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Bravo à Denis Robert ! Honte à Clearstream ! (1)


INA – Interview vérité de Denis Robert

Journalistes et Journaleux.
Qu’on ne se méprenne pas : les sarcasmes-BiBi sur les Journaleux (journalistes installés dans les Canards laquais) ne se confondent évidemment pas avec les journalistes qui font honneur à leur profession, ceux par exemple qui avaient signé leur soutien à Denis Robert en ne se dégonflant pas à exhiber et photocopier leur carte de presse nominative. Et ce, malgré les pressions.

Gigantisme.
BiBi va essayer de reprendre en trois billets les principales raisons pour lesquelles le combat mené par Denis Robert et ses amis est important. Ce qui frappe lorsqu’on regarde cette Affaire, c’est qu’on se retrouve dans le Trou noir de la Finance mondiale (et il y a là comme un profond , très profond vertige à s’y pencher).
Ce que BiBi mettra en avant, c’est ce gigantisme, cette puissance monumentale de cette Chambre de Compensation. BiBi n’a pu retrouver que les chiffres de 2005/2006 : les volumes de ces transactions ont progressé de 12% en décembre 2005 et 2,03 millions d’opérations internationales ont été enregistrées sur ce seul mois.
Sur l’année entière (2006) Clearstream a enregistré 24,51 millions de transactions, soit une hausse de 20% par rapport à 2005. En 2003, 103 pays sont représentés chez Clearstream, dont 40 paradis fiscaux.
En 2006, la société a ajouté trois nouveaux marchés à son réseau international : la Croatie, la Turquie et la Russie. Rappelons qu’en 2000 (il y a 11 ans !), le poids des transactions était équivalent à… 250 fois le budget de la France.

Les thèses contenues dans Révélations.
1. Grâce aux documents (microfiches et listes de comptes bancaires) confiés par Ernest Backès, le principal témoin du livre, Denis Robert révélait l’existence et les pratiques douteuses et anonymes de Clearstream. Clearstream est un des principaux notaires du monde financier : «Oui, nous sommes comme les notaires du monde » affirmait fièrement André Lussi, ex-PDG, viré grâce à Révélations. C’est ainsi un point de passage quasiment obligatoire pour tout spéculateur et il est devenu le centre névralgique fondamental de la mondialisation financière.

2. Clearstream est une société de clearing internationale. Ernest Backès était un des artisans et des cadres fondateurs de cette multinationale de la finance fondée au début des années 70’s par une centaine de banques européennes.

3. Clearstream est chargée de transporter électroniquement des titres et des valeurs pour ses clients (en général, des banques), de leur faire passer les frontières des États, et d’en assurer la conservation. En langue française, le terme de «clearing» se traduit par «compensation». Clearstream est une chambre de compensation internationale. Clearstream fait du règlement- livraison-conservation de titres. Le transport est en définitive fictif. Il n’y a pas de déplacement réel des titres. Même si des valeurs passent d’une banque de Jersey vers une banque américaine, ces valeurs restent inscrites (électroniquement) dans le système. Et seul le nom du propriétaire change… Clearstream est en quelque sorte une «banque des banques».

4. Même si certaines banques développent leur système interne de compensation transfrontalière, pour toute la planète financière, il n’existe que deux chambres de compensation internationale. (Clearstream et Euroclear. Ajoutons-y Swift, la société belge de «routing financier »). Ces deux gigantesques carrefours financiers traitent entre deux cents et trois cents millions de transferts par an (chiffres 2002).

Des erreurs ? Bof !
Pour ce qui est des montants transitant par ces systèmes, la marge d’erreur est le trillion d’euros. Pour exemple, dans un de ses précédents exercices, Clearstream, qui par ailleurs s’est toujours vanté d’être sûr et précis dans ses activités, a reconnu une erreur de 1, 7 trillions d’euros dans le montant des titres conservés en ses comptes. C’est l’équivalent du stock total de la dette extérieure publique du Tiers monde ! L’erreur reconnue par la suite – et l’anecdote est remarquable – n’a fait que quelques lignes de rectificatif dans le Financial Times.(…)

A suivre bientôt billets 2 et 3 !

Source : LA FORMIDABLE HYPOCRISIE DU SYSTÈME FINANCIER par Denis ROBERT.

Une pensée BiBi pour Denis Robert.


12-Denis Robert
envoyé par ParadisFJ. – L'actualité du moment en vidéo.

BiBi avait déjà eu une pensée (1) pour Denis Robert à propos de son passage à TéléLibre, invité qu’il était avec le mielleux Laurent Valdiguié aujourd’hui dans l’équipe du JDD. BiBi a suivi, livre après livre, les aventures de Denis Robert avec la Chambre de Compensation Clearstream. BiBi se retrouve un peu dans son parcours puisque dans sa biographie, Denis Robert avait commencé par travailler dans le Social. Aujourd’hui entre l’affaire Clearstream 2 et la bande dessinée, il a gardé son optimisme, faisant confiance à ses supporters contre cette énorme machine qu’est Clearstream. Batailleur, il a réussi à percer les secrets de la Haute Finance (Clearstream a changé de Président, de siège social). Aujourd’hui, en simple citoyen, il demande à ce que les opinions européennes aient un droit de regard sur les comptes de Clearstream. BiBi ne peut que l’approuver. Pour appuyer cette demande, BiBi reprend ici des morceaux choisis de son interview récent au Nouvel Observateur (2) :

Les listings de Denis Robert A publier

Les listings de Clearstream :
En mettant le nez dans ces interminables listes de comptes et de clients, on voyage beaucoup. On trouve des multinationales, des agents de change, des sociétés offshore, des banques évidemment. Le plus intéressant, je trouve, c’est la vision très concrète de l’univers financier. En lisant les noms des milliers de clients acceptés par Clearstream dans des paradis fiscaux – Caïman, les Barbades, les Antilles néerlandaises, Jersey… – on voit bien que les clients peuvent utiliser l’outil informatique pour émarger vers ses ailleurs. En valeur, voilà ce que cela représente : d’après une dépêche Reuters, dix TRILLIONS d’euros (10  000 000 000 000 €) étaient officiellement conservés chez Clearstream en janvier 2009.

Un concurrent à Clearstream ?
Barack Obama est en train de créer une chambre de compensation internationale pour les banques américaines qui va concurrencer les deux chambres de compensation européennes existantes : Clearstream et Euroclear. Ces deux multinationales ont le monopole du marché obligataire. Elles sont présentes sur toute la planète et dans tous les paradis fiscaux. Elles voient passer chaque année près de 150 trillions d’euros (150 000 000 000 000 000 000 €).

La Route du Paradis.
Les listes de l’OCDE ne sont pas assez radicales. Elles sont faites sous la pression des Etats. Les critères de sélection sont discutables. Les informations fournies par les paradis fiscaux restent floues et peu vérifiables. Tout se fait dans la précipitation. Mais c’est un début. Et on voit bien que contrairement à ce qu’on nous faisait croire – souvenez-vous de Jospin qui avouait sa démission face aux puissances économiques – les politiques peuvent avoir un réel pouvoir quand ils sont acculés (3).

La pression est possible.
Plus le public sera informé sur ce qu’on peut appeler «les circuits de l’argent invisible», plus la pression se fera sur les politiques et donc sur les banquiers. Les politiques ont laissé les banquiers s’autocontrôler depuis tant d’années. J’avais posé la question en 2002 à Jean-Claude Trichet alors gouverneur de la Banque de France du contrôle exercé sur les filiales des banques françaises à Vanuatu ou à Caïman. M’inspirant des listings de comptes de Clearstream, je lui avais livré des faits précis. Il avait répondu que ces filiales de banques françaises dépendaient des autorités judiciaires des pays en question. Le patron de la COB avait confirmé. L’hypocrisie du système est résumée dans ces réponses.

Comment ça marche ?
Les subprimes dont on dit qu’ils sont à l’origine de la crise sont – au départ – un crime financier. (…) Certaines banques font passer pour un service (prendre votre argent, le transformer en compte bancaire…) ce qui devrait être un devoir. Ces banques ont inventé un business : le commerce de notre argent. Il fonctionne sur des promesses et la gestion du temps. C’est un univers très complexe si on le prend par petits bouts, mais simple à comprendre si on prend du recul. Les banquiers vendent en chaîne des promesses de remboursements.  Qu’on appelle ça «obligation», «warrant» ou «hedge funds», cela participe du même esprit de spéculation. Plus ces banquiers vendent, plus ils s’enrichissent. Ils mettent en place un casino virtuel où ils sont les seuls joueurs à ne pas perdre.

L’Informatique et ses traces.
L’Informatique représente aussi un piège formidable pour les fraudeurs pour une raison que j’ai compris en enquêtant sur Clearstream. Il y a toujours des traces en informatique. Même les dissimulations ou les écrasements de fichiers laissent des traces.

Madoff.
Madoff avait des comptes chez Clearstream et Euroclear. La stratégie de Madoff était celle du joueur de bonneteau. Il cachait ses détournements dans ses comptes en les faisant voyager très vite. Pour ça, il avait besoin d’outils informatiques sûrs, rapides, discrets, efficaces.

(1) Non, Denis Robert n’est pas un personnage.

(2) http://bibliobs.nouvelobs.com/20090827/14188/denis-robert-le-proces-clearstream-sera-celui-dune-epoque

(3) BiBi rend justice à Bernard Bertossa.

Mr. le Président : que devient Tom, votre Ami américain ?


Sarkozy et la scientologie
envoyé par lkj59. – L'actualité du moment en vidéo.

Il y a plus de trois ans, ce lundi 30 août 2004, vous l’aviez rencontré à Bercy pour vous entretenir des relations franco-américaines ainsi que d’autres sujets « variés« . Tom, en tournée de promotion en France pour son dernier film, avait gardé un excellent souvenir de cette rencontre puisqu’il déclarait encore un an après : « Nous avons parlé de tout, de S., de cinéma, de vie familiale ». Votre Ami américain avait aussi beaucoup apprécié sa visite en 2005 à Marseille. Jean-Claude G., maire au contrat renouvelé récemment et spécialiste chez vous du clientélisme religieux, l’avait impeccablement reçu.  Sachez que je donnerai cher pour voir une photo de cette belle médaille de citoyen d’honneur de la ville autour du cou du beau Tom.