaux n’appartiennent aux Peintres ou que les livres aux écrivains (2).

Peut-être ce rituel des César est là aussi pour introduire cette idée très libérale de compétition entre artistes ? Peut-être aussi que, derrière ces rituels, il y a une volonté de maîtriser ce qu’on ne maitrise pas ? Et ce qu’on ne maitrise pas, ce qui échappe, c’est la Mort.

Contiguïté du Cinéma et de la Mort : on descend dans la salle obscure comme on descendra, un jour, dans la tombe. Et ajoutons qu’on ne sait jamais ce qui nous y attend(ra).

BiBi reconnaît que Fabrice Luchini est souvent casse-bonbon, qu’il peut énerver beaucoup de gens par ses numéros de potaches à répétition (article de Paul Villach sur AgoraVox(3)) mais le Monsieur a quand même fait ses preuves sur scène – (peut-être moins au Cinéma où il n’y a rien à signaler hors les films de Rohmer et deux ou trois autres bricoles). L’écouter réciter du La Fontaine en verlan, des aphorismes de Nietzsche ou les Fleurs du Mal de Baudelaire, c’est quelque chose et c’est aussi autre chose. Alors BiBi lui pardonne beaucoup (peut-être trop).

Le film «Les Femmes du Sixième étage» vient donc de sortir. On s’attend évidemment à un plan-Luchini, l’acteur se révélant très bon client médiatique.

Au début de son abonnement à Twitter, BiBi eut quelques (bons) mots en 140 caractères avec le compte de Fabrice Luchini. Dialogue rigolo et sérieux jusqu’à ce qu’un pauvre troll l’interrompît en s’immisçant dans le compte de l’acteur. Allez, Fabrice, BiBi t’invite à venir faire un tour ici : t’auras tout loisir d’y déposer tes commentaires.

*

  • (1) Serge Daney écrivait aussi : «On se tient plutôt tranquille dans une salle obscure, on vit son aventure personnelle avec le film, et en même temps, on est content de l’avoir vécue en même temps que d’autres». Le cinéaste Jean Eustache, lui, était plus radical puisqu’il disait très sérieusement qu’à la sortie du cinéma, un couple – en cas de désaccord sur le film – pouvait s’entredéchirer jusqu’à se séparer définitivement.
  • (2) BiBi cède, lui aussi, à la citation :  «L’ennemi absolu est celui qui prétend être maitre du langage». (Vaclav Belohradsky). Les César et les codes récompensés ont justement cette prétention.
  • (3) Les citations-Luchini à répétition peuvent certes être perçues comme des profits de distinction ou comme des « manies de potaches » (Paul Villach) mais elles peuvent aussi être des ouvertures bienvenues. Et pourquoi l’acteur se priverait-il d’énoncer la beauté de la prose de ses Idoles en lieu et place de son charabia qu’il sait être clownesque ? Après tout, l’admiration pour « un grand maître » peut ne relever ni de l’Idolâtrie ni de la Soumission.

Les Flèches de BiBi (1-15 décembre).

Céline, le chouchou de Sarkozy ?

Comme déjà dit, Nicolas Sarkozy a invité Fabrice Luchini à l’Elysée – via Alain Carignon. Il paraît – défense de rire – que notre Président s’est pris d’admiration pour l’écrivain Céline. Le problème c’est que lorsque Nicolas évoque Céline, il faut comprendre en réalité : « C’est Line…Renaud ».

Destin de deux grands Gauchistes.

Il est bon de méditer sur les trajectoires de deux grands gauchistes d’antan. Ils se sont connus sur les bancs de Louis-le-Grand et finissent au service de Nicolas-le-Petit. On trouvera dorénavant Denis Olivennes-le-Gros chez Frère Arnaud Lagardère et Henri Weber-le-Vieux, fondateur de la Ligue Communiste Révolutionnaire, dans les petits papiers de Nicolas-le-Petit.

Inrocks (1) : Montebourg dans la semoule.

BiBi s’est payé les Diners de l’Atlantique. Auparavant, il s’était goinfré aux repas du «Siècle». En dévorant le dernier numéro des Inrocks, BiBi est tombé sur le menu d’Arnaud Montebourg, invité du grand Canard incorruptible et il a été servi : couscous au menu. Les infos sont capitales : nous voilà dans un restaurant marocain, le couscous est royal avec, ô surprise, couches de semoule, légumes, saucisse. En fin de repas, Montebourg rajoute sucre et canelle et mélange le tout : ça lui rappelle son pappy maternel d’Algérie. On ne dit pas qui a payé. Ce qui reste sûr, c’est qu’avec cet édito qui pédale dans la semoule, les Inrocks se payent la tête de ses lecteurs.

Inrocks (2) : Des Stars à croquer.

On bouffe, on bouffe dans ce numéro des Inrocks (décembre 2010). Dans un bel élan révolutionnaire, on nous fait part de la fête du Fooding, guide culinaire qui a 10 ans d’âge. Joey Starr a momentanément abandonné sa lecture du Suicidé de la Société d’Artaud pour ressusciter autour d’un «velouté de lentilles vertes du Puy, d’un haddock fumé et d’une crème acidulée à l’aneth». Hey Joey, tu rappes toujours… ton fromage ?

Nicolas Bedos, Louis Bertignac, Miossec se sont jetés sur les «mogottes». Dans un autre coin, les admirateurs d’Arielle Dombasle buvaient ses paroles. Elle avait lancé à Frédéric Mitterrand ces mots imbuvables : «Oh, je suis si heureuse que tu sois resté ministre ! ».

Inrocks (3) : ABBA ou abats ?

Pages 20 à 26, on arrive au plat de résistance : on y pérore sur le groupe «mythique» suédois ABBA. Pour ceux et celles qui ne connaissent pas, Abba est à la rock Music ce que Gilbert Montagné est au Blues. BiBi ira jusqu’à la dernière bouchée de l’entretien avec Björn Ulvaeus :

Les Inrocks : «Quand vous avez arrêté ABBA, était-ce aussi parce que vous sentiez venir le déclin artistique ?» Juste ciel, la question laisse entendre qu’avant le déclin chez Abba, il y aura eu de l’Art ? (Du lard plutôt, non ?). Voilà un repas de huit pages qui commence à peser lourd pour un canard qui se veut aérien. BiBi se demande alors si, pour être plus léger, il ne chanterait pas : «ABBA les Inrocks» ?

Mamita dans la Marmite.

Canal Plus (la Boîte à Questions) a cuisiné Anne Sinclair (surnommée : Mamita) : «Quel est le plus gros défaut de DSK ?» lui a-t-on demandée. Et Anne Sinclair de répondre : «Le sauté de veau». Elle n’a quand-même pas osé rajouter : «… et le boudin blanc».

Flèche de Cœur.

Dans son édito sur les «fantasmes récurrents que les filles deviendraient hyper violentes», Laurent Mucchielli (Journal des Jeunes, numéro de novembre 2010) nous rappelle que «l’intégralité des chiffres qui sont jetés en pâture aux médias et à l’opinion publique sont issus de la statistique de police» et que celle-ci «n’est pas un sondage permanent sur l’état réel de la délinquance en France mais un enregistrement des PV dressés par les fonctionnaires». Pour une vision plus fine sur le phénomène de la violence des jeunes, voir le livre du même sociologue (en collaboration avec Véronique Le Goaziou «La Violence des Jeunes en Question»)